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Tentative de synthèse de notre première saison 2004-2005 de Cafés-Philo agathois Quelques participants ont sollicité une synthèse de nos discussions au.

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1 Tentative de synthèse de notre première saison 2004-2005 de Cafés-Philo agathois Quelques participants ont sollicité une synthèse de nos discussions au moment où s’achève la première saison de nos Cafés-Philo. J’ai tendance à penser qu’une synthèse n’a de sens que si elle est objective. Aujourd’hui, alors que je me lance dans cet exercice, je sais bien que je n’atteindrai pas cet objectif malgré tous les efforts que je pourrais déployer. Je m’y résous pourtant en me disant que si toute synthèse est par essence réductrice et personnelle notamment en philosophie, elle n’en demeure pas moins indispensable à titre individuel en prolongement de toutes analyses. Autrement dit, je ne prétends pas aujourd’hui faire une synthèse qui serait valable pour tous. Il appartient à chacun de la faire à titre personnel. Je vais plutôt livrer à votre réflexion ma propre synthèse. * Au cours de cette première année, avons abordé 9 thèmes choisis librement par les participants dans l’ordre suivant : Sagesse, Destin, Energie, Temps, Vérité, Conscience, Création, Passion, Liberté Un esprit cartésien pourrait s’étonner qu’avant d’analyser les données générales (l’énergie, le temps, la création) ainsi que les données plus spécifiques au genre humain (la vérité, la conscience, la passion, la liberté), nous nous soyons d’abord intéressés à la sagesse et au destin qui sont plutôt de l’ordre des finalités. Serait-ce à dire qu’en philosophie la logique inductive serait tout aussi pertinente que la logique déductive chère aux mathématiciens selon laquelle il ne saurait être question de s’interroger sur des fonctions sans avoir préalablement identifié et défini les variables ? On peut effectivement le penser si l’on considère que, quelle que soit l’entité de l’univers qu’on examine, chacune d’entre-elles procède du processus de Création qui ne saurait se réduire à la simple addition-déduction de ses parties constituantes. 1

2 Concernant le Temps, nous avons pu dire en y réfléchissant ensemble qu’il n’était pas cette donnée absolue et indépendante de l’existant à laquelle les hommes ont longtemps cru en n’en percevant que sa fonction comptable des évènements, mais qu’il jouait aussi un rôle actif dans le processus de création. Parallèlement, parlant de l’Energie nous avons pu constater qu’elle ne se réduisait pas à une force capable de mettre en mouvement la matière, mais que la matière inerte elle-même était de l’Energie. De même, lorsque nous avons parlé de la Vérité, de la Conscience, de la Passion ou de la Liberté qui ressortissent de problématiques plus spécifiques au genre humain, nous avons pu voir aussi qu’elles n’avaient pas non plus le caractère absolu et universel que peut-être nous recherchions car souvent ces notions s’interpénètrent. Alors peut-être avez-vous pensé : « A quoi bon philosopher si, chemin faisant, la Vérité à laquelle nous accédons est toujours aussi précaire et incertaine ? ». L’approche philosophique vue sous cet angle nous conduirait-elle à un véritable dilemme cornélien si l’on constate qu’au bout du compte tous les chemins en quête de Vérité nous conduisent à l’incertitude ? Camus illustre à merveille cette question en évoquant le mythe de Sisyphe : Sisyphe passa sa vie à remonter un énorme rocher qui, inéluctablement, quoi qu’il fasse, retombait. Camus termine son texte en disant : « Il faut imaginer Sisyphe heureux ». Camus n’aurait-t-il pas vu juste en affirmant cela ? Je le crois personnellement pour plusieurs raisons sur lesquelles nous reviendrons probablement au mois de décembre lorsque nous parlerons du Bonheur. 2

3 Mais, comme je crois aussi que le mythe de Sisyphe peut nous permettre de faire une synthèse de nos réflexions sur les thèmes dont avons débattus jusqu’à présent, je voudrais maintenant conclure en essayant de vous dire pourquoi : Le raisonnement consiste à ne pas rejeter l’incertitude mais au contraire à admettre que la seule Vérité absolue qui tienne soit l’incertitude. En, effet, du même coup, l’édifice des concepts sur lesquels nous nous sommes interrogés prend alors une consistance plus nette et paradoxalement moins incertaine : La liberté n’est plus vide de sens puisque l’incertitude lui ouvre un espace pour s’exprimer entre les mailles du déterminisme. Grâce aux données de la Conscience, la Liberté nous rend en partie responsable de l’inexorable processus créatif qui règne partout dans l’univers et auquel nous pouvons participer. Le destin n’apparaît plus alors comme une simple fatalité qui nous serait imposée de l’extérieur puisque libres nous en devenons en partie responsables. La Sagesse, n’est plus un vain mot puisque c’est en tendant vers elle que librement nous pourrons faire les bons choix qui guideront notre destin en nous permettant notamment de contrôler les effets néfastes de nos passions. Mais, comment me direz-vous peut-on parvenir à accepter l’incertain alors que depuis toujours les hommes luttent pour apaiser la peur de l’incertitude de leur futur ? C’est, je crois non seulement comme le dit Camus en imaginant Sisyphe heureux mais en plus parvenant à être soi-même Sisyphe heureux. En effet, même si cela peut paraître difficile, réaliser qu’il ne peut en être autrement sur le chemin de la création permanente qui règne en nous, comme partout ailleurs dans l’univers, devrait nous aider à gravir heureux ce chemin de Création qui a pour clefs de voûte l’incertitude mais aussi notre lutte contre l’incertain. 3

4 « …..Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. » Albert Camus. Le Mythe de Sisyphe, Gallimard, 1942. Il n’y a rien de dérisoire, ni encore moins d’absurde dans la tâche de Sisyphe, car le rocher qu’il remonte ne redescend jamais à la même place ! Puissions-nous après une saison de Café-Philo agathois où, comme Sisyphe, nous avons « poussé notre rocher » à la recherche de la Vérité, être satisfait d’avoir contribué à notre façon au processus créatif qui règne partout dans l’univers et qui n’est au fond possible que parce que rien ne sera jamais totalement certain. 4


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