DID3370T Projets : français et autres disciplines

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 Philippe TASSEL 
Transcription de la présentation:

DID3370T Projets : français et autres disciplines Cours 3 L’oral dans le PFEQ DID3370T Projets : français et autres disciplines Christian Dumais 22 janvier 2009 Christian Dumais © 2009

À venir dans les prochains cours : La place de l’oral dans le PFEQ; Le français québécois et les variétés de langue; Les éléments d’enseignement et d’évaluation de l’oral; Les façons d’enseigner l’oral. Christian Dumais © 2009

Plan de la rencontre 1- Retour sur les apprentissages du cours 2 Intentions de la rencontre : Connaître et comprendre la place de l’oral dans le PFEQ; Comprendre la différence entre l’oral objet d’enseignement et l’oral médium d’enseignement; Connaître et comprendre l’histoire de la langue française au Québec ainsi que l’utilisation des variétés de langue; Se préparer en vue de la prochaine rencontre. 1- Retour sur les apprentissages du cours 2 2-L’oral dans le Programme de formation de l’école québécoise 3- L’histoire de langue française au Québec (variétés de langue et norme) 4-Les lectures pour le prochain cours Christian Dumais © 2009

Isabelle Gauvin et Christian Dumais Rôle de l’enseignant Un transmetteur d’informations Un facilitateur Un guide et un provocateur Un guide et un provocateur Christian Dumais © 2009 Isabelle Gauvin et Christian Dumais

Pourquoi l’oral dans toutes les disciplines Pourquoi l’oral dans toutes les disciplines ? La place de la métacognition... Christian Dumais © 2009

L’oral a deux statuts Médium d’enseignement Objet d’enseignement Oral au service des autres volets du français Oral non enseigné; pas de démarche didactique; consignes (exposé oral type « hérisson ») Pas de prise en charge de l’oral par les élèves; oral = note, stress, pas d’apprentissages Type d’oral nécessaire, mais pas suffisant Objet d’enseignement Oral enseigné pour lui-même et intégré aux autres pratiques Dimensions enseignables de l’objet définies par l’enseignant et ses élèves Démarche didactique Prise en charge de l’oral par les élèves; oral = situation d’apprentissage; développement de compétences Type d’oral à favoriser le plus souvent en classe Source : Lizanne Lafontaine, 2008 Christian Dumais © 2009

 L’oral médium d’enseignement Un oral plutôt utilitaire et non enseigné pour lui-même. Il est toujours présent, c’est lorsqu’on parle, mais pas de la parole. Pas de retour sur la façon de s’exprimer. Lizanne Lafontaine, 2007  L’oral objet d’enseignement Un oral enseigné qui permet de fixer des objectifs d’apprentissage. C’est travailler l’oral pour l’oral, c’est le mettre en pratique, réfléchir au «comment» de l’oral. Christian Dumais © 2009

La place de la communication orale dans le PFEQ (2003) La communication orale comme compétence transversale; La communication orale comme compétence disciplinaire. Christian Dumais © 2009

Communiquer de façon appropriée Compétence transversale PFEQ du primaire Compétence versus composante Christian Dumais © 2009

Communiquer de façon appropriée Compétence transversale PFEQ du secondaire Christian Dumais © 2009

Communiquer de façon appropriée Compétence transversale PFEQ du primaire et du secondaire Christian Dumais © 2009

Communiquer oralement Compétence disciplinaire PFEQ du primaire Christian Dumais © 2009

Communiquer oralement selon des modalités variées Compétence disciplinaire PFEQ du secondaire Christian Dumais © 2009

Communiquer de façon appropriée Compétence transversale PFEQ du primaire et du secondaire Christian Dumais © 2009

Avant de voir les éléments d’enseignement et d’évaluation de l’oral... Voyons l’histoire du français au Québec pour nous aider à mieux comprendre certaines réalités de l’oral. Christian Dumais © 2009

Quel est le lien entre ces mots ? Guignolée Poudrerie Carcajou Nettoyeur Magasiner Acériculteur Brunante Ennuyant Dépanneur Pourvoirie Achigan Caribou Babillard Banc de neige Assermentation Recherchiste Ouananiche Christian Dumais © 2009

Les langues Entre 2000 et 6000 langues dans le monde. Chaque langue exprime sa propre conception du monde. Disparition des langues et expansion. Avenir du français ? Christian Dumais © 2009

Les origines du français La langue française fait partie de la famille des langues indo-européennes. Après la chute de l’Empire romain, le latin s’est diversifié à un point tel qu’il a donné naissance à différentes langues qu’on appelle langues romanes : portugais, espagnol, catalan, italien, roumain, français, etc. L’éclatement du latin est dû au fait que des populations se sont retrouvées isolées les unes des autres, sans contacts, et qu’elles ont alors évolué différemment. Français Italien Espagnol Portugais Roumain Lait Latte Leche Leite Lapte Cheval Cavallo Caballo Cavalo Cal Christian Dumais © 2009

