Témoignages de Descendants

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1 Témoignages de Descendants
Corps Expéditionnaire Russe en France Экспедиционных сил России во Франции Association La Courtine 1917 Marseille 30 Avril 2016 Témoignages de Descendants

2 Stepan Ivanovitch GAVRILENKO 1ère Brigade – 2ème Régiment d’Infanterie – 3ème Compagnie
né le 27 décembre 1891, à Stepnaïa, village cosaque situé à une trentaine de kilomètres de Primorsko- Akhtarsk, petite ville au bord de la mer d’Azov. Aîné d’une famille d’agriculteurs de huit enfants. Parti de Saratov le 30 janvier 1916, Stépan tient un journal de guerre. Commencé le 29 décembre 1915, il l’interrompra peu après la manifestation du 1er mai 1917, le reprendra après La Courtine lors de la création des compagnies de travail, pour écrire un court spectacle. Dans le cadre de ces compagnies de travail, il est employé jusqu’à la fin de 1919, dans une ferme à Quers, petit village entre Lure et Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).

3 Stepan GAVRILENKO 1ère Brigade (suite) ------ Photo: 1967 - Voyage en Russie - Retrouvailles
Il se marie en 1920 avec Berthe Mourey. Stéphane travaille deux ans dans la scierie de Citers à côté de Quers. Le couple vit à Belfort, Stéphane y apprend l’ébénisterie et devient maître-artisan. Il milite au Parti communiste français. Naissance de Jean en 1933. 1941, Il revient à Citers, avec un associé, reprend une petite fabrique de meubles. Pendant la guerre, Il participe à la Résistance (aide matérielle au maquis), accueille des prisonniers russes évadés. En 1956, Il reprend contact avec sa famille russe et effectue un voyage de trois semaines dans cette famille en août 1967. Il décède en Janvier 1968. Jean Gavrilenko, fils de Stepan GAVRILENKO

4 Vassili GOUNINE 1ère Brigade
Né à Voronej, le 2 Janvier 1895 Il arrive à Marseille avec la 1ère Brigade en Avril 1916. Après avoir combattu dans la Marne, il sera emmené au Camp de La Courtine, avec ses compatriotes. Il sera ensuite recruté par un entrepreneur normand avec lequel il travaillera comme maçon, à Rouen, sur le chantier de la Cathédrale. Il ira ensuite travailler à la reconstruction de la petite ville d’Haybes (juste à coté de Fumay) dans les Ardennes, ville qui avait été brulée pendant la guerre. Resté dans la région, il travaillera ensuite dans l’ardoisière Sainte Anne à Fumay, juste à la frontière belge, à 7 km d’Oignies.

5 Vassili GOUNINE 1ère Brigade (suite)
C’est dans ce contexte, qu’allant à Oignies avec des amis, il va rencontrer Julie Pétrisot, de nationalité belge, qu’il épousera en Le mariage civil aura lieu à Fumay et le mariage religieux à Oignies. Ils seront naturalisés français tous les deux par décret n° du 29/12/1932 publié au J.O du 08/01/1933. Alors qu’il correspondait avec sa famille en Russie, il perdra tout contact avec elle en 1933 après avoir envoyé des photographies de la communion de ses filles. Son père a été envoyé en déportation et son plus jeune frère a disparu. Julie et Vassili auront 10 enfants, nés entre 1921 et 1942. Il travaillera à Fumay en usine : il aura été mouleur à la main aux usines Toussaint, puis aux usines Pied-Selle. Il est décédé en 1966 à l’âge de 71 ans, à Fumay où il repose. Odile Gaudinot, arrière petite-fille de Vassili GOUNINE

6 Sergeï Ivanovitch IVANOV 1ère Brigade – 1er Régiment d’Infanterie – 12ème Compagnie
Né le 26 Septembre 1893 à Kachira, Oblats de Toula, Russie Fils de Ivan Petrovitch Ivanov et Eudoxia Zubova. Employé de commerce avant son engagement dans l’armée en Février 1915, il est issu d’une famille de négociants. Il rejoint la France sur l’Himalaya et arrive à Marseille, le 20 Avril 1916. Il participe aux combats dans le secteur de Reims, puis est blessé lors de l’offensive Nivelle à Courcy lors des combats du 16 au 19 Avril Il sera décoré des médailles de la Croix Saint-Georges, 3ème et 4ème degré et de la médaille d’argent de Saint-Stanislas.

