  Mars 20071 Les choix d’organisation du travail et leurs conséquences sur la santé des salariés Séminaire CFDT Ile de France.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Le contrat de génération
Advertisements

MGP Groupe 30 Processus de projets, contrôle des risques
MANAGEMENT et GESTION d’une entreprise
M. El Maouhal - "Théorie des organisations" - FLSH Ibn Zohr
Négocier un accord sur la prévention des RPS
Un accident routier Mardi 07 Août 17h30 :
Des démarches compétences pour quelle performance?
1) Le management : fondements et principes
Atelier FSE « Aides européennes : mode demploi » CCI du Loiret, 30 juin
Clément Ruffier Chargé de mission ANACT
Bureau van Dijk Information Management
VIème rencontre professionnelle de lEcole de la GRH 17 mars 2010.
Un service CCI au service de l’homme ,de l’Entreprise et du Territoire
Les Basics de la Qualité Facteurs de risque doubli? Votre expérience? Trois témoignages. Rappels pour lexcellence opérationnelle.
J O U R N E E D E T U D E S Lundi 20 mars 2006 Conseil régional dIle-de-France LES METIERS EN LIMPACT DES DEPARTS DES GENERATIONS DU BABY-BOOM Olivier.
Répertoire des métiers territoriaux
COMPORTEMENT ORGANISATIONNEL ET MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
La convergence d’intérêts entre deux mondes différents
Définition Contraintes / Astreintes Taches / Activités
Partie II Evolutions du capitalisme et organisation du travail
Ressources Humaines & Communication
1 Nouvelles formes de travail et demploi : un défi pour les entreprises et les salariés - Conférence - Martine Le Boulaire 29 août 2011 Université Européenne.
La RBPP sur l’adaptation à l’emploi Du point de vue de l’Anesm
FAVORISER Le contrat génération EN REGION CENTRE
FAVORISER Le contrat génération EN REGION CENTRE
La souffrance au travail
REMUNERATION, PRIMES, INTERESSEMENT
Conciliation vie privée- vie professionnelle
Outil dauto-diagnostic Elaborer un référentiel de compétences stratégiques.
Les différents Types de Management Introduction
Edition spéciale MBA MARH - PPA
Faire de lâge un atout pour le développement de votre entreprise Mars 2008 Aract Bretagne, CRCI Bretagne, Alef Pays de Cornouaille, En quoi lentreprise.
Supply Chain Management
Séance 12 Partenaire stratégique (modèle de Dave Ulrich, 1997)
Troisième partie : organisation et gestion de l'entreprise
Séance 12.1 Fournisseur de services (modèle de Dave Ulrich, 1997)
Assemblée Générale Ordinaire – 12 mars 2013 Atelier : Formation Performance économique de l’entreprise Outil des ressources humaines.
Enjeux humains du management ?
La gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences.
Travail isolé, isolement au travail : nature, contraintes et évolution
Rapprochement des référentiels d’économie droit BTS Assistant de Gestion PME-PMI BAC PRO « Gestion-Administration »
Outils pour le contrôle de gestion (M1) - Thierry Jacquot
La formation des ressources humaines
Bac pro gestion-administration Choisir de se former …
GPEC : donner du sens à l’anticipation
MANAGEMENT STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES
T E M P O Travail EMploi POpulations Réunion d'information 31 Mai 2013.
Département Homme au Travail
Management environnemental et dynamique d’apprentissage
Gestion des Ressources Humaines © Rhalimi G.R.H_Introduction.
Problématiques et management des organisations 2009/10 Bernard Emsellem Cours 3.
Institut Régional pour la Création et le développement des Entreprises Présentation de l’IRCE.
Analyse interne (1) L’analyse fonctionnelle
dans le référentiel du BTS comptabilité et gestion des organisations
Partager les valeurs. Promouvoir les compétences
La mobilisation du personnel
La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences GPEC
Martine Miny - MPInstitut - Référentiels et métiers de management de projet - Mastère IESTO - 9 février 2004 Référentiels et métiers de management de projet.
MANAGEMENT STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES
Michel BRETON IEN-ET Académie de LYON
Innovations en gestion des ressources humaines Séance 10 La Formation et l’apprentissage MNG 3105 Martin Dubé, M.Éd., CRHA Novembre 2013.
Solutions Lean © Fujitsu Canada 1 Questions Questions?
Management model Guide d’entretien
IFTI Une innovation majeure au service de la compétitivité des entreprises et de la professionnalisation des salariés 10 juillet 2007.
MUTUELLE CHORUM – INGÉNIERIE SOCIALE – NOVEMBRE 2014 Le centre de ressources et d’action de la mutuelle CHORUM Les déterminants de la « Qualité de vie.
Le contrôle de gestion dans le secteur public
Un outil Gratuit au Service des Associations et Structures d’ Utilité Sociale Porteuses d’emplois Une aide dans la pérennisation et le développement de.
LE PROJET STRATÉGIQUE UN PROJET STRATÉGIQUE. POUR PERMETTRE A CHACUN DE… Donner du sens à l’action Partager une vision commune Se mobiliser.
LE SALARIE: SA SANTE PSYCHIQUE OU SA SOUFFRANCE AU TRAVAIL MODULE OASIS ATELIER N°1.
IRES - Séminaire SMET DANONE Paul SKROCHOWSKI Secrétaire Général Adjoint AGRO CFE-CGC.
Transcription de la présentation:

