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ET SOCIOLOGIE POLITIQUE

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1 ET SOCIOLOGIE POLITIQUE
DEUXIEME PARTIE SOCIOLOGIE GENERALE ET SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 3 LES PROCESSUS DE SOCIALISATION ET LA CONSTRUCTION DES IDENTITES SOCIALES

2 La socialisation entre inculcation et interaction
Section 1 La socialisation entre inculcation et interaction

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4 I. LE PHENOMENE DE SOCIALISATION
A. La socialisation : un processus essentiel d’acquisition 1) Définition La socialisation est le processus par lequel tout individu intériorise (fait l’apprentissage) des valeurs, des normes, des rapports sociaux (statuts et rôles), des pratiques sociales et culturelles du groupe et plus largement de la société à laquelle il appartient.

5 Valeurs : idéaux auxquels les membres d'une société adhèrent et qui s’incarnent concrètement dans des normes sociales. Par ailleurs, les valeurs d’un groupe ne sont pas indépendantes les unes des autres : elles s’organisent et s’ordonnent de façon plus ou moins cohérente dans un système de valeurs et sont à la base des modèles culturels. Enfin, les valeurs officiellement proclamées par les institutions comme l’Etat, la famille, l’Ecole, les Eglises ne correspondent pas forcément aux valeurs effectives de la société, de même qu’au sein d’une même société certaines valeurs peuvent rentrer en conflits. Liberté, Egalité, Fraternité, Solidarité, Honnêteté, Politesse Travail, Argent, Tolérance etc. Norme : règle de conduite en société, définie en fonction des valeurs, à laquelle les individus sont censés se conformer. Normes de Politesse : Dire bonjour et au revoir ; ne pas manger avec ses doigts ; céder la place à une personne âgée dans le bus etc. Normes d’Honnêteté: Ne pas mentir ; ne pas voler ; ne pas tricher etc.

6 Rapports sociaux : Ensemble des relations qu’entretiennent entre eux les individus ou des groupes sociaux. Ces relations étant déterminées par des statuts et des rôles. Statuts : Position occupée dans un cadre social donné, basée sur des critères divers (profession, ascendance, âge, genre, etc ….) et à laquelle correspondent des attributs socialement reconnus ou imposés : pouvoir ou dépendance, devoirs et droits. Tout statut en tant qu’attribut commande des rôles correspondants. En ce sens le même individu peut occuper plusieurs statuts différents dont chacun relève des systèmes d’organisation auquel il participe : statut professionnel, familial, public. Rôle : Comportement type et modèle de conduite correspondant à un statut ou à une position sociale : rôles masculin et féminin, rôle d’animateur, rôle de protecteur, … Notion inséparable de celle de statut : un statut commande un ou plusieurs rôles. On distingue les rôles prescrits : modèles de conduites jugées conformes pour un statut donné, comportement attendu par l’entourage, le milieu en fonction des normes sociales communément partagées. Rôle joué ou comportement de rôle : manière dont chacun interprète son rôle tout en respectant plus ou moins les attentes d’autrui. Les individus peuvent prendre des distances par rapport à leur rôle. Statut d’un individu : Mère / Père ; fils ou fille de / Mari ou épouse / Statut professionnel / Jeune / Age intermédiaire / Agé etc. Rôles associés à une mère : Rôles associés à un père :

7 Pratiques culturelles : activités de consommation, de participation, voire de création, liées aux loisirs et aux communications, à la vie intellectuelle et artistique : lecture, télévision, cinéma, théâtre, fréquentation des musées, jeux de sociétés, etc … Le qualificatif culturel est employé ici dans son acceptation française d’origine (« culture de l’esprit) tout en ayant un sens plus large que celui de culture savante, et bien entendu différent de celui de culture au sens sociologique. Pratiques sociales : Elles désignent les manières de se comporter et d’agir propres à une société. Elles sont nombreuses et variées. On peut citer par exemple, les manières de manger, les manières de converser, les manières de se vêtir, …. mais également, Les vacances, les pratiques sportives, les pratiques associatives ou politiques, les fréquentations ….

8 2) Un processus essentiel
- Faire de tout individu un animal « social » c’est-à-dire un animal capable de vivre en société. Ainsi, la socialisation a pour but de favoriser l’insertion, l’intégration d’un individu dans la société (principe interactionniste : comprendre et être compris)

9 B. La socialisation un processus complexe : multiplicité des agents, des étapes et des modes de socialisation 1) A la découverte des différents agents de socialisation a) Une multitude d’agents « Agents explicites » « Agents implicites » Famille Le groupe de pairs Ecole Les médias Organisations religieuses Le lieu de travail Etat (Police, Justice etc.)

10 b) Parmi lesquels la famille
La Famille joue un rôle essentiel dans la socialisation de l’individu pour plusieurs raisons : Elle intervient dès le plus jeune âge lorsque l’individu a tout à apprendre. C’est par ailleurs le rôle de la famille de socialiser l’individu. Les rapports entre l’individu et sa famille sont quotidiens durant l’enfance, l’adolescence et le temps de la jeunesse. Par la suite, ils sont fréquents. Les rapports entre l’individu et sa famille sont durables et au final ils durent de la naissance à la mort. Enfin, ils sont marqués par l’affectivité et donc l’individu est plus réceptif

11 c) Parmi lesquels l’école
L’école participe au processus de socialisation de l’individus car elle transmet des valeurs et des normes, de même qu’elle précise certaines pratiques sociales et éveille les élèves à de nombreuses pratiques culturelles. De plus, l’école est une institution dans laquelle les rapports sociaux sont fortement codifiés ce qui permet aux élèves d’apprendre la vie en société. Elle participe à la construction d’une culture commune : langue, valeurs essentielles, elle atténue donc les spécificités culturelles liées au milieu social et peut donc être à l’origine de processus d’acculturation. L’école inculque également des connaissances, des savoirs et des savoir- faire, elle a pour rôle de développer un esprit critique.

12 d) Parmi lesquels les médias
Les médias sont un agent important de socialisation tant ils envahissent notre quotidien. Toutefois, ils sont souvent considérés comme un facteur perturbateur dans le processus de socialisation légitime assuré par la famille et l’école. En effet, ils affaibliraient la morale, diminuerait le temps passé au travail ou à des occupations plus importantes, ils détruiraient la vie famille et sociale, enfin ils seraient responsables d’une augmentation de la violence et d’une perte de la valeur travail Leur rôle n’est toutefois pas complètement négatif : pour le sociologue J .LAZAR « si l’environnement de l’individu est relativement pauvre, sil ne fournit pas de ressources de socialisation fiables et variées, la personne se tourne naturellement vers les médias, qui deviennent ainsi sa source principale de socialisation. Alors que pour les personnes vivant dans un milieu riche de sources socialisantes, la dépendance à l’égard des médias ne se produit ».

13 d) Parmi lesquels les médias
Les médias sont un agent important de socialisation, dans la mesure où ils envahissent notre quotidien. Mais aussi car ils ont un rôle à la fois explicite et implicite dans la socialisation. Toutefois, ils sont souvent considérés comme un facteur perturbateur dans le processus de socialisation légitime assuré par la famille et l’école. En effet, ils affaibliraient la morale, diminuerait le temps passé au travail ou à des occupations plus importantes, ils détruiraient la vie famille et sociale, enfin ils seraient responsables d’une augmentation de la violence et d’une perte de la valeur travail Leur rôle n’est toutefois pas complètement négatif : pour le sociologue J .LAZAR « si l’environnement de l’individu est relativement pauvre, sil ne fournit pas de ressources de socialisation fiables et variées, la personne se tourne naturellement vers les médias, qui deviennent ainsi sa source principale de socialisation. Alors que pour les personnes vivant dans un milieu riche de sources socialisantes, la dépendance à l’égard des médias ne se produit ».

