L’EM : du pourquoi faire au comment faire ?

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Animation pédagogique 1er avril 2009 RUMILLY
Advertisements

Le socle commun. correspond à ce que nul nest censé ignorer en fin de scolarité obligatoire.
Quinze propositions pour le collège Philippe Meirieu.
Priorité 3 Différenciation pédagogique mercredi 13 février 2013
APPRENDRE PAR PROJETS EN MATERNELLE.
Entrée dans le métier Milan, octobre 2011.
« L'athlétisme est une activité codifiée, individuelle, qui se déroule dans un milieu stable. Elle consiste à se déplacer en diminuant le temps et à.
AIDE PERSONNALISÉE EN MATERNELLE Quoi. Comment. Pour qui. Quand
Les compétences professionnelles spécifiques pour enseigner en maternelle 1.
L’apprentissage de l’autonomie
APPROCHE PAR LES COMPETENCES ET
L’école inclusive Une école de l’équité W. Douat.
Vendredi 21 février 2014vendredi 21 février 2014vendredi 21 février 2014vendredi 21 février 2014vendredi 21 février 2014vendredi 21 février 2014vendredi.
Le langage en Petite Section Construire des observables IA24 - Pôle maternelle - Jeudi 3 décembre 2009.
Grande pauvreté et réussite scolaire Tenir compte pédagogiquement des caractéristiques des élèves vivant dans une grande précarité
EDUCATION PRIORITAIRE Analyse des difficultés des élèves Conséquences sur les pratiques enseignantes.
Des élèves aux comportements difficiles…….
(2) SITUATIONS DIDACTIQUES en maternelle ?(14 18)
Nouveau programme de technologie au collège
Académie de Strasbourg
Continuité des apprentissages Ecole-Collège mars 2008 J Borréani IA-IPR mathématiques.
DEVENIR ELEVE ADOPTER UNE POSTURE D’ELEVE A L’ECOLE MATERNELLE
Evaluer à l’école maternelle
Animation pédagogique – Mars 2010 Mme Sellier / M. Bogart CPC Avion Cycle 2 Découverte du monde Cycle 2 La démarche expérimentale d'investigation.
Les coins d’imitation:
AXES DE TRAVAIL LA MATERNELLE.
Les Rituels à l’école maternelle
Animation pédagogique Anzin/ Janvier 2008 P. Lammertyn
Continuité des apprentissages Ecole-CollègePavilly Novembre 2007.
SOCLE COMMUN ET EPS.
Temps et espaces Mission maternelle 77 Juin 2013
Pédagogie par Objectifs
La Liaison GS-CP.
Le Projet Educatif « La Nature et le monde qui nous entoure »
Animation du 9 novembre et du 7 décembre 2011 Marion BIGHETTI
Agir et s’exprimer avec son corps
La différenciation pédagogique
Une approche éducative des technologies de communication à l'école
L’école maternelle.
La pensée logique au cycle 1
LES RITUELS « Le rituel crée un sentiment d’appartenance, le sentiment d’être partie du groupe, dans un espace protégé » Patrick Barenger.
Activités mathématiques et supports d’enseignement
LES COINS JEUX à l’école maternelle :
Les Rituels à l’école maternelle
LA MAITRISE DE LA LANGUE
ACCUEIL ET RITUELS A L’ECOLE MATERNELLE
Journée formateurs Connaissance de la maternelle
Aide personnalisée Démarche Constat : Eléments d’évaluation, puis la différenciation s’avère une aide insuffisante. Définition d’objectifs s’inspirant.
Se préparer à l’inspection.
Une bonne communication ça s’apprend et ça se cultive!
  S ‘exprimer sur un rythme musical ou non, avec un engin ou non  Exprimer des sentiments et des émotions par le geste et le déplacement.
Oral et jeux mathématiques
Orientation et langage Bellegarde sur Valserine
De l’oral à l’écrit en maternelle…
Quelques repères sur les apprentissages langagiers à l’école maternelle D’après V. BOUYSSE IGEN.
Scolarisation des enfants de moins de trois ans (circulaire n° du )
NOTRE CONTE MUSICAL DU MOYEN-ÂGE Sylvie Missonnier, GS,
1 - Une école qui s’adapte aux jeunes enfants :
LES COINS JEUX.
EDUQUER A L’ENVIRONNEMENT
circonscription d’Argenteuil Sud
Les mathématiques en maternelle
13/12/071 La prévention à l’école. 13/12/072 L’école maternelle préventive ? La quadruple mission de l’école maternelle : « sujet personne » - identité.
Organiser le travail de la classe à l’école maternelle (C5)
Le tutorat d’un fonctionnaire stagiaire
Lundi 18 mai 2015 Catherine PINTO
Parole d’enfants : outil citoyen
à mettre en œuvre à la rentrée 2015
Du libre jeu au jeu structuré (nouveau programme)
Les programmes 2015 en maternelle
Transcription de la présentation:

L’EM : du pourquoi faire au comment faire ? • préparer à la scolarité primaire et • construire des bases essentielles pour :  1- apprendre ce qui sert au « vivre ensemble » et à la possibilité d’être citoyen Comment ? ✓ par l’accès à une culture à vocation universelle qui puisse être un bien et un lien  communs (langue, connces, etc.) ✓ et par la formation à la “pensée critique” (= raison) qui apprennent la capacité et la liberté de jugement autonome et permettent l’exercice réel de la citoyenneté 2 - faire grandir l’enfant dans sa personne psychologique, sociale, morale et physique (capable de penser, agir / but, dans l’espace et le tps, imaginer, adapter son corps / réel, etc.)

● l’EM = lieu privilégié pour cela : Car (1) elle effectue la transition : famille  école, “infans”  élève = en commençant à “élever” tous les enfants : ← de leurs particularismes sociaux et culturels indispensables pour éduquer , “civiliser ”(par: langue, morale, moeurs, croyances, rapport à la loi, etc.) → à un universel de culture “commune”, (≠communautaire) indispensable pour “vivre ensemble” et en hommes libres et égaux

➤ l’EM est capable de faire effectuer à l’E une transition - qui puisse être rupture et continuité (pour créer les conditions des apprentissages scolaires) - qui puisse concilier éducation et instruction pour remplir les objectifs d’une école humaniste, publique et laïque Comment le fait-elle ?  par des apprentissages systématiques ( école) mais adaptés aux jeunes enfts

⇒ Pour cela, que faut-il ? : 1 ➤ - des objectifs spécifiques, (langue-langage, nombre- figure, socialisation, schéma corporel, apprentissages artistiques, scientifiques, etc.) + se tenir à une tâche / but, s’autoévaluer / contrôler son activité, savoir écouter / prendre la parole, etc. 2 ➤ - des moyens pédagogiques et didactiques spécifiques aux jeunes enfts pour réaliser ces objectifs : - des rituels, des apprentissages par activités ludiques, du travail en petits groupes, en coins, en ateliers 3 ➤ - des évaluations de ces objectifs

1. Rituels, coins, jeux ont des pts communs : 1.1 Des formes et des caractéristiques : • répétition, stéréotypie ; alternance présence / absence ; connu / inconnu ; • Rôle des adultes, du langage, de la culture (objets, mœurs/habitus, arts,  savoirs, etc.) 1.2. Quelles raisons de les utiliser à l’EM ? (a) Ce sont des moyens éducatifs universels (+ thérapeutiques.)  Ils servent à : ● nouer des liens affectifs, sociaux , culturels entre adultes- enfants, entre enfants

● à préparer les enfts à vivre dans la communauté adulte, et dans leur monde social et culturel ; - à préparer aux rôles sociaux et culturels (cf Louis XIII) ● à fonder ou restaurer une sécurité, une permanence intérieures (pour apprendre à être seul, agir, penser, imaginer de façon autonome) (b) Ils sont Indispensables au développement 1) socio-affectif (cf textes) et 2) intellectuel de l’enfant

1.2.1. Au développement socio-affectif (cf textes) ➤ supporter la séparation, remplacer le manque, devenir autonome et pouvoir entrer dans l’espace symbolique du monde social et culturel- (régles, langage, action finalisée/projet, etc.) Avec 4 conditions : • Jeux -jouets / objets / situations ritualisés sont utilisés avec les adultes (qui les choisissent et y initient les E) puis seuls (cf Doudou) • exigence de relations ludiques langagières régulières avec l’adulte •exigence de répétition, de ritualisation de gestes, de situations, de mots. • mais aussi : Alternance présence / absence ; connu / inconnu ; avec frustration de la présence maternante, du corps à corps ;

