La baladodiffusion dans l’apprentissage des langues
Plan Présentation de la baladodiffusion. Utilisation de la baladodiffusion en classe de langue. Avantages et inconvénients de la baladodiffusion.
Trois termes pour un même concept Diffusion pour baladeur (terme officiel en France) Baladodiffusion (au Québec) Podcasting (en anglais)
La baladodiffusion est : un moyen de diffusion de fichiers audio et vidéo sur des baladeurs numériques MP3 (audio) ou MP4 (vidéo), une clé USB ou un ordinateur portable afin d’être lus. un mode de diffusion multimédia qui permet d'automatiser le téléchargement de contenus radiophoniques, audio ou vidéo grâce à un abonnement à des flux RSS (Really Simple Syndication).
un outil pédagogique « nomade » parce qu’il peut être utilisé en classe et en dehors de la classe. Ainsi, il est un outil au service de la rénovation de l’enseignement des langues. un outil qui permet d’accroître le temps d’exposition de l’élève à la langue étrangère apprise.
La mise en fonctionnement du matériel
Installer les lecteurs. Numéroter lecteurs et boîtes et attribuer un appareil à chaque élève. Se familiariser avec les appareils. Choisir des clés USB rechargeables sur secteur et sur ordinateur. Eviter les piles. Des chargeurs secteur. Numéroter chaque clé USB Identifier et de faciliter le prêt.
La baladodiffusion est mise en œuvre en plusieurs étapes ayant chacune leur apport spécifique dans la méthodologie de l’ensemble. 1. Réception un fichier son au format MP3 (format compressé). Ensuite, l’élève le charge sur son baladeur (ou clé USB) soit à partir du site Web de l’établissement, soit dans la salle de classe.
2. L’élève peut aussi télécharger les fichiers depuis son ordinateur dans l’Espace Numérique de Travail de l’établissement, dans les fichiers mis à disposition pour sa classe par le professeur. Plusieurs possibilités sont offertes à l’enseignant : - Le fichier son reprend des éléments utilisés pendant l’heure de cours. L’élève peut alors, dans son espace privé de travail, écouter de nouveau les documents qui ont servi de support de cours et réactiver les acquis du travail en classe. - Le fichier son propose de nouveaux documents retenus parce qu’ils permettent de retrouver lexique ou structures qui ont fait l’objet du cours précédent. L’élève a dans ce cas le plaisir de constater qu’il comprend sans difficultés majeures de nouveaux documents - Le fichier son propose un travail préparatoire au cours suivant. Il peut être utile, dans ce cas, de fournir un aide à l’écoute. - Le fichier son propose une simple exposition à la langue à partir de documents susceptibles d’emporter l’adhésion de l’élève : chanson, conte, scène théâtrale, etc.
3. Après écoute du document, le résultat de l’activité de compréhension de l’oral peut faire l’objet d’un compte rendu oral en classe ou être enregistré sur le baladeur.
4. En activité d’expression orale en continu, il est aisé pour le professeur d’écouter et d’évaluer les fichiers son déposés par l’élève dans l’ENT sur l’espace de sa classe, afin de procéder soit à une évaluation formative soit à une évaluation diagnostique des compétences acquises et mises en œuvre.
Contraintes d’utilisation
La manipulation des lecteurs : Le chargement des documents audio : copier sur le lecteur de chaque élève nécessite beaucoup de temps. La manipulation des lecteurs : a) Entreposer les lecteurs (prévoir une armoire fermée à clé). b) Distribuer et récupérer les lecteurs à chaque utilisation. c) Transporter les lecteurs (trouver une boîte adéquate au transport). d) Prévoir une pochette pour le transport des lecteurs des retardataires. Veiller à recharger les batteries après chaque utilisation. Si le lecteur est attribué à l’année à un élève, on peut envisager un fonctionnement différent : l’élève peut récupérer les fichiers sur le réseau commun de l’établissement. Comment récupérer ensuite les enregistrements faits par les élèves ? Enregistrer les fichiers son dans un dossier commun de la classe, envoyer les productions par mail. Si l’établissement dispose d’un environnement numérique de travail (ENT), ce peut être une solution.
Quels supports utiliser?
Extraits de manuels. Enregistrements par des locuteurs natifs. Fichiers sons téléchargés sur internet. Extraits d’émissions de radio, bulletin d’informations. Chansons, poésies… Enregistrements de roman.
Que peut apporter la baladodiffusion aux cours de langues vivantes ?
Confronter plus souvent les élèves à une langue authentique. Permettre à l’enseignant de diversifier les activités de l’oral. Permettre à l’élève de travailler à son rythme et de gagner en autonomie. Développer la prise de parole en continu.
Prolonger l’activité orale au-delà du cours de langue. Impliquer l’élève dans la recherche et l’écoute de supports numériques. Qualité des documents mis à disposition (parfaite audibilité pour les élèves, et qualité du son lors des enregistrements)
Tous les élèves disposent du même outil. Responsabiliser les élèves. Inclure l’oral dans le travail personnel. Favoriser l’investissement personnel dans les activités.
Que peut-on travailler avec les baladeurs mp3 ?
La compréhension orale. La phonologie (répétition). L'intonation (répétition). La mémorisation (répétition). Exposition à la langue. Exercice d’expression : plus difficile à travailler en classe : cacophonie, timidité par rapport aux camarades.
Comment intégrer la baladodiffusion à sa pratique?
En classe. Activités habituelles de compréhension orale. Activités de compréhension orale par groupe (travailler sur des documents de nature différente.) Exercices de phonologie. Entraînement à la discrimination auditive.