14 2) Les différents modes de socialisation
La socialisation peut correspondre à un processus manifeste, à la fois volontaire et systématique, de modeler la personnalité d'autrui. Elle peut aussi découler de processus plus informels : on parlera alors de socialisation latente.

15 Processus latent Processus manifeste
- l’enfant ou l’individu imite son entourage Processus manifeste Influence rétributive ou coercitive L’objet est de conditionner l’enfant pour qu’il se conduise, agisse, se comporte et pense de la manière que l’on attend de lui (propre à son ou ses statuts). L’enfant apprend donc, à travers les réactions positives et négatives de ses parents, quelles conduites et manières de penser sont jugées répréhensibles et lesquelles sont permises. par répétition ou apprentissage par conditionnements : il s’agit ici de multiplier les expériences pour créer des réflexes conditionnés : acquisitions des réflexes et des savoir-faire.

16 II. La socialisation entre inculcation et interaction
A. Quand le rôle social s’impose à l’individu de l’extérieur 1) L’approche fondatrice d’Emile Durkheim ( ) Or, les coutumes et les idées qui déterminent ce type, ce n’est pas nous, individuellement qui les avons faites. Elles sont le produit de la vie en commun et elles en expriment les nécessités. Elles sont même, en majeur partie l’œuvre des générations antérieures (…) En fait, chaque société (…) a un système d’éducation qui s’impose aux individus avec une force généralement irrésistible. Il est vain de croire que nous pouvons élever nos enfants comme nous le voulons.

17 Pour Émile Durkheim, l’éducation des jeunes enfants, conduite par les parents et les maîtres d’école, participe à un processus de socialisation méthodique qui poursuit un objectif d’apprentissage systématique des manières de penser et d’agir attendues par la société. L’éducation s’impose à tous, elle a la force d’un fait social . Le fait social est l'objet d'étude de la sociologie selon Emile DURKHEIM. Il décrit tous les phénomènes, tous les comportements, toutes les représentations idéologiques, religieuses, esthétiques qui répondent à trois critères principaux : Le premier critère est celui de la ……………………………….. : un fait social est, par définition, marqué d'une certaine fréquence dans une population, à un endroit et à un moment. généralité

18 extériorité pouvoir coercitif
Le deuxième caractère est celui de l'…………………………………: le fait social est extérieur aux individus ; il ne se situe pas dans la sphère individuelle mais dans la sphère collective, la sphère sociale. C'est-à-dire qu'il n'est pas né avec l'individu et ne mourra pas avec lui ; il transcende l'individu. L'individu ne perçoit pas naturellement les faits sociaux qu'il rencontre, en dehors des stéréotypes qui sont couramment véhiculés. La troisième caractéristique du fait social est son ……………………………………………. : le fait social s'impose aux individus, il ne résulte pas d'un choix individuel mais il est le fruit d'une combinaison de différents facteurs sociaux, économiques, historiques, géographiques, politiques... Cependant, on remarquera que si le fait social est bien intériorisé, l'individu ne ressent plus ces obligations comme pénibles, voire les estime naturelles. Le caractère contraignant se manifeste surtout par la sanction qui y est associée en cas d'infraction. Selon Durkheim, le fait social dans une société est donc un phénomène suffisamment fréquent pour être dit régulier et suffisamment étendu pour être qualifié de collectif, qui est au-dessus des consciences individuelles et qui les contraint. Ils consistent en toute manière d'agir, de penser, de sentir, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; et, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses manifestations au niveau individuel. extériorité pouvoir coercitif

19 Au cours de ce processus de socialisation dans la prime enfance, l’adulte exerce un rôle dominant et l’enfant est plutôt passif. Durkheim parle même d’une cire molle. Cependant, Durkheim ne limite pas l'acquisition des normes et des valeurs aux seuls moments éducatifs, mais insiste également sur le fait qu’« il y a une éducation inconsciente qui ne cesse jamais ». La socialisation exerce ses effets au-delà de la simple éducation, pénètre les corps et les esprits et modèle l'enfant durant tous les moments de sa vie. Enfin selon lui, la socialisation assure l’intériorisation des normes et des valeurs propres au milieu d’appartenance et prépare les individus à exercer les rôles qu’ils occuperont dans la société.

20 Holisme méthodologique
 Démarche sociologique qui consiste à appréhender les faits sociaux comme résultant du produit des structures sociales. La société ne se réduit pas à un simple regroupement d’individus mais suppose la prédominance des effets de système sur les comportements sociaux. Cette méthode se traduit par un effacement de l’autonomie des individus par rapport à la société globale. Le holisme est donc une idéologie qui valorise la totalité sociale et néglige ou subordonne l’individu humain. Par extension, une analyse est dite holiste si elle part de la société globale et non de l’individu. On retient comme auteurs notamment E. DURKHEIM, K. MARX P. BOURDIEU SOCIETE La société pré-existe aux individus INDIVIDUS

21 Je ne peux pas désavouer ma grand-mère blanche, une femme qui m'a élevé, une femme qui s'est sacrifiée jour après jour pour moi, une femme qui m'aime plus que tout au monde, mais une femme qui m'a avoué un jour sa peur des hommes noirs qui passaient dans la rue devant chez elle, et qui en plusieurs occasions a exprimé des préjugés racistes ou ethniques qui m'ont fait honte."

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24 2) L’approche contemporaine de Pierre BOURDIEU (1930-2002)
Pour le sociologue Pierre BOURDIEU a cherché à montrer que la socialisation pouvait s’analyser comme un processus d’incorporation durable des manières de « sentir, de penser, d’agir » propre à un milieu social. Ce sociologue montre que les individus intériorisent de manière inconsciente un habitus à savoir « des systèmes de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme (…) principes organisateurs de pratiques et représentations ».

25 Principes organisateurs des pratiques : L'habitus peut s’apparenter à une matrice des comportements individuels, et permet de rompre un déterminisme supra-individuel en montrant que le déterminisme prend appui sur les individus. Cet habitus influence tous les domaines de la vie (loisirs, alimentation, culture, travail, éducation, consommation...) Principes organisateurs des représentations : L'habitus peut s’apparenter à un prisme à travers lequel un individu perçoit les actions des autres.

26 B. La socialisation est un processus interactif : l’approche de G. H
B. La socialisation est un processus interactif : l’approche de G. H. MEAD ( ) Contrairement à l’analyse holiste pour le sociologue G. H. MEAD lors du processus de socialisation l’enfant se construit dans une constante interaction entre sa subjectivité (le « je ») et son image sociale (le « moi »). Plus précisément pour cet auteur c’est le contact et la référence aux autres qui permet à l’individu de se construire. En fait, par l’intermédiaire du jeu, l’enfant va s’approprier peu à peu les rôles sociaux qu’il côtoie et structurer sa personnalité. Il imite d’abord les rôles de ceux dont il est le plus proche, « les autruis significatifs) (sa mère, son père, sa maîtresse, son grand frère, etc.) en se mettant à leur place.