1.2.2. au développement de la fonction symbolique et de l’intelligence (a) Piaget  constructivisme de l’intelligence = par action  réel  but -Pb →  assimil.1 (du connu / répétition) →  échec →  accommodation (à l’inconnu, par imitation ) || ➄ assimil. 2 (répétition, fixation, généralisation) ⇒ chez l’enft : 2 processus préparatoires, constructeurs de la fonction symbolique: (retrouvés à l’EM: cf coins) ▬ jeu (moteur symboliqueà règles) → assimilation. ▬ imitation ( + imitation différée) → accommodation ET: ▬ Jeu + imitation construisent la fonction symbolique, et ▬ fonction symbol + activité / réel construisent l’intelligence

(b) Vygotsky : constructivisme social et culturel • Apprendre = aller du connu (répétition) à l’inconnu , en « zone proximale » Avec aide des adultes (selon 3 tps des « lois du développement social), du langage, de la culture (aide à autoréguler) (c) Bruner : Importance des jeux ritualisés : « formats » cf jeu du coucou, avec aide des adultes, langage, répétition, du connu à l’inconnu) selon « tutelle sociale langagière » (←Vygotsky) ▸ jouer avec des adultes = apprend les opérations de résolution de Pb, ( anticiper-planifier / but, autoréguler, évaluer, répéter/généraliser) ▸ jeux, rituels: font entrer dans la culture ( mœurs, rôles sociaux, contenus de culture)

(d) Psychologie cognitive (fonctionnement mental) ● Répétition, ritualisations, activité ludique = Conditions d’apprentissage : pour développer et faire fonctionner attention et mémoire  Pour fixer et automatiser (des opérations, des connaissances, des compétences) (cf geste graphique)  pour réduire le « coût cognitif » et libérer la pensée pour d’autres opérations et connaissances : aller plus loin,(cf. geste graphique) , contrôler ce qui se fait,

2. Les rituels à l’EM 2.1. Pourquoi des rituels ? 2.1.1. Raisons sociales et anthropologiques • tous les groupes humains / sociétés ont des rituels = comportements humains, langagiers ou non, • collectifs, stéréotypés et répétitifs • sans but utilitaire rationnellement défini • effectués par tous mais non imposés obligation intériorisée  « font autorité » sans coercition, sans besoin d’exercer un « pouvoir »

►(a) Fonctions générales des rituels: • Résoudre des pbs (perte de contrôle, mise en danger)  sécuriser, retrouver la maîtrise (sur soi, le monde) • Intégrer à la vie collective communautaire : ⇒ cohésion sociale ⇒ appartenance à la communauté = constructions identitaires / sentiment de permanence  Ressentis comme nécessaires par tous initier à une vie nouvelle (= rite de passage) → rompre avec un passé  être reconnu comme adulte dans et par la communauté

► (b) Conditions de Fonctionnement : • exige initiation / éducation / contrainte interne:   par la reconnaissance de l’autorité de l’instance instigatrice et la volonté du « faire et vivre ensemble » - sans besoin de violence ni de justification explicite. • exige répétition (collective) avec respect d’une même forme  • exige alternance entre répétition et nouveauté pour que la communauté vive et évolue 

► (c) Aspects négatifs – Limites- Risques • Clôture communautariste et particularisante par rapport à une volonté d’ouverture à des valeurs et à une culture universelles • Dépendance des initiés au pouvoir du groupe  aliénation (non ressentie) à des pratiques et des croyances qui peuvent être obscurantistes (racistes, xénophobes, machistes, etc.) • exclusion des non-initiés • Répétition - stéréotypie : aspect régressif, peut empêcher l’évolution, l’inventivité, la créativité ⇒ rituels : Valeur plus éducative qu’instructive

2.1.2. Raisons pychologiques : Rituels, jeu, répétition = indispensables (cf Diapo 7, 8, 9, 10,) au développement intellectuel et socio-affectif et aux apprentissages  Apprend à supporter l’absence par le recours au symbolique, Pour sortir du réel immédiat et pouvoir accéder à la représentation d’abord particulière et familiale, puis plus générale (universelle) sociale et culturelle :  imaginer, anticiper, projeter, accéder à la parole, et donc : agir / but, construire l’espace et le temps, jouer, etc..

