Les définitions LIRE: 1 - action didentifier les lettres et de les assembler pour comprendre le lien entre ce qui est écrit et ce qui est dit. Exemple : Ma fille apprend à lire. 2 - émission à haute voix dun texte écrit. Le passage du texte écrit au code oral suppose la connaissance des lois régissant cette transposition et constitutive dune discipline dite orthoépie. 3 - action de parcourir des yeux ce qui est écrit pour prendre connaissance du contenu ; exemple : avez- vous lu Victor Hugo ?
Remarques : Ces trois définitions courantes (reprises du Dictionnaire de français contemporain Larousse) intéressent évidemment lenseignement dune langue étrangère. Si la lecture 3 est presque toujours un objectif à atteindre, elle suppose que les étapes 1 (graphie, écrit, écriture) est le plus souvent 2, ont été franchies. Ce passage du code oral au code écrit est souvent décalé dans lapprentissage dune L.E. (au cours de la période qui précède lintroduction de lécrit, lapprentissage porte alors uniquement sur loral). Dans la progression didactique, les problèmes posés par la lecture (pour les différentes acceptions du terme) peuvent sordonner comme suit :
1. Déchiffrage : passage de la graphie au son (sorte de décodage ou plutôt de recodage) ; difficultés : plusieurs graphèmes, lettres peuvent correspondre à un phonème et inversement ; un même graphème ou arrangement de graphèmes peut donner lieu à diverses prononciations ; tout ceci étant compliqué dinterférences possibles lorsque langue-cible et langue-source ont recours au même système décriture.
2. Interprétation correcte de la ponctuation, restitution de groupes de souffles et des schémas intonatifs lors de la lecture à haute voix ou (de la récitation) dun texte écrit, difficultés : la longueur, léquilibre, les souffles de la phrase écrite différent sensiblement de ceux des répliques de dialogues auxquelles sont habitués les débutants qui suivent un cours audio-oral et audio-visuels.
3.Compréhension du contenu du texte lu quand certains des éléments lexicaux ou grammaticaux sont dabord incompris de lélève (réduction des ambiguïtés ou des incertitudes, soit par le contexte, soit par des interprétations fondées sur la morphologie, sur le type de dérivation ou de composition des éléments inconnus etc.) ; entraînement à la consultation du dictionnaire, développement dun vocabulaire dit passif.
4. Accélération de la lecture en sappuyant sur les redondances ou les caractères probabilitaires du système ou du texte.
Dune manière générale et surtout si on réduit la lecture à une compréhension, il importerait de déterminer dans quelle mesure les progrès sont liés – ou distincts de – ceux de lexpression orale ou écrite. Cest une des questions posées par la demande des publics pour qui la langue étrangère doit essentiellement servir dinstrument à une documentation écrite. Réf. : « Lecture », in Dictionnaire de didactique des langues, Galisson/Coste, pages 312, 313 et 314
Compétence de lecture « On appelle une compétence de lecture la capacité de trouver dans un texte linformation que lon y cherche, capacité dinterroger un écrit et dy repérer des réponses, capacité de comprendre et dinterpréter les documents de manière autonome ». (Sophie Moirand)
X. Rogiers, Pédagogie de lintégration Dans Pédagogie de lIntégration, Xavier Rogiers fait référence à la compréhension de lécrit. Il explique que « de façon générale, lanalyse dun texte à la lumière dune théorie littéraire, en mobilisant un outillage conceptuel nest pas une compétence à proprement parler.
Mais en revanche, ce qui est une compétence cest de mobiliser un ensemble de connaissances et de capacités dont la capacité danalyser un texte pour présenter et préparer un exposé oral qui mobilise lanalyse dun texte appartenant à une catégorie de textes »
Ce dont on a besoin par des activités dutilisation de lécrit: sinformer, se renseigner, souvrir à des informations trouver une information sur un point précis agir confronter ses idées se détendre… ( Réf. Geneviève Meyer, Dossier du Cepec, 1996 )
Quelles compétences faut-il avoir pour comprendre un texte écrit ? Accéder au sens dun texte suppose donc compréhension globale, qui elle même suppose connaissance du code linguistique (graphie, morphologie, syntaxe, lexique) que celle du fonctionnement textuel et intertextuel (organisation des phrases entre elles, fonction du texte, relation du texte à dautres textes.)
Donc connaître le code dune langue est parfois insuffisant à bien comprendre un texte. Il est maintenant nécessaire que le lecteur ait des compétences à saisir la structure sémantique, la connaissance du contenu référentiel, la reconnaissance du genre textuel.
Un texte au contenu référentiel connu est plus facile à comprendre quun texte dont le thème nous est totalement inconnu car nous avons en mémoire des schémas de contenu concernant par exemple lorganisation des informations dans un journal ou le déroulement dune histoire fictionnelle.