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L’existentialisme est un humanisme

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Présentation au sujet: "L’existentialisme est un humanisme"— Transcription de la présentation:

1 L’existentialisme est un humanisme
Jean-Paul Sartre

2 Introduction : les différentes objections faites à l’existentialisme.
● critiques marxistes ● critiques catholiques ● Elles procèdent d’une mauvaise compréhension de cette philosophie. Il faut donc l’expliquer.

3  2. L’antithèse de l’existentialisme : l’essence précède l’existence
2.1. La conception théologique du monde et la métaphore techniciste 2.2. Une conception post-théologique qui est incohérente

4 3. L’existence précède l’essence : l’homme est responsable de son existence
3.2. L’homme est responsable de ses choix et de son existence 3.3. Sa responsabilité est responsabilité devant tous les hommes

5 4. L’affect de la responsabilité : l’angoisse
4.1. L’angoisse profonde de l’homme est angoisse devant l’ampleur de sa responsabilité Captain Saros

6 4.2. Angoisse explicite et angoisse implicite

7 4.3. La fuite devant notre responsabilité : la mauvaise foi.

8 4.4. L’angoisse d’Abraham Le sacrifice d’Isaac, Caravagio Huile sur toile, 104 x 135 cm Galerie des Offices, Florence Ibidem, (vers 1603), huile sur toile

9 Interprétation de SØren Kierkegaard :
L’angoisse devant l’ampleur de sa responsabilité devant sa propre liberté La liberté est dans l’acte de soumission à Dieu

10 4.5. L’angoisse ne mène pas au quiétisme
● sens courant l’angoisse peut être paralysante ● mais elle peut être aussi transitive : être angoissé pour quelqu’un, quelque chose

11 5. Le « délaissement » 5.1. Conséquences morales de la mort de Dieu
● Contre la morale laïque de la fin du 19eme siècle

12 ● Si Dieu est mort, il n’y a aucune morale a priori
● Si Dieu est mort, il n’y a aucune morale a priori. « tout est permis » Considéré par son auteur comme son œuvre la plus aboutie, Les Frères Karamazov constitue l'expression la plus achevée de son art romanesque. Dostoïevski y (…) aborde la question ultime de l'existence de Dieu, qui l'a tourmenté toute sa vie. De nombreux thèmes chers à l'auteur y sont développés : l'expiation des péchés dans la souffrance, l'absolue nécessité d'une force morale au sein d'un univers irrationnel et incompréhensible, la lutte éternelle entre le bien et le mal, la valeur suprême conférée à la liberté individuelle. (…) Le roman permet ainsi au grand écrivain russe de développer sa conception de l'âme humaine à travers l'opposition entre les personnages athées (principalement Ivan, mais aussi Kolia Krassotkine - au moins au début - et Rakitine) et ceux qui croient pieusement (Aliocha, Zosime…). Tout le raisonnement des premiers se termine par la conclusion que Dieu n’existant pas, il s'ensuit que l'homme est livré à lui-même. Il n'y a plus de morale et chacun peut se comporter comme il l'entend, puisqu'il devient lui-même Dieu. Pour Dostoïevski, le scepticisme d'Ivan ainsi que le matérialisme socialiste sont à condamner. En effet, le socialisme censé satisfaire les besoins et le bien-être de l'humanité entraîne en fait une insatisfaction constante (l'homme est tenté d'obtenir toujours plus que ce qu'il a). Cette perversion se retrouve chez des personnages violents comme Fiodor Karamazov, qui sombre dans l'alcoolisme et le désir sexuel. Au contraire, seul un retour à Dieu peut sauver l'humanité : Aliocha incarne cet espoir face à ses frères dépravés. Ivan est donc le contradicteur de la pensée de Dostoïevski qui, lui, ne voit le salut que dans le Christ et l'Église orthodoxe. Pour l'auteur, il existe bien un espoir de rédemption pour l'humanité. L'intrigue principale tourne autour des trois fils d'un homme impudique, vulgaire et sans principes (Fiodor Pavlovitch Karamazov), et du parricide commis par l'un d'entre eux. En réalité, les enfants sont au nombre de quatre puisque le père donne naissance à un bâtard qu'il nommera Smerdiakov. Chacun des trois fils représente un idéal-type de la société russe de la fin du XIXe siècle : Alexeï, le benjamin, est un homme de foi ; Ivan, le deuxième fils, est un intellectuel matérialiste qui cherche à savoir si tout est permis, dans la mesure où Dieu n'existe pas ; Dimitri, leur très exalté demi-frère aîné, est un homme impétueux en qui le vice et la vertu se livrent une grande bataille : ce dernier incarne, selon l'auteur lui-même, « l'homme russe ».