7 Sergeï IVANOV (suite) --- Hôpital « La Concorde » Saint-Servan (Saint-Malo)
Blessé à la gorge et à la mâchoire, il est évacué à l’hôpital Begin à Paris pendant 4 jours, puis dans un hôpital de Granville en Normandie. Du 20 juin au 7 Septembre 1917, il est au centre de convalescence à l’hôpital « La Concorde » de Saint- Servan(35), près de Saint Malo. A sa sortie, il est nommé au poste de magasinier dans ce même hôpital. En 1919, après la fermeture du centre de convalescence russe, il entre au Bureau russe du Commandant Russe de la Vème Région à Vitré (35). Démobilisé le 4 Juin 1920, à la fermeture de la base russe de Laval, il trouve un emploi de traducteur au tribunal de Vitry-le-François (Marne).

8 Sergeï IVANOV 1ère Brigade (suite)
Il se marie en Janvier 1921 et aura 4 enfants. Il travaillera ensuite à la Faïencerie de Vitry-le- François, Il obtient la nationalité française en 1935. Il est décédé en 1947, suite à des problèmes de santé. Il nous a laissé un journal de guerre et de nombreuses photos, et regrettera de ne pouvoir retourner en Russie. Claudine Ivanoff, petite-fille de Sergeï IVANOV

9 Michel MOLODTZOFF 1ère Brigade - 2ème Régiment d’Infanterie – 5ème Compagnie
Né le 23 mai 1894 à Kotelnitch au bord de la Viatka, affluent de la Volga, Russie. Fils unique de Grégoire Molodtzoff et Jeanne Bogomoloff. Pendant l'offensive Nivelle il est engagé à Courcy où il sera blessé d'un éclat d'obus à l'épaule. Il sera décoré de la croix de Saint-Georges. Opéré, il ira en convalescence dans un hôpital militaire à Saint-Malo. Parmi ses amis il compte Rodion Malinovski, futur ministre de la Défense de l' Union Soviétique. Il n'ira pas à la Courtine. Après sa convalescence, il rejoint la compagnie de travailleur 7/2 et casse des cailloux dans une carrière de galets à Roye près de Lure en Haute- Sâone.

10 Michel MOLODTZOFF 1ère Brigade (suite)
Le 11 septembre 1919 il est mis en congé sans solde et se fait embaucher dans une entreprise de travaux publics à Thaon - les -Vosges. Son caractère fort lui permettra de devenir rapidement chef de chantier. Le 20 août 1927, il épouse Marie-Yvonne Aubry à Vittel. Ils auront 9 enfants. Le 29 octobre 1930 il obtient la naturalisation française. Il conserve des relations amicales avec d'autres soldats russes restés en France. Il s'installe avec sa famille à Mercy-le-Bas en Meurthe et Moselle. Il travaille à la brasserie de Longwy comme chef des expéditions. Il décède accidentellement en 1947 à cause d'une blessure à la jambe mal soignée. Eric Molodtzoff, petit-fils de Michel MOLODTZOFF

11 Pietr Dementiyevitch NAZARENKO - 3ème Brigade - 6ème Régiment d’Infanterie – 1ère Compagnie
Né le 22 mars 1894 en Ukraine Sous-officier de la 3ème Brigade Décoré de la Croix Saint-Georges du 4ème degré le 18 Mai 1918. Il est retourné vivre en Ukraine après la guerre. Recherche en cours sur son parcours en France (photo absente) Julia Nazarenko, arrière petite-fille de Pietr NAZARENKO