  Mars Les choix d’organisation du travail et leurs conséquences sur la santé des salariés Séminaire CFDT Ile de France

  Mars Introduction Séminaire CFDT Ile de France

  Mars Etude du C.E.E Conditions de travail et santé des salariés de l’union européenne selon les formes d’organisations C.E.E. : centre d’étude de l’emploi Article d’Antoine Valeyre – Novembre 2006

  Mars Etude du C.E.E Mise en évidence de quatre formes d’organisation du travail : –Les organisations apprenantes (39%) –Les organisations en lean production ou organisation au plus juste (28%) –Les organisations tayloriennes (14%) –Les organisations de structure simple (19%)

  Mars Etude du C.E.E

  Mars Etude du C.E.E

  Mars Conditions de travail : de quoi parle t-on? F. Herzberg (1960) distingue : –Les facteurs « valorisants » qui, s’ils sont satisfaits provoquent un changement d’attitude et de motivation durable : la reconnaissance, les accomplissements, … –Les facteurs « d’ambiance » qui provoquent un changement d’attitude mais qui ne sont pas durables : les « conditions de travail », la rémunération,…

  Mars Dans quel cadre réfléchir la qualité de vie au travail ? Conditions de réalisation du travail Conditions de Professionnalisation Organisation et Management Facteurs hors travail (Transport, vie sociale, …)

  Mars Quelques exemples Séminaire CFDT Ile de France

  Mars DVD Intensification du travail Visionner la partie sur le centre d’appels d’EDF (minutes 12 à 18) Commentaires des participants –…

  Mars DVD Intensification du travail Visionner la partie sur la maison de retraite (à partir minute 18) Commentaires des participants –…

  Mars Entreprise de télémarketing Effectif > Création d’une DRH en 2004 Délocalisations importantes d’activité Bonne rentabilité financière (l’action à gagné 10 % depuis janvier) Forte prescription du travail Turn over important au cours des dernières années Ralentissement du turn over Augmentation de l’absentéisme (> 20%) Difficultés de recrutement Conflits sociaux

  Mars Entreprise Ind. Pharmaceutique Effectif : PME « Familiale » et « paternaliste » Innovante et performante Haute technologie Départ du PDG (> 80 ans) et reprise par un groupe d’actionnaire Recherche de développement dans des pays comme les USA, la Chine, … Atelier de conditionnement à la « Zola » avec TMS Projet d’automatisation de l’atelier et d’organisation du travail en équipe Problème de vieillissement et d’usure des salariés de l’atelier Problème d’accessibilité (transport) Problème de formation (certaines salariés ne savent pas lire) Un CHSCT qui « ne comprend pas ce qui arrive » et qui découvre l’atelier

  Mars Maison de retraite Effectif : 70 salariés 120 lits – Personnes âgées très dépendantes Locaux peu adaptés Loi 2002 : projet d’établissement « modèle », etc. Travail « à la chaîne », en temps contraints Protocoles inapplicables et introduisant des contraintes rendant difficile la coordination entre les agents Faiblesse des collectifs (isolement des travailleurs) Faiblesse de l’encadrement Multiplication des protocoles (pour combler le déficit d’encadrement ?) Conflits importants (y compris entre salariés) Absentéisme qui s’auto-alimente Difficultés de recrutement et de fidélisation des salariés Maltraitance institutionnelle

