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Université de Montpellier II M1 "Interactions Bioculturelles: ethnobiologie et écologie humaine" Une perspective socio- anthropologique des relations Milieux/Sociétés.

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1 Université de Montpellier II M1 "Interactions Bioculturelles: ethnobiologie et écologie humaine" Une perspective socio- anthropologique des relations Milieux/Sociétés Bernard Moizo Socio-anthropologue IRD UR199 Novembre 2009

2 Dynamiques socio- environnementales et gouvernance des ressources Tensions croissantes sur les ressources, la dynamique de ces ressources et les impacts de leur utilisation = des crises et conflits multiformes (questions centrales de développement et de la recherche sur/pour le développement). Dynamiques, crises et conflits : une double dimension : environnementale et gouvernance La mise en avant du développement durable comme nouveau référentiel d’action, aussi bien localement que globalement, exprime la convergence de ces deux dimensions.

3 action publique : dimensions environnementales et de gouvernance du développement entraînent d’importantes évolutions dans les objectifs, les formes et les modalités des politiques et des pratiques. Redéfinir les relations entre le champ social au sens large (social, économique, politique, institutionnel) et le champ biotechnique (modes et techniques d’exploitation, d’usage, ou de production des ressources). Nouveaux enjeux pour la recherche sur l’environnement et le développement en intégrant un dialogue renforcé entre sciences biologiques, techniques et sociales, et une prise en compte des relations entre différentes échelles d’action et de régulation.

4 Champ général d’investigation les relations des sociétés à la « nature » et les relations entre les membres de ces sociétés, dans leur rapport à la « nature ». Les innovations dans les mécanismes, les formes et les institutions de régulation L’apparition de nouveaux acteurs ou de nouvelles fonctions sociales Les nouvelles dynamiques sociales et la redéfinition des territoires ou des identités

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6 Préfixe : ethno- « * » Ethnographie : étude d’une société Particulière (pratiques, monographie) Ethnologie : comparaison de deux ou plusieurs sociétés (représentations, ouvrages plus théoriques) Anthropologie : vers une « universalité » des faits sociaux (traits récurrents (structures), anthropologie économique)

7 l’Homme en société Un objet qui pense, qui parle et qui classifie La langue spécifie les entités naturelles ou surnaturelles, matérielles ou immatérielle que le monde contient (ou ne contient pas) La culture précise les relations que ces entités peuvent ou ne peuvent pas, doivent ou ne doivent pas entretenir entre elles. Il en résulte une manière de voir le monde et d’interagir avec lui

8 l’Homme producteur de société Humains différents des autres espèces sociales, ne vivement pas seulement en société: ils produisent de la société pour vivre Humains : capacité de transformer les modes d’existence matérielle (leurs rapports à la nature) et sociale (l’organisation de leur vie en commun) Godelier 2008

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10 Jalons disciplinaires Déterminisme : Cartographier les sociétés, leurs coutumes et interpréter leurs spécificités en fonction des milieux Possibilisme : Facteurs du milieu ne sont pas des conditions nécessaires mais des conditions possibles, des possibilités qui sont nullement déterminantes. Selon époques et circonstances inhérentes aux groupes humains, un même site peut être utilisé de manière très différente Écologie culturelle : Évolution multilinéaire (Steward, 1955). Intégration des contraintes environnementales pour décrire l’évolution des sociétés. L’adaptation des sociétés à l’environnement est culturelle

11 Argument central : la terre est indépendante de l'homme, mais l'homme en revanche lui doit tout. Montesquieu, de Rousseau, de Adam Smith et des physiocrates Effet sur les sociétés : Les plus « pauvres en culture » sont telles parce qu’elles vivent dans des milieux extrêmes. La contrainte écologique est forte, le temps est tout entièrement consacré à la survie. « Donnez moi la carte d’un pays, sa configuration, son climat, ses eaux, ses vents et toute sa géographie physique ; donnez-moi ses productions naturelles, sa flore, sa zoologie et je me charge de vous dire a priori quel sera l’homme de ce pays et quel rôle ce pays jouera dans l’histoire, non pas accidentellement, mais nécessairement ; non pas à telle époque, mais dans toutes » (COUSIN, cité par Lucien FEVRES, 1970 : 20 ; BARRAU, 1975 : 9)