13 ● conclusion libertine, immoraliste ?
Non. Sartre veut dire : la valeur des valeurs le choix des valeurs … dépendent de nous

14 5.2. Nous sommes donc condamnés à être libre :
● nous sommes condamnés à être libres → idée d’inévitabilité : toujours tout le temps libre, responsable → idée de souffrance (angoisse) → rappel le péché et la chute : alors que dans le christianisme, c’est notre nature qui nous rend pecheur et nous contraint à souffrir, ici c’est l’inverse : c’est le fait de ne pas avoir de nature qui nous angoisse, et nous « condamne »

15 ● L’homme ne peut s’abandonner à la passion
Traditionnellement on considere que passion et liberté sont contradictoire éty, histoire : passion ≠ action. Fait de subir qqch passion est devenu : fait de subir un intérêt intense, durable pour une personne, une chose, une activité; etc. qui s’impose à nous s’impose à tel point que cela devient exclusif ca nous emlpeche de faire autre chose, notamment ce que l’on doit on est soumis a l’objet de sa passion : même s’il nous fait souffrir bref; la passion se présente comme contraire à notre liberté/ cf tragédie : la passion dévastatrice, fatale; etc/ Mais Sartre s’oppose à cette idée : nous sommes responsable de nos passions

16 ● Sartre généralise : toute passion est volontaire
● Marcel Proust, du côté de chez Swann : un exemple de passion volontaire ● Sartre généralise : toute passion est volontaire → explication possible : sans être construite par le sujet, elle est au moins consentie. Je peux prendre telle ou telle attitude par rapport à ma passion. Charles Swann interprété par Jeremy Irons, Un amour de Swann, Schlöndorf (1984)

17 ● Il ne peut pas non plus trouver des signes qui l’aideraient

18 5.3. Aucune morale a priori ne peut nous aider dans les cas de conflit de devoirs : un exemple personnel (p.41) ● Exposé de la situation

19 Il y a dilemme car il y a conflit de devoirs

20 ● Faiblesse des morales des règles (chrétiennes et kantiennes), trop générales, trop vagues
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux

21 agis de telle sorte que tu traites l’humanité dans ta personne aussi bien que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen  Emmanuel Kant ( )

22 ● Limite de la morale des sentiments, de « l’instinct »
Sentiment patriote Sentiment filial

23 ≠ Comment savoir quel est mon sentiment le plus fort ?
Plus généralement comment savoir si j’ai tel ou tel sentiment ? Le sentiment est un état intérieur, qui peut se manifester à l’extérieur Le sentiment est une certaine capacité à accomplir certains actes et éprouver certaines émotions

24 Gide : un sentiment qui se vit et un sentiment qui se jouent sont presque indiscernable
En général Dissimulation et simulation la double vie

25 ● on ne peut donc pas se fonder sur le sentiment pour justifier le choix, l’acte,
puisque actes et sentiments sont une seule chose

26 ● Conclusion : la valeur de nos choix dépend de la seule sincérité du choix lui-même.

27 5.4. suivre des conseils ou des signes dans nos choix impliquent déjà un choix
● nos choix peuvent être aidés par un conseiller dictés par un tuteur Mais on choisit déjà son conseiller; on s’aliene à un tuteur… librement ● nos choix peuvent être aidés par des « signes » trouvés dans le monde, signes qui nous parlent…

28 En l’an 64, un grand incendie détruit Rome
En l’an 64, un grand incendie détruit Rome. Les premiers chrétiens l’interprètent comme le signe de la venue imminente de la fin des temps et du jugement dernier. Nombre d’islamistes ont interprété les innondations de la nouvelle-orleans (2007) comme un signe divin : Dieu punit les impies et par ce présage annonçe la venue du jugement dernier Les événements naturels expriment un sens si un dieu s’adresse à nous à travers eux. par une action (ex: châtiment)ou par un signe anonciateur : un présage.