27 puis il élargit son champ de perception et comprend que le monde est constitué de tout un ensemble de personnes, ce qui l’amène à généraliser son point de vue et à se référer à l’ « Autrui généralisé ». C’est à ce moment qu’il est vraiment socialisé : il se perçoit lui-même comme un « autre » et peut réfléchir sur ce qu’il fait et sur son positionnement. En passant des « autres significatifs » proches de lui à un niveau de généralité plus élevé (l’ « Autrui généralisé »), l’enfant prend conscience que la société est régie par des règles sociales qu’il va intérioriser.

28 Ce sont les individus qui déterminent la société
Individualisme méthodologique Démarche sociologique qui consiste à appréhender les faits sociaux comme résultant du produit des actions ou des interactions individuelles. Dans ce cadre, l’individu est, en premier lieu, le niveau pertinent de l’analyse sociologique dans la mesure où seul ce dernier peut donner un sens à son action. On parle d’homo sociologicus : acteur social conscient et responsable de ses faits. Avec les tenants de l’individualisme méthodologique, les sociologues qui s’inscrivent dans le courant interactionniste partage une conception similaire de l’acteur social et tous refusent explicitement d’en faire « un idiot culturel ». Ainsi, les interactionnistes considèrent que les individus ne subissent pas les faits sociaux, mais qu’au contraire ils ne cessent de les produire. Par contre, ainsi que l’indique clairement sa dénomination, l’interactionnisme focalise son attention sur les relations sociales, plutôt que sur les stratégies individuelles. On retient comme auteurs notamment M. WEBER R. BOUDON INDIVIDUS Ce sont les individus qui déterminent la société SOCIETE

29 III. LA SOCIALISATION UN PROCESSUS DIFFERENTIEL
A. Une socialisation différentielle en fonction des milieux sociaux

30 1 ) Des modes de socialisation différents
Dans les milieux favorisés les parents jouent un rôle actif dans la socialisation de leurs enfants. Les modes explicites prennent une part importante dans l’apprentissage, dans la mesure où les objectifs à atteindre sont clairement définis. De même, le jeu est souvent utilisé comme un outil de « stimulation intellectuelle », il est perçu comme un moyen d’éveil de l’enfant et son aspect éducatif est central. Les parents sont très impliqués dans le suivi scolaire de leurs enfants (ils peuvent à la fois mobiliser un capital culturel et un capital économique) Les milieux aisés sont fortement dotés en capital économique, CULTUREL et social Selon le sociologue Pierre Bourdieu chaque milieu social peut se caractériser par la détention de trois types de capitaux. Le capital économique qui désigne l’ensemble des revenus perçus et le patrimoine possédé par un agent. Le capital culturel qui désigne l’ensemble des ressources culturelles et qui peut être appréhendé sous 3 formes : capital incorporé (langage, capacités intellectuelles, savoir et savoir-faire) ; capital objectivé (possession d’objets culturels : livres, dictionnaires, encyclopédies, …) ; capital certifié (diplômes et autres titres scolaires) Le capital social qui désigne ce que le langage courant appelle les « relations » ou encore le réseau de connaissances.

31 En revanche, dans les milieux sociaux défavorisés, la part des modes implicites est plus marquée et ce pour plusieurs raisons : difficultés de présence régulière des parents au domicile, fatigue de ces derniers, difficultés à suivre les enfants à l’école. Les jeux sont plus récréatifs et fonctionnent souvent comme une stimulation matérielle (récompense). Lorsque les jeux sont éducatifs ils cherchent à éveiller chez l’enfant : l’habileté manuelle et le sens de l’observation tandis que dans les milieux favorisés on se focalise sur la conceptualisation et la dénomination l’emporte sur le maniement. Les milieux aisés sont faiblement dotés en capital économique, CULTUREL et social

32 Dés le début des années 60, B
Dés le début des années 60, B. Bernstein, sociologue anglais, a établi une relation entre milieu social, mode de socialisation et compétence linguistique. La simplicité des relations verbales dans les familles ouvrières favoriserait la pratique d’un code linguistique restreint, plus adapté pour exprimer le contenu d’expériences vécues que pour exposer des idées abstraites. La plus grande complexité des communications dans les classes supérieures favoriserait le maniement d’un code linguistique élaboré, moins lié à des contextes particuliers, plus susceptibles de développer la capacité d’abstraction.

33 2) Des valeurs, des pratiques sociales et culturelles différentes
On observe une socialisation différentielle en fonction des milieux sociaux. Au niveau des valeurs on peut noter par exemple : Les qualités à encourager chez les enfants selon la profession du chef de famille en 1997 PCS du chef de famille Ensemble Agriculteurs Artisans … Cadres, … Prof. Inter. Employés Ouvriers La tolérance 79 80 84 75 74 78 Le sens des responsabilités 77 69 76 70 67 72 Les bonnes manières 62 58 37 40 57 64 53 La générosité 35 32 43 39 48 La détermination 25 45 56 28 L’esprit d’économie 22 31 36 L’imagination 17 34 27 21 20 La foi religieuse 14 11 12 13

34 Vêtements stricts / Code couleurs
On pourrait, à propos des classes populaires, parler de franc-manger comme on parle de franc-parler. Le repas est placé sous le signe de l'abondance (qui n'exclut pas les restrictions et les limites) et, surtout, de la liberté : on fait des plats « élastiques », qui « abondent », comme les soupes ou les sauces, les pâtes ou les pommes de terre ( presque toujours associées aux légumes) et qui, servies à la louche ou à la cuiller, évitent d'avoir à trop mesurer et compter – à l'opposé de tout ce qui se découpe, comme les rôtis. Cette impression d'abondance, qui est de règle dans les occasions extraordinaires et qui vaut, dans les limites du possible, pour les hommes, dont on remplit l'assiette deux fois (privilège qui marque l'accès du garçon au statut d'homme), a souvent pour contrepartie, dans les occasions ordinaires, les restrictions que s'imposent les femmes (en prenant une part pour deux, ou en mangeant les restes de la veille), l'accès des jeunes filles au statut de femme se marquant au fait qu'elles commencent à se priver. Il relève du statut d'homme de manger et de bien manger (et aussi de bien boire). » Au « franc-manger » populaire, la bourgeoisie oppose le souci de manger dans les formes. Les formes, ce sont d'abord des rythmes, qui impliquent des attentes, des retards, des retenues ; on n'a jamais l'air de se précipiter sur les plats, on attend que le dernier à se servir ait commencé à manger, on se sert et se ressert discrètement. On mange dans l'ordre, et toute coexistence de mets que l'ordre sépare, rôti et poisson, fromage et dessert, est exclue : par exemple, avant de servir le dessert, on enlève tout ce qui reste sur la table, jusqu'à la salière, et on balaie les miettes. Cette manière d'introduire la rigueur de la règle jusque dans le quotidien […] est l'expression d'un habitus d'ordre, de tenue et de retenue qui ne saurait être abdiqué. A travers toutes les formes et tous les formalismes qui se trouvent imposés à l'appétit immédiat, ce qui est exigé – et inculqué -, ce n'est pas seulement une disposition à discipliner la consommation alimentaire par une mise en forme qui est aussi une censure douée, indirecte, invisible (en tout opposée à l'imposition brutale de privations) et qui est partie intégrante d'un art de vivre, le fait de manger dans les formes étant par exemple une manière de rendre hommage aux hôtes et à la maîtresse de maison, dont on respecte les soins et le travail en respectant l'ordonnance rigoureuse du repas. C'est aussi une manière de nier la consommation dans sa signification et sa fonction primaires, essentiellement communes, en faisant du repas une cérémonie sociale, une affirmation de tenue éthique et de raffinement esthétique. Pierre Bourdieu, « La distinction », 1979, Editions de Minuit Milieux favorisés Milieux populaire Manière de s’habiller Vêtements stricts / Code couleurs Vêtements moins stricts / Pas de code couleurs Manière de manger « Manger dans les formes » « Franc Manger » Manière de se divertir Lecture, pratique d’un instrument de musique, concert, théâtre, jeux à caractère éducatifs Jeux de sociétés et jeux de cartes Manière de converser Vouvoiement, prise de parole codifiée Tutoiement, pas de prise codifiée