12 De l’évolutionnisme au fonctionnalisme Ethnocentrique Le découpage des sociétés en morceaux (techniques, religieux, économiques, politique…) et leur comparaison est une abstraction. Fonctionnalisme Pour chaque société, nous sommes en présence d’un Tout qui possède une cohérence et qui fonctionne. Chaque réalisation est particulière, mais achevée Impasse pour l’étude du dynamisme

13 Milieux et techniques : Tendance et fait technique LEROI-GOURHAN A. 1973 (1945) : Milieu et technique; Archéologue et technologue. La « tendance technique » tient à la nature même de l’évolution des techniques. Le « fait technique », à l’inverse de la tendance, est « indissolublement lié au milieu dans lequel il se produit». Pour Leroi-Gourhan, l’invention et l’adoption soulèvent le même problème : pourquoi une technique se fixe-t-elle ou non dans une culture.

14 L’écologie et la Phytogéographie Le terme écologie est proposée par Ernst HEACKEL en 1866, en tant que science de l'habitat. La création du parc de Yellowstone aux États-unis (1872) La première société d’écologie est fondée à Londres en 1913 Le Projet Manhattan en 1942 marque le début de «l’âge de l’écologie» A la suite des expéditions coloniales et scientifiques, le corpus d'espèces végétales augmente considérablement 18 000 espèces connues en 1800 40 000 en 1826 2 constats: a) Corrélations entre climat et formes des végétaux. b) Les traits morphologiques et structuraux des plantes variaient suivant le milieu dans lequel elles vivent => Expliquer la répartition

15 Ethnoscience L’ethnoscience s’intéressent à l’ensemble des rapports des sociétés à leur milieu = toutes les disciplines d’interface consacrées aux relations sociétés - environnement Contrairement aux courants culturalistes de l’anthropologie, l’ethnoscience s’intéressent aux rapports des sociétés à leur milieu = réinscription de l’humain dans un ensemble de relations sociales, mais intègrent aussi des dimensions écosystémiques.

16 Ces deux écoles, l'ethnoscience, qui met l'accent sur les aspects cognitifs des cultures, et l'écologie culturelle, centrée autour du paradigme de l'adaptation, sont à peu près contemporaines de l'ethnoécologie. Pourtant, ce dernier concept, ou cette désignation, a mieux traversé ces décennies et reprend en quelque sorte du service sous l'influence des paradigmes de développement «durable» et «soutenable».

17 Pour les ethnologues, ce qui est fondamental, c'est de rendre compte des catégories sémantiques, des connaissances, de la vision du monde indigène, dans le cadre d'une société donnée et donc d'une certaine organisation sociale qui, seule, permet de comprendre comment nature et culture s'articulent, de l'intérieur, alors qu'une partie de l'ethnobiologie, toujours dominée par les ethnobotanistes, continue à travailler dans l'optique de la botanique tropicale. Il s'agit pour ces chercheurs avant tout de rendre compte, de l'extérieur, de l'utilisation des plantes par un peuple, de ce que l'on a appelé les plantes utiles.

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19 L’ouverture aux autres disciplines Jusque dans les années 80, nette propension à la monodisciplinarité, soit refus de l’anthropologie d’avoir recours aux autres disciplines, en particulier les sciences naturelles, soit parce que ces disciplines ont une perception partielle, partiale et réductrice de l’apport possible de l’anthropologie Sur la question environnementale la pluridisciplinarité s’impose à devenir incontournable pour faire que la démarche fasse sens.

20 Jalons disciplinaires Prise en compte des rapports des sociétés à la nature est inhérente et consubstantielle à la démarche anthropologique les premiers grands ethnographes étaient aussi des naturalistes Le fait est que le binôme sociétés/nature a progressivement vu un écart se matérialiser entre ses deux composantes une rupture de fonds entre naturalistes et humanistes

21 Nouveaux repères ? L’objet « environnement », plutôt un objet imposé, induit des changements notoires dans la pratique anthropologique Ph Descola : Premier ouvrage (sa thèse) « La nature domestique », résume bien sa démarche de dépassement de l’opposition entre une approche anthropologique réduisant la « nature (à un simple) objet d’exercice de la pensée » et le « projet délirant » du réductionnisme écologique « postulant une détermination totalisante de la société par l’environnement »

