LE JEU Préparation au CAPEPS.

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Transcription de la présentation:

LE JEU Préparation au CAPEPS

BIBLIOGRAPHIE Arfouilloux Jean-Claude, L'entretien avec l'enfant. L'approche de l'enfant à travers le dialogue, le jeu et le dessin, Privat, 1975. Caillois Roger, Les jeux et les hommes, Gallimard, 1958. Chateau Jean, Le jeu de l'enfant après 3 ans, sa nature, sa discipline, Vrin, 1973. Chateau Jean, L'enfant et le jeu, Scarabée, 1954 (8e éd., 1985). Claparède E. , Sur la nature et la fonction du jeu, Psychologie de l'enfant, Genève, 1934 Ferran Pierre, Mariet François, Porcher Louis, A l'école du jeu, Bordas, 1978 Freinet Célestin, L'Education du Travail, Delachaux et Niestlé, 1960, p.192 (1ère éd., 1946) Groos Karl, Les jeux des Hommes, 1899. Gutton P., Le jeu chez l'enfant, Larousse Université, coll. Sciences humaines et sociales, 1973. Huizinga Johan, Homo ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu, Gallimard, 1951 (1ère éd., 1938). MAHLO F. (1969). L’acte tactique en jeu. Paris, Vigot. PARLEBAS P. (1981). Contribution à un Lexique commenté en science de l’action motrice. Paris, INSEP. Piaget Jean, La formation du symbole chez l'enfant, Delachaux et Niestlé, 1978. Wallon H., L'évolution psychologique de l'enfant, Armand Colin, 1941. Winnicott D-W., Jeu et réalité (l'espace potentiel), Gallimard, 1971 Winnicott D-W., L'enfant et le monde extérieur, Payot, 1957 et Jeu et réalité : l'espace potentiel, Gallimard, 1971

LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE Y a-t-il une façon de jouer différente chez l'adulte et chez l'enfant ? Les jeux des enfants sont-ils les mêmes que ceux des adultes, ont-ils les mêmes fonctions, sont-ils animés des mêmes intentions, sont-ils poussés par les mêmes motivations, en tirent-ils les mêmes choses ?

POUR DE VRAI OU POUR DE FAUX ? Par définition, le latin ludus signifie aussi bien plaisanterie qu'école, de même le grec scholae signifie, bien entendu, école, mais aussi loisir. POUR RIRE

Une méthode En faire une méthode, c'est en fait tuer le jeu Le jeu comme méthode pédagogique (E1 !) Les méthodes en jeu (E1 à E5)

Le jeu permet à l’enfant d'entraîner l’organisme à : Mémoriser transposer une forme de langage dans une autre, choisir et utiliser des abstractions, des principes et des règles analyser structurer acquérir un jugement critique transférer

Dépenser l'énergie Permanence du plaisir. Le jeu serait une sorte de soupape qui aiderait l'individu à supporter le monde. Il serait une manière de dépenser l'énergie en trop J. Henriot pense le jeu comme une idée. "jouer, c'est savoir qu'on joue"

Six caractéristiques psychologiques du jeu enfantin Dans leur ouvrage intitulé A l'école du jeu, Pierre Ferran, François Mariet et Louis Porcher définissent les « traits fondamentaux constitutifs de tout acte de jouer » La fiction La détente L'exploration La socialisation La compétition La règle

Ce qui ressort de ce parcours psychologique est que le jeu a pour vertu de se situer en dehors de la réalité, qu'il permet l'épanouissement de la personnalité et qu'il prépare à la nouveauté

DU PAIN ET DES JEUX PANEM ET CIRCENSES ; Juvénal Instituant et institué

PARCOURS BIBLIOGRAPHIQUE « l'enfant est un être qui joue et rien d'autre  » Jean Château A son époque déjà, Montaigne écrivait : « Le jeu devrait être considéré comme l’activité la plus sérieuse des enfants.» La psychologie moderne allait lui donner raison reconnaissant à l’enfant son besoin d’expérimenter pour apprendre, de refaire pour son propre compte toutes sortes de découvertes.

La participation des adultes et celle des pairs aux activités ludiques sont des éléments clés dans la vie de tous les enfants. L’enfant s’exprime véritablement par le jeu et nous pouvons, en l’observant, avoir des indices sur ce qui se passe dans son esprit; le jeu est son langage secret qui nous dévoile une part de ses émotions, de ses difficultés et de ses préoccupations.

