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Une trajectoire… dans une histoire Tradition et reconfigurations de lanalyse du discours dans lespace francophone europée n Sophie Moirand Université Sorbonne.

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1 Une trajectoire… dans une histoire Tradition et reconfigurations de lanalyse du discours dans lespace francophone europée n Sophie Moirand Université Sorbonne Nouvelle Cediscor-Syled

2 ADF (autour des années 1970) un ancrage dans les sciences humaines (histoire, linguistique, philosophie, psychanalyse) Althusser, Foucault, Michel de Certeau, Braudel, Lacan le militantisme politique et scientifique de ses promoteurs Dubois et Pêcheux : deux courants principaux limportance de « la langue » (Saussure) La description des formes de la langue ? Un moyen dobjectivation et un gage de scientificité. Une tradition dite « française » : lADF

3 La linguistique et lAD en France en 1970 Lentrée institutionnelle de la linguistique : – marquée par la création dune maîtrise (licence et maîtrise de linguistique) en 1967-1968 – dans trois universités françaises : Aix en Provence, Besançon*, Paris Diversification des lieux dimplantation de lADF : – des Écoles normales supérieures vers des universités : Saint Cloud, Nanterre, Rouen, Paris 5… – des divergences scientifiques se sont manifestées On traitera des spécificités communes et des traces quon retrouve aujourdhui dans les travaux de jeunes chercheurs

4 Dhier à aujourdhui… la tradition de létudes des « mots » : le vocabulaire « en usage » * de Dubois, Guespin, Guilbert, Marcellesi aux travaux actuels sur « lacte de nommer » limportance des problématiques énonciatives * des problématiques francophones (Bally, Benveniste, Guillaume, Culioli) à limportation plus récente de la pragmatique, de lanalyse des interactions et des conversations et des théories de Bakhtine, Volochinov, Medvedev, en particulier du concept de dialogisme et de ses notions associées.

5 Lapport des « théories voyageuses » « Il sagit en fin de compte des vertus de la décontextualisation […]. Si elles perdent en quittant leur contexte dorigine une partie de la force politique qui y motiva leur irruption, ces « théories voyageuses » […] peuvent aussi gagner à larrivée une puissance nouvelle. Cette puissance tient aux déblocages quautorisent les théories recomposées, à lénigme des décalages intellectuels féconds, entre les champs dorigine et daccueil, qui sont rarement homologiques » [François Cusset, 2005 : 21-221]

6 Plan de lexposé I.La tradition de lADF : vocabulaire, énonciation et « sémantique discursive » II.Lappropriation et lintégration de théories importées (E-U, URSS dans lespace francophone européen) III.Héritage et reconfigurations actuelles… ? Ma vision ! Discussion…

7 Première partie LADF des années 1970… ce quil en reste ?

8 Brefs éléments dhistoire (1) Jean Dubois ( 1962 puis 1968 : colloque fondateur de lAD) – il sinscrit dans la tradition de létude des mots, du vocabulaire en usage (dans ses contextes demploi) – il intègre les méthodes de lanalyse distributionnelle : mots et cotextes (Harris est traduit dans le n° 13 de Langages en 1969) – il articule ces données avec lénonciation (article fondateur dans Langages 13 : « Énoncé et énonciation ») – linterprétation des résultats de lanalyse établit des rapports entre comportements verbaux et comportements politiques Constitution dune méthode entre linguistique et lexicologie sociopolitique *

9 Brefs éléments dhistoire (2) Michel Pêcheux : une conception du discours et du sujet – le discours est un objet « construit », ancré dans la langue et dans lhistoire : lobjectif est de mettre au jour des relations entre les matérialités discursives (les corpus) et lidéologie (que le discours révèle) – emprunts à la philosophie dAlthusser – lanalyse des corpus (importance de lanalyse automatique) repose sur les catégories de la théorie des opérations énonciatives de Culioli (qui intègre le lexique et la syntaxe) * Langages 37 (avec Fuchs, Henry) : « AD, langue et idéologies »* – le sujet parlant nest pas maître de sa parole : le sujet est un sujet social, assujetti par les idéologies et pris dans un entrelacs de formations discursives (emprunts à la psychanalyse de Lacan) langue/parole ---> langue/discours

10 Une sémantique discursive Pour Pêcheux, « le sujet nest pas la source du sens, le sens se construit dans lhistoire, à travers le travail de la mémoire, lincessante reprise du déjà dit » (D. Maldidier 1990) Doù le concept-clé de la théorie : linterdiscours qui « renvoie à du discursif qui se perd dans la nuit des temps et que nous avons toujours su », certaines structures syntaxiques favorisent son insertion dans le fil du discours : le pré-construit « celui qui sauva le monde en mourant sur la croix na jamais existé »