22 Une démarche qui intègre une perspective historique et l’idée de « transformations » et qui va en ce sens à l’encontre des perspectives structuralistes largement dominante en France. Renversement de perspective sur les objets environnementaux : avant point de départ un groupe culturel, considéré comme une « société », aujourd’hui un objet anthropologique peut être la biodiversité, la forêt ou l’eau. Une observation du réel comme un « laboratoire de l’homme et des relations sociales »

23 Comprendre la construction des relations de l’homme à la nature Les référentiels théoriques modernité La philosophie. Le paradigme de la modernité: toujours d’actualité? Les nouvelles philosophies de la nature (Latour, Larrère) L’approche anthropologique: Domestication de la nature (Godelier, Descola) et savoirs indigènes des ethnobotanistes (Haudricourt, Barrau, Ellen) l’exclusionconflit L’écologie politique: la gestion de la nature dans la construction des Etats: par l’exclusion et le conflit Opposition centre / périphérie (local / global) (sur la forêt: Dove, Doornboos)

24 L’anthropologie et l’explicitation de la Domestication de la nature Domaine de l’idéel Investissement et appropriation symboliques (mythes, définition des proximités et des limites, noms et classifications) Constitution des représentations et des savoirs Domaine du matériel et du social Constitution des savoirs, des pratiques et savoir-faire Mise au point des techniques Investissement et appropriation institutionnels (droits, devoirs, responsabilités, relations sociales autour de l’utilisation de la nature)

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26 Relations Sociétés Milieux représentations normes objectifs Chaque catégorie parle depuis sa propre place, à partir de ses propres représentations et des normes (collectives et individuelles) qui en découlent, de son imaginaire, de son histoire et de son éducation, en fonction de ses propres aspirations et objectifs légitimité Problème de la légitimité respective de chaque groupe

27 Une nouvelle donne mondiale « Le 20 e siècle a marqué une RUPTURE dans l’histoire, sinon des hommes, du moins de notre civilisation. C’est la double conscience de notre POIDS dans la dynamique de la biosphère et de notre totale DEPENDANCE vis-à-vis de celle-ci. C’est ce que traduit le concept de BIODIVERSITE et l’affichage d’un OBJECTIF MONDIAL de DEVELOPPEMENT DURABLE » (Barbault et Chevassus-au-Louis 2005)

28 Biodiversité: évolution du concept et SHS Années 80 Années 80: un concept de biologistes Renouvellement des approches scientifiques « naturalistes » (identification, description, quantification, fonctionnement et rôle) Mais aussi une nouvelle « toile de fond » pour penser les activités humaines Années 90 (Rio 1992): La biodiversité en politique et dans la logique marchande rapport de l’homme à la nature rapport Nord/Sud repositionnement du rapport de l’homme à la nature et du rapport Nord/Sud organisation régulation Nouvelle norme globale d’organisation et de régulation des rapports de l’homme à l’environnement encadrement politique Nouvel encadrement politique global et national Bouleversement des pratiques (réintégrer l’homme, valoriser pour mieux protéger, se concerter)

29 Années 2000 (Johannesburg 2002): La biodiversité dans la dialectique de la mondialisation et des changements globaux Biodiversité et lutte contre la pauvreté, les inégalités et les maladies émergentes Biodiversité et développement des échanges marchands généralisés Bouleversement des échelles (le local ne suffit plus, le local et le global sont indissolubles)

30 La reconsidération des savoirs locaux Avant années 75/80: pratiques traditionnelles = archaïques, frein au développement Années 80 : la transition processus d’acculturation des populations locales et montée des problèmes environnementaux reconsidération des intérêts portés à ces savoirs traditionnels Aujourd’hui : savoirs locaux = porteurs d’un avenir pour secteur privé et sociétés civiles politique « développementiste » (durabilité, participation, soutien...)