12 Pierre Tiokhon RAZINKOFF 1ère Brigade
Né le 13 juin 1896 à Mourulskaïa, commune de Vatrienka, Russie. Témoignage: « Mon père habitait du côté de la frontière ukrainienne et a pris le train pour rejoindre le port où il devait embarquer. 22 jours, c’est le temps qu’il leur a fallu pour rejoindre le port où ils devaient embarquer. Pendant le voyage, mon père était chargé de récupérer du bois pour les chaudières du train. Un jour, dans une petite gare, ils ont trouvé un ours. Ils l’ont appelé Michka. Cet ours a suivi la brigade pendant toute son épopée. »

13 Pierre RAZINKOFF 1ère Brigade (suite)
Suite du témoignage « Le voyage a duré près de 2 mois! Vous imaginez ces ouvriers et paysans russes qui n’avaient jamais quitté leur village, aborder des villes comme Singapour! C ’est sur le bateau qu’il a appris qu’il partait en France! Ne croyez pas que ces Russes étaient des ignares, NicolasII avait eu à cœur d’avoir une bonne représentativité et la plupart d’entre eux savaient lire et écrire! Ils furent acclamés à leur arrivée à Marseille en Avril 1916. Chez moi, on ne parlait jamais de la Russie. Ma mère tenait un petit commerce à La Courtine, c’est là qu’elle a rencontré mon père. Nous ne connaissions que quelques bribes de cette histoire… » Jeanne Razinkoff, fille de Pierre RAZINKOFF

14 Simon RIKATCHEFF - 3ème Brigade - 6ème Régiment d’Infanterie – 9ème bataillon
Né le 31 juillet 1891 à Kourino, commune de Samokroje, « gouvernement » de Novgorod, une des plus anciennes villes de Russie (X°siècle) qui se trouve à 491 km au nord- ouest de Moscou et à 167 km au sud-est de Saint- Pétersbourg, fils de Dimitrius Rikatcheff et de Marina Pronsakowa, cultivateurs. Il est affecté au 85° Régiment d'infanterie de Vyborg, comme élève soldat le 27 novembre 1912 (nommé soldat le 4 mars 1913). Il est inscrit sur la liste du 6° Régiment d'Infanterie Spécial, 9° Bataillon comme soldat le 24 juillet 1916, en vue de partir pour la France, où il intègre la 3ème Brigade. Le départ a lieu d'Arkhangelsk (mer Blanche) pour arriver, après dix jours de navigation, à Brest le 2 août 1916, après avoir franchi le cercle polaire et contourné les Pays Scandinaves et les Îles Britanniques.

15 Simon Rikatcheff 3ème Brigade (suite)
A-t-il été gazé le 31 janvier 1917, dans le secteur d’Auberive? La question se pose de savoir s’il a continué à se battre ou s’il a été retiré du front pour se faire soigner. Il a souffert des poumons toute sa vie. Où a-t-il été soigné ? A Vannes ? Ensuite qu’est-il devenu ? Tout au long de 1918 et d’une grande partie de 1919 ? Par ses « Etats des services », on sait qu’il fut titulaire : - de la Médaille de Saint- Georges de 4°classe le 13 aout 1916, ordre qui récompense exclusivement les mérites militaires. - de la Médaille de bronze clair en commémoration du 3° centenaire de la maison des Romanoff (NB: 1913), la dynastie du Tsar Nicolas II . - la médaille commémorative de la campagne patriotique de Simon Rikatcheff est affecté en 1912 au 85° régiment d’infanterie de Vyborg qui s’est illustré contre Napoléon 1er lors de la campagne de Russie.. en 1812 !