11 Concept et notions associées il faut un président à la France [affiche de 1981] Inutile de sauter comme un cabri / lEurope il faut la faire [ « sauter comme un cabri + Europe » ] « Tu tcrois à la casbah ! » (Siblot) « Regardes le souk que tas fait ! » interdiscours, intradiscours, pré-construit, formation discursive (Guilhaumou, Maldidier, Robin) interdiscours mémoire interdiscursive (Courtine, Langages 62)

12 Des traces et des configurations nouvelles ? Une conception du discours où « ce qui importe, cest le dispositif énonciatif qui lie une organisation textuelle à un lieu social déterminé ; le discours est considéré comme une activité rapportée à un genre, à une institution discursive » [Dominique Maingueneau] *activité sociale située ? Activité socio-cognitive située ? le choix opéré dans la constitution des données et des corpus lattention portée aux formes de la langue le travail sur les hétérogénéité énonciatives * la conception du locuteur comme un sujet social même sil est « singulier » et quon exclut pas sa subjectivité *

13 Deuxième partie Des théories importées aux reconfigurations proposées dans lespace francophone européen

14 Létat des lieux (Langages n° 17, 1970) Trois directions de lénonciation (Todorov) – la première, cest « le langage comme action » le concept dacte de langage (Austin*, Malinovski) – la troisième, cest « le domaine de lanalyse du discours, de la linguistique textuelle, de ce quon appelait avant la rhétorique » Weinrich, Volochinov (la citation), Bakhtine * (concept de monologue et de dialogue) – la deuxième, cest « laspect indiciel du langage » « Lappareil formel de lénonciation » (Benveniste)

15 Lécole de Genève (E. Roulet) * Eddy Roulet (1981) : un modèle hiérarchique danalyse des conversations « authentiques » (!) – une interaction se découpent en échanges (unités dialogales) – lesquelles se subdivisent en interventions (unités monologales) – lesquelles sont constitués dun ou plusieurs actes de langage (directeurs ou subordonnés) Modèle influencé par ses travaux au Conseil de lEurope * (les niveaux-seuils), les travaux de Sinclair et Coulthard, la compétence de communication et le modèle Speaking de Hymes Modèle dun linguiste qui vise à décrire lorganisation des textes et des interactions, puis la structure dialogique de textes monologaux (il intègrera le dialogisme, la polyphonie…) tout en sappuyant sur les catégories grammaticales de lénonciation.

16 Le refus de lhistoire et du social… ? Jacques Moeschler (Genève) : argumentation et conversation) revendique ainsi en 1985 « une présentation de Bakhtine volontairement incomplète et orientée » au nom « des intérêts de la pragmatique linguistique contemporaine » le choix déliminer ce qui chez Bakhtine lui paraît davantage concerner « la sociologie du langage » O n est loin des travaux états-uniens que louvrage de Lindelfeld, Bachman et Simonin contribuent à diffuser en France au même moment mais dans une collection didactique (anthropologie linguistique, ethnographie de la communication, sociolinguistique, analyse de conversations) intitulé Langages et communications sociales.

17 Au début des années 1980 : une grande diversité… dinfluences Introduction à la linguistique sociale (Gardin…) Colloque « linguistique sociale » de Rouen (1978) Bakhtine/Volochinov : Le marxisme et la philosophie du langage (traduit en 1978) Todorov : Le principe dialogique (1981) Langages et communication sociales (1981) Roulet : lanalyse de conversations (1981) et le séminaire de Jean Peytard (Semen 29)

18 Retour sur le tournant ethnographique Dans les années 1960-1970 aux Etats-Unis, Gumperz et Hymes définissent un nouveau champ : construire une théorie de la communication en tant que système culturel à partir de la description des pratiques langagières de divers groupes socioculturels sattacher aux fonctions du langage et aux activités langagières propres à une culture donnée, étudier les stratégies discursives au sein des relations interethniques dans les sociétés urbaines occidentales Vers des « Approches interdisciplinaires des pratiques langagières et discursives » ? [Langage & Société 114, 2005]

19 – Lanalyse du discours-en-interaction, à Lyon à partir de 1990 : C. Kerbrat-Orecchioni, Véronique Traverso (GRIC) – Un cadre théorique et méthodologique qui sinterroge sur les questions de contexte et dinterprétation, et sur les variations culturelles à partir de comparaisons entre données recueillies dans des langues et cultures différentes (2005) – Cadre qui donne de nouvelles perspectives à ce quon appelle Cross cultural pragmatics, domaine qui sétend à dautres corpus (les genres de linternet, par ex.), et qui devient un champ important de nouveaux travaux, en particulier pour ceux capables danalyser des discours en langues/cultures différentes. LADI : une réinterprétation francophone ?

