Marie Pape-Carpantier Marie Pape-Carpantier « Les petits enfants sont une bien minime chose ; mais cette chose est petite à la manière du gland qui, placé en bonne terre deviendra un chêne ! Vous êtes la bonne terre, vous, les instituteurs ; le chêne vous devra sa croissance, sa force et sa beauté. » Extrait de la troisième conférence de Marie Pape- Carpantier à la Sorbonne Delphine Muzard - MEEF

Quelques repères biographiques Naissance à La Flèche (Sarthe) le 10 septembre Contexte familial difficile, avec un père décédé quelques mois avant sa naissance. Scolarisation courte (jusqu’à 11 ans) et peu épanouissante : création de la première salle d’asile à La Flèche. Marie en prend la direction : prise de la direction de la salle d’asile du Mans : sortie du premier livre pédagogique : « Conseils sur la direction des salles d’asile » : prise de la direction d’une école normale spéciale à Paris : le Cours pratique des salles d’asile.

1849 : sortie de son ouvrage-clé : « L’enseignement pratique dans les écoles maternelles ou premières leçons à donner aux petits enfants » : sortie du livre « Histoires et leçons de choses » : sur demande du Ministre de l’Instruction publique, Victor Duruy, Marie intervient à la Sorbonne lors de l’Exposition Universelle. Première femme à intervenir en ce lieu ; c’est un succès : mise en inactivité de Marie de la direction du Cours pratique des salles d’asile. Puis réhabilitation dans ce poste quelques mois plus tard. Sera de nouveau sollicitée pour participer aux travaux de l’Exposition Universelle qui se tiendra en Décès à Villiers-Le-Bel le 31 juillet 1878.

Son combat : faire de la salle d’asile une véritable école maternelle Salle d’asile : –Institution charitable à destination des familles peu aisées, permettant de faire garder leurs enfants en bas âge durant leurs journées de travail. –Peut accueillir plus de 100 enfants avec seulement une ou deux femmes pour les encadrer. –Faibles moyens matériels et humains. Ambition de Marie Pape-Carpantier : –Dès 1845 : revendique le nom d’école maternelle. –Instinct maternel et affection des enfants sont essentiels. –Lieu inclus dans le système éducatif global où l’enfant apprend à devenir un écolier, un apprenant.  lieu de pédagogie nouvelle.

La méthode naturelle avec comme vecteur la leçon des choses (1) Méthode naturelle : –Nature comme point de départ (besoins de l’Homme). –Elève au centre de l’apprentissage (attitude active de l’apprenant). –Découverte et apprentissage grâce aux sens : « outils d’apprentissage » qu’il faut perfectionner. –L’enseignant est un guide qui accompagne l’apprenant. –Méthode déjà développée par Socrate, Platon ou plus récemment Pestalozzi par exemple.  Pédagogie de la découverte. La leçon des choses répond parfaitement à l’esprit de la méthode naturelle.

La méthode naturelle avec comme vecteur la leçon des choses (2) La leçon des choses : –Définie par les instructions officielles de 1882 et 1887 (méthode intuitive et inductive ; méthode active). –Etapes de la leçon des choses énoncées par Marie Pape- Carpantier (conférence à la Sorbonne 1867) : Proposition d’un objet aux enfants. Dans l’ordre : l’enfant en perçoit la couleur, la forme, puis s’interroge sur son usage, sa matière.  démarche concrète et intellectuelle de l’enfant qui va amener à complexifier les raisonnements. C’est ici qu’intervient l’enseignant en tant que guide.

Exemples de matériels pédagogiques introduits par Marie Pape-Carpantier

En conclusion… Loi Ferry (1881) : création école maternelle / Loi Goblet (1886). Pauline Kergomard transforme la salle d’asile en école maternelle (influence très forte de Marie Pape- Carpantier). Compte tenu de l’époque dans laquelle Marie Pape- Carpantier a vécu, elle peut être considérée comme une pionnière, développant une libre pensée difficile à assumer dans ce contexte (congrégations religieuses).