31 Les savoirs (naturalistes) des communautés autochtones Longtemps méprisés et rejetés (archaïques ou dégradants) Réhabilités: Objet d’étude et de conservation Diversité culturelle partie de la biodiversité: Objet d’étude et de conservation Instrument de gestion Garants de la préservation de la diversité biologique: Instrument de gestion (rechercher dans les pratiques qui leur sont associées des alternatives aux modèles dominants de production) Instrument de valorisation, enjeu économique, source de richesse Une mine d’informations : Instrument de valorisation, enjeu économique, source de richesse

32 Mais de nombreuses questions pour la recherche Quels savoirs (naturalistes et autres)? Comment les aborder? Quelle pertinence pour la conservation ou le DD? Entre production et conservation, peut-on désormais penser autrement la gestion de la nature ? Quelles évolutions dues à l’intégration dans des dynamiques globalisantes (soumis aux politiques internationales et nationales, au marché, à des protections juridiques)

33 On reconnaît aujourd'hui que: Les peuples vivant dans un certain milieu naturel ont des connaissances qui leur permettent de le gérer, souvent de façon durable, puisqu’ils n‘y ont pas épuisé les ressources naturelles. Les peuples revendiquent un droit à l'autonomie, ou du moins à la prise en compte de l'occupation de leur territoire (préservation des droits de chasse, pêche, agriculture). Bien souvent, cette reconnaissance se heurte à une méconnaissance, plus ou moins intéressée, de l'Etat et de ses représentants qui ne peuvent (veulent) tenir compte de ce qu'ils ne connaissent pas. Que le dialogue entre les scientifiques ou gestionnaires et ces peuples nécessite le recueil de ce savoir écologique, de ces pratiques, par des spécialistes.

34 Conflits autochtones-migrants et accès aux espaces forestiers dans le Sud Ouest malgache

35 Préambule La culture malgache comporte des mécanismes qui tendent à estomper les difficultés, à "feutrer" tensions et conflits, à afficher les images d'union ( et non de scission) et de "fivahanana" (la relation qui unit entre eux les parents) même lorsque de sérieux problèmes existent. La nature fortement connotée, la surnature présente partout, le hommes peuvent passer de pactes afin de s’allier les bonnes grâces d’entités surnaturelles, mais dangers + tabous…

36 Contexte Ouest et Sud Ouest de Madagascar, depuis plus vingt ans, crise écologique grave. Dégradation de la forêt : accélération. L'immigration rurale, ancienne et structurelle, forte amplification Extension des défrichements spectaculaire et incontrôlée. Modes d'exploitation du milieu : systèmes de culture extensifs de type « défriche-brûlis » un élevage pastoral avec feux de brousse Croissance rapide des villes demandes + en + fortes en charbon de bois. La forêt, très sollicitée, de plus en plus dégradée et morcelée. Les ressources en sol sont elles aussi menacées de dégradation, voire de disparition.

37 Approche et enjeux Bilan afin d’associer le processus de déforestation à de profonds changements dans la perception du territoire forestier, débouchant sur de nouvelles stratégies foncières. A Madagascar la forêt, désacralisée, est considérée comme une potentielle source de revenus. Forêt : enjeu de conflits d‘accès, d’usage voire d’appropriation, parfois violents, entre populations autochtones et migrantes. Disparition de la forêt = reconstruction des territoires et des groupes sociaux. Innovations socio-cérémonielles dans un contexte de changements constants Emergence de stratégies d'occupation et de mise en valeur, de la forêt (préservée et protégée), révélatrices d'une transformation radicale des rapports entre des sociétés et un milieu.

38 Forêts du Sud Ouest + Migrations Forêts sèches du sud- ouest de Madagascar : pas de populations forestières à part entière. Déforestation a débuté dés les années 20 (Menabe), dans les années 60 (Forêt Mikea, RN7), et 70 (pays Bara), voir le milieu des années 80 (Bemaraha).

39 Phénomène migratoire pas nouveau à Madagascar, mais profonds changements : dynamiques et itinéraires de migrations, modalités et la durée de l’installation des populations migrantes Passé : migrations individuelles et ponctuelles, selon deux schémas : initiatives de populations autochtones, soit main œuvre concessions ou plantations.

40 Droits sur un territoire : légitimation et continuité d’occupation Logique traditionnelle : droits d’un groupe sur une territoire légitimés par l’établissement d’un équilibre stable entre le groupe et les forces de la surnature antérieures. Cet équilibre peut être construit : Par alliance directe avec ces forces (cas du premier occupant d’un lieu), Par une alliance directe avec les premiers occupants (mariage, fraternité de sang ou parenté à plaisanterie). Légitimité initiale pas nécessairement durable. Nécessité d’une continuité d’occupation et d’une gestion « normale » des lieux Continuité d’occupation marquée par Installation sur place des ancêtres du groupe (construction des tombeaux) Détermination d’espace cérémoniels (poteaux cérémoniels) et de lieux sacrés (tamariniers, mares, où sont déposés les placentas des nouveau-nés du groupe, etc.).

