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Le Sahara : une interface qui cristallise la majeure partie des défis du continent africain (ressources, conflits, faillite des Etats, balkanisation).

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Présentation au sujet: "Le Sahara : une interface qui cristallise la majeure partie des défis du continent africain (ressources, conflits, faillite des Etats, balkanisation)."— Transcription de la présentation:

1 Le Sahara : une interface qui cristallise la majeure partie des défis du continent africain (ressources, conflits, faillite des Etats, balkanisation). Question : Qu’est-ce qu’une interface ? Littéralement, une interface est une surface de séparation entre deux états distincts de la matière. En géographie, l’usage du mot s’est développé dans les années 1980 et peut être défini comme un espace permettant la mise en relation de deux espaces/territoires différents, influencé par des échanges entre l’un et l’autre, et se distinguant par là-même des deux espaces contigus. Intégrant la notion de contact (plan ou ligne de contact entre deux systèmes ou deux ensembles distincts/ R. Brunet), l’interface met l’accent sur les interactions spatiales et se trouve même définie comme une forme d’« interspatialité » (J. Lévy et M. Lussault). Question : Pourquoi le Sahara est-il considéré comme une interface ? Parce qu’à l’échelle du continent africain il est à la fois une discontinuité spatiale, une rupture, et un espace traversé par des flux qui relient l’Afrique septentrionale et subsaharienne. Une discontinuité spatiale indubitablement… De tout temps, la traversée de ce qui est le plus grand désert du monde (5000 km d’est en ouest et 2000 km du nord au sud) a représenté une aventure et seules les caravanes chamelières, remplacées aujourd’hui par les convois automobiles, ont réussi à jeter un pont entre le bled es sudan (le « pays des Noirs ») et le bled es beidan (le « pays des Blancs »), selon la terminologie arabe. Dans ce sillage tracé par les voies commerciales, l’islam a suivi avec succès et sur les espaces riverains du Sahara – ce sahel qui en arabe signifie justement « rivage » – on trouve toujours l’empreinte ancienne et profonde d’une influence arabo-musulmane. Cependant, et c’est en cela que le Sahara est une rupture, cette influence est restée circonscrite à quelques sphères de la vie sociale et n’a pas pénétré le continent dans ses profondeurs. De plus, comme le révèle P. Gourou, jusqu’à l’arrivée tardive des Européens « l’Afrique subsaharienne [n’a-t-elle pas] ignoré deux innovations majeures de l’humanité : l’écriture et la roue » ? Le Sahara n’a-t-il pas alors joué son rôle de barrière infranchissable bloquant la diffusion de ces deux nouveautés ? Pourtant, paradoxe, sur les 5600 km de son cours reliant le lac Victoria à la Méditerranée, le Nil n’ouvrait-il pas un axe méridien qui semblait destiné à favoriser les contacts entre le foyer de civilisation de la basse Egypte et l’Afrique équatoriale ? Toujours est-il que les divergences de destin historique entre l’Afrique septentrionale, anciennement et intensément parcourue par des courants d’échanges qui n’ont cessé de l’associer à l’Europe méditerranéenne et au Moyen-Orient, et l’Afrique au sud du Sahara, durablement isolée, suffisent à légitimer le découpage du continent en deux grands sous-ensembles et à faire du Sahara une frontière entre ces deux espaces. - Malgré cette coupure millénaire, à l’heure de la mondialisation le Sahara ne deviendrait-il pas un espace traversé par les flux ? N’intégrerait-il cette « interspatialité » qui ferait de lui une interface ? Depuis une dizaine d’années, abandonnant son statut d’isolat le Sahara est revenu sur la scène géopolitique et médiatique. Immense espace désertique aride – 8,5 millions de km2, soit la superficie du Brésil, presque le tiers de l’Afrique – qui s’étend sur une dizaine d’États, il traverse une période agitée en raison de l’installation de groupes terroristes islamistes sur son sol, du développement de trafics en tous genres, des flux d’immigration clandestine en provenance de l’Afrique subsaharienne et de la compétition entre les pays du Nord et les pays émergents pour s’approprier ses richesses minières et pétrolières. Espace très convoité bien que situé en marge des espaces nationaux qui le composent, le Sahara est morcelé en une série de territoires et de routes contrôlés par des acteurs variés. Les immenses ressources sahariennes semblent donc être à la fois un facteur de richesse et la cause de conflits multiples. Problématique : Pourquoi peut-on dire que le Sahara concentre les différents enjeux inhérents au continent africain ?

