THÈME II. LA CITÉ CLASSIQUE 1.LA DÉMOCRATIE ATHÉNIENNE AU V e S.

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1 THÈME II. LA CITÉ CLASSIQUE 1.LA DÉMOCRATIE ATHÉNIENNE AU V e S.

2 L’opposition traditionnelle entre l’Athènes démocratique et la Sparte oligarchique est exagérée, seulement fondée sur nos sources qui sont athénocentriques. La période classique commence avec les réformes de Clisthène ou avec les guerres médiques. Sources : Hérodote et surtout la Constitution des Athéniens d’Aristote.

3 1.A/ L’ORGANISATION DU CORPS CIVIQUE APRÈS LES RÉFORMES DE CLISTHÈNE Les citoyens étaient auparavant répartis dans 4 tribus. Les mesures proposées par Clisthène, un « eupatride » en 508/7 donnent aux institutions athéniennes leur cadre général de la période classique La circonscription civique de base est le dème, un citoyen est d’abord démote. Le nom du père est remplacé par le démotique = pas de différence entre citoyens en fonction de leur origine sociale ou géographique (nouveaux citoyens). 140 dèmes répartis dans 30 trittyes (cantons) réparties entre la ville (« asty »), l’intérieur (« mésogée ») et la côte (« paralia »).

4 3 trittyes prises dans chacune de ces zones forment une tribu. = 10 tribus Affaiblissement du clientélisme local Chaque tribu est représentative de l’ensemble du corps civique = isonomie, avec des droits et devoirs égaux pour les citoyens (mais une égalité encore théorique)

5 1.B/ L ES INSTITUTIONS - L’assemblée : Ecclesia La démocratie = souveraineté du démos, le corps civique La source du pouvoir est donc l’assemblée du peuple (à laquelle peuvent participer tous les citoyens) Des pouvoirs très larges : élection des magistrats, vote des décrets dans divers domaines Maximum de votants requis pour les procédures d’ostracisme (banissement politique) : 6000

6 La Pnyx (aménagée vers 400)

7 Les ostraka (tessons de céramique brisée) portant le nom d’un citoyen à exiler Cimon fils de Miltiade Aristide Thémistocle

8 « Quels sont ces gens qui t’intimident ? Des foulons, des cordonniers, des charpentiers, des forgerons, des paysans, des marchands, des importateurs qui ne pensent qu’à vendre cher ce qu’ils ont acheté à bas prix ; car ce sont tous ces gens-là qui composent l’assemblée du peuple » Xénophon, Mémorables, III, 7,6

9 Principe important : l’égalité de parole (iségoria) Dans les faits, les orateurs formés par les sophistes prennent davantage la parole. Celui qui prend la parole peut proposer une loi, mais il en est responsable devant les tribunaux. En contrepartie, tout citoyen athénien peut s’opposer à une loi (action en illégalité, graphè para nomôn) surtout à partir de la fin du V e s.

10 - le conseil : la Boulè (ou « conseil des Cinq-Cents ») Tout citoyen âgé de plus de 30 ans pouvait être candidat au tirage au sort pour devenir bouleute, pas plus de deux fois dans sa vie. la Boulè est divisée en 10 prytanies correspondant aux 10 tribus Les prytanes résident alors dans la Tholos (Prytanée) L’épistate des prytanes est tiré au sort chaque jour

11 Les fonctions de la Boulè Elle sélectionne les lois qui seront soumises à l’assemblée et rédige le projet de décret (= probouleuma). Elle surveille les magistrats et a des compétences financières (pour percevoir le tribut des alliés mais aussi pour les finances de la cité, les constructions publiques etc.). Filtre législatif, ses pouvoirs tempèrent ceux de l’Ecclésia

12 - L’Héliée : tribunaux populaires 6000 jurés étaient tirés au sort (600 par tribu) chaque année. Tout citoyen de plus de 30 ans peut être héliaste. Sentences sans appel, après un vote à bulletin secret sans débat, pour éviter l’influence de l’art oratoire.

13 - Le conseil de l’aréopage : un organe aristocratique aux pouvoirs limités Conseil réunissant les archontes sortis de charge. Y siège l’archonte éponyme qui donne son nom à l’année et reste le premier magistrat de la cité. L’Aréopage conserve des fonctions importantes, notamment pour régler les affaires judiciaires des familles. Diverses mesures l’affaiblissent après 508/7 (perte de la préparation des lois) : -487/6 : les archontes ne sont plus élus mais tirés au sort. -462 : les réformes d’Ephialte lui retirent l’essentiel de ses prérogatives politiques et judiciaires

14 Vie de Cimon, Plutarque : « la majorité se déchaîna complètement et bouleversa l’ordre constitutionnel établi ainsi que les règles ancestrales appliquées jusque là, en enlevant au Conseil de l’Aréopage, sous la conduite d’Ephialte, tous les jugements sauf un petit nombre et, en se rendant maîtresse des tribunaux, elle jeta la cité dans l’ivresse d’une démocratie sans mélange ». En 457/6, les Zeugites sont admis à l’archontat

15 - Les magistratures Environ 700 magistrats. Tirages au sort fréquents : de nombreux citoyens sont concernés. Contrôle des magistrats avant leur entrée en fonction par la dokimasie. tout citoyen peut déposer contre un magistrat soupçonné d’agir contre les lois = procédure d’eisangélie (dénonciation). Reddition des comptes à la sortie de charge (devant la Boulè).

16 Principes fondamentaux pour encadrer le système : -Collégialité (10 magistrats le plus souvent) -Rotation : durée d’un an sans possibilité d’itération (sauf les stratèges) Ce contrôle entraîne ses propres dérives : sycophantes qui en tirent profit.

17 Une magistrature prédominante : La stratégie Réservée aux pentacosiomédimnes Elus à partir de 501 Renouvelable = tous les hommes politiques influents du Ve s. furent stratèges Une limite majeure : les thètes ne peuvent pas accéder aux magistratures

18 - La misthophorie, une mesure démocratique fondamentale Le misthos : indemnité de présence compensant une journée de travail D’abord pour les jurés de l’Héliee (misthos dikastikos) puis pour les prytanes, et enfin tous les bouleutes Au IV e s., également pour les participants à l’Assemblée

19 Conclusions : limites et paradoxes de la démocratie athénienne Une classe politique d’aristocrates, puis de « nouveaux riches » pendant la guerre du Péloponnèse domine la vie politique. ex. emblématique : Périclès, stratège de 443 à 429. Mais il reste une opposition qui attaque ses amis (Phidias ou Anaxagore)

20 Les liens entre démocratie et impérialisme : la démocratie a profité de l’empire mais n’en dépendait pas Les liens entre démocratie et esclavage : les esclaves rendaient la participation politique plus facile… mais aussi le travail des femmes.