 2.1.2.1. Dérives, Limites • si pas d’alternance présence-absence , si Trop (ou pas du tout) de répétition, de présence ou d’absence ; de frustration ⇒ plus de création, d’invention, d’anticipation ⇒ relation « castratrice » qui compromet : - la structuration par la loi essentielle à la différenciation moi - non moi, qui conditionne l’autonomie et le rapport au réel - le devenir adulte, (« aimer et travailler ») - la possibilité de «prise de risque» (aller en ZP) contrôlée, agir seul, faire des projets , des efforts, se tenir à une activité

⇒ Rituels = indispensables à l’EM : pourquoi ? ils facilitent : •1) l’intégration au groupe-classe, à l’école • la cohésion du groupe • le sentiment de sécurité individuelle (en même tps) •2) Lien rythme (et temporalité) familial / scolaire / social mais avec « ruptures » ⇒ facilitent l’initiation à la vie scolaire •3) Créent des conditions pour les apprentissages cognitifs et sociaux, (organiser la journée, la vie de la classe, la vie à l’école, les tâches des E, par intériorisation des modes de/ au groupe) •4) Facilitent l’exercice de l’autorité (sans pouvoir) par développement de l’intériorisation des règles (autonomie)

 2.1.2.2. Conditions pédagogiques de l’usage des rituels: • Les rituels doivent êtres conçus par des choix pédagogiques explicites du M : - avec des objectifs, - un rapport objectifs / moyens (supports, durée, modalités ; - Des évaluations et régulations régulières (sans et avec les E) • Les rituels doivent évoluer (objectifs, supports) sur l’année, avec l’ âge, les compétences des E et les objectifs-progressions du M (en / avec les IO)  certains peuvent disparaître d’autres mis en place, mais il y en a toujours (= points de repères pour les E) • mais : le M accompagne les modifications: avertit, explique (leur modalités, et les raisons des modifications) • Ils doivent alterner avec des activités non ritualisées

 2.1.2.3. Quels rituels dans la classe maternelle ? • Accueil d’arrivée du matin dans l’école, la classe, en salle de jeu ou dans la cour • Accueil « tapis » du matin : appel, date, organisation de la journée • Rituels de passage d’une activité à une autre  de passage aux coins et ateliers  d’une pièce à une autre • rituels de sorties et d’entrée dans la classe; en salle de jeu. • Goûters, sieste, passage aux toilettes, gestion du doudou

Il y a aussi des activités ou situations ritualisées :  l’habillage et le déshabillage  la circulation dans les couloirs  les moments-tapis(collectifs) et leurs exigences  le moment et la forme des consignes; de l’évaluation  l’usage des coins et des objets (en ateliers, dans les coins ou en salle de jeu)  le rangement (des outils, des jeux, des chaises)  la prise de parole  les manières de s’adresser aux adultes, aux autres E = aides à l’autorité, l’autonomie, au travail d’enseignement du M et d’apprentissage des E

(liés aux rituels qui en accompagne l’usage et les finalités) LES COINS (liés aux rituels qui en accompagne l’usage et les finalités) = espaces clos  ludiques  ritualisés  alternent présence / absence  conçus par le M avec objectifs ➤ Pour créer un « espace transitionnel » et aider au passage - maison  école, famille / familier (vrais) autres / étranger - statut d’enfant  statut d’élève Tout en gardant le rapport rupture + continuité

1  Qu’est ce qu’un « espace transitionnel » ? (Winnicot, Anzieu) ➤permet le passage entre la réalité intérieure et extérieure du nourrisson aménagé par la mère pour faciliter la rupture avec l’état fusionnel et archaïque / mère (holding objet transitionnel) Mais : sans rupture dans « son sentiment de la continuité d’être » sinon risque de le « fermer à un avenir autonome et créateur »

 aménagés avec  « objets transitionnels », « mamaïsés » ⇒ Indispensable à l’adaptation du petit à la réalité scolaire : spatiale et temporelle, cognitive et sociale. « La création d’une aire transitionnelle est une condition nécessaire pour permettre à un individu, à un groupe, de retrouver sa confiance dans sa propre continuité, dans sa capacité d’établir des liens entre lui-même, le monde, les autres ; dans sa faculté de jouer, de symboliser, de penser et de créer » (D. Anzieu, Le corps de l’œuvre ) ➟ Espace transitionnel = crée des conditions pour le progrès intellectuel, social et affectif du jeune enfant par les apprentissages scolaires