35 Musée, exposition, monument historique
En ce qui concerne les pratiques culturelles : Les pratiques culturelles durant l’enfance (8 à 12 ans) en fonction de la profession du père (ou de la mère en l’absence de père) Profession du père Lecture de livres Cinéma Musée, exposition, monument historique Théâtre et concert Agriculteur 51 13 7 Artisans, commerçants, chef d’ent. 70 43 25 Cadres et professions libérales 81 54 52 22 Professions intermédiaires 74 47 32 14 Employé 68 42 24 12 Ouvrier 59 31 11 6 On observe des disparités marquées en ce qui concerne les pratiques culturelles des enfants en fonction de la PCS de leur père. L’ hétérogénéité entre les fils de cadres et d’ouvriers est particulièrement marquée pour la pratique concernant ……………………….…………………..…………………………. ………………………… En effet si sur 100 enfants âgés de 8 à 12 de cadres s’adonnent régulièrement à cette pratique ce n’est le cas que de ………% des fils d’ouvriers soit fois moins. De même, les fils de cadre se rendent fois plus au ……………..……………………………………………. que les fils d’ouvriers. Enfin pour des pratiques comme ……………………………………………………… les différences sont moins marquées ……………………… fois plus pour les enfants de cadres respectivement. la visite de musées, exposition, monuments historiques 52 11 5 4 théâtre ou à des concerts La lecture de livre ou le cinéma 1,3 et 1,7

36 Des rapports de domination symbolique dans les pratiques sociales
3) Les conséquences de la socialisation différentielle en fonction des milieux sociaux Des rapports de domination symbolique dans les pratiques sociales Nous avons vu que selon Bourdieu, entre les classes, existent, outre des différences en termes de dotation en capitaux, des différences de pratiques et de comportements. En effet, les représentations, les goûts dont les individus sont porteurs sont …………………, sans qu'ils en aient forcément conscience, au sein de leur classe. Bourdieu explique qu'ils y acquièrent un habitus spécifique à leur classe qui génère ensuite chez eux des pratiques socialement différenciées. appris Cette distinction n'est pas ……………………..car elle crée des rapports de ………………………………………………... En effet, la classe dominante est celle qui parvient à inventer et à légitimer les goûts et les comportements. Elle étiquette les pratiques nobles et celles qui ne le sont pas. Le tennis a ainsi été un sport noble pratiqué par ceux qui voulaient se distinguer; désormais, ce serait plutôt le golf. Lors de l'apéritif, consommer un pastis ou un whisky n'a pas non plus la même dimension symbolique. neutre domination symbolique

37 La petite bourgeoisie tente de suivre, d'imiter les goûts et pratiques de la classe dominante - ce qui lui permet de se distinguer de la classe populaire - et cette dernière tend à les rejeter avec l'argument « ce n'est pas pour nous » ou à subir les effets de sa domination.

38 La classe dominante Fraction dominée Fraction dominante Les classes moyennes Fraction dominée Fraction dominante Les classes populaires La classe populaire

39 Des inégalités scolaires en fonction des milieux sociaux

40 De la 6ème aux Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles en France en 2010
source : panel de la DEP, Ministère de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche Le document qui nous est présenté est un tableau qui a pour objet l’origine sociale des élèves ou des étudiants de la sixième en CPGE en France en Ce document a été publié par le Ministère de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche. On observe de fortes inégalités scolaires entre les enfants d’ouvriers et ceux de cadres. En effet, si sur 100 enfants entrés en sixième ………….. ont un père ouvrier, les enfants d’ouvriers ne représentent plus que ……… % des bacheliers (et ………………% des bacheliers généraux soit ………… fois moins qu’ils devraient représenter). De même, sur 100 étudiants inscrits en CPGE ………………… seulement sont enfants d’ouvriers. La part qu’ils représentent donc, dans l’effectif global entre la sixième et les CPGE a été divisée par …………………. Dans le même temps, on observe qu’alors même que les enfants de cadres représentent seulement ………… % des enfants en sixième, ces derniers représentent ………….% des bacheliers généraux ( ……….. fois plus que leur part en 6ème) et même …………. % des bacheliers généraux reçus avec mention. Enfin, sur 100 étudiants en CPGE …………. sur deux à un père cadre, leur part a été multipliée au final par ………….. Pour résumer, ce document nous montre de fortes inégalités scolaires entre les enfants de cadres et ceux d’ouvriers puisque sur l’ensemble des bacheliers généraux les enfants de cadres « sont …………… fois  plus nombreux » qu’ils ne devraient être alors que les enfants d’ouvriers quant à eux sont ………………. fois moins nombreux. Un enfant de cadre a donc ………………….. fois plus de chances d’être bacheliers qu’un enfant d’ouvrier. De même, sur l’ensemble des étudiants inscrits en CPGE les enfants de cadres « sont …………… fois  plus nombreux » qu’ils ne devraient être et les enfants d’ouvriers quant à eux sont ………………. fois moins nombreux. Un enfant de cadre a donc ………………….. fois plus de chances d’être être étudiants en CPGE qu’un enfant d’ouvrier 38 29 19 2 9 4 16 33 2 42 un 3,5 2 2 4 4 4 16

41 Proportion d’élèves entrés en 6ème qui ont obtenu le baccalauréat selon l’origine sociale en %
Ouvriers, contremaîtres, pers. de service Agriculteurs Artisans, commerçants Employés Cadres moyens, instituteurs Cadres sup, prof. libérales, chef d’entr., professeurs Non-actifs et divers Ens. entrés en 1962 11,3 14,8 23,4 24,8 49,3 54,6 8,4 20,6 entrés en 1989 52,5 71,1 58,7 60,0 76,3 85,3 34,3 62,7 Bac général * 22,5 39,5 31,0 32,4 51,7 71,0 14,3 37,0 Bac S ** 8,5 18,7 12,0 23,0 38,6 4,6 16,6 Note d’information n°1 – 98, Direction de la programmation et du développement, Ministère de l’Éducation Nationale, 1998 (*)Entrés en 1989 et qui ont obtenu un bac général (**) Entrés en 1989 et qui ont obtenu un bac S Le document qui nous est présenté est un tableau qui a pour objet la proportion des élèves entrés en 6ème en 1962 ou en 1989 et qui ont obtenu le baccalauréat et ce en fonction du milieu social de leurs parents. Ce tableau a été publié par le Ministère de l’Éducation Nationale en 1998. On observe des inégalités scolaires en fonction des milieux sociaux en Plus précisément sur 100 enfants d’ouvriers rentrés en 6ème en 1962 …………. ont obtenu le baccalauréat, tandis que c’est le cas de …….. % des enfants de cadres. Si bien qu’en 1962, les enfants de cadres ont … plus de chances de réussir que les enfants d’ouvriers. De même, en 1962, seulement …………. des enfants d’agriculteurs entrés en 6ème ont obtenu le bac alors que le taux des enfants de cadres moyens ou d’instituteurs était de …………… Toutefois, sur 100 enfants d’ouvriers entrés en 6ème en 1989, désormais ………… ont obtenu le bac, alors que c’est le cas de …………. % des enfants de cadres. Force est de constater que les inégalités scolaires se sont réduites, puisque les enfants d’ouvriers entrés en 6ème en 1989 ont eu « seulement » ……….. fois moins de chances d’obtenir le bac que les enfants de cadres, contre …….. fois moins de chances pour ceux entrés en 6ème en De même l’écart d’accès au bac pour les enfants entrés en 6ème s’est considérablement réduite entre les enfants d’agriculteurs (…………. % ) et ceux de cadres moyens ou d’instituteurs (………. %). Toutefois, cette réduction bien que réelle doit être relativisée dans la mesure où par exemple si sur 100 enfants d’ouvriers entrés en 6ème en 1989 ……………….. ont obtenu le bac S, c’est le cas de …………. enfants de cadres sur 100, soit ………… fois moins. De même sur 100 enfants d’artisans ou de commerçants et sur 100 enfants d’employés entrés en 6ème en 1989 seulement …………. ont obtenu un bac S contre ……….% pour les enfants de cadres. 11,3 54,6 5,5 14,8% 49,3 % 52,5 85,3 1,5 5,5 71,1 76,3 8,5 38,6 4,5 12 38,6