Les origines du français Selon Philippe Barbaud Latin (1er siècle avant notre ère) Latin vulgaire Gallo-roman (52 av. J.-C. au 4e siècle après J.-C.) Roman (5e au 8e siècle) Très ancien français (9e au 11e siècle) Ancien français (12e et 13e siècle) Moyen français (14e et 15e siècle) Français de la renaissance (16e siècle) Français classique (17e et 18e siècle) Français moderne (depuis la fin du 18e siècle) Christian Dumais © 2009

L’histoire de la langue au Québec Tiré de Hélène Cajolet-Laganière et de Pierre Martel : «La qualité de la langue au Québec» et de Jean-Marcel Léard : «Grammaire québécoise d’aujourd’hui». Christian Dumais © 2009

La Nouvelle-France Quelle était la langue d’origine en Nouvelle-France ? Hypothèse 1: Unification des patois en Nouvelle-France. En france, chaque patoisant vivait au sein d’une communauté unilingue et homogène. Arrivé en Nouvelle-France, le patoisant se retrouva subitement en contact immédiat et étroit (Québec, Trois-Rivières et Montréal) avec des gens qui parlaient d’autres patois. Au départ, il y aurait eu une situation de plurilinguisme et un «choc des patois». Patois provenant de : L’Île-de-France (Paris), l’Ouest, le Nord-Ouest. Christian Dumais © 2009

Principales provinces d’origine des patoisants Christian Dumais © 2009

La Nouvelle-France - Hypothèse 2: Apprentissage du français dans les ports de la France. Les patois de France n’auraient jamais été parlés en Nouvelle-France. Les gens auraient appris le français avant leur départ de la France. Une espèce de français commun se serait répandue et aurait vécu principalement dans les villes portuaires de France. Une bonne partie des colons du 17e siècle et 18e siècle qui s’établirent en Nouvelle-France étaient des bilingues patoisants-français. Christian Dumais © 2009

Plusieurs formes de «français» en Nouvelle-France Élites religieuses et laïcs: français cultivé Filles du roi: français populaire Langue du commerce et du voyage: lingua franca Colons: bilingues patoisants-français. Le français parlé en Nouvelle-France était loin d’être homogène. Il s’agissait essentiellement d’un français populaire, mêlé de traits dialectaux. Généralisation du français populaire. Patois parlés à la maison, en famille et entre amis. Conséquence : un français populaire mêlé de traits dialectaux. Christian Dumais © 2009

Le régime anglais (1759-1960) La communauté française se replie sur elle-même. Elle est cimentée par les valeurs de maintenance de la foi, de la langue, le travail de la terre et la procréation abondante. Elle est très peu scolarisée. L’anglais est la langue dominante, la langue des affaires. Christian Dumais © 2009

Le régime anglais (1759-1960) Conséquences linguistiques Les conservatismes Les innovations La perception de la qualité de la langue pendant cette période est médiocre. Il y a un fort sentiment d’infériorité par rapport aux Français. Il y a aussi un fort sentiment d’insécurité linguistique. Christian Dumais © 2009

De la Révolution tranquille à nos jours L’évolution du nationalisme québécois. Conséquences: mouvement vers l’instruction, vers l’indépendance économique. Création de lois pour protéger la langue française (loi 22 1974, loi 101 1977). Rapprochement Québécois-Français. Christian Dumais © 2009

L’opinion de la population Perceptions de la qualité de la langue Enquête réalisée en 1970. 77 % des répondants disent mal parler le français. Enquête réalisée en 1993 90 % des personnes interrogées affirment bien parler et bien écrire le français. La perception des répondants s’est améliorée, contrairement à ce qu’on peut souvent entendre. Christian Dumais © 2009

Le français La langue française est un système, non pas statique mais dynamique. Une même langue est constituée de diverses variétés géographiques (régiolectes) et sociales (sociolectes). Ces variétés sont appelées des dialectes. Il y autant de dialectes qu’il y a de communautés socioculturelles (même territoire géographie et/ou politique, histoire et culture communes). Les Québécois et les Français appartiennent à la même communauté linguistique, mais à des communautés socioculturelles différentes. Christian Dumais © 2009

langue maternelle ) Français de France Français de Suisse Architecture du français (différents dialectes) Français (international et langue maternelle ) Français d’Europe Français d’Amérique Français de France Français de Belgique Français de Suisse Français du Canada Français du Québec Français d’Acadie Français du Lac-St-Jean Français de Montréal Christian Dumais © 2009

Le français québécois La variété québécoise serait l’ensemble de tout le français qui est en usage dans la communauté socioculturelle que constitue la société québécoise, distincte d’autres communautés socioculturelles où l’on parle également le français. Christian Dumais © 2009