2.  Pourquoi des coins à l’EM ? • permettre des activités « d’assimilation »(répétition) qui rappellent objets et modes de vie familiaux ⇒ assurent une continuité / maison ⇒ permettent une activité autonome • mais en même temps des apprentissages, (prévus au programme) dirigés ou non, sur un mode ludique et motivant : ils sont en zone proximale • les activités en coins peuvent précéder, suivre ou accompagner des apprentissages dirigés et systématiques • moyen d’évaluation (réinvestissement) • souplesse dans la conduite de la classe par ateliers  ❢ mais coins ≠ occupationnel, ⇒ utilisation à prévoir à l’emploi du tps

3.  Conditions de fonctionnement pédagogique • Ils sont préparés (objectifs / moyens ) en rapport avec l’âge des E, les programmes • leur utilisation par les E est présentée / expliquée et évaluée régulièrement • Ils sont à double face : « regressifs » (répètent / rappellent la situation maternante/familiale) et « promotionnants », en « zone proximale » pour faire progresser • Ils sont identifiables (pour les E) par rapport à une fonction socio- culturelle  = ce sont des « classes », « ordonnées » • ils sont suffisamment  clos (mais pas trop), grand (mais pas trop), non « mélangés »

• Le M apprend aux E à y jouer: il ritualise l’usage avec : consignes + tutelle + évaluation - régulations ▪ il alterne présence / absence (avec + ou – observation) • Evaluations / verbalisations régulières pour  évolution, suppression, création ⇒ coin ≠ vitrine :  évolution pour garder l’équilibre répétition - ZP   • ils sont conçus et évoluent en fonction de : ▪ l’âge ▪ du nombre d’E ▪ du bruit ▪ de la cohérence entre  objets / objectifs  ▪ espace / objets ▪ rapport nbre d’E / volume espace / quantité d’objets ▪ Des projets pédago.du M et des projets avec les E l’usage des coins est inscrit dans l’emploi du temps

4  Objectifs possibles ? (comportements plus que productions) 1 Aider à Construire les structures mentales de base : • Jeux symboliques et imitation  développt. fonction symbolique et intelligence • logique de classe et d’ordre • correspondance terme à terme ; dénombrement  ; • représentations de l’espace et du temps • sensibilisation aux formes géométriques, à des propriétés physiques (couleurs, tailles, consistance, poids, volume etc.) 2 aider à construire le schéma corporel : • par coordinations motrices et perceptivo-motrices ; maîtrise de gestes  (TPS, PS , MS), habileté; - par connaissance du corps

 initiation à des jeux, arts, rôles, mœurs propres à sa culture.  Comportements sociaux et moraux propres à la culture  Raisonnements  scientifiques (observer, poser un Pb, hypothèses, expérimenter) et concepts scientifiques : physique et biologiques (caractères, conditions du vivant)   Comportements sociaux-langagiers ; langue-outil  langue-objet (avec travail du M), vocabulaire, syntaxe. • rapport aux livres et au monde de l’écrit  développement de l’imaginaire ; de la sensibilité et des connaissances esthétiques   initiation à des jeux, arts, rôles, mœurs propres à sa culture.  compétences à l’autorégulation  (agir / but + auto-évaluation)  NB: un coin vise le plus souvent plusieurs objectifs

5  Pourquoi un coin ne fonctionne t-il pas ?  mal conçu :  pas cohérent- (objectif/moyens)  pas assez de matériel  matériel abimé, usé,  pas adapté à l’âge  aux connaissances du monde des E   les E ne savent pas se servir des objets   matériel désuet, inconnu, ou désordonné (« bric à brac »).   espace trop petit/trop grand, trop ouvert, ou trop fermé   coins mélangés  trop connu,  n’évoluent pas   le M ne montre pas son intérêt =  ne participe pas ;  n’évalue pas  ne fait pas évoluer

6  Quels coins choisir ?  Des coins sont indispensables  et permanents : livres, jeux (construction / jeux de société / jeux imaginaires, etc)  D’autres sont semi-permanents, pas tous adaptés à tous les âges : cuisine, chambre, déguisement, épicerie, sorcière, eau ; couture ; bricolage ; garage ;etc.  Certains sont plus proches d’apprentissages scolaires  : présence du M, évaluations plus fréquentes  élevage, plantation, écriture / lettres /graphisme, etc