42 Sorties avec bac seulement
Situation en mars 2005 pour les jeunes entrés en 6éme en 1995 (en %) Sorties sans bac Sorties avec bac seulement Etudes secondaires Etudes supérieures Agriculteur 23 19 10 48 Artisan, commerçants et … 37 11 8 44 Cadres et professions sup. 7 6 77 Profession interméd. 20 13 9 58 Employé 39 Ouvrier 46 14 29 Ensemble 34 12 45 INSEE Première, n°1158, septembre 2007 Le document qui nous est présenté est un tableau qui montre la situation en mars 2005 pour les jeunes entrés en 6ème en 1995 et ce en fonction de la PCS d’origine de leurs parents. Les situations possibles sont au nombre de quatre à savoir : sorties sans le bac, sorties avec bac seulement, études secondaires et autres formations et enfin études supérieures. Ce document est tiré de la revue INSEE Première publiée par l’INSEE en septembre 2007. A travers ce document, on observe de nombreuses inégalités scolaires. Par exemple sur 100 jeunes entrés en 6ème en 1995 et dont le père est ouvrier ………. sont sortis du système scolaire sans le bac contre seulement ………… pour les enfants de professions intermédiaires soit ………. fois plus ou encore contre seulement ………… pour les enfants de cadres supérieurs, ce qui est ………… fois plus. En ce qui concerne les études supérieures, on observe que sur 100 jeunes entrés en 6ème en 1995 toutes PCS confondues …………. faisaient des études supérieures en Certaines PCS : …………………………… …………………………………………………………… se situaient au-dessus de la moyenne tandis que d’autres se situaient en dessous, à savoir : ………………………………………………………………………………………………………… Ainsi, les enfants d’ouvriers ont en 2005, …………………. fois moins de chances de faire des études supérieures que les enfants de cadres et que ……………………………… fois moins que les enfants de professions intermédiaires. 46 20 2,3 10 4,6 45 Agriculteurs, Cadres sup et prof. Interméd. Ouvriers et employés 2,5 2

43 Les explications théoriques contemporaines de l’inégalité des chances à l’école : l’analyse de Pierre BOURDIEU

44 l’habitus de la classe dominante
Pour Pierre BOURDIEU, le système scolaire fonctionne sous le couvert de l’idéologie du « don naturel ». C'est à dire qu'a priori les élèves ne seraient sanctionnés que sur leur seul mérite c’est-à-dire qu'à partir de leurs aptitudes intellectuelles (concept de ……………………………………………..) Or, il n'en est rien puisqu'en fait, selon lui, les attentes du système scolaire sont en adéquation avec ………………………………………………………….……………………. Ce phénomène s'explique en partie par une composante linguistique de l'habitus et en partie par une composante culturelle de celui-ci. méritocratie l’habitus de la classe dominante En effet, d'une part pour Bourdieu les élèves ne sont pas égaux face au discours professoral, puisque seuls les élèves dont les familles sont fortement dotées en ……………………………………. maîtriseront les codes linguistiques (niveau de langage, vocabulaire, …) adoptés par les enseignants. Ainsi, les pratiques linguistiques familiales, intégrées ………………………………………………………………………… jouent un rôle discriminatoire en matière de résultats scolaires c’est-à-dire que pour certaines CSP l'acquisition de la culture scolaire devient ………………………………………. (fils de paysans, d'ouvriers, d'employés ou de petits commerçants, ..) Habitus : ensemble des acquisitions que les agents sociaux intériorisent dans le cadre de leur socialisation (manières de penser, d'agir, ..). Ces dispositions deviennent permanentes et structurent alors les comportements individuels qui relèvent d'une logique collective puisque le processus de socialisation s'effectue de façon plus ou moins identique au sein d'une même classe sociale. capital culturel au cours de la socialisation primaire acculturation D'autre part, Le système scolaire attend des élèves qu'ils maîtrisent un ensemble d'œuvres littéraires reconnues comme classiques. Or en fonction de leur milieu d'appartenance et de l'habitus dont ils auront hérité les élèves seront donc conduits à aimer ou non de tels ouvrages …….. Le capital culturel : c'est l'ensemble des ressources culturelles que possède un individu ou qui caractérise un ménage. Que celles-ci soient incorporées (langage, capacités intellectuelles, savoir et savoir-faire) ; certifiées (titres et diplômes scolaires) ; objectivés (possession d'objets culturels : livres, accès aux médias, fréquentations des musées et des théâtres, …….)

45 Conclusion : Sous le couvert d'un discours méritocratique l'école sélectionne les héritiers en fonction des ressources socialement acquises dont ils disposent. Habitus : ensemble des acquisitions que les agents sociaux intériorisent dans le cadre de leur socialisation (manières de penser, d'agir, ..). Ces dispositions deviennent permanentes et structurent alors les comportements individuels qui relèvent d'une logique collective puisque le processus de socialisation s'effectue de façon plus ou moins identique au sein d'une même classe sociale. Le capital culturel : c'est l'ensemble des ressources culturelles que possède un individu ou qui caractérise un ménage. Que celles-ci soient incorporées (langage, capacités intellectuelles, savoir et savoir-faire) ; certifiées (titres et diplômes scolaires) ; objectivés (possession d'objets culturels : livres, accès aux médias, fréquentations des musées et des théâtres, …….)