2 LE SAHARA : UNE INTERFACE DE PLUS EN PLUS CONVOITÉE
1/ Le Sahara : un isolat et un « vide » démographique. Le Sahara est un milieu très contraignant, aride, puisque les précipitations y sont inférieures à 100 mm/an entre le sud du Maroc et Nouakchott en Mauritanie à l’ouest et Alexandrie et Port-Soudan à l’est (figuré linéaire en pointillés). Couvert à 20% de sable et ne comptant que 5 millions d’habitants, le Sahara est un « vide » sur le plan démographique, et un isolat en termes d’organisation spatiale. Pourtant, dès le Moyen-Âge, des caravanes empruntent des routes commerciales qui le traversent, transportant de l’or, de l’ivoire, des esclaves, du sel. Mais ce commerce se réduit à partir du XVIème siècle, parce que les Européens préfèrent les routes maritimes, et ce recul est renforcé par la colonisation de l’Afrique au XIXème siècle. Aujourd’hui, le développement du « tourisme d’aventure » représente un nouvel enjeu pour les États sahariens (rallye, marathon des sables, etc.). 2/ Des ressources abondantes et convoitées. Depuis quelques décennies, le Sahara est convoité pour ses ressources : les hydrocarbures, le pétrole en particulier, sont de plus en plus recherchés par les sociétés pétrolières occidentales, du fait de l’augmentation du prix du pétrole sur les marchés internationaux (figurés ponctuels). Ces champs pétroliers sont particulièrement étendus dans les pays qui bordent le Nord du désert (Algérie, Tunisie, Libye, Egypte), et ils ont conduit à un déplacement du centre de gravité économique et financier du pays dans ces régions. Le Sahara recèle également d’autres richesses naturelles en abondance : les minerais - fer de Mauritanie à Zouerate (figuré ponctuel rouge), uranium du Niger au pied du massif de l’Aïr (figuré ponctuel violet) - la potasse et le phosphate au Maroc, en Tunisie et au Sahara occidental (figuré ponctuel vert). Au total, l’abondance du pétrole et des minerais et le mal-développement qui caractérise l’ensemble des États de la région expliquent que les revenus de ces pays dépendent largement d’une économie de rente. Economie de rente = Pays dont les recettes d’exportation proviennent d’un seul produit primaire (pétrole, gaz…). Parallèlement, la compétition pour ces ressources s’effectue à plusieurs échelles : entre les grandes multinationales des pays développés (comme Areva pour la France au sujet de l’uranium) et des États émergents, entre les États bordiers du Sahara, mais également entre ces acteurs et des groupes infra-étatiques – ethnies et populations nomades (comme entre les Djermas et les Touaregs au Niger), groupes de trafiquants, etc. Les anciennes puissances coloniales, la France et le Royaume-Uni au premier chef, les États-Unis, mais également la Chine utilisent leur influence politique pour obtenir des conventions qui leur permettent de développer des infrastructures destinées à exploiter les richesses du sous-sol saharien.  Avec l’appui des États, les grandes sociétés ont mis en place des stratégies pour s’accaparer la rente du pétrole ou des minerais. Ainsi, la « diplomatie du cadeau » menée par la Chine, consiste à échanger des concessions toujours plus importantes contre la construction d’infrastructures devant théoriquement bénéficier aux populations locales, mais surtout en échange de versement d’une large partie des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources. La corruption est ainsi généralisée dans tous les États de la région.  Lorsque l’exploitation des ressources sahariennes est menacée, les puissances occidentales n’hésitent pas à intervenir directement. Ainsi, l’intervention récente de l’armée française au Mali peut être interprétée comme une action de la France pour secourir un pays ami envahi par des groupes djihadistes, mais également comme une intervention occidentale – ou française – pour sécuriser l’exploitation et le transfert des ressources provenant des autres États proches – le Niger en particulier – ou plus lointain : le projet de gazoduc en provenance du Nigéria passe dans la région. 