41 Droits sur un territoire : légitimation et continuité d’occupation (suite) Gestion « normale » conditionnée par l’homogénéité et la cohésion du groupe qui doit faire valoir ses droits, les affirmer face aux tiers, négocier les autorisations d’installation pour les nouveaux arrivants. Etre en mesure de gérer les conflits de divers ordres (internes, humain/nature, humain/surnature, autochtones/migrants, communautés locales/Etat) Pour maintien durable de la légitimité et éviter la contestation de ses droits, le groupe doit exercer certaines fonctions sociales. Les plus « légitimantes » sont liées à une prospérité « généreuse ». En général, des rapports de clientèle qui permettent au groupe « riche » de disposer d’obligés et de dépendants.

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43 Migrants : passé et changements Passé : migrants des hommes, momentanément intégrés au réseau social local (mariage, parenté à plaisanterie, fraternité de sang, alliance cérémonielle) et contrôlés. Migrants : deux buts : amasser un pécule retourner dans leur territoire d’origine. Changements : combinaison de facteurs sociaux, historiques et climatiques : migrations graduellement amplifiées pour devenir collectives et, parfois, définitives. Migrants : pas l’idée de s’installer quelque part, mais la migration un mode de vie de certains groupes ethniques, se déplaçant au gré des opportunités d’emplois et des campagnes agricoles.

44 Conséquences des nouvelles dynamiques migratoires Passé groupes locaux = contrôle du nombre et installation des migrants, empêcher leur enrichissement par des prélèvements directs (cérémonies) ou indirects (vols commandités) et interface entre les divinités du territoire et la population migrante Domination socio-religieuse et économique = érosion graduelle puis disparition dans certaines situations. Emergence de conflits sociaux et fonciers, de plus en plus marqués, entre les populations autochtones et migrantes. Erosion du pouvoir local et renfort de la cohésion de migrants Modalités d’installation de migrants de moins en moins contrôlées par les groupes locaux. A présent les migrants organisent les migrations de parents ou d’alliés, voire de groupes ethniques différents, et contrôlent, dans une certaine mesure leur accès au foncier.

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46 Passé : l’aménagement d’un territoire, transmis par les ancêtres à la communauté villageoise, permet un renforcement des liens entre les humains (clan fondateur) et leurs référents, mythiques ou réels (ancêtres, divinités du territoire), via des activités cérémonielles ostentatoires (sacrifices de zébus, offrandes des prémices). L’enrichissement des migrants, leur dynamisme économique et leur forte cohésion sociale, associés à des opportunités politiques (campagne de mise en valeur des terres, booms agricoles, immatriculation foncière), leur ont souvent donné un moyen d’obtention de titres fonciers contestés par la population autochtone sur la base du droit foncier traditionnel.

47 Diverses crises liées aux conflits Crise foncière dans le sud ouest malgache : conflits de droits et rapport de force Crise des structures lignagères Crise des relations interethniques Crise du pouvoir local Dysfonctionnements des systèmes de production locaux

48 Résumé de la dynamique Conflits autour d’un espace peu utilisé par les autochtones mais fortement sacralisé et un glissement du niveau des conflits potentiels : Hommes et Surnature Esprits et médiateurs (individuel + collectif) Entre autochtones (lignages) Entre autochtones et migrants Différence de perception d’un même espace (forêt) Les modes d’exploitation du milieu (éleveurs, agriculture de marché)

49 Dieu de la Terre et de l’Eau et cultes Millénaristes chez les Pwo Karens, Ouest Thaïlande

50 Rappel du contexte historique Axe commercial important, nombreux conflits frontaliers, zone tampon… Karen = migrations vers 1750, avec soutien et appui royal Karen perçus et considérés par les Thaïs comme différents des autres montagnards (“hill tribes”) Certains ‘privilèges’ Visites de plusieurs souverains Fin du 19ème siècle, changements + épidémies 1976 ouverture du PN Thung Yai Naresuan La vallée de Sangklaburi noyées en 1984 (barrages + déplacements) Arrivée des réfugiés Mons Karen refus des confrontation directes mais replis dans la forêt dense Frustration des Karen Le territoire Karen : un sanctuaire, un monde Karen, règne de l’harmonie, le refuge de l’éléphant blanc… Dès 1988 menaces d’éviction du PN et de déplacement