Le cours par ateliers de compétences. La classe est divisée en 4 groupes dont 3 travaillent en autonomie (les groupes CE, EE, CO) et le dernier groupe travail avec le professeur qui est ainsi très disponible pour faire travailler l’EO avec un groupe très réduit.
Avantages : Développe le travail en autonomie. Favorise le travail par compétences. Permet aux élèves les plus timides de s’exprimer à l’oral plus librement, et la CO est facilitée par les MP4 : les élèves sont dans leur bulle et très concentrés sur leur tâche.
Les activités de CO complémentaires. Les groupes n’ont pas les mêmes informations et doivent les comprendre puis les échanger entre eux pour pouvoir « résoudre » la tâche. Expl : Cherche le menteur. Tom et Sarah, les élèves, sont deux détectives et entendent tous les deux « Jane, le suspect » se présenter. Dans les deux documents audio, Jane va donner les mêmes informations mais de manière différente (I live in France – I’m French). Si les informations se recoupent, Jane est innocente, si elles ne se recoupent pas, Jane ment et elle est coupable… On peut aussi imaginer que des élèves plus forts créent eux-mêmes en groupes les documents audio pour d’autres élèves de la classe qui font de même pour eux…
Les exercices de type « matching » Relier un mot et sa définition (les mots sont écrits au tableau, les définitions disponibles sur MP4). Une image et sa description (les images sont distribuées aux élèves et ils inscrivent le numéro de la description entendue sur MP4 en dessous de l’image). Alphabet : les élèves écoutent des mots épelés… Les élèves peuvent aussi créer ces exercices de matching eux-mêmes avec le vocabulaire appris. La classe est par exemple divisée en deux et chaque élève propose une devinette.
Le dialogue Les élèves ont une consigne de dialogue et s’enregistre sur le MP4, le professeur pourra ainsi entendre chaque binôme. En classe entière cela peut être trop bruyant, mais en devoir les élèves devront se voir en dehors des heures de classe… Néanmoins, une bonne façon de pratiquer l’interaction orale ! Expl : les élèves apprennent les noms des légumes et doivent imaginer une conversation au supermarché
Chez soi Entraînement à la prise de parole en continu. Entraînement à la compréhension orale. Entraînement à la lecture. Entraînement à la discrimination auditive.
Ecouter un (extrait de) livre audio. Compléter le cours par des podcasts abordant le même sujet. S’entraîner à prononcer (en écoutant et/ou en s’enregistrant). Préparer un exposé oral chez soi. Exercices de CO classiques avec grilles, textes à trous…
En voyage scolaire Interviewer un passant / la famille d’accueil Tenir un journal audio Faire des reportages radio sur les lieux visités
Avantages
Dédramatisation de l’oral. Prise de distance de l’élève par rapport à sa propre production. Permettre à l’élève d’être acteur de son enseignement. Droit à l’erreur et à l’autocorrection. Travail d’écoute active personnalisée. En effet, une image animée est un élément facilitateur de la compréhension de l’oral, car elle exprime concrètement certains éléments de la communication orale (lorsque l’image n’est pas plaquée sur un commentaire écrit à l’avance). En même temps qu’elle permet d’asseoir la communication dans un contexte plus authentique et mieux situé sur le plan spatio-temporel, l’image apporte en outre des éléments pragmatiques et culturels (gestuelle, mimiques etc.) qui familiarisent l’élève avec le contexte authentique de la langue vivante.
Gain de temps sur les évaluations. Notation plus juste. L’autre avantage de la baladodiffusion face au cédérom et au fichier (mp3, wave…) est la rapidité avec laquelle les étudiants peuvent recevoir l’information sous forme de balado. Gain de temps sur les évaluations. Notation plus juste. Le coût de l’utilisation de la baladodiffusion est beaucoup plus bas que celui du cédérom. Un cédérom ne coûte pas très cher, mais une utilisation fréquente (un CD à tous les cours) et un nombre important de copies (une pour chacun des élèves) peuvent faire monter le prix d’utilisation assez rapidement. Comme la baladodiffusion n’utilise aucun support physique (à part l’ordinateur), elle ne coûte pratiquement rien. L’utilisateur n’a besoin que d’un accès à un ordinateur et Internet pour télécharger les balados.
Les limites
Choisir un matériel adéquat aux niveaux de compétence du Cadre Commun de Référence pour les Langues. Mettre à disposition des fichiers son libres de droits que l’on peut numériser et installer sur un ENT. L’inégal équipement des élèves en lecteurs MP3. (quelques-uns ne sont pas dotés de la fonction dictaphone qui permet à l’élève d’enregistrer directement son expression orale sur le baladeur. )
Si l’enseignant s’en sert pour présenter de la nouvelle matière et qu’il ne fait pas un retour sur ce contenu avec des exercices d’application, l’efficacité de la baladodiffusion en est grandement réduite. Par exemple, l’utilisation d’un exercice formatif permettrait de vérifier la compréhension de l’élève. L’étudiant ne peut faire d’apprentissage de niveau très élevé. Pour atteindre les niveaux les plus élevés de la taxonomie de bloom, l’étudiant doit être actif dans son apprentissage.
Résultat
Acquisition de plus en plus d’aisance dans la réalisation des exercices. Attention à la prononciation, à l’intonation, à l’accent… Libération de la parole en cours : assurance. Apprentissage du lexique : l’expression orale donne du sens à l’apprentissage du lexique.
Investissement personnel : les élèves ne se retranchent plus derrière la participation de leur camarade. Construction de la pensée : prise de conscience de la nécessité de préparer, de construire le discours, de convaincre, de la paraphrase à une réflexion plus approfondie sur les documents et les problématiques abordées.