29 Acte de foi Auteur de l’évenement signifiant Sujet Signe. Message Interprétation Signification

30 Acte de foi Sujet Interprétation Signification

31 ● l’exemple du curé jésuite.

32 6. le « désespoir » : ne pas compter sur ce qui ne dépend pas de ma volonté
Exposé ● je ne dois compter que sur les choses qui se présentent dans ma situation concrète. Il est vain d’espérer au-delà de mon champ d’action de compter sur des possibilités qui ne dépendent plus du tout de moi Le « desespoir », ici, c’est ne pas « espérer » en vain

33 ● Une inspiration cartésienne : ne compter que sur ce qui dépend de nous
"Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content. Car notre volonté ne se portant naturellement à désirer que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain que, si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les royaumes de la Chine ou de Mexique; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains, étant malades, ou d'être libres, étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux. Mais j'avoue qu'il est besoin d'un long exercice, et d'une méditation souvent réitérée, pour s'accoutumer à regarder de ce biais toutes les choses..."   Descartes, Discours de la méthode

34 "Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content. Car notre volonté ne se portant naturellement à désirer que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain que, si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les royaumes de la Chine ou de Mexique; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains, étant malades, ou d'être libres, étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux. Mais j'avoue qu'il est besoin d'un long exercice, et d'une méditation souvent réitérée, pour s'accoutumer à regarder de ce biais toutes les choses..."   S’efforcer toujours de me vaincre moi plutôt que le monde changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde S’habituer à croire  qu’il n’y a rien d’autre en notre pouvoir que nos pensées qu’une fois qu’on a fait tout notre possible pour réussir une action, son résultat ne dépend plus de nous Ne rien désirer que je ne puisse pas avoir, acquérir Ainsi je serais toujours satisfait de moi, donc heureux Explication par les facultés de l’esprit : ce qu’on considere comme possible dépend de notre entendement, notre raison. C’est donc lui, d’abord, que nous devons dompter. Précision : il s’agit là d’une sagesse qui s’acquiere par un exercice difficile et quotidien

35 2. contre la philosophie marxiste de l’action
- l’action individuelle est de portée limitée - mais elle s’inscrit dans un mouvement collectif qui dépasse l’individu (lutte collective)

36 Ho Chi Minh Guevara au Zaïre

37 - et cette lutte collective s’inscrit elle-même dans le destin de l’Histoire (mécanismes économiques qui va mener à la fin du capitalisme et l’avenement du socialisme) Toute société s’organise à travers des rapports de force qui opposent différentes classes sociales, qu’on peut ramener à deux grandes classes : exploitants/exploités. Maître Seigneur Bourgeois capitaliste Esclave Serf prolétaire Ce dernier stade pour Marx est celui de la production ou du système capitaliste. Celui-ci contient en lui-même les principes de sa destruction/ son dépassement dans une économie collectivisée

38 Parier sur le sens de l’histoire – de Pascal à Marx
Eric Rohmer, Ma nuit chez Maud

39 ● critique de Sartre - je ne peux compter que sur les pouvoirs qui se présentent dans ma situation concrète - l’Histoire est contingente : il n’y a ni providence divine, ni Nécessité, Destin des sociétés inscrits dans leur structure économique. Ce sont les individus qui font l’Histoire – pas l’inverse Il ne faut donc rien attendre de l’Histoire; pas plus que de la Providence Dés-espoir existentialiste ≠ espérance chrétienne attentes marxistes

40 7. les circonstances ne justifient pas nos choix
contre le quiétisme, qui s’en remet aux autres pour justifier son inaction Le projet de l’homme, ce sont ses actes Le lâche se fait lâche, le héros se fait héros 8. Conclusions sur les réponses aux objections. Synthèse Mais résiste l’objection subjectiviste