3/ La maîtrise de l’eau, un enjeu fondamental. Pour pallier la rareté en eau les hommes ont aménagé des espaces autour de point d’eau, construisant de la sorte des puits et transformant les paysages ; il s’agit d’oasis. Archipels au milieu des étendues de sables et de pierres, elles forment des îlots de verdure et des étapes incontournables pour les populations nomades, voire aujourd’hui les migrants d’Afrique subsaharienne. Parfois construites au pied des massifs montagneux, comme l’oasis de Timia au Niger, au pied du mont Bagzane, dans le massif de l'Aïr, elles prennent des allures en « croissant de lune » et forment des palmeraies de plusieurs centaines de mètres de longueur. A l’ombre des palmiers, dans des casiers alimentés en eau par des séguias (canaux à l’aire libre), les populations pratiquent une agriculture intensive et cultivent céréales et légumes. L’exigüité de ces lieux expliquent les très fortes densités de population que l’on peut y rencontrer, parfois supérieures à 1000 habitants/km2. Lorsqu’elles se situent au pied de massifs qui abritent des nappes phréatiques, les hommes ont développé toute une ingénierie afin de mobiliser l’eau ; des drains souterrains (foggaras) captent l’eau au niveau du toit de la nappe et, par un système d’irrigation gravitaire, ils acheminent la précieuse ressource jusqu’à l’oasis située au bas de la pente. Néanmoins ce type d’oasis traditionnelles tend à être dépassée et devient obsolète depuis la découverte des immenses réserves d’eau situées dans les nappes fossiles. En effet, le sous-sol du Sahara dispose d’immenses réservoirs d’eau souterraine, des aquifères fossiles, qui ont été découverts à l’occasion des prospections pétrolières. On note ainsi la présence de deux nappes profondes superposées : la nappe dite du continental terminal dont la profondeur se situe entre 200 et 400 mètres, et déjà utilisée grâce à l’artésianisme, et la nappe dite du continental intercalaire dont la profondeur se situe entre 1 500 et 2 000 mètres. Mise à jour en 1948, cette dernière est l’un des aquifères les plus importants du monde (60 000 milliards de m3 !) et son débit moyen est de 250 litres par seconde. Ces réserves sont utilisées pour l’irrigation, mais aussi pour approvisionner les pôles urbains, en particulier en Afrique du Nord. Grâce à elles, certaines régions bordières du Sahara sont devenues des fronts pionniers agricoles bien que la maîtrise de cette ressource désormais en abondance engendre de réelles crises hydrauliques. De fait, les populations sont incapables de gérer les énormes quantités d’eau car aucun système d’évacuation n’a été prévu dans un système hydraulique jusque-là traditionnel et qui ne gérait que des quantités infimes d’eau (cf. oasis dites traditionnelles). Le problème est que cette eau trouve comme seul exutoire la nappe superficielle qui, de la sorte, gonfle rapidement et finit par ennoyer le milieu, espace agricole et urbain compris. Par exemple, à El Oued, au nord du grand erg oriental, en Algérie, prés d’un millier de ghouts (cratères au fond desquels sont plantés les palmiers et situés à proximité du toit de la nappe) ont été ennoyés et 120 000 palmiers ont dépéri et 200 000 sont en voie de l’être. On constate parmi ces ghouts que ceux insérés dans le tissu urbain sont les plus noyés, constituant de véritables petits lacs au cœur de la ville. Or pollués et nauséabonds, ils ont été transformés par les populations en dépotoirs sauvages d’ordures, ce qui pollue l’ensemble de la nappe. Indirectement, cette dégradation affecte l’agriculture citadine, entraîne de multiples cas de typhoïde consécutifs à la consommation de produits agricoles irrigués par cette eau, voire même l’apparition du paludisme – jamais connu dans cette région – et de multiples maladies de la peau, comme la leichmaniose. L’environnement urbain est donc devenu foncièrement malsain, voire dangereux. Ainsi, fait surréaliste dans un désert les cas de noyade se multiplient (on en recense 28 depuis une dizaine d’années !). Nappes fossiles dites du continental intercalaire LE SAHARA : UNE INTERFACE DE PLUS EN PLUS CONVOITÉE