L’usage et les types de variations L’usage est la manière dont une langue est utilisée, on peut parler de bon ou de mauvais usage. La langue est soumise à plusieurs variations : Temporelle : «bombée», «courriel»; Spatiale : «laize», «aller au corps»; Socio-stylistique : - selon le milieu social ou professionnel (chez le mécanicien, des linguistes); - selon la situation de communication (entre amis, lors d’une entrevue d’emploi); - selon l’effet visé (être poli, vulgaire, péjoratif, etc). Christian Dumais © 2009

La norme Le terme norme implique l’idée de ce qui est considéré comme normal. Norme implicite : Elle existe au sein d’une communauté donnée, mais elle n’est pas clairement énoncée. Norme explicite : Elle est clairement définie, formulée, codifiée dans un ouvrage (dictionnaire). Descriptive : Décrire ou expliciter la norme implicite. Prescriptive : Recommander ou condamner certains usages. Christian Dumais © 2009

Débat sur la norme du français standard québécois Quelle norme privilégier au Québec ? Une norme commune à l’ensemble des locuteurs de la francophone. Lionel Meney, Annette Paquot, etc. Une norme propre aux locuteurs francophones québécois . Les aménagistes : Jean-Claude Corbeil, Claude Poirier, Hélène Cajolet-Laganière, Pierre Martet, etc. Polémique des dictionnaires québécois. Christian Dumais © 2009

Débats sur la langue... Georges Dor Frère Untel Marty Laforest Quelle langue parlent ou devraient parler les Québécois ? Georges Dor Frère Untel Marty Laforest Christian Dumais © 2009

L’existence d’une norme réelle du français québécois ? De Villers (2005) a analysé tous les articles publiés en 1997 dans Le devoir et dans Le monde et a établi que, parmi les 25 000 mots recensés dans chacun d’eux, 77% des mots sont communs aux deux quotidiens. 23 % des mots ou expressions sont : Des québécismes de création (68 %): acériculture; Des emprunts à l’anglais et aux langues amérindiennes (13 %) : caucus, caribou. Des archaïsmes (8 %) : achalandé; Des termes spécialisés (11 %). Christian Dumais © 2009

Usage et norme du français écrit au Québec Pas de «modèle» de référence pour ce qui est de la langue écrite malgré certains consensus entre le français du Québec et celui de la France. Ex. : La féminisation des titres et les équivalents français inexistants en français de France : «désodorisant en bâton» et «désodorisant en stick». Aucune autorité au Québec n’est en mesure de jouer un rôle «normatif» sur le français québécois contrairement au français de France (Académie française et écrivains). Christian Dumais © 2009 Cajolet-Laganière et Martel, 1995

Usage et norme du français oral au Québec Un «modèle» de bonne prononciation du français du Québec fait consensus aujourd’hui. L’Association québécoise des professeurs de français (1977) a approuvé et reconnu officiellement le modèle articulatoire des annonceurs de Radio-Canada. On note l’absence de «modèle lexical» de la langue parlée et de la langue écrite à l’heure actuelle au Québec. Dictionnaires ne correspondent pas à ce que veulent les Québécois. Absence de norme prescriptive officielle du français québécois. Les modèles français de la morphologie et de la syntaxe n’ont jamais été véritablement remis en cause par les Québécois. Christian Dumais © 2009 Cajolet-Laganière et Martel, 1995

La qualité de la langue Selon les Québécois, la qualité de la langue consiste essentiellement : À l’écrit, en l’absence de fautes d’orthographe, d’anglicismes et de tournures syntaxiques incorrectes; À l’oral, à bien prononcer et à éviter les mots vulgaires, les sacres et les jurons. Christian Dumais © 2009 La Presse

Ce qu’il faut enseigner Il ne faut pas dénigrer la langue familière des Québécois, mais bien valoriser l’enseignement et l’emploi d’une langue orale standard, dans les situations de communication publique ou formelle (Alvarez, 1977). «L’école a pour mission d’amener les élèves à la maîtrise de la langue standard en langue parlée et en langue écrite. Il ne s’agit pas de condamner les usages non standards, mais de leur opposer la connaissance et l’utilisation naturelle des usages standards. En fait, l’école a pour objectif de former des caméléons linguistiques, des locuteurs capables de passer d’un registre à un autre avec compétence et naturel, en langue parlée et en langue écrite.» (Corbeil, 1993) Christian Dumais © 2009

Ce que le PFEQ demande Connaître les variations linguistiques en fonction des facteurs géographiques, sociaux et historiques (québécismes, néologismes, archaïsmes, langue soutenue, familière, etc.). Se représenter la francophonie. Se représenter les variétés de langues comme des usages du français. Christian Dumais © 2009

