Cohérence cognitive et dialogues entre agents Philippe Pasquier, Brahim Chaib-draa. Laboratoire DAMAS, Université Laval Québec, Canada. http://www.damas.ift.ulaval.ca Philippe Pasquier Octobre 2002

Introduction - contexte Théories interactionnelles : Quelles sont les unités de dialogue ? Comment se structurent elles ? Théories cognitives : Quand communiquer, à qui, quoi et pourquoi ? Quelle est l’utilité du dialogue ? ACLs, Protocoles, Jeux de dialogue… Deux familles de théories : I. Cadres intéractionnels pour les SMAs : ACLs : pas de structuration (censée émerger des intentions des uns et des autres) Protocoles : structures rigides (les enchainements possibles sont réduits au minimum) Jeux de dialogue, intermédiaire II. Théorie de la communication : 1.théories de l’interaction rationnelle 2.modèles spécifiques : modèles de marché 3. À la main : l’imagination du concepteur Ces dernières années : pas mal de travaux sur les cadres interactionnelles et moins sur les aspects cognitif, pourtant ce n’est pas tant l’habilité des agents à structurrer leurs dialogue que leur aptitude à tenir des dialogues utiles quand à leurs objectif qui nous intéresse. Approches intentionnelles par planification, modèles spécifiques, règles, … Philippe Pasquier Octobre 2002

Introduction - contexte Aspects syntaxiques satisfaisants ACLs, Protocoles, Jeux de dialogue… Aspects sémantiques satisfaisants Jeux de dialogue (engagements) Aspects pragmatiques : Aspects conventionnel : Jeux de dialogue Aspects cognitifs : ? Une nouvelle théorie de l’utilisation des outils d’interaction par les agents Philippe Pasquier Octobre 2002

Plan de la présentation Introduction - contexte Les théories de la cohérence Généralités sur la dissonance cognitive Typologie des dissonances Dissonance et communication Lien dissonance - utilité et dynamique du dialogue Lien dissonance - types de dialogue Lien dissonance - initiative Lien dissonance - projet commun Lien dissonance - degré d’intensité Lien dissonance - humeur, émotions Conclusions et perspectives Philippe Pasquier Octobre 2002

Les théories de la cohérence cognitive Théorie du traitement de l’information (Thurstone, 29) Théorie du renforcement (Dollar, 40) Théorie de la balance (NewComb, 53) Théorie de la congruence (Osgood, 55) Théorie du jugement social (Sherif, 57) Théorie de la dissonance cognitive (Festinger, 67) Homéostasie : faculté de maintenir des constantes psychologiques ou physiologiques quelques soient les variations de l’environnement. Principe de cohérence : Les agents sont plus satisfaits avec la cohérence qu’avec l’incohérence. Philippe Pasquier Octobre 2002

Plan de la présentation Introduction - contexte Les théories de la cohérence Généralités sur la dissonance cognitive Typologie des dissonances Dissonance et communication Lien dissonance - utilité et dynamique du dialogue Lien dissonance - types de dialogue Lien dissonance - initiative Lien dissonance - projet commun Lien dissonance - degré d’intensité Lien dissonance - humeur, émotions Conclusions et perspectives On a choisie la dissonance cognitive pour sa générsalité et sa proéminance historique. Philippe Pasquier Octobre 2002

Théorie de la dissonance cognitive Deux cognitions sont soit : Consonantes (lien de cohérence inféré des relations d’implication, de déduction, de correspondance,…) Dissonantes (lien d’incohérence inféré des relations d’exclusion mutuelle, d’incompatibilité…) Sans lien Tous les liens n’ont pas la même importance : on assigne des poids aux liens de consonance ou de dissonance Les cognitions ont une résistance au changement variable : type, ancienneté, mode d’acquisition (perception, reflexion, communication) Philippe Pasquier Octobre 2002

Théorie de la dissonance cognitive 1ère hypothèse : La dissonance produit un “malaise”, une insatisfaction psychologique qui incite à sa réduction. Supprimer ou réduire l’importance des cognitions dissonantes ; Ajouter ou augmenter l’importance des cognitions consonantes. 2ème hypothèse : L’agent va éviter tout ce qui peut accroître la dissonance. Philippe Pasquier Octobre 2002

Plan de la présentation Introduction - contexte Les théories de la cohérence Généralités sur la dissonance cognitive Typologie des dissonances Dissonance et communication Lien dissonance - types de dialogue Lien dissonance - utilité et dynamique du dialogue Lien dissonance - initiative Lien dissonance - projet commun Lien dissonance - degré d’intensité Lien dissonance - humeur, émotions Conclusions et perspectives Philippe Pasquier Octobre 2002

Typologie des dissonances Dissonance interne ou externe : selon qu’elle est individuelle ou distribuée. Dissonance explicite ou implicite : “être dans l’état d’avoir connaissance de” ou pas. Cas particulier : dissonance interne partagée : une même dissonance interne pour plusieurs agents Note : les dissonances internes sont toujours explicites pour les agents. Les dissonances externes sont à expliciter. Philippe Pasquier Octobre 2002