41 8. L’existentialisme n’est pas un subjectivisme
1. Le reproche de subjectivisme fait à la conception cartésienne On nous reproche (…) de murer l'homme dans sa subjectivité individuelle. Notre point de départ est en effet la subjectivité de l'individu, et ceci pour des raisons strictement philosophiques (…). Il ne peut pas y avoir de vérité autre, au point de départ, que celle-ci : je pense donc je suis, c'est là la vérité absolue de la conscience s'atteignant elle-même. Toute théorie qui prend l'homme en dehors de ce moment où il s'atteint lui-même est d'abord une théorie qui supprime la vérité, car, en dehors de ce cogito cartésien, tous les objets sont seulement probables, et une doctrine de probabilités, qui n'est pas suspendue à une vérité, s'effondre dans le néant ; pour définir le probable il faut posséder le vrai. Donc, pour qu'il y ait une vérité quelconque, il faut une vérité absolue ; et celle-ci est simple, facile à atteindre, elle est à la portée de tout le monde ; elle consiste à se saisir sans intermédiaire.

42 Sciences de l’ingénieur
Sciences physiques « métaphysique »

43 Vérité « métaphysique » Vérités « physiques »
Principes Vérité « métaphysique » ● Cogito ergo sum : il existe un sujet pensant, Moi • Il existe être infini et parfait méthode : là où il y a évidence directe ou démonstrative, je ne peux pas me tromper. Ainsi, … conséquences Vérités « physiques » • existence d’un monde physique (spatial et matériel) • principes de la physiques • lois de la nature

44 Principes Moi – sujet pensant conséquences Le Monde

45 Un problème : où sont les autres dans sa théorie ?
Descartes : la subjectivité est au principe de toute perception et toute connaissance du monde Un problème : où sont les autres dans sa théorie ? Est-ce que un sujet (Moi), peut engendrer une seule connaissance ? Et la morale ? N’ai-je pas besoin d’autrui ? = « reproche de subjectivisme »

46 2. Le sujet est connecté à autrui, en lui-même
Nous avons démontré que dans le cogito, on ne se découvrait seulement soi-même, mais aussi les autres. Par le je pense, (…) nous nous atteignons nous-mêmes en face de l'autre, et l'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes. Ainsi, l'homme qui s'atteint directement par le cogito découvre aussi tous les autres, et il les découvre comme la condition de son existence. Il se rend compte qu'il ne peut rien être (au sens où l'on dit qu'on est spirituel, ou qu'on est méchant, ou qu'on est jaloux) sauf si les autres le reconnaissent comme tel. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. Dans ces conditions, la découverte de mon intimité me découvre en même temps l'autre, comme une liberté posée en face de moi, qui me pense, et qui ne veut que pour ou contre moi. Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres.