46   On observe par exemple dès l’entrée en sixième des différences importantes de niveau scolaire en français et en maths des enfants et ce en fonction de leur origine sociale. Ainsi, si en 6ème et en mathématiques les enfants de cadres obtiennent un score de …………… les enfants d’ouvriers obtiennent un score de ………….. (……… fois moins) tandis que les enfants d’employés obtiennent un score de ………….. (………….. fois moins). De même, en français les enfants de cadres obtiennent un score de …………… les enfants d’ouvriers obtiennent un score de ………….. (……… fois moins) tandis que les enfants d’employés obtiennent un score de ………….. (………….. fois moins). 75% 60% 1,25 65% 1,1 70% 50% 1,4 55% 1,3

47 coûts Milieux défavorisés avantages Les explications théoriques contemporaines de l’inégalité des chances à l’école : l’analyse de Raymond BOUDON coûts Milieux favorisés avantages

48 Pour Raymond BOUDON, l'inégalité des chances trouve son origine en dehors de l'école, et plus précisément, dans les ……………………………………………………………………………. Ces stratégies sont fondées en fonction du milieu social d'appartenance. Pour Boudon, c'est dans le cadre du groupe familial que naissent ou non les ambitions scolaires ou universitaires qui déterminent la scolarisation de l'enfant. Le statut du groupe familial va influencer les "chances de survies" de l'enfant aux différents stades du système éducatif. Selon lui, les coûts, les avantages et les risques de l'investissement scolaire sont appréciés de façon variable selon les milieux sociaux. stratégies de scolarisation définies par les familles

49 le rendement escompté du diplôme sert le plus souvent à évaluer les avantages (les familles populaires recherchent des diplômes à rendement immédiat en terme d'emploi : BTS, IUT … tandis que d'autres ont une vision à plus long terme dans la perspective de carrières et privilégient les filières longues.) Les coûts sont d'ordre financier (ce qui pénalise les familles modestes). De même qu’il existe un coût d’opportunité à savoir que : ……………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. Les risques tiennent à l'échec scolaire (dont les familles populaires surestiment les chances qu'ils se produisent) qui entraînent une perte de temps et donc d'argent. le fait de faire des études prive l’individu et in fine sa famille de percevoir des revenus d’activité

50 Ainsi, les familles modestes sous-estiment / sur-estiment le rendement escompté du diplôme et sous-estiment / surestiment les coûts financiers et les risques d’échec scolaire. Lors de leur arbitrage avantages des études / coûts des études ; les premiers / ces derniers l’emportent sur les premiers. Ce qui explique que les enfants de milieux modestes s’auto-excluent des filières valorisantes sur le marché du travail. A l’opposé, les familles et les enfants issus des classes supérieures connaissent mal / bien les avantages qui peuvent être retirés de l’obtention d’un diplôme, tandis qu’elles assument difficilement / facilement les coûts des échecs et de la poursuite des études. coûts Milieux défavorisés avantages coûts Milieux favorisés avantages

51 Notes PCS - de 9 De 9 à 10,2 De 10,3 à 12 + de 12 Agriculteur Ouvrier
Pourcentage d’élèves demandant à entrer en second cycle long en fonction des notes de 3ème et de l’origine sociale Notes PCS - de 9 De 9 à 10,2 De 10,3 à 12 + de 12 Agriculteur Ouvrier Cadre supérieur 28,1 36,7 60,9 63,6 64,8 95,5 81,3 94,2 97,1 100 97,6 Ensemble 41,7 75,0 94,8 98,9 M. DURU-BELLAT et alii, « Les scolarités de la maternelle au lycée », Revue française de sociologie, janv-mars 1993 Il apparaît clairement à travers le document que les familles ont effectivement des stratégies scolaires différentes selon les milieux sociaux, en ce qui concerne plus spécifiquement les choix d’orientation de leur enfant. Ainsi, relativement à leur population les cadres demandent …………….fois plus que les agriculteurs et ………….. fois plus que les ouvriers à ce que leur enfant rentre en seconde générale alors que les notes de celui-ci ont été en moyenne inférieures à 9/20 en 3ème. De même, lorsque la moyenne des enfants concernés est compris entre 9 et 10,2, sur 100 agriculteurs ………………. demandent un passage en 2nde tandis que c’est le cas de …………… cadres sur 100 cadres (soit …………… fois moins). Toutefois, les disparités de stratégies scolaires en fonction des PCS se réduisent lorsque les résultats s’améliorent pour devenir négligeables au delà d’une moyenne supérieure à 12/20. 2,16 1,66 63,6 95,5 1,5

52 Origine socioprofessionnelle des étudiants par filières Unité : %
Droit Economie Lettres et sciences humaines Sciences Santé IUT Université avec IUT CPGE BTS Ensemble Agriculteurs 1,6 2,1 1,7 2,2 3,0 1,9 2,0 4,2 2,4 Artisans, commerçants, chefs d’entreprise 8,0 7,8 6,0 6,2 5,7 8,2 6,7 8,1 7,4 Professions libérales, cadres supérieurs 36,1 26,2 27,1 32,0 43,4 27,0 31,4 50,8 14,6 30,1 Professions intermédiaires 11,7 12,0 15,6 16,6 14,3 18,4 15,0 13,9 15,8 14,5 Employés 13,6 14,0 13,4 16,2 9,7 17,4 Ouvriers 8,7 12,5 11,0 11,1 5,3 10,5 5,0 20,6 11,2 Retraités, inactifs 12,8 14,8 10,3 6,9 7,2 Indéterminé 7,7 10,6 4,0 9,4 3,6 Source : Ministère de l'éducation nationale, années France métropolitaine et DOM Les enfants d’ouvriers qui représentent environ 33% d’une génération représentent seulement 11,2% des étudiants. De plus ils sont sur-représentés dans les BTS et les IUT et sous représentés dans les CPGE par rapport à leur part dans les étudiants. Les enfants de cadres qui représentent environ 13% d’une génération représentent cependant 30,1% des étudiants. De plus ils sont sur-représentés dans les CPGE, les études de Santé, Sciences et Droit et sous-représentés parmi les BTS par rapport à leur part dans les étudiants.

53 Agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d'entreprise 13
Origine sociale des étudiants français en écoles d'ingénieurs Unité : % Bacheliers 2007 Ecoles d'ingénieurs Agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d'entreprise 13 Cadres, professions intellectuelles supérieures 29 55 Professions intermédiaires 19 16 Employés 18 10 Ouvriers 21 6 Source : Ministère de l'Education nationale De même alors que les enfants d’ouvriers en France en 2007, représentent ….... % des bacheliers , ces derniers ne représentent que ……………% des élèves en école d’ingénieurs. De même, alors que les enfants de cadres représentent …………% des bacheliers en France en 2007, ces derniers représentent …………… % des élèves en écoles d’ingénieurs. 21 6 29 55

54 Enfin, on observe que la part que représentent les enfants de cadres à l’université ne cesse de s’accroître/ de diminuer au fur et à mesure que les études se prolongent tandis que la part des enfants d’employés, d’ouvriers et de professions intermédiaires ne cesse de …………………….. __________ diminuer

55 B. Une socialisation différentielle en fonction des genres
1) Une socialisation différentielle qui s’opère à plusieurs niveaux a) Une socialisation différentielle au niveau des valeurs Par le biais des jeux (déguisements de princesse, dinette), des attentes de leur entourage, les petites filles acquièrent des valeurs d’émotions et de compréhension. Soin de sa personne, politesse, écoute, patience, tolérance, la compassion, la douceur Tandis que par le biais de jeux tels que les déguisements de héros, les jeux de combats de même que les attentes de leur entourage et notamment celles de leurs pères, les garçons intériorisent des valeurs dites d’action. Autonomie, dynamisme, argent, force, l’audace, l’action, le leadership.

56 b) Qui explique des différences en matière de statuts et de rôles
L’intériorisation de ses valeurs va avoir une répercussion sur les statuts et les rôles attachés aux hommes et aux femmes. Alors que l’on attend des premiers qu’ils soient, en tant que mari, protecteur, travailleur, courageux, ambitieux voire dominateur etc ; et en tant que père par exemple qu’il soit protecteur, affectueux, dynamique et sachant faire preuve d’autorité En ce qui concerne les femmes ont attend d’elles vis-à-vis de leur conjoint qu’elles soient douces, belles, compréhensives, rassurante ou encore valorisantes. En ce qui concerne leur rôle de mère, on parle même d’instinct maternel, pour désigner le fait que les mères doivent « naturellement » prendre soin des enfants, les aimer et les éduquer.

