Un stage syndical pour comprendre la réforme et Pouvoir s’y repérer ou s’y opposer ?
La réforme collège … c’est 2 cycles : 6ème = fin du cycle 3 (CM1 – CM2 – 6ème) 5ème – 4ème – 3ème = cycle 4 Des enseignements communs (identiques pour tous les élèves) + des enseignements complémentaires : - l’aide personnalisée (AP) - des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) Une grille horaire identique pour les 4 niveaux : 26h par semaine
MAIS … AUSSI La possibilité de faire fluctuer les horaires disciplinaires dans un cadre contraint La réforme se traduit principalement par l’introduction d’une seconde langue vivante à partir de la 5ème, mais disparition des dispositifs langues antérieurs : classes européennes, classes bi langues l’introduction de physique-chimie à partir de la 6ème, incluse dans un horaire globalisé SVT – Technologie - SPC L’introduction – imposition – de l’AP et des EPI pris/comptabilisé sur les horaires disciplinaires
COMPARONS
c’est une réforme de la dotation des établissements Une présentation qui pourrait faire croire Qu’il y a une amélioration Qu’en tout cas il n’y a pas de dégradation Il faut donc aller plus loin dans l’investigation La réforme du collège : c’est une réforme de la dotation des établissements
Ce premier élément permet de réaliser une première comparaison Pour comprendre, il faut analyser la dotation horaire de son établissement Un exemple : le collège de Marguerittes (Gard) 753 élèves 28 divisions (en moyenne 27 élèves par division) = 1 collège « plein à ras bord » DHG : 836 heures : 806,5 heures d’enseignement + 29,5 ARE Deux H/E : H/E global = 1.11 (établissement mal doté ; la moyenne nationale est de 1.17) H/E enseignement = 1.07 (806/753). C’est cet indicateur qui va servir maintenant pour faire les comparaison Ce premier élément permet de réaliser une première comparaison
De quelle situation part ce collège ? Comment sa DHG est-elle constituée ? Comment est-elle utilisée ?
Comment ces 82 heures sont-elles ventilées ? Comprendre la ventilation de la DHG : 806.5 heures d’enseignement 7 classes de sixième : 7 X 26h = 182 heures 7 classes de cinquième : 7 X 23h = 161 heures 7 classes de Quatrième : 7 X 26h = 182 heures 7 classes de troisième : 7 X 28.5h = 199.5 heures TOTAL : 724.5 heures d’enseignement obligatoire Marge : 82 heures Comment ces 82 heures sont-elles ventilées ?
Bilan de la ventilation Langues vivantes : + 28 heures (*) SVT – SPC – Technologie : + 25,5 heures Math : + 14 heures Latin : 8 heures Français (2) HG (1) Arts Plastiques (1) Musique (2) EPS (0.5) (*) Le + indique ce que la discipline ou le groupe de disciplines consomment au-delà d’une application stricte des horaires obligatoires
Problématiser la réforme 26 heures fléchées par discipline X 28 divisions = 728 heures sanctuarisées 3 heures par division à flécher disciplinairement = 84 heures C’est la DHG, donc postes implantés dans l’établissement Qu’en fait-on ? Comment sont réparties les heures ? Est-ce suffisant pour nos besoins ?
LA CIRCULAIRE d’APPLICATION ? QUE DIT LA CIRCULAIRE d’APPLICATION ? Le total hebdomadaire des heures mis à la disposition des établissements pour la prise en charge des élèves de la classe de sixième à la classe de troisième augmente : il passe de 110,5 heures à 115 heures à la rentrée 2016, et à 116 heures à partir de la rentrée 2017 (pour les quatre niveaux). Ce total hebdomadaire inclut : la dotation horaire élève correspondant aux enseignements obligatoires, une dotation horaire supplémentaire pour l'établissement, afin de favoriser, en fonction des besoins, le travail en groupes à effectifs réduits, les interventions conjointes de plusieurs enseignants, et de mettre en place les enseignements de complément.
LA CIRCULAIRE d’APPLICATION ? QUE DIT LA CIRCULAIRE d’APPLICATION ? Le conseil d'administration répartit la dotation horaire supplémentaire mise à la disposition des établissements entre les moyens nécessaires à : la constitution de groupes à effectifs réduits, aux interventions conjointes de plusieurs enseignants et aux enseignements de complément Les groupes à effectifs réduits ont vocation à être constitués en priorité pour les sciences expérimentales, la technologie, les langues vivantes étrangères, les langues régionales et l'enseignement moral et civique.