  Mars S.I.O.A.E Effectif : 50 salariés Intervient dans le cadre de mesure judiciaire (dont placement) Loi 2002 : projet d’établissement achevé après un long temps de discussion et de tension interne Forte charge de travail Documents (protocoles, référentiels, DIPC, …) bien intégrés par les travailleurs sociaux Temps collectifs importants (réunions d’équipe, de synthèse, lieux de parole, …) Management « soutenant », grande proximité avec les TS Solidarité « professionnelle », respect des personnes, partage des valeurs Peu de phénomènes d’usure, de démotivation, … Formation permanente et grande compétence des salariés Bonnes relations inter-générationnelles (avec transfert d’expérience)

  Mars Entreprise de développement photos Effectif : > Parcours professionnel à « l’américaine » Culture d’entreprise mettant en avant l’avancement au « mérite » Travail complexe Matraquage d’indicateurs Objectifs contradictoires (manipulation ?) Pratiques infantilisantes Omniprésence du contrôle de gestion (tout doit être évalué) Les salariés ne savent plus ce qu’ils valent Dépressions et Burn-out Le coût réel du travail est masqué : HS non comptabilisées, notamment celles qui sont faites par « solidarité » avec une tendance à la culpabilisation (les changements d’équipe ont lieu aux moments d’affluence).

  Mars Logique « financière » et conditions de travail Fatalité ou opportunité ? –Court terme ou moyen / long terme ? –Quelle forme de rationalisation du travail? Les 35 h, la mise en place d’indicateurs, la formalisation ne produisent pas les mêmes effets d’une organisation à l’autre –L’incidence sur la professionnalisation n’est pas la même d’une organisation à l’autre => montée en compétence ou déprofessionnalisation? Autres facteurs ? –Non prise en compte de la réalité du travail : séparation entre la conception et la réalisation => rendre le travail visible? –Non reconnaissance du « facteur humain » (même inconsciemment), des personnes, de leurs compétences. Infantilisation ou respect? –Quelle importance du collectif ?

  Mars Quelques clés pour comprendre Séminaire CFDT Ile de France

  Mars Retour sur les deux cas : EDF et résidence de P.A. Séquence 7 à 10 : quelle analyse en font les salariés?

  Mars La rationalisation de la production de services Toute organisation est modelée par une forme de rationalité dominante qui s’impose et fait système Consensus pour distinguer deux types de logique/paradigme (*) qui sous-tendent les organisations du travail dans les entreprises de services : –La rationalisation industrielle (~ lean production / taylorisation) –La rationalisation professionnelle / servicielle (~ organisation apprenante) *Cf. J. Gadrey, C. du Tertre, …

  Mars Le paradigme de la rationalisation industrielle Rationalisation industrielle et objectifs de gestion: –Réduction de l’incertitude en offrant au client / usager un « quasi-produit » ou une « prestation « pré-conçue » => standardisation des processus de production => interchangeabilité des opérateurs => spécialisation et séparation production / conception –Productivité de l’opérateur : quantité/ unité de temps –Rentabilité : effet d’échelle –Substitution capital – travail

  Mars La rationalisation professionnelle Rationalisation professionnelle et objectifs de gestion : –Réduction de l’incertitude en s’appuyant sur la professionnalité et la compétence des opérateurs : => la réalisation est assistée (et non préconçue) par une sorte d’ingénierie professionnelle qui repose sur la capitalisation de l’expérience individuelle et collective => reconnaissance et recherche de l’expertise des salariés => proximité entre la production et la conception –Productivité de l’opérateur : prise en compte de la Valeur ajoutée –Rentabilité : recherche de prestations à plus grande valeur ajoutée –Complémentarité capital – travail

  Mars Les services : logique industrielle ou professionnelle? Rationalisation industrielleRationalisation professionnelle Evolution du contenu du travail opérationnel Standardisation des procédés Spécialisation des tâches Construction progressive de routines individuelles et collectives issues de l’expérience Evolution des prestations Quasi-produits ou de contrats-types Faible degré d’individualisation du service Services complexes (services intégrés) Individualisation plus poussée des solutions