20 Des actes, des cultures Le remerciement, lexcuse, le vœu, le souhait, le compliment sont des actes rituels, marqués culturellement, qui deviennent des objets détude privilégiés. La méthode distingue deux niveaux, par exemple pour le compliment : – celui de la description, un compliment est une assertion assorti dune modalité appréciative (axiologiques) – celui de linterprétation, qui repose sur létude des relations interpersonnelles et/ou des variations interculturelles, voire celle du contexte.

21 « Cross cultural pragmatics » (1) comparaison multilingue des formes dadresse (CKO) * À Damas, en Syrie, dans une boutique (VS) une cliente : « ça ce nest pas étranger, cest fabriqué en Arabie Saoudite » le vendeur : « pardon létranger ça ne veut pas dire le travail de lOccident, létranger ça veut dire hors du pays » 3 catégorisations : – ce qui est « étranger » – ce qui vient du « Monde Arabe » – ce qui est « local »

22 « Cross cultural pragmatics » (2) Des vœux dans les magasins à la fin dun achat : « que tu ailles bien dans tes chaussures » Des formes dadresse dans des boutiques : « regardez tante il y a ça et il y a ça » « là pour chaque pierre ma sœur 25 » Ce caractère souvent ludique, taquin, chaleureux de la communication lors des interactions dachat se retrouve sur certains marchés parisiens, dans certains quartiers Les échanges par courriels lorsquil sagit de communication exolingue gardent des traces « culturelles » des formulations dorigine

23 Les raisons multiples de « reconfigurations » 1990, 2000… la diversification des corpus les situations professionnelles « multimodales » ou « plurilingues » les nouvelles technologies de conservation, darchivage, de consultation et de traitement des données la circulation des théories, des concepts et des méthodes (voir le dialogisme, sa réception, sa circulation) la notion de « demande sociale » (enseignement, entreprise, juridique) les exigences institutionnelles de la recherche universitaire * …

24 Troisième partie Héritage et reconfigurations actuelles Tranel n°40, 2004 Journal of French Language Studies n° Semen n° 29, 2010 Langage & société n°140, juin 2012 La langue et le discours n°3, octobre 2012 Discours politiques en Amérique latine, lHarmattan, 2012

25 1.1. Une visée scientifique commune ? – Décrire les textes, les interactions, les documents multimodeaux reste une étape nécessaire – Mais il sagit ensuite de rechercher « les causalités externes », dexpliquer « les raisons » des variations, des différences, des ressemblances mise au jour par la description – La description permet (à travers le repérage des intertextes, de linterdiscours, du dialogisme, de la mémoire interdiscursive) de repérer « les extérieurs » des corpus, et de les recontextualiser en reconstituant une sorte de « bibliothèque intertextuelle » et en faisant appel à dautres domaines des sciences humaines Objectif : comprendre le monde (intelligibilité) et/ou être utile en répondant à une demande sociale

26 Deux pratiques « discursives » ? une approche linguistique où lon étudie une forme en tant que forme de la langue à partir de son fonctionnement dans le discours objectif ? apporter des connaissances nouvelles sur une catégorie linguistique et/ou son fonctionnement dans un genre discursif particulier, tester/améliorer une théorie une approche discursive, où lobjet détude est constitué de corpus qui portent sur un référent du discours, par exemple un mot, une formule, un genre, un acteur social, un événement, une institution, une entreprise afin détudier les « représentations » discursives de lélément étudié…

27 Langue, discours et sociétés « Cest au discours – au sens de Benveniste de la langue en emploi et en action – que ce numéro de TRANEL est consacré. Plus précisément, cest à une approche critique que ce numéro nous convie. Par ce terme, on choisit de donner une certaine importance aux conditions sociales, culturelles et idéologiques délaboration des discours » [Thérèse Jeanneret, Avant-propos TRANEL 2004]

28 Lanalyse contrastive des genres Le genre (notion inconnue de lADF historique ) constitue le tertium comparationis de travaux de comparaison entre discours et/ou cultures sinscrivant dans une tradition « ADF » et/ou empruntant aux études ethnographiques. Lexplication des raisons des différences constatées (formes discursives) est recherchée dans les contextes sociaux- culturels et/ou socio-politiques : la comparaison des guides parentaux (von Münchow) la comparaison des courriels personnels (Claudel) une même langue mais des différences (Treguer-Felten) JFLS 2010 : Cross cultural pragmatics