• Certains sont spécifiques aux TPS / PS :porteurs, bouchons, cailloux)  MS GS : épicerie, balance, plantation, • Certains peuvent être mobiles (déguisements, eau,etc;) en rapport avec un thème/projet (sorcière, marchande, musique, etc.); d’autres fixes (cuisine) mais évolutifs • Le nombre de coins peut diminuer avec l’âge: (+ de productions / connaissances, moins de comportements)

7  Quels coins pour quels niveaux ? 7.1.  Possibilités à tous les niveaux : • coin livres : imiter /entrer dans le monde de l’écrit, la lecture, des livres. ⇒ confort  variété de supports : imagier-livres à thèmes -album photos, etc • coins : eau, construction, déguisement, cuisine, chambre, maison, • mais avec objectifs et objets différents / niveaux, • créés ou utilisés / à un thème ou projet • départ possible: «assimilation» libre des E  ( + observation et évaluation du M) •Toujours : Exigence de cohérence entre objectifs et objets/supports

7.2.  TPS et PS • Objectifs majeurs :  socialisation : jouer, partager des règles, buts, objets + communiquer vocabulaire,)  agir / à un but ; autorégulation / rôle de l’évaluation  approches logico-math : (trier /ranger / compter / reconnaître des formes)  coordinations motrices / perceptivo-motrices ; reproduire un modèle (puzzle, déguisement)  monde de l’écrit / culture écrite

 monde de l’ imaginaire ; cult esthétique (livres d’art, musique), scientifique.(livres et activités)  Entrée dans les mœurs de la culture (cuisine, chambre etc., jeux de société, coins musique etc.)  Favoriser l’identification et l’imitation, la construction du schéma corporel, de la fonction symbolique, le jeu symbolique,

▸ en TPS Eviter les coins :  trop élaborés, trop « ordonnés » (cuisine) trop d’objets (eau) ; peu connus (cuisine, bricolage,)  Trop exigeants socialement / culturellement / corporel. (marchand, balance, bricolage, petits lego, vie de la ferme, fruits ou légumes à trier, etc )  Trop nombreux ( papillonnage) ; Mélangés ; abandonnés ; désordonnés; trop petits/trop grands ; non « présentés »  Coins « libres » sans objectifs évalués (nature / animaux, peinture, lettres) où le M ne vient pas

7.3.  Coins utilisables en TPS et PS: 7.3.1. dominantes motrice, socialisation / langage-vocabulaire ; agir / but ; approches logico-math :  coins moteurs, garage ;  Cuisine, Chambre, toilette  coins bouchons  cailloux  perles etc.  coloriage Coin eau-sable  pâte à modeler  coloriage  Puzzle, construction

7.3.2. dominantes: identification, schéma corporel imaginaire, jeu symbolique, imitation,  cuisine ; chambre ; table toilette  déguisement (avec miroir, photos); maison; playmobiles 7.3.3 langue écrite, culture artistique, scientifique  Livres  coins lettres (PS)  coin peinture (+ livres)  coin écoute / musique  Plantes, animaux (avec livres)

7.3.  MS et GS : Les coins ↓ ; ateliers ↑  Ils se complexifient , M plus exigeant (objectifs, bruit, évaluations ; avec exploitation dirigée ) • plus d’écrits / étiquettes • de tris, de rangements • plus d’objets et moins connus • plus d’exigence: - motrice (coordinations,/au modèle) - sociale (règles plus nombreuses, plus difficiles à respecter, moins de tolérance du M), - langagière (lire / usage de vocabulaire), - logico-math (rangement / tri ; dénombrement ; correspondance terme à terme) - scientifique (demande plus précise du M,)

▸ Introduction, avec (ou sans) projet ou thème, de coins plus élaborés et exigeants : • couture, bricolage (avec buts / plans précis) • jeux de société (prêts ou construits : cartes, dames, échecs, jeu de l’oie, loto, etc.) • écriture / graphisme (avec modèles) • boulangerie • sorcière (avec fabrications d’objets, écritures de recettes, etc.)