3 LE SAHARA : UNE « INTERSPATIALITÉ » DIFFICILEMENT CONTRÔLABLE
3/ Un espace traversé par des flux migratoires Sud/Nord. Une majorité des migrants originaires de l’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale se rendent en Afrique du Nord (figuré linéaire orange) d’où la plupart reviennent d’ailleurs, après plusieurs mois ou plusieurs années. Ils y grossissent les villes et les bourgades frontalières du Maghreb, dans lesquelles ils se regroupent par communautés (figuré ponctuel sous forme de tirets oranges). Une partie seulement d’entre eux tente la traversée vers les côtes méditerranéennes de l’Europe (figuré linéaire orange), mais le débat provoqué par l’arrivée de ces migrants d’Afrique subsaharienne contribue à entretenir l’amalgame entre immigration clandestine et islamisme au Nord de la Méditerranée. Depuis les années 1990, les pays d’Afrique et d’Europe ont mis en place des politiques concertées de gestion des flux migratoires dans le cadre d’accords formels (Frontex/ Figuré linéaire mauve). Le Sahara est donc devenu une frontière migratoire de l’Europe. Des populations de plus en plus nombreuses quittent les États bordiers du Sahel et du Sahara – au Sud – dans l’espoir de trouver de meilleures conditions de vie dans les pays du Nord. Si l’ensemble des populations des pays du Sahara sont en marge du développement, il existe un fort différentiel entre les habitants des PMA d’Afrique subsaharienne et ceux d’Afrique du Nord. De plus, pour les passeurs et les autorités locales, l’immigration clandestine est une source d’enrichissement et le contrôle de ces flux est d’autant plus difficile qu’il concerne une population jeune, en pleine croissance démographique et qui souffre d’un mal développement. En fait, seule une politique de développement des activités économiques de ces États pourrait diminuer la pression migratoire. 1/ Des conflits frontaliers liés à des tracés effectués au mépris des réalités ethniques. 1/ L’ouest du Sahara se caractérise par un conflit frontalier persistant dont l’enjeu est le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, que se sont partagés le Maroc et la Mauritanie en 1975 (figuré ponctuel bleu). Les habitants, appelés Sahraouis, se sont éparpillés dans ces deux pays ainsi qu’en Algérie. Certains se sont regroupés au sein du Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental. Un cessez-le-feu a été signé en 1991 sous les auspices de l’ONU, mais ni le Maroc, ni le Front Polisario ne renoncent à leurs revendications sur ce territoire. La présence de phosphate dans la région ajoute un enjeu économique à la question territoriale. 2/ L’ouest et le centre de la région sahélo-saharienne sont également marqués par la rébellion des Touaregs, un peuple nomade d’environ deux millions d’habitants partagé entre l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Plusieurs révoltes ont eu lieu depuis les années 1990 et récemment, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui revendique le nord du Mali s’est allié avec le groupe touareg islamiste Ansar Dine et des djihadistes d’Al-Qaida pour tenter de déstabiliser le pouvoir malien.  