ENTRETIEN D’EXPLICITATION lundi 2 février 2009
POUR COMMENCER Celui qui ne comprend pas, et qui le dit, est celui qui fait le plus évidemment preuve d’intelligence, car il a compris qu’il n’a pas compris et c’est ce qui est le plus difficile à comprendre. Remercions le, car il fait un cadeau à tous ceux qui, autour de lui, croyaient à tort avoir compris. Raymond DEVOS
Je ne sais pas que je ne sais pas Je sais que je ne sais pas Je sais que je sais
MÉTACOGNITION La métacognition consiste à faire prendre conscience à l’élève de son activité mentale. En décrivant le cheminement suivi, le sujet fait sortir son activité mentale de l’implicite et peut donc trouver des moyens de l’améliorer.
INTERMÈDE Trois jeunes gens prennent leur petit déjeuner dans un bar. Ils doivent payer 30 euros et donnent chacun un billet de 10 euros. La patronne, charmante, décide de leur faire une réduction de 5 euros. Le serveur prend donc 5 pièces de 1 euro, mais, ne pouvant les partager en trois il décide subrepticement de glisser 2 euros dans sa poche et donne généreusement une pièce de 1 euro à chacun des trois jeunes gens. Finalement chacun a payé (10 - 1) euros, donc 9 euros. En ajoutant les 2 euros du serveur, on obtient ((9 x 3) + 2) euros soit 29 euros. MAIS nous avions 30 euros. Où est donc passé le dernier euro?
L’ENTRETIEN D’EXPLICITATION Dans le cadre de la re-médiation, l’entretien d’explicitation peut aider à poursuivre trois buts : Décrire les démarches de l’élève Faire prendre conscience à l’élève de ses manières de travailler, d’apprendre Développer les connaissances métacognitives de l’élève L’aider à RÉFLÉCHIR
EXEMPLE 1 Mathieu associe des étiquettes (G. se plante devant Mathieu) G : Pourquoi tu les as mis ensemble ? (Mathieu cache les étiquettes avec ses mains) G : Attends, attends, Mathieu, tu as une raison, là, tu n’as pas fait n’importe quoi, tu vas peut-être pouvoir m’expliquer comment tu as fait là… (G. change de place et se met derrière lui) G : On va voir comment tu as fait là. Comment tu as fait quand tu as fait les deux étiquettes ? M : Ben, je me suis dit que le vase, ça va sur la table. Amélie associe des étiquettes (G., de loin, a vu qu’Amélie a mis ensemble une image qui représentait un fauteuil avec une autre qui représentait un banc. Amélie se retourne) G : Pourquoi tu as fait ça ? (Amélie cache les étiquettes) G : Attends, attends, moi, je voudrais comprendre comment tu as fait. A : J’ai mis le divan avec le banc.
EXEMPLE 1 Installer une autre attitude de l’élève face à la relation d’aide Passage du « pourquoi » accusateur au « comment » dynamisant Donner à l’élève les moyens de se percevoir comme sujet à partir de la reconnaissance et de la mobilisation de sa pensée privée.
COMMENTAIRES Il s’agit de comprendre le fonctionnement spécifique d’un élève : l’entretien d’explicitation permet d’effectuer un recueil précis d’informations ; le questionnement permet à l’enfant de livrer la clé de son fonctionnement. Qu’est-ce qui est difficile dans le fait de dire sa démarche ? l’action est une connaissance autonome ; de ce fait, elle peut être opaque à celui-là même qui la met en œuvre ; dans l’action, tout n’est pas conscientisé.
COMMENTAIRES Comment dépasser ces difficultés ? en aidant le sujet à conscientiser, c’est-à-dire à mettre en mots son action vécue effectuer un accompagnement, un guidage nécessité de demander à l’autre l’autorisation de le guider nécessité d’un contrat de communication
COMMENTAIRES La mise en mots : se rapporte toujours à une tâche réelle permet de spécifier ce sur quoi va porter l’accompagnement et le guidage se fait en relation avec le vécu est d’abord orientée vers la description d’une procédure (comment ?)