Les variétés de langue Quand vient le temps de parler ou d’écrire, on doit se demander quelle variété de langue il faut adopter. Laquelle est la plus adéquate. Quatre variétés de langue. Christian Dumais © 2009

Les variétés de langue Langue populaire (pop.) : C’est la variété la plus relâchée. Elle est composée d’anglicismes, de jurons, d’expressions en joual ou d’expressions populaires et elle est souvent utilisée par la population peu scolarisée. Le vocabulaire est souvent grossier, inapproprié et rempli d’abréviations non conventionnelles. Ex. : langue populaire : mon truck langue correcte : mon camion Christian Dumais © 2009

Les variétés de langue Langue familière (fam.) : Variété de langue qui comporte des termes appartenant à la conversation quotidienne et à la correspondance personnelle. On la rencontre principalement dans les situations de communication où il n’y a pas de contraintes importantes, où l’on ne surveille pas son langage de façon particulière. Ce niveau de langue est donc utilisé dans des situations de spontanéité, d’intimité ou dans des situations professionnelles entre collègues sans rapport de pouvoir. Le vocabulaire est souvent relâché, jargonnant et rempli d’abréviations conventionnelles.     Ex. : langue familière : J’ai un cours d’éduc aujourd’hui ; bedon. langue correcte : J’ai un cours d’éducation physique aujourd’hui ; ventre. Christian Dumais © 2009

Les variétés de langue Langue standard ou soignée (X) : Variété de langue qui évite les termes imprécis et les constructions propres aux variétés de langue populaire et de langue familière. Il s’agit de la langue de référence, c’est-à-dire la variété d’après laquelle les autres s’ordonnent et sont évaluées. Elle sert de référence quand on porte un jugement sur la qualité de la langue de quelqu’un. C’est l’usage socialement valorisée au Québec. Cette variété de langue comporte tout le vocabulaire que les Québécois tendent à utiliser dans leurs échanges écrits et oraux quand ils veulent s’exprimer de façon correcte. Ex. : langue populaire : J’vas te passer mon char à souèr. langue familière : J’vais te passer mon auto ce soir. langue correcte : Je vais te prêter ma voiture ce soir.   Christian Dumais © 2009

Les variétés de langue Langue soutenue ou recherchée (sout.) : Variété de langue qui utilise des mots et des expressions recherchés. Elle se distingue principalement par son vocabulaire (langue des sciences et des techniques). Le dictionnaire indique les mots ou les sens de variété de langue soutenue par l’abréviation du nom des sciences et des techniques : bio., inf., did., art, etc. Le vocabulaire est souvent rare, recherché et précis. Ex. : langue standard : mourir langue soutenue : trépasser  IMPORTANT : Il ne faut pas passer d’une variété de langue à une autre dans un discours. Il faut amener les élèves à utiliser la bonne variété de langue selon la situation de communication. Christian Dumais © 2009

Les marques d’usage L’utilisation des marques d’usage peut varier selon les ouvrages. Il est donc conseillé de consulter les premières pages de chaque dictionnaire afin de connaître ce que chaque marque signifie. Péjoratif (péj.) Le mot a une connotation négative, il est utilisé lorsqu’il y a intention de dénigrement. Ex. : opportuniste, médire, pleurnichard. b) Vieilli (Vieux  Vx) Le mot est habituellement utilisé par les personnes les plus âgées, cependant il est compris par les plus jeunes. Ce mot tend à sortir de l’usage, tout en restant compris. Il n’est plus employé couramment. Ex. : vieilli : aéroplane  courant : avion vieilli : preux  courant : brave Christian Dumais © 2009

c) Archaïsme (Arc.) Le mot n’est plus en usage ou bien l’un des sens de ce mot a changé ou n’existe plus. Ex. : archaïsme : peignure  coiffure archaïsme : occire  tuer d) Anglicisme (Ang.) C’est un mot, une expression, une construction ou une orthographe propre à la langue anglaise qui est emprunté par une autre langue. Il est considéré comme une forme fautive dans la langue française. Ex. : anglicisme : bumper  pare-chocs e) Québécisme (Québ. ou Qc ou Québec) Mot ou expression propre au français en usage au Québec. Ex. : magasiner : faire des courses Christian Dumais © 2009

Lectures pour le prochain cours Lectures pour le cours 4 Pages Gélinas, M.-C. 2001. La communication efficace. De l’intention aux moyens d’expression. 2e éd. Montréal : CEC, p. 34 à 40 et 46 à 69. 70 De Vito, J. 1993. Les fondements de la communication humaine, Boucherville : Gaétan Morin Éditeur, p.108-132. 101 Verreault, C. 1999. « L’enseignement du français en contexte québécois : de quelle langue est-il question ? » Terminogramme (septembre), 91-92, p. 21 à 40 126 Christian Dumais © 2009