▸ Plus de coins mobiles, avec but / modèle, avec évaluation • déguisements / maquillage ( vocabulaire, description de photos, etc. ) • eau (conservation des volumes, vocabulaire scient…) • marchand / balance (ranger des objets par ordre de poids) • découpage / collage • lego / construction (avec projet, but) • voiture (code de la route, représentation spatiale)

Conclusion 1: Dérives / Limites de certains choix pédagogiques  activités des élèves ≠ objectifs  Éviter la multiplication des fiches (occupationnel)  utiliser le nom de la discipline de référence (motive / organise)  Constructivisme = mode de développement de l’intelligence puis démarche pédagogique possible (soumise au choix des M) ≠ mode d’apprentissage et démarche obligée ⇒ ne pas s’enfermer dans « une » démarche :  l’E peut apprendre de X façons, le M peut enseigner de X façons  Choisir la démarche / à l’objectif, /au moment de la journée, /au nombre d’E

 l’école Mat « accueille » en scolarisant (≠ garderie)  projet (moyen de motivation) ≠ objectif d’apprentissage.  Participation des E ≠ critère de réussite de la séance  Connaissances ≠ compétences (savoir-faire)  Débat littéraire, scientif. ≠ débat d’opinion (l’école est laïque = elle doit former la raison) - le travail littéraire, scientifique et même artistique exige des « ruptures épistémologiques»

 le débat n’est pas en soi formateur d’esprit critique (ni de connaissances ou de compétences) :  Esprit critique ≠ esprit «qui critique» ( = qui polémique)  Mais = pensée capable de «se» critiquer, = d’examiner les limites de sa propre rationalité ⇒ pensée critique = réflexive ⇒ elle ne se forme pas forcément ni uniquement par débat / discussion mais aussi par la réflexion sur ce qui « porte » des raisons (ordonnées) et oblige au raisonnement. D’où :  rôle de l’appel du M à la « réflexion » sur un support culturel (texte, problème, œuvre d’art, etc.) ou une production d‘élève  rôle de l’écoute du M qui « explique », expose,

 Observation Scient. (fait = construit) ≠ constat d’observation Vrai (se construit) ≠ réel (se constate)  Pb scient ≠ conflit socio-cognitif ⇒ exige formulation scientifique  faire des hypothèses ≠ donner son opinion  démarche de l’E ≠ démarche du chercheur (il a effectué la « rupture épistémologique», l’E doit l’effectuer (rôle du M)  aucun E n’est spontanément savant, poète, artiste, ou écrivain : ⇒ sans aide des adultes (des M) , du langage, de la culture : pas d’apprentissage ni développement possible de l’intelligence (cf Vygotsky, Bruner)

▸ Autorité de l’école , autorité des M : Attention aux remises en Qn de la relation hiérarchique M-E et de la nature et du sens de l’école : Elève ≠ acteur ≠ partenaire ≠ citoyen (libre) ≠ construit le savoir Participation des E à l’élaboration des règles de vie usage de contrats, de négociations M-E Familiarité ; psychologisation / compassionnel (élève ≠ enfant)

 A propos du sens et de la nature de l’école :  Pb des parents à l’école : « partenaires » ? « parents d’enfants / parents d’élèves »? ⇒ Différencier les rôles ⇒ différencier Eduquer et instruire École républicaine = espace public laïc (pour raison et savoirs) ≠ espace privé de la famille (pour morale, mœurs, rel. affectives…)  socialiser = moyen pour apprendre, conséquence de la scolarisation non une finalité de l’école (⇒ école libérale ≠ école républicaine)  l’école  prépare indirectement à la citoyenneté (et l’E ≠ citoyen) ⇒ elle doit former à la possibilité du jugt libre, par et à une culture commune pour pouvoir (ensuite) débattre entre citoyens ⇒ apprendre à débattre à l’école ≠ apprendre la citoyenneté

CONCLUSION 2: Rituels, coins : sont des modalités spécifiques de l’EM  Ils doivent être conduits de façon « pédagogique » pour « éduquer par l’instruction » çàd de façon consciente et explicite par rapport à des objectifs pédagogiques évaluables et référables aux IO  sinon maternelle = garderie ou jardin d’enfants, non un école publique

  entre le « trop scolaire » qui ne garde pas le sens et la valeur de ces formes éducatives et le « non scolaire » qui ne sait pas les adapter aux exigences de l’école, il y a des usages pédagogiques indispensables et fructueux qui font de l’EM une véritable école mais adaptée aux jeunes et même très jeunes enfants :  c’est en cela qu’ elle est irremplaçable  et que les maîtres, dès l’école maternelle, sont les seuls « messagers de l’universel », particulièrement pour les enfants qui n‘ont que l’école pour y accéder