L’ENTRETIEN D’EXPLICITATION C’est « apprendre à se mettre entre parenthèses » → se décentrer C’est expliciter l’implicite C’est supprimer les « pourquoi » C’est formuler un contrat de communication C’est canaliser l’élève vers la référence à une tâche identifiée C’est faire décrire par l’élève la procédure de son action
L’ENTRETIEN D’EXPLICITATION C’est poser un autre regard sur l’enfant et sur l’élève (son statut dans la classe) C’est l’engager (l’enrôler) dans l’apprentissage C’est comprendre si un échec dans un exercice est dû à un paramètre extérieur à la compréhension (manque de temps, absence de familiarité avec un support, …) C’est savoir comment il a lu, interprété ou négligé les consignes C’est découvrir comment il a interprété la tâche.
ENTRETIEN D’EXPLICITATION AVEC L’ÉLÈVE Le groupe départemental n’a pas souhaité faire de l’entretien avec l’élève un outil obligatoire du PPRE à construire. Toutefois, il est possible de mener cet entretien qui vise à recueillir de l’information sur la façon dont l’élève construit le sens de l’école, le sens des apprentissages, son rapport au savoir. L’entretien participe d’une pédagogie de l’EXPLICITE. Quelles sont la ou les personnes qui vont mener l’entretien ? L’enseignant, un enseignant, un membre du RASED en priorité ; parfois la présence d’une deuxième personne sera jugée utile pour un entretien conjoint. Pour commencer, on expliquera à l’élève le pourquoi de l’entretien, sans rester dans le flou (lisibilité). Une attention particulière est à porter au ton de l’entretien : un ton trop léger peut banaliser, un ton dramatique ou autoritaire peut inhiber… On évitera d’induire les réponses ; on acceptera l’absence de réponses et les silences. L’entretien se conduit aussi en fonction de la personnalité de l’élève, de son histoire, de son contexte personnel... Pendant l’entretien, on pensera à rassurer l’élève. Pour conclure, on reprendra les dires de l’élève depuis le début, en lui demandant s’il est d’accord avec ce résumé et en donnant une échéance de date pour une autre rencontre (avec sa famille, son enseignant ou autre…).
ENTRETIEN D’EXPLICITATION AVEC L’ÉLÈVE Types de questions possibles Les questions générales de départ servent d’introduction avant d’aborder la question centrale de l’apprentissage. Le type de questionnement est à adapter en fonction de chaque élève (tutoiement ou vouvoiement, par exemple). Sur l’école et le travail scolaire en général Est-ce que tu aimes l’école ? Qu’est-ce qui te plaît le plus, le moins à l’école, au collège ? Et parmi les différentes disciplines ? Et le sport ? Les éventuels ateliers ? Comment te sens-tu en tant qu’élève à l’école, au collège ? Est-ce que tu progresses ? Qu’est-ce qui est facile pour toi ? Qu’est-ce qui est difficile? Sur les réalisations de l’élève à partir des évaluations nationales Quel est ton avis sur ces évaluations ? A ton avis à quoi servent-elles ? (montrer le livret d’évaluation fermé) Qu'est-ce que tu as ressenti au moment des évaluations ? Comment les as-tu trouvées ? Faciles ou difficiles ? Longues ou courtes ?... (feuilleter le livret et le consulter avec l’élève) à partir d’autres réalisations de l’élève Qu'est-ce que tu as su faire le mieux ? Le moins bien ? Montre-moi le ou les exercices qui t’ont semblé faciles ou difficiles. Sur le projet Crois-tu que quelque chose ou quelqu'un pourrait t'aider (à l’école, à la maison...) ? Nous avons pensé pour toi à un projet pour t’aider à mieux réussir à l’école (expliquer qu’on va y réfléchir ensemble et qu’on va lui proposer un travail qui va l’aider ). Qu’en penses-tu ? Cela peut-il t’aider ?
élève de CM2 État de ses difficultés garçon né octobre 1997 - a été maintenu au CP 23,1% de réussite à l’évaluation (compétences « de base » en français) État de ses difficultés Lecture Le niveau d'acquisition est trop juste pour un CM2 et peut être qualifié de " syllabique ". Les sons simples sont acquis. L'élève a des difficultés en ce qui concerne les sons complexes. La compréhension est médiocre. Écrire en copiant La reproduction des différentes lettres est médiocre. L'élève présente des problèmes de motricité fine liés à l'acte d'écrire. Niveau en orthographe L'élève dispose tout juste de quelques compétences en orthographe phonétique. L'orthographe lexicale n'est que très peu maîtrisée. Attitude à l'égard du travail scolaire Le manque de motivation, évident, peut être lié à son échec vis-à-vis de la lecture. Il renforce les difficultés à suivre normalement la classe.