Toutes les disciplines contribuent aux EPI LES EPI 8 thématiques : Chaque enseignement pratique interdisciplinaire porte sur l'une des thématiques interdisciplinaires suivantes : Corps, santé, bien-être et sécurité Culture et création artistiques Transition écologique et développement durable Information, communication, citoyenneté Langues et cultures de l'Antiquité Langues et cultures étrangères ou, le cas échéant, régionales Monde économique et professionnel Sciences, technologie et société. À l'issue du cycle 4, chaque élève doit avoir bénéficié d'enseignements pratiques interdisciplinaires portant sur au moins six des huit thématiques interdisciplinaires Sauf, nécessairement et à titre transitoire, les élèves des classes de troisième pour l'année scolaire 2016-2017 et les élèves des classes de quatrième pour les années scolaires 2016-2017 et 2017-2018. Les enseignements pratiques interdisciplinaires peuvent être de durée variable (trimestrielle, semestrielle, annuelle), sur un horaire hebdomadaire de 1 à 3 heures. Les organisations trimestrielles ou semestrielles sont à privilégier Toutes les disciplines contribuent aux EPI Des heures professeurs peuvent être mobilisées pour les interventions conjointes de plusieurs enseignants
L’accompagnement personnalisé prend des formes variées L’Aide Personnalisée (AP) Tous les élèves d’un même niveau bénéficient du même nombre d’heures d’accompagnement personnalisé Toutes les disciplines peuvent contribuer à l’accompagnement personnalisé L’accompagnement personnalisé prend des formes variées Les élèves peuvent être regroupés en fonction de leurs besoins, au sein de groupes dont la composition peut varier durant l’année. Des heures professeurs sont mobilisées pour la prise en charge de groupes
Les langues anciennes Un élève peut ainsi suivre l'enseignement pratique interdisciplinaire « Langues et cultures de l'Antiquité » en classes de cinquième, quatrième et troisième. Il peut en outre suivre, de la classe de cinquième à la classe de troisième, l'enseignement de complément de latin et, en classe de troisième, l'enseignement de complément de grec. Les enseignements de complément de latin et de grec sont pris en charge par les professeurs de lettres classiques, qui ont en outre vocation, avec les professeurs d'autres disciplines, à être mobilisés pour la prise en charge de l'enseignement pratique interdisciplinaire « Langues et cultures de l'Antiquité ».
BILAN 84h de dotation supplémentaire à flécher disciplinairement = à répartir dans les disciplines Cette dotation « supplémentaire » peut servir à la constitution de groupes ou à des interventions conjointes. Elle peut donc servir à couvrir AP + EPI MAIS : AP + EPI + enseignement de complément latin = 110 heures (105 + 5) (105 +5 = 7x15* pour EPI et AP + 5 pour enseignement de complément langues rares) (* rappel AP = 3h en 6ème, 1 ou 2h en 5ème, 4ème, 3ème EPI = 2 ou 3h en 5ème; 4ème, 3ème. Au total cela fait 15h sur l’ensemble de la scolarité) DONC, la dotation supplémentaire ne couvrira pas ! Il manque 26h, (110 - 84) c’est-à-dire 1h par division !
Quel impacte de la réforme
débat pédagogique sur l’interdisciplinarité Mener le débat pédagogique sur l’interdisciplinarité Arguments Contre arguments Pratiques actuelles Risques et dérives potentiels
Les arguments avancés pour justifier l’interdisciplinarité Place de l’école : L’école n’est plus le seul lieu de transmission des connaissances Dans la société de la connaissance, les savoirs sont à la croisée des champs disciplinaires Place de l’élève C’est le découpage disciplinaire qui crée l’échec scolaire Si on se centre sur les disciplines, on ne se centre pas sur l’élève Place de l’enseignant Les enseignants du second degré sont individualistes et conservateurs parce qu’ils sont attachés à leur territoire disciplinaire Le cœur du métier d’enseignant ne peut plus être la transmission du savoir La complexité ne peut être qu’interdisciplinaire
Les contre arguments Place de l’école Qui à part l’Ecole peut combattre ces inégalités ? Place de l’élève Il faut reprendre l’approche dialectique sujet / objet Tous les élèves ne sont pas égaux devant l’accès au savoir et à la culture Place de l’enseignant Le sens n’est pas donné, il se construit L’apprentissage des APSA pose des problèmes complexes que personne ne peut résoudre spontanément
Les pratiques actuelles L’EPS est en soi une pratique interdisciplinaire Les situations concrètes dans les APSA convoquent différents types de savoirs Chacun dispose, dans sa pratique, d’exemples concrets
Risques et dérives potentiels Reproduction de la hiérarchie des disciplines Fuite en avant vers une nouvelle fonction pour l’EPS : être au service des autres disciplines (et imaginer que cela peut constituer un rempart de défense de la discipline) Mise à distance de l’action, qui ne serait plus centrale, par une survalorisation de la fonction langagière (l’important c’est la verbalisation) de l’observation (l’important c’est la tenue de la fiche d’observation)
Risques et dérives potentiels Renforcer les malentendus scolaires risques que les élèves ne sachent plus identifier les apprentissages visés les croisements interdisciplinaires augmentent la nécessité de disposer des codes scolaires renforcement des inégalités (les enfants des milieux défavorisés sont les plus en difficulté avec les codes scolaires) Formalisme de projets qui juxtaposent deux ou plusieurs disciplines, sans réelle coopération entre elles
Des vraies questions : Démocratiser la réussite scolaires Réduire les inégalités scolaires Un constat : Les élèves qui réussissent le plus sont ceux qui bénéficient du plus grand nombre d’heures de cours ! De pseudos arguments : Ennui Fatigue Les fondamentaux de la réforme : Marge de manœuvre Autonomie Interdisciplinarité Une réforme au rabais : Les EPI contre les horaires disciplinaires
s’opposer collectivement ? Place de l’EPS Conception de l’école Réussite de TOUS Laisser faire ou s’opposer collectivement ?