51 Perception de l’environnement et du Territoire chez les Karen Chaque village Karen a son propre dieu de la terre et de l’eau Forêt = divisée en trois “mondes” Règle d’or : Préserver “l’harmonie” Les Karen font partie de la forêt Dieu de la Terre et de l’Eau = entité centrale du système religieux (dans ce cas substitué par l’ Eléphant Blanc) Karen responsables de tous les humains et de leurs comportements sur leur territoire Village Karen dans le Parc de Naresuan Eléphant attelé

52 Etre Karen…Une harmonie fusionnelle et complémentaire avec la forêt Village/essart/forêt Emprunter/restituer Des animaux « modèles » L’éléphant de Vessantara Interdits et transgressions Karen = garants d’un contrat… Alimentation : hommes nourris par forêt et inversement Pas du tout statique ni passéiste, mais « commémorer » et retracer un itinéraire + mode de vie.

53 Renouveau Millénariste Cette cérémonie a ré-émergé plusieurs fois, toujours lors d’une crise pour les Karen Karen : montrer leur frustration et leur incompréhension, refus d’amalgame Le danger est localisé à l’extérieur (du territoire, du monde Karen), c’est les Thaïlandais (menace, rupture, harmonie brisée)

54 Renouveau Millénariste (suite) Une Nécessité impérative et vital de revenir à des vraies valeurs Karen Réaffirmer : une identité, de liens forts avec le territoire, rétablir l’harmonie pour obtenir le soutien de l’éléphant blanc Durant saison des pluies 1991/2 fortes inondations, les villages détruits mais pas le sanctuaire

55 Résumé de la dynamique Utilisation de symboles forts du groupe dominant pour affirmer sa propre identité Rituel en résonance avec ceux dédiés aux esprits tutélaires du territoire chez els Karen Un moyen de surmonter un dilemme : Comment se présenter Thaï tout en maintenant des valeurs propres aux Karen Karen sont les hommes de la forêt, ils en font partie intégrante, les déplacer (les en exclure) une hérésie voire un danger, ce sont eux les garants de l’harmonie… Karen désireux de s’adapter mais à leur propre rythme tout en conservant des spécificités d’un mode de vie “Karen”.

56 UNE APPROCHE COMPLEXE : LA GESTION SOCIALE DES RESSOURCES L’étude des techniques. Les relations d'une société avec son milieu passent, d'évidence, par l'élaboration de techniques d'exploitation de ce milieu L’étude de ces relations va au-delà de la seule culture matérielle. Elle implique qu'on connaisse les savoirs de la société et les représentations qu'elle se donne du milieu (« tout ce qui lui rend son milieu à la fois pensable et consommable») Des travaux ont donné des exemples de techniques remarquablement adaptées et efficaces ou au contraire des techniques qui dépendent plus de l'idée qui est faite d'un élément du milieu que d'une réalité objective

57 L’étude de la langue. C'est un révélateur de la compréhension du monde. Chaque société nomme les éléments qu'elle distingue. Les appellations, les termes utilisés, confrontés avec le reste de la langue (sur la parenté, l'organisation sociale, etc.), révèlent l'intégration de l'homme dans son milieu. Dans plusieurs sociétés, il n'y pas nécessairement - comme dans la pensée occidentale - coupure conceptuelle entre un environnement naturel et l'homme qui y habite. Les pratiques religieuses mêmes, car elles intègrent des éléments naturels

58 On pourrait ajouter une quatrième approche celle qui, parfois, cherche à montrer que les choix sociaux dépendent du mode d'appréhension ou de représentation du milieu. Cette approche alimente des débats théoriques généraux sur le matérialisme écologique ou la sociobiologie avec la réduction du social au naturel (sociétés halieutiques dont la division tranchée du travail conduirait à la matrilocalité, par exemple) ; soumission de la nature aux seules catégories mentales vernaculaires selon l'expression de Descola ; expression de l'identité d'une population par rapport aux caractéristiques de son terroir dans nos sociétés occidentales, par exemple; statut de l'animal dans les sociétés..


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