57 c) Il y a également des différences dans les pratiques sociales et culturelles
Tout d’abord il y a des différences dans les manières de s’habiller. De même, il existe des différences dans les activités sportives. Chez les garçons les sports de plein air sont privilégiés (football, rugby) de même que des sports développant un esprit de compétition (sports de combat). En revanche, pour de nombreux sports féminins l’espace est plus restreint (GRS, danse classique).

58 On peut également observer des différences dans les pratiques culturelles comme la lecture par exemple. Ainsi, en 2006 sur 100 étudiantes 75,6 déclarent lire des romans et des nouvelles contre seulement 42,5% des garçons, lesquels préfèrent les bandes dessinées (54,4% contre 37,1% pour les filles) De même dans les façons de se divertir on peut observer plusieurs différences. Les garçons sont plus nombreux que les filles à affectionner les discothèques ou les soirées étudiantes, de même que les spectacles sportifs (31,5% des étudiants en 2006 contre 15,3% des étudiantes) ; les filles quant à elles vont davantage apprécier le théâtre ou les expositions Filles et garçons : des façons diverses d’étudier et de se distraire Observatoire National de la vie étudiante, Mars 2006

59 On ne naît pas femme : on le devient
On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin. Seule la médiation d'autrui peut constituer un individu comme un Autre. En tant qu'il existe pour soi, l'enfant ne saurait se saisir comme sexuellement différencié.

60 2) Les conséquences de la socialisation différentielles
a) Des inégalités dans les choix d’orientation Part des diplômes décernés à des femmes Nb total de diplômés % femmes Baccalauréat général 58,5 Baccalauréat technologique 50,5 Baccalauréat professionnel 43,2 Tous baccalauréats 53,3 Licence 60,4 Master 93 278 55,6 Doctorat 10 045 41,6 Les femmes représentent plus de 55% des diplômés de master en 2006. Source : Ministère de l'Education nationale - Repères et références statistiques - édition 2008 Proportion de filles dans les classes préparatoires et dans les grandes écoles Effectif total Part de filles en % Classes prépa (CPGE) 78 072 43 - scientifiques 48 361 30 - économiques 18 323 55 - littéraires 11 388 75 Ecoles d'ingénieurs 27 Ecoles de commerce 87 666 48 Normale sup (ENS) 3 680 39 ENA (promotion 2008) 81 40 Polytechnique (2008) 399 14 Source : Ministère de l'Education nationale, Ena, Ecole polytechnique - Année scolaire Les filles limitent leurs ambitions scolaires.

61 De nombreuses études montrent que les filles réussissent mieux scolairement que les garçons (valeur d’obéissance, valeur de travail). Ainsi en France Ainsi, en France en 2008, sur 100 élèves ayant obtenu un bac général …………. sont des filles. Mais au moment du choix des études filières sélectives / non sélectives cette soumission devient un handicap alors que les valeurs d’action et de domination des garçons les amènent à postuler dans des filières prestigieuses, les filles vont avoir tendance à s’en exclure. Ainsi, en France en 2008, les filles ne représentent plus que ……………. des élèves en CPGE. De même, les filles s’orientent davantage vers les études …………………………………………………………………………... tandis que les garçons vont privilégier les …………………………………………………………………… 58 43% littéraires et de sciences humaines filières scientifiques

62 Au final, il semble évident que les filles adaptent leur formation aux anticipations de leur situation sur le marché de l'emploi et dans la sphère familiale : ainsi s'explique l'auto-exclusion des filles des filières les plus prestigieuses par leurs anticipations des difficultés qui les attendent dans les métiers "masculins", difficultés dans la sphère professionnelle mais aussi dans la sphère familiale. La sociologue M. DURU-BELLAT parle du "complexe de Cendrillon"

63 « Les femmes se vouent au destin qui leur est assigné »
De même, pour P. BOURDIEU : les différences constatées de réussite scolaire sont naturalisées. Puisqu'en effet, c'est bien la position spécifique des femmes dans la famille et dans le monde professionnel qui est cause par anticipation de l'investissement différentiel des filles dans le domaine éducatif. P. BOURDIEU parlait de "l'efficacité symbolique du préjugé défavorable socialement institué", par le fait même que "les victimes se vouent à leur destin". « Et j’ai aussi toujours vu dans la domination masculine, et dans la manière dont elle est imposée et subie, l’exemple par excellence de cette soumission paradoxale, effet de ce que j’appelle la violence symbolique, violence douce, insensible, invisible pour ses victimes mêmes, qui s’exerce pour l’essentiel par les voies purement symboliques de la communication et de la connaissance - ou, plus précisément, de la méconnaissance, de la reconnaissance ou, à la limite, du sentiment. » P. BOUDIEU, » le Monde Diplomatique, 1998 « Les femmes se vouent au destin qui leur est assigné » « Les victimes se vouent à leur destin » Pierre Bourdieu (1930 – 2002)

64 b) Des inégalités dans la répartition des tâches domestiques
Les différences dans la réussite scolaires des filles et des garçons de même que celles dans les choix d’orientation vont trouver leur prolongement dans l’inégale répartition des tâches domestiques au sein des couples. En effet, le livres pour enfants (activités intérieures réservées aux filles et activités extérieures pour les garçons) , les jeux proposés (dinette, poupon, balayette pour les filles ; garages de voitures, établi pour les garçons) , mais également là encore les attentes de l’entourage préparent à la division des tâches au sein du couple . De même, le jeune enfant se prépare à répartition car il observe puis cherche à imiter le parent du même sexe que lui. Plus précisément on observe des inégalités dans la répartition des tâches domestiques en France aujourd’hui. Par exemple, les femmes consacrent 1,75 fois plus de temps aux tâches domestiques que les hommes c’est-à-dire 3h26 contre seulement 2 heures pour les hommes. Au sein du foyer les femmes prennent en charge plus particulièrement la cuisine, le ménage, l’entretien du linge. Alors que les hommes prennent en charge le bricolage..

65 c) Ainsi qu’au niveau professionnel
Ainsi, là encore les statistiques montrent que certains métiers sont fortement sexués. Tandis que certains métiers sont très féminisés. Par exemple sur 100 assistants maternels 99 sont des femmes ou encore sur 100 secrétaires 98 sont des femmes. Ce sont très souvent des métiers de services qui ont pour finalité de prendre soin des autres. D’autres métiers, en semblent en revanche être « réservés aux hommes ». Moins de 4% des femmes occupent des emplois d’ouvriers dans le secteur secondaire (BTP, automobile, etc.)

66 c) Ainsi qu’au niveau professionnel
De plus, les femmes sont victimes de discriminations dans le monde du travail par rapport aux hommes. Les femmes travaillent plus que les hommes à temps partiel (30% contre 5%) dans la mesure où elles ont intériorisé le fait de devoir s’occuper de leur foyer, de leurs enfants etc. De plus, très souvent les femmes se heurtent, dans le monde de l’entreprise, à un plafond de verre, c’est-à-dire qu’à niveau de diplôme équivalent leur ascension dans l’entreprise est moins importante (la part des femmes dans les conseils d’administration est très faible ) de même qu’elles perçoivent moins de primes. Cette tendance s’observe également dans la haute fonction publique au niveau des préfets, des recteurs, des présidents de tribunaux. Enfin, on constate que « toutes choses égales par ailleurs » les femmes gagnent en moyenne 9,7% que les hommes.