L’enfant acquiert des habiletés corporelles et intellectuelles Ainsi, le jeu aide l'enfant à analyser le monde, à surmonter ses difficultés, à mûrir ses problèmes affectifs et à devenir sociable. Par la magie des panoplies et des rôles (médecin, facteur, infirmier, cosmonaute, etc.) il vit d'une manière intense et symbolique son assimilation à l'image des hommes, inventorie ses multiples possibilités et facilite ses rapports inconscients avec la société dans laquelle il devra s'insérer. Il éprouve dans le jeu ses premières émotions de plaisir, d'harmonie, de sympathie ou d'antipathie.

Jean-Claude Arfouilloux précise que si, pour l'adulte, le jeu est un divertissement, une distraction, il est vécu par l'enfant comme « une activité sérieuse engageant toutes les ressources de la personnalité, activité par laquelle il s'expérimente et se construit. »

Selon Erikson (1977), parallèlement à l'affirmation du « moi », l’enfant effectue son intégration dans l'environnement. Cette adaptation évolue en fonction des phases du développement normal. L’auteur établit une hiérarchie entre trois milieux ou « atmosphères » : L'auto-atmosphère La micro-atmosphère La macro-atmosphère La théorie du jeu d’Erikson établit clairement une relation entre le développement émotionnel et le développement social.

Selon Winnicott l'enfant joue : par plaisir ; pour exprimer de l'agressivité (le jeu permet l'expression réprimée de la violence) ; pour maîtriser l'angoisse ; pour accroître son expérience ; pour établir des contacts sociaux. D.W. Winnicott tient pour essentielle la distinction entre « game » : le jeu strictement défini par les règles qui en ordonnent le cours, et « play » : le jeu qui se déploie librement, activité caractéristique de l'enfant qui construit un espace potentiel dans lequel il expérimente ses angoisses.

Piaget considère le jeu comme un processus d'assimilation (La formation du symbole chez l'enfant, 1976). Piaget a établi une classification génétique avec une évolution en trois stades : les jeux d'exercices ; Stade du jeu sensori-moteur (0 à 2 ans) les jeux symboliques ; Stade du jeu symbolique (2 à 7 ans) les jeux à règles (vers 5-6 ans). Stade du jeu de règles ou stade des activités opératoires (vers 7 ans)

Chateau s'en rapproche avec une classification en quatre étapes : jeux fonctionnels de la petite enfance ; jeux symboliques ; jeux de prouesse ; jeux sociaux.

Caillois s'attache plus à dresser une typologie des jeux selon quatre attitudes fondamentales :  jeux de compétition (Agôn) ; jeux du hasard (Alea) ; jeux de simulacre (Mimicry) ; jeux de vertige (Ilinx).

Pour Pavlov l’intégration de l’enfant à l’environnement se fait par la communication. Non pas la communication verbale, mais la communication concrète, par laquelle se transmet la culture. Pour l'enfant, le mot jouet peut être substitué au terme outil. les enfants autistes et les enfants débiles mentaux, souffrant d'un dysfonctionnement cérébral, ne jouent pas

Naissance du jeu À quel âge apparaît le jeu ?

Le jeu sensori-moteur l'hypothèse psychanalytique postule la substitution à la mère d'un objet ou d'un jouet hallucinatoire précédant la conscience de l'objet réel, puis son extension progressive à l'environnement (Vor / Da) Ses rapports sont essentiellement du domaine prélogique en ce qui concerne sa causalité, et du domaine topologique en ce qui concerne sa structure spatio-temporelle. Cette période a été désignée comme étape du rôle de la mère, à laquelle succède celle du rôle du père, qui préside au déploiement des jeux dans l'espace et le temps, et établit un mode de communication avec le monde qui correspond à l'activité paternelle comme médiation entre le foyer et l'extérieur

Le jeu symbolique développement de l'imagination comme un individu parmi d'autres dans un monde fictif où le merveilleux joue un rôle important

L'organisation l’enfant commence à organiser le monde il établit un rapport entre les choses il étend sa conquête au domaine de l'imaginaire par ses mimes et ses récits, et au domaine du raisonnement par ses manipulations développement des rapports sociaux

Les jeux de société jeux collectifs régis par des règles de plus en plus complexes

Le raisonnement notions logiques : observation, réflexion, déduction, jeux mathématiques.