16 Simon Rikatcheff 3ème Brigade (suite)
Simon Rikatcheff a été "soldat russe en détachement agricole à Ancier" (Haute-Saõne), village limitrophe de Gray, naturalisé français le 30 juin 1925. Le 5 avril 1919, une note de service, datée de Saint-Dié, émanant de la IV° Armée, "Compagnie des travailleurs russes", est adressée aux "soldats russes qui demanderont à rester en France et à y être démobilisés...". Ils devront indiquer: leur profession, l'emploi sollicité, le nom et l'adresse de l'employeur, la localité où l'intéressé désire se fixer, la justification de leur mariage s'ils ont épousé des françaises (« ou des Alsaciennes »). le 2 décembre 1919 a été célébré à Ancier, (Haute-Saône) le mariage de Marie Eugénie Bonnaventure et de Simon Rikatcheff, soldat russe "en détachement agricole". Ils auront 2 filles. Il est décédé en novembre 1968. Jean-Paul BOULERE, petit-fils de Simon RIKATCHEFF

17 Théodore Timothée TOPORENKO 1ère Brigade – 1ère Compagnie
Né le 3 Mai 1892, à Tourlaki, district d’Ackerman, Bessarabie. Fils d’Alexandre Toporenko et Marie Maximenko. A 20 ans, il est blessé dans les Carpates et rapatrié à Odessa. Il rejoindra la France par Marseille à bord du « Latouche-Tréville ». Il participe à côté de ses camarades à l’offensive Nivelle, dans le secteur de Courcy et du Fort de Brimont et recevra la Croix de Saint-Georges en 1916. Il est envoyé ensuite au Camp de La Courtine, puis en camps de travail, à côté de Neufchâteau.

18 Théodore Timothée TOPORENKO 1ère Brigade (suite)
Il se marie, fait une formation de fromager et crée sa première fromagerie Ils auront 4 enfants. Il continuera à se développer et aura plusieurs fromageries en Franche-Comté et dans les Vosges. Entre 1939 et 1945, il soutiendra la Résistance, Sa maison deviendra le point de ralliement des évadés russes des camps allemands, il accueillera ainsi 68 russes. Il obtiendra à l’issue de la guerre, la médaille de la Résistance. Boris Toporenko, fils de Théodore TOPORENKO

19 Théodore YAZLOVETSKY (Феодосий  Микайлович ЯЗЛОВЕЦКИЙ) 1ère Brigade – 2ème Régiment 6ème Compagnie
Né le 13 août 1894 à Pleteny  Tachlikske  gouvernement de Khorson Elisabethgrad Russie (Pletenyi Tashlyk, Kirovohrad’ska, Ukraine) Il commence des études pour devenir pope quand il est appelé dans l’armée du Tsar Nicolas II. Il se porte volontaire pour intégrer le CER. Il est alors le caporal Russe Féodossi Michaïlovitch YAZLOVETSKY Il est gravement blessé à la tête lors de l’attaque du fort Brimont en avril 1917.  Il est évacué le 17 avril 1917 sur l’hôpital militaire Franklin de St Malo.

20 Théodore YAZLOVETSKY 1ère Brigade (suite)
On retrouve sa trace le 31 décembre 1917 à Besançon avec autres soldats russes. Puis début Janvier 1918, 540 de ces soldats s’installent sur le terrain de football de la commune de Mamirolle. De là, il parcourt la campagne en compagnie de quatre autres soldats et arrivent dans la commune de Glamondans. Il trouve du travail à la ferme Troncin et il épouse Francine PERRIARD, le 10 novembre 1919. Théodore courageux et travailleur à une prédilection pour la culture des céréales. Il auront 6 enfants. Théodore refuse de retourner en Russie avec un ami car il a trop peur de mettre en danger ses parents Michkaïlovitch et Irina, ses frères et sœur Philippe, Ivan (Jean) et Ilya, Théodore n’aura jamais reçu de nouvelles de sa famille depuis Il décède le 11 août 1970 à Glamondans. Didier Cerf-Yazlovetsky , arrière petit-fils de Théodore YAZLOVETSKY

21 MARSEILLE 20 Avril Avril 2016