  Mars Les services : logique industrielle ou professionnelle? Rationalisation industrielleRationalisation professionnelle Critères de jugement des performances Productivité (mesure quantitative par groupes de cas standards) Accent mis sur le contrôle des moyens et des tâches, sur les coûts standards Evaluation multicritères et multi- acteurs Accent mis sur le contrôle des résultats Normes de qualité institutionnelles de la profession Structure organisation- nelle Organisation en lignes de produits Division des tâches entre exécution et conception à tous les niveaux Hiérarchie développée dont les cadres ont des compétences générales n’impliquant pas qu’ils aient été prestataires directs Organisation croisant champs cognitifs et projets (pluridisciplinarité) Proximité de l’exécution et de la conception Hiérarchie limitée. Managers issus de la profession

  Mars Les services : logique industrielle ou professionnelle? Rationalisation industrielleRationalisation professionnelle Rôle de la technologie Mécanisation et automatisation des tâches Subsitution capital-travail Appui à la décision et à la résolution de problèmes (gains de temps, résolution de problèmes plus complexes) Complémentarités capital-travail Agents de la rationalisation du travail (« technostruture ») Experts des méthodes non issus de la profession des prestataires directs : ingénierie industrielle Professionnels « seniors » ou détachés à des fins de capitalisation et de systématisation des connaissances et des procédures ; ingénierie professionnelle Groupe de projet d’amélioration des méthodes ou d’innovation des procédés

  Mars Développer les « lieux » de reconnaissance => professionnaliser Espace relationnel –Effet évaluatif –Crée les conditions de l’apprentissage Engagement maîtrisé de l’affectivité –Effet sur la motivation –Effet sur l’apprentissage

  Mars Analyse de contexte de travail / professionnalisation

  Mars Les points saillants du diagnostic du centre d’appels La négation de la réalité et du coût de la pénibilité –Incorporation de l’absentéisme dans les prévisions d’activité –Appellations fallacieuses : « équipe » qui n’en sont pas, « primes collectives » qui renvoient à des performances purement individuelles Difficulté des acteurs syndicaux à se dégager des conflits interpersonnels pour s’interroger sur l’organisation et son management La difficulté des dirigeants locaux à aller à contre-courant de la rationalité à l’œuvre dans l’entreprise et qui sous-tend le mode d’organisation ne place

  Mars Agir sur les représentations Rendre le travail visible (module 3) Ré- humaniser le travailleur et le client/usager (exemple résidence A et module 10) Reconstituer ou consolider les collectifs de travail (module 11) Eviter de tomber dans le piège de la cristallisation du mal-être ou de la souffrance au travail sur un ou quelques individus

  Mars Quelle qualité du travail et qualité des emplois? Séminaire CFDT Ile de France

  Mars D’une représentation centrée sur l’individu à une représentation systémique (globale) Comment gérer la tension entre les facteurs « d’ambiance » et les facteurs « valorisant » ? La qualité de vie au travail se construit à plusieurs niveaux : –Comment y associer les salariés ? –Comment intégrer les aspects organisationnels et managériaux qui sont de la responsabilité de l’entreprise (direction et partenaires sociaux) ? –Comment y intégrer les points de vue « d’experts » (médecin du W, …) et les contraintes d’ordre législatif (IT, …) ?

  Mars La qualité de vie au travail : quels objectifs? Préservation dans la durée de la santé des salariés : – Prévention de l’usure « physique »: TMS, lombalgies, handicap, A.T.,… => amélioration des « conditions de travail » –Prévention de l’usure professionnelle : mal être, comportements dépressifs, conduites addictives, stress, perte de repères, sentiment de « dé- professionnalisation »,… => restaurer les conditions de professionnalisation, de construction d’identités professionnelles et métiers, (de résilience?)

  Mars Quels leviers pour développer la qualité de la vie au travail? Leviers d’ordre législatifs –Document unique –La loi sur la formation professionnelle –… Leviers institutionnels : CHSCT, … Une réflexion pragmatique : –Qui dépasse le cadre des « conditions » de travail (au sens courant du terme) –Qui mette en relief les coûts de la non-qualité (ou de la pénibilité) à tous les niveaux