67 De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte :
Section 2 De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte : continuité ou rupture ?

68 INTRODUCTION. SOCIALISATION PRIMAIRE ET SOCIALISATION SECONDAIRE
La période la plus intense de socialisation correspond à celle de l’enfance. On parle alors de socialisation primaire. En effet, c’est durant la période de l’enfance que l’enfant apprend les manières de se comporter, d’agir, de penser qui sont propres à son groupe et plus largement à sa société. Il acquiert notamment le langage et les attitudes c’est-à-dire rôles que l’on attend de lui et ce par l’intériorisation d’un ensemble de normes répondant elles-mêmes à certaines valeurs.

69 La socialisation secondaire intervient à la fin de l’enfance et permet aux individus, dont la personnalité est déjà en grande partie constituée, de s’intégrer à des groupes particuliers ou de faire face à certaines circonstances. En effet, l’intégration des individus dans des « sous-mondes » : groupe d’amis, monde de l’école primaire, du collège, du lycée, des études et du travail, ….) ; de même que leur adaptation à de nouvelles situations (devenir adolescent, devenir adulte, devenir époux ou épouse, devenir père ou mère, devenir grand-parents …) supposent l’acquisition de normes et de valeurs spécifiques ainsi que l’apprentissage spécifique qui sont liés au statut nouvellement acquis par l’individu. Ces adaptations nouvelles se surajoutent aux acquisitions premières et permettent à l’individu de relativiser les normes et les valeurs inculquées au cours de la socialisation primaire. Elles peuvent conduire à une restructuration en douceur de la personnalité.

70 I. COMPRENDRE LA SOCIALISATION A TRAVERS LE CYCLE DE VIE
1) Ni ado, ni enfant : Adonnaissant ! Le concept d' « adonaissant », ni enfant, ni adolescent, forgé par François de Singly peut nous aider à comprendre l'importance de ces périodes charnières dans les processus de construction identitaire. « L’adonaissance, ce n’est ni la rupture du lien de filiation, ni le maintien de cette identité dominante. C’est un temps pendant lequel le jeune cherche ses marques, plus générationnelles que personnelles afin de se prouver et de prouver aux autres que son identité ne se réduit pas à son appartenance familiale. »

71 2) La vie conjugale La vie conjugale est un autre moment important du cycle de vie. Passer de la situation de célibataire à celle d’époux(se), puis de parent… suppose une véritable socialisation, d’une force qui la rapproche d’une socialisation primaire : c’est une nouvelle expérience de vie sociale que traverse l’individu qui peut le conduire à une modification profonde de son identité.

72 3) La vie professionnelle
L’accès au monde professionnel constitue une autre phase d'acquisition de normes et de valeurs particulières au cours de laquelle l’individu apprend l’ensemble des codes et des pratiques qui constituent l'image sociale d'une profession. Pour intégrer un emploi particulier, par exemple, l'individu n’aura pas seulement besoin de diplômes et de connaissances, mais aussi de tout un ensemble de savoir-être et de savoir-faire spécifiques. Selon la formulation de Robert K. Merton ( ), les individus sont ainsi conduits à se projeter dans leur futur métier en adoptant « les valeurs, les attitudes, les intérêts, les habiletés et savoirs qui sont ceux des groupes dont ils souhaitent devenir membres ». Ils s’engagent alors dans un processus de socialisation anticipatrice qui peut entrer en tension plus ou moins forte avec les valeurs portées par leur groupe d’appartenance.

73 II. LA SOCIALISATION PRIMAIRE UNE SOCIALISATION DETERMINANTE ?
A. La socialisation secondaire n’atténue guère voire renforce la socialisation primaire 1) La thèse de Berger et Lukmann Pour ces auteurs les produits de la socialisation primaire sont très enracinés dans l’individu ; alors que les produits de la socialisation secondaire sont plus fragiles.

74 2) Le phénomène d’homogamie sociale atténue le rôle de la socialisation secondaire
Répartition de la catégorie sociale de l’épouse par rapport à celle du mari en %, en 2000 L’homogamie sociale désigne la tendance pour un individu de choisir un conjoint dans le même groupe social que lui. Cette homogamie sociale atténue le rôle de la socialisation secondaire et renforce le rôle de la socialisation primaire car les conjoints issus du même milieu social partageront les mêmes traits culturels. Cette homogamie sociale montre par ailleurs le rôle majeur de la socialisation primaire : « Pas plus qu’hier l’amour ne passe les barrières sociales ».

75 Groupe socioprofessionel Groupe socioprofessionnel
3) Le phénomène de reproduction sociale atténue le rôle de la socialisation secondaire Groupe socioprofessionel du père Groupe socioprofessionnel du fils 1 2 3 4 5 6 Ens Agriculteurs exploitants 22 9 17 37 100 Artisans, commerçants, etc. 21 24 Cadres et prof. Intell. sup. 52 26 Professions intermédiaires 8 33 Employés 7 28 Ouvriers 10 23 12 46 Ensemble 19 11 34 La reproduction sociale désigne le fait que les enfants d’une PCS donnée exerce la même profession que celle de leur père. Cette reproduction sociale atténue le rôle de la socialisation secondaire et renforce le rôle de la socialisation primaire car l’individu ne change pas de milieu social. Cette REPRODUCTION sociale montre là encore le rôle majeur de la socialisation primaire.

76 B. Mais elle peut également la contredire ou l’atténuer
1) Il existe des changements radicaux qui remettent en cause profondément la socialisation primaire - emprisonnement - engagement dans l’armée - internement en hôpital psychiatrique - changement de religion ou conversion religieuse - changement de sexe

77 2) L’absence d’homogamie sociale et la mobilité sociale peuvent contribuer à un brassage culturel susceptible d’atténuer le rôle de la socialisation primaire - L’homogamie sociale n’est pas toujours présente au sein du couple ce qui va contribuer à un brassage culturel. - De même, on observe une mobilité sociale marquée pour certaine PCS ce qui va là encore contribuer à renforcer le rôle de la socialisation secondaire.

78 CONCLUSION Dans les sociétés traditionnelles, les agents socialisateurs sont peu nombreux et le processus de socialisation procède plus de l’inculcation que de tout autre forme. L’individu doit donc impérativement se conformer aux us et coutumes de son groupe. Tout au long de leur vie, les acteurs sont soumis à des conditions stables. Ils n'ont pas le choix entre des modèles de socialisation différents, concurrents, contradictoires. Dans les sociétés modernes, les agents socialisateurs sont plus nombreux et le processus de socialisation procède à la fois l’inculcation mais aussi de l’observation et de l’imitation . Les sphères d'activité, les institutions, les produits culturels et les modèles sociaux sont fortement différenciés, et les conditions de socialisation sont beaucoup moins stables. Il arrive même qu'un individu soit inséré dans des réseaux ou des institutions qui diffusent des valeurs et des modèles en opposition radicale les uns aux autres. [...]

79 Un même individu pourra être tour à tour au cours de sa vie, ou simultanément selon les contextes, écolier, fils, copain, enfant de chœur, gardien de but, père, client, directeur, amateur de musique classique, militant écologiste ... Au-delà du simple jeu des rôles sociaux, cette disparité renvoie pour chaque acteur, d'une multiplicité de schèmes d'action ou d'habitudes. Ce stock de modèles, plus ou moins étendu selon les personnes, s'organise en répertoires, que l'individu activera en fonction de la situation.


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