Pierre PARLEBAS Dans son ouvrage (lexique commenté…), il développe (pp. 108-127) : Jeu paradoxal Jeu psychomoteur Jeu sociomoteur Jeu sportif Jeu sportif institutionnel Jeu sportif traditionnel

Jeu paradoxal : « Jeu sportif dont les règles de pratique entraînent des interactions motrices affectées d’ambiguïté et d’ambivalence, débouchant sur des effets contradictoires et irrationnels. » Cf. Bateson : « double contrainte » Ex. : La balle assise. « Je te fais jouer en t’envoyant le ballon / si tu es touché directement par la balle tu es exclu du jeu ». Le paradoxe se situe au cœur même de la logique du jeu. Les rebondissements contradictoires sont le sel du jeu. « Cette ambivalence autorise une mise à distance des prédéterminations habituelles et routinières ; elle permet à la fantaisie de se donner libre cours et favorise la ludisation de la pratique ; Le paradoxe est à la source du plaisir du jeu. » Les jeux institutionnels ne sont jamais des jeux paradoxaux. Cala pose un problème sociologique intéressant. Le paradoxe ludique menace-t-il l’ordre social ?

Jeu psychomoteur : « Jeu sportif correspondant aux situations psychomotrices ». Ce type de jeu peut être reconnu par l’institution ou délaissé : s’il est reconnu, promu par une Fédération, il prend statut de « sport » : pas d’incertitude, stable, standardisé, tend vers le stéréotype moteur… Athlétisme, haltérophilie, gymnastique, natation (cf. structure + technique) s’il est délaissé, il reste un « jeu traditionnel ». Mais aujourd’hui, fort engouement des pratiques « libres » : planche, surf, ski, kayak, vol libre, etc. correspondent à un individualisme, et donnent de l’importance à l’incertitude.

Jeu sociomoteur : « Jeu sportif correspondant aux situations sociomotrices ». Présence d’une interaction motrice essentielle (communication = coopération / contre-communication = antagonisme). La plupart des sports collectifs ou en équipes (score). Mais certains grands jeux n’ont pas été institutionnalisés en France (la Thèque, les Barres, etc.) alors qu’ils l’ont été en Amérique (Base ball).

Jeu sportif : « Situation motrice d’affrontement codifiée, dénommée « jeu » ou « sport » par les instances sociales. Un jeu sportif est défini par son système de règles qui en détermine la logique interne.

Parlebas distingue 2 catégories : jeux sportifs institutionnels (ou sports) jeux sportifs traditionnels. Ils s’opposent dans leurs rapports à : l’autorité d’institutions reconnues (fédérations) des règles précises ou fluctuantes la spectacularisation ou à la tradition des processus socio-économiques de production et de consommation

Johan Huizinga établit le rapport entre jeu et culture : « Tout est jeu », et le jeu donne forme à la culture. Pour les ethnologues « le jeu est la mémoire des rites ». Pour Caillois, « le jeu est consubstantiel à la culture ». Pour Ariès, les pratiques ludiques sont liées au développement des sociétés, et aux conflits de domination. C’est ce que défendra Bourdieu (cf. distinction et goûts). Ainsi la structure des jeux sportifs devient un révélateur social.

Jeu sportif institutionnel Phénomène de mondialisation : terrain d’entente universel. Le double statut des activités physiques « libres » : pratique libre et récupération institutionnelle (cf. le ski…). Ludisation marquée des sports de « glisse ». Traits pertinents de la logique interne des pratiques nouvelles : décisions motrices liées à la lecture du milieu autonomie et liberté milieu « sauvage », naturel (goût du risque) déséquilibre et régulations proprioceptives affinées (émotion, vertige) l’énergie locomotrice est d’origine externe.

Jeu sportif traditionnel « Jeu sportif, souvent enraciné dans une longue tradition culturelle, mais qui n’a pas été consacré par les instances institutionnelles ». En France les textes officiels les considèrent comme des activités mineures. Ils sont considérés comme des jeux « pré-sportifs ». Parlebas démonte l’argumentation de Friedrich Malho : « les petits jeux sont préparatoires aux sports, forme supérieure de jeu… » Son argumentation repose sur 2 postulats : les transferts d’apprentissage la progression des jeux traditionnels vers le sport.

Il rapporte une expérimentation qui démontre que la pratique préalable des jeux traditionnels améliore la pratique ultérieure des sports collectifs. Parlebas dénonce le biais méthodologiques en démontrant l’inverse. Il note également que certains traits originaux de certains jeux traditionnels rendent ces jeux irréductibles aux sports : absence de comptabilité, pas d’équipes préconstituées, relations ambivalentes, rituels et jeux de rôles, situations paradoxales, effets pervers ludiques, etc.

Pour clore, Parlebas constate que l’opposition jeu et travail est ici reproduite : le jeu est qualifié de délassement puéril alors que le sport est assimilé au sérieux du travail.