29 La demande sociale Histoire dune recherche à titre dexemple – la demande : lOffice National de lEnfance en Danger – une premier travail : le cas des écrits de signalement (André Collinot) – lextension au travail sur les brouillons des travailleurs sociaux et les questions de la réécriture (G. Cislaru) – lofficialisation institutionnelle (ANR « jeunes chercheurs) – les options : logiciels de traitement des brouillons, aspects sémantiques, énonciatifs, cognitifs des écritures

30 3.2. Le mot comme lieu de construction du sens Létude des mots est « repensée » à travers les apports des théories sémantiques post-structuralistes, qui ont ré-introduit la relation entre le signe et le référent, lénoncé et ce quil représente (sens/référence/existence) Les travaux sur « un mot » ou « une formule » sont re- centrées sur lusage des mots en discours par des locuteurs historiquement, socialement et culturellement « situés », donc sur lacte de nommer Constitution dun réseau de doctorants de différentes universités autour de la nomination (trois publications)

31 La souplesse sémantique du nom propre rue de Grenelle Les accords de Grenelle Le Grenelle de lenvironnement Borloo va lancer un Grenelle de la mer Mauvaise vibration au Grenelle des ondes « Est-ce une mesure grenellement correcte ? » « Puisquon fait des grenelle(s) en ce moment, pourquoi pas un Grenelle des retraites ? » [Denis Barbet, 2009] Approche pluridisciplinaire : ici Sciences Po et discours

32 Des orientations récentes… Travaux de Laura Calabrese (Bruxelles) – le rôle les désignants dévénements historico-politiques dans la construction de lhistoire immédiate – la notion de déférence épistémique « en discussion » (sociologie) Travaux de Stéphanie Peeters (Anvers) – le fonctionnement des métaphores dans le traitement de la crise des banlieues par la presse écrite française – cadre interprétatif des sociologues: victimisation/culpabilisation Travaux de Elisa Raschini (Paris 13) sur lapproximation dans les discours de la bioéthique Travaux de Pascale Brunner (Paris 3/ Munich) sur lapproche perceptive du vague

33 3.3. Les hétérogénéités énonciatives les travaux sur le discours rapporté et les emprunts à Volochinov / Bakhtine puis à Authier-Revuz et à dautres… (Groupe ci-dit)* [ davantage quà la théorie scandinave de la polyphonie ! ] les travaux sur le discours-en-interaction étendue à lanalyse des débats, des situations argumentatives orales linternet (Lyon, Montpellier, par ex.) et des genres de linternet larticulation de lhétérogénéité énonciative (lintertexte, linterdiscours, le dialogisme) à la visée pragmatique ou argumentative (lexplication, la réfutation, etc.) et à lidéologie la recherche dune explication de la circulation des discours, dans la mémoire interdiscursive, les domaines de mémoire, lhistoire, la cognition située

34 Quest-ce qui se cache derrière les formes daltérité ? derrière les formes dhétérogénéité – les travaux dAlice Krieg sur « la formule » – le travail dEmilie Née sur « linsécurité », ses cotextes et ses contextes, et ses trajets discursifs depuis son emprunt à langlais jusquà son utilisation argumentative derrière les mots quon dit ou quon ne dit pas – Églantine Samouth et Yeny Serrano – Gauche et droite dans le discours politique (Michele Pordeus)

35 Linterdiscours dans la réfutation interdiscursive dune émission de télévision Docteur Gaüzer : « sans aucun doute / cest le moustique le moustique qui a été trouvé porteur du virus / ce nest pas le bateau ce nest pas le mauvais air ce nest pas leau (énumération sur les doigts) / cest bien le moustique qui vit autour de nos habitations le moustique noir et blanc qui transmet la maladie / il ny a pas de doute à ce sujet… » Micro-trottoirs (traduction du créole) : – quelquun ma dit de Madagascar on la envoyé ici et des gens sont partis le chercher là-bas – on nous fait croire que cest le moustique mais cest pas le moustique [Gudrun Ledegen]

36 Une analyse au croisement de linterdiscours, de la communication et de lethnographie de la communication On voit ainsi comment une émission de télévision, tout en sappuyant sur les fils interdiscursifs des croyances locales (ethnocatégorisations locales et sens commun) et les certitudes scientifiques (des médecins et des autorités sanitaires) est marquée dans sa construction par lhétérogénéité (sémiotique et discursive) de son défilement On voit comment elle « construit une mémoire discursive qui propose une forme dhistoire officielle de la crise à laquelle le public est fortement invité à adhérer pour faire face à une éventuelle reprise de lépidémie lors de lété austral suivant ». [Ledegen et Simonin] (cf. notion de communauté discursive interprétative)


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