Le grand défi du XXIéme siècle : généraliser l’accès à l’eau et l’assainissement des populations urbaines marginalisées par le développement des grandes.

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1 Le grand défi du XXIéme siècle : généraliser l’accès à l’eau et l’assainissement des populations urbaines marginalisées par le développement des grandes métropoles Bernard Collignon Hydroconseil 14 th Monaco World Summit Décembre 2002 Les ressources en eau et leur gestion : le nouveau défi

2 Quelles solutions pour assainir les zones marginales des grandes villes ?

3 En ville, la demande est très forte pour un accès à l’eau potable à proximité de chez soi. Les municipalités qui ne peuvent l’assurer perdent toute légitimité.

4 Le grand défi, ce n’est pas… …le risque de « manquer d’eau potable », car les ressources disponibles sont largement suffisantes pour alimenter les villes, si l’on investit ce qui est nécessaire pour les mobiliser… …ni la découverte de nouvelles techniques de dépollution. Le grand défi, c’est… …l’extrême pauvreté d’une grande partie des habitants des grandes villes… …et l’incapacité des municipalités à faire face à la croissance rapide des villes

5 La population des grandes villes croît à un rythme élevé (3 – 10 % par année) La population des grandes villes croît à un rythme élevé (3 – 10 % par année) Le nombre de villes dépassant 1 millions d’habitants a explosé depuis 50 ans Le nombre de villes dépassant 1 millions d’habitants a explosé depuis 50 ans

6 Dans la plupart des grandes villes africaines, moins de 40 % des familles disposent d’un raccordement au réseau d’eau potable et moins de 10 % d’un raccordement aux égouts

7 Le déficit de services publics dans les quartiers précaires pose de redoutables enjeux urbains : En matière de santé publique (pollution par les rejets d’eaux usées, présence endémique de maladies infectieuses…) ; En matière de santé publique (pollution par les rejets d’eaux usées, présence endémique de maladies infectieuses…) ; En matière de développement urbain (vastes zones marginales, au cœur des villes : Kibera, au Kenya, abrite 500 000 habitants et Cité Soleil, en Haïti, en abrite 200 000) ; En matière de développement urbain (vastes zones marginales, au cœur des villes : Kibera, au Kenya, abrite 500 000 habitants et Cité Soleil, en Haïti, en abrite 200 000) ; En matière de citoyenneté (comment intégrer à la cité des gens exclus des services publics ?) ; En matière de citoyenneté (comment intégrer à la cité des gens exclus des services publics ?) ; En matière de développement économique : comment améliorer l’emploi et les revenus dans des quartiers où les services de base sont plus chers qu’ailleurs ? En matière de développement économique : comment améliorer l’emploi et les revenus dans des quartiers où les services de base sont plus chers qu’ailleurs ?

8 Première piste de solution : améliorer le service offert dans ces quartiers, à la marge de l’action publique, par les PME locales faute d’une offre suffisamment attractive des grandes compagnies concessionnaires, les habitants de ces quartiers ont recours à d’autres opérateurs (PME locales), faute d’une offre suffisamment attractive des grandes compagnies concessionnaires, les habitants de ces quartiers ont recours à d’autres opérateurs (PME locales), ils fournissent les services directement (forage à Sanaa, Yémen ou camions à Nairobi ou Dar Es Salam…), ils fournissent les services directement (forage à Sanaa, Yémen ou camions à Nairobi ou Dar Es Salam…), ou en revendant l’eau des grands concessionnaires (fontaines dans toutes les capitales africaines, branches de réseau à Port- au-Prince, Haïti) ou en revendant l’eau des grands concessionnaires (fontaines dans toutes les capitales africaines, branches de réseau à Port- au-Prince, Haïti)

9 Les petits opérateurs locaux couvrent les besoins des plus pauvres

10 Les petits opérateurs privés locaux

11 Le débat sur la privatisation est dépassé : les petits opérateurs privés locaux assurent déjà l’essentiel des services d’assainissement dans les grandes villes africaines

12 Deuxième piste de solution : améliorer le niveau de service offert dans ces quartiers par des grands opérateurs concessionnaires (publics ou privés) Les grands concessionnaires sont performants…dans le centre ville Les grands concessionnaires sont performants…dans le centre ville Comment améliorer leurs performances dans les zones marginales…qui ne constituent pas des cibles commerciales Comment améliorer leurs performances dans les zones marginales…qui ne constituent pas des cibles commerciales

13 Les grandes compagnies concessionnaires

14 A Hargeisa (Somalie), la majorité des familles sont abonnées auprès d’une des 11 PME de distribution d’électricité de la ville A Hargeisa (Somalie), la majorité des familles sont abonnées auprès d’une des 11 PME de distribution d’électricité de la ville Le gouvernement installe un réseau MT, mais le concessionnaire public n’a pas de clients Le gouvernement installe un réseau MT, mais le concessionnaire public n’a pas de clients Pourquoi pas une interconnexion ? Pourquoi pas une interconnexion ? Les ingrédients du succès Associer PME locales et compagnies concessionnaires

15 Haïti : un bel exemple de partage des rôles entre la compagnie concessionnaire et des opérateurs locaux

16 La concurrence A l’entrée (processus de mise en concurrence) A l’entrée (processus de mise en concurrence) Il n’existe pas de “monopole naturel pour l’eau” : il faut laisser la porte ouverte à tout nouvel opérateur ; c’est évident pour la production et la fourniture d’eau, mais c’est également vrai pour la distribution à l’intérieur même des quartiers (exemple : les aguateros du Paraguay) Il n’existe pas de “monopole naturel pour l’eau” : il faut laisser la porte ouverte à tout nouvel opérateur ; c’est évident pour la production et la fourniture d’eau, mais c’est également vrai pour la distribution à l’intérieur même des quartiers (exemple : les aguateros du Paraguay) C’est seulement quand le taux de couverture est très élevé qu’il est intéressant de passer à un contrat comportant des clauses d’exclusivité (de type concession) avec une obligation de couvrir 1A00 % de la demande C’est seulement quand le taux de couverture est très élevé qu’il est intéressant de passer à un contrat comportant des clauses d’exclusivité (de type concession) avec une obligation de couvrir 1A00 % de la demande La durée du contrat doit être calée sur la durée d’amortissement des investissements attendus de l’opérateur (pas plus…pas moins) La durée du contrat doit être calée sur la durée d’amortissement des investissements attendus de l’opérateur (pas plus…pas moins) Les principaux ingrédients du succès

17 La pauvreté de la clientèle des quartiers marginaux constitue une contrainte…mais elle ne disparaîtra pas rapidement…et elle ne diminue pas l’obligation de service public. Seules les villes qui ont développé une stratégie volontariste de subvention croisée ont réussi à assurer la desserte des quartiers marginaux Cross subsidy entre groupes d’usagers pauvres et riches Les ingrédients du succès

18 A l’entrée (processus de mise en concurrence) A l’entrée (processus de mise en concurrence) Il n’existe pas de “monopole naturel » pour la distribution d’eau : il faut laisser la porte ouverte à tout nouvel opérateur ; Il n’existe pas de “monopole naturel » pour la distribution d’eau : il faut laisser la porte ouverte à tout nouvel opérateur ; c’est évident pour la production et la fourniture d’eau, mais c’est également vrai pour la distribution à l’intérieur même des quartiers (exemple : les aguateros du Paraguay) c’est évident pour la production et la fourniture d’eau, mais c’est également vrai pour la distribution à l’intérieur même des quartiers (exemple : les aguateros du Paraguay) Concurrence et régulation Les ingrédients du succès