47 Sartre, L'être et le néant (1943)
"Considérons par exemple la honte... Sa structure est intentionnelle, elle est appréhension honteuse de quelque chose et ce quelque chose est moi. J'ai honte de ce que je suis. La honte réalise donc une relation intime de moi avec moi: j'ai découvert par la honte un aspect de mon être. Et pourtant, bien que certaines formes complexes et dérivées de la honte puissent apparaitre sur le plan réflexif, la honte n'est pas originellement un phénomène de réflexion. En effet, quels que soient les résultats que l'on puisse obtenir dans la solitude par la pratique religieuse de la honte, la honte dans sa structure première est honte devant quelqu'un. Je viens de faire un geste maladroit ou vulgaire : ce geste colle à moi, je ne le juge ni ne le blâme, je le vis simplement, je le réalise sur le mode du pour-soi. Mais voici tout à coup que je lève la tête ; quelqu'un était là et m'a vu. Je réalise tout à coup toute la vulgarité de mon geste et j'ai honte... Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même: j'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui. Et par l'apparition même d'autrui, je suis en mesure de porter un jugement sur moi-même comme un objet, car c'est comme objet que j'apparais à autrui... La honte est par nature reconnaissance. Je reconnais que je suis comme autrui me voit. Sartre, L'être et le néant (1943) Le premier malentendu est celui de la réflexivité. En effet, j'ai honte de moi. Il semble donc que je prenne conscience de moi comme ayant accompli un acte blâmable, et que la honte soit conséquence ou modalité de la conscience de moi comme fautif à mes yeux. Je serais juge de moimême en cette conscience réflexive. Or Sartre veut montrer le contraire : la honte ne se produit pas dans le rapport intime de moi à moi-même, elle est honte de moi devant autrui. C'est parce que je suis vu que j'ai honte de moi: le regard d'autrui est la condition de la honte de moi-même. Or il n'est pas donné dans ma pure conscience réflexive. Certes, la honte est en ma conscience, mais elle implique que j'aie conscience de moi non pas seulement tel que je m'apparais à moi-même, mais tel que j'apparais à autrui. Le second malentendu ferait du regard d'autrui la source de l'opinion qu'il a de moi. La honte ne serait qu'une tristesse qu'elle causerait en moi si elle m'était défavorable. Mais alors, soit que j'en craigne les conséquences, soit que je m'irrite du fait qu'autrui ne me connaisse pas tel que je suis, je n'identifierai pas à moi-même l'image qu'autrui se fait de moi, je préserverai plutôt une vérité de mon for intérieur contre tout ce qu'il pensera de moi. Au contraire, la honte vient du fait que je me reconnais dans le regard d'autrui ; il n'est pas simplement ce qui donne à autrui une opinion ou une image de moi, vraie ou fausse, il me fait être à mes propres yeux ce que je suis pour lui. Dans la honte s'abolit la séparation absolue de mon être-pour-moi-même et de mon être-pour-autrui. Je ne compare pas ce que je sais de moi par moi-même avec ce qu'autrui pense de moi: autrui, en moi-même, me révèle à moi-même, bien qu'il ne me connaisse pourtant que du dehors. Il faut soumettre cette analyse à un examen critique. Est-il vrai que je n'aie pas réflexivement honte de moi-même ? Qu'en est-il du regard de Dieu ? Que se passe-t-il quand j'accomplis un geste dont je sais qu'il n'est pas vulgaire, mais dont il m'apparaît soudainement qu'autrui peut le trouver tel : puis-je être à la fois irréprochable à mes yeux et éprouver de la honte devant autrui ? J'aurais alors honte de moi tel que j'apparais à autrui, sans me reconnaître en cette apparence. Quel est enfin le rapport qu'entretiennent le regard réel d'autrui (quelqu'un me voit), et le regard possible (on pourrait me voir) ? En un mot, ai-je honte d'être vu, ou bien d'être visible ?  

48 « Autrui est le médiateur entre moi et moi-même »

49 « l'enfer c'est les autres » a été toujours mal compris
« l'enfer c'est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu'ils dépendent trop du jugement d'autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres, ça marque simplement l'importance capitale de tous les autres pour chacun de nous. »

50 L’historien doit savoir faire preuve de subjectivité
2. Pas de nature humaine, mais une universalité de condition Le problème : comment la compréhension d’autrui est-elle possible ? nos expériences ordinaires l’expérience de l’étranger pour nous ou pour l’ethnologue pour l’historien L’historien doit savoir faire preuve de subjectivité Paul Ricoeur

51 • Objection : pas de nature humaine
Donc comment le sujet peut-il comprendre un autre sujet humain, s’ils n’ont pas d’essence commune ? • Réponse : pas de nature commune qui constituerait les sujets, mais des situations communes auxquelles ils font face. Cela permet au sujet de se projeter dans le point de vue de l’autre sujet, et de le comprendre Claude Lévi-strauss Un nambikwara

52 Claude Lévi-strauss Un nambikwara

53 Maximilien de Robespierre
Henri Guillemin, historien

54 André Leroi-Gouran, préhistorien

55 Peintures de la grotte de Chauvet (entre 27000 et 34 000 ans)

56 3. Trois objections anti subjectivistes demeurent
Réponse à l’objection du choix arbitraire (qui vaut pour Gide, mais pas pour nous). La morale est créatrice, mais s’ancre dans une situation et s’inspire de règles.


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