Mesures de dissonance Différentes mesures de dissonance sous forme de rapport (quantitatif) : Mesure pour une cognition ; Mesure pour un ensemble de cognition ; Mesure pour un agent ; Mesure pour un MAS. Pourquoi communiquer ? Pour réduire une dissonance qui ne peut être réduite individuelement : soit parce qu’elle est externe soit parce que l’agent ne peut la réduire seul. Métrique pour la cohérence cogntive Mesure pour une cognition : Initialement définie par festinger, comme un rapport entre le produit des importances des cognitions dissonantes et celui de l’importance des cognitioins consonantes, il en existe de nombreuses versions (logique, formalisme symbolique-connexionisme, satisfaction de contraintes…) => Fourni le fondement des communications…le reste en découle Philippe Pasquier Octobre 2002

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Utilité et dynamique du dialogue Quand, quoi communiquer et à qui ? Communiquer sur ce qui est dissonant, quand la magnitude de la dissonance est suffisament élevée et avec ceux qui sont concernés Mesure d’utilité : différence entre deux mesures de dissonance comparables. Le dialogue est un succès si la dissonance attaquée est réduite. L’utilité est généralement défini en terme de satisfaction hors dans notre système, la satisfaction est mesurable en terme de cohérence (principe de cohérence) on peut donc définir une mesure d’utilité comme une différence entres mesures de dissonances comparables. Automatiser la gestion de la dynamique inter et intra-dialogues Philippe Pasquier Octobre 2002

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Typologie des dialogues Classification de Walton & Krabbe : Six types de dialogue sont classés en fonction du but commun et des buts individuels : Persuasion ; Négociation ; Délibération ; L’investigation ; La recherche d’information ; L’engueulade. Philippe Pasquier Octobre 2002

Lien dissonance - type de dialogue Pas considéré pour les agents artificiels Implicite Interne Investigation si la dissonance est partagée Explicite Dissonance (Incohérence) Recherche d’information sinon Implicite Explicitation de la dissonance Externe Persuasion, négociation ou délibération selon la nature des cognitions dissonantes Explicite Philippe Pasquier Octobre 2002

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Lien dissonance – topique/sujet Théorie de la pertinence de Sperber et Wilson : le locuteur sélectionne ce qu’il va dire en évaluant dynamiquement la pertinence de ses idées. Un agent s’attaque à la dissonance de plus grande intensité car c’est ce qui est le plus pertinent cognitivement. Cela donne le sujet de la conversation Philippe Pasquier Octobre 2002

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Lien dissonance-projet commun Un dialogue est entamé du fait d’une dissonance qui ne peut être résolue individuelement. La réduction doit être rendue commune syntaxiquement pour l’être aussi au niveau sémantique : projet commun, validation et acceptation (grounding) sont rendus nécessaires. Projet commun (idées de Clark): Aspects syntaxiques assurés par les jeux de dialogues Aspects sémantiques de cette mise en commun capturés par notre théorie (en ce qu’elle rend la mise en commun nécéssaire) Philippe Pasquier Octobre 2002

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Choix des degrés d’intensité ou mesure de l’importance d’un dialogue Par exemple, pour un acte directif on a l’echelle des degrés d’intensité : sugestion < conseil < requète < demande ferme < suplication < imploration Un agent sélectionne les degrés d’intensité des forces illocutoires des actes de langage qu’il pose en fonction de la magnitude de la dissonance à laquelle il s’attaque. Philippe Pasquier Octobre 2002

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Lien dissonance – humeur/émotions Lien directe entre le taux de consonance et l’humeur, la satisfaction, le “confort psychologique”: Consonance :  Gain de consonance : soulagement, sourire… Dissonance :  Gain de dissonance : découragement, colère, douleur, moue… Peur, apréhension d’une dissonance ou d’une mauvaise résolution… Philippe Pasquier Octobre 2002

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Le cadre de consonance Pourquoi communiquer ? Pour réduire une dissonance qui ne peut être réduite seul Quand, quoi communiquer et à qui ? Communiquer sur ce qui est dissonant avec ceux qui sont concernés Choix des types de dialogues, des degrés d’intensité en fonction du type et de la magnitude de la dissonance Mesure de l’utilité du dialogue en terme de différence de dissonance (gestion de la dynamique inter et intra-dialogue ainsi que des humeurs) Philippe Pasquier Octobre 2002

Conclusion Une théorie de la pragmatique des communications agents fondée (sur les sciences cognitives) et au large spectre Automatisation des communications agents: fournir aux agents les outils pour gérer eux-même la dynamique de leurs dialogues c.à.d l’utilisation du cadre interactionnel. Enjeu scientifique Enjeu technique Philippe Pasquier Octobre 2002

Les nouvelles avancées : Perspectives Le jeu de la recherche : La théorie a évoluée depuis la soumission Les nouvelles avancées : Reformulation en terme d’éléments et de contraintes (Thagard) Liens cognitions privées et aspects publics et sociaux (les engagements) Utilisation des jeux de dialogue de Maudet et Chaib-draa (DIAGAL). Publications futures… Philippe Pasquier Octobre 2002

Questions ? Philippe Pasquier Octobre 2002