3/ À l’Est, la longue guerre entre le Nord et le Sud du Soudan a abouti en 2011 à la création de deux États. Toutefois, les affrontements se poursuivent par milices interposées car le Soudan et le Soudan du Sud se disputent plusieurs territoires frontaliers riches en pétrole. D’autre part, le Soudan du Sud a hérité des trois-quarts de la production de pétrole, tandis que le Nord possède les infrastructures permettant de l’exporter via les oléoducs vers Port-Soudan. D’autre part, la guerre civile qui se poursuit au Darfour - Ouest-Soudan - aurait fait au moins victimes et entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes, selon l’ONU. Au total, les frontières interétatiques nées de la colonisation expliquent un certain nombre d’affrontements, mais l’absence de démocratie, la faillite des Etats, et surtout le fait ethnique, exacerbent des haines encore vivaces que les indépendances n’ont pas effacées. Ainsi, la traite des esclaves pratiquées par les populations sahariennes a laissé des séquelles au sein des Etats, notamment dans un certain nombre de pays de la zone sahélienne (de la Mauritanie au Soudan) avec des oppositions entre les anciens esclaves, les peuples de cultivateurs noirs, et les descendants des négriers arabes ; par exemple, c’est seulement en 1980 que l’esclavage est interdit en Mauritanie et il est d’actualité au Soudan dans le contexte de la guerre opposant les populations du nord et du sud. 2/ Le Sahara : Un espace de non-droit et de trafics illicites. Actuellement, le Sahara est une zone de non-droit traversée de toute part par des flux illicites. 1/ Ainsi, on estime que 15 % du trafic de cocaïne transite par l’Afrique de l’Ouest ; la drogue, en provenance de Colombie, passant par la Mauritanie et le Mali, longerait ensuite les pays du Maghreb vers l’Est pour remonter vers l’Europe. 2/ Au trafic de drogue s’associe la circulation des armes. Le nombre important de zones de guerre en Afrique, la montée en puissance du terrorisme islamique et la dispersion des arsenaux libyens après la révolution expliquent la permanence et même l’accélération de ce commerce. Il s’agit d’armes légères, mais également d’armes lourdes de plus en plus nombreuses – mortiers, obus, lance-roquettes, missiles anti-aériens, etc. 3/ Enfin, la contrebande de voitures, cigarettes, essence, est répandue et gérée par des groupes djihadistes qui perçoivent un tribut lors du passage des marchandises dans les régions qu’ils contrôlent. Au total, le Sahara est au cœur d’un commerce de drogue, d’armes et de contrebande, illicite et transnational et organisé par de puissants réseaux maffieux. La porosité des frontières liée à des Etats faillis (défaillants) et la faiblesse des polices nationales donne au Sahara un avantage comparatif important dans le choix de ces routes commerciales. Ces trafics, qui concernent aussi le hachich, sont tolérés par les dirigeants car ils permettent un apport de cash supplémentaire. 4/ Une base arrière du terrorisme international. Le groupe le plus connu est la brigade salafiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), mais une nébuleuse de groupes islamistes opère dans la région. AQMI utilise notamment la frontière nigéro-malienne pour s’approvisionner en otages occidentaux. La multiplication de groupes « sous-traitants » qui capturent puis revendent des otages à l’organisation rend l’ensemble de la zone sahélo-saharienne dangereuse et instable. En 2013, la prise d’otages du site gazier d’In Amenas, en Algérie, fit 38 morts; le groupe terroriste, composé d’une quarantaine de membres, étant constitué d’Algériens, de Tunisiens, d’Egyptiens, de Mauritaniens… Plus conséquente, l’offensive menée en 2012 par des groupes islamistes au nord du Mali a directement menacé la capitale, Bamako. Seule l’intervention militaire de la France, soutenue par les Etats-Unis, a empêché le pays de tomber entre les mains des djihadistes mais, pour autant, elle n’a pas écarté la menace terroriste qui déborde actuellement de la région sahélo-saharienne vers d’autres pays africains, à l’Est comme à l’Ouest.. Le Sahara est en fait au cœur d’un « axe terroriste » qui s’étend de la Mauritanie à la Somalie en passant par le Nigeria, le Mali et le Niger. Depuis 2002, les Etats-Unis considèrent la région sahélo-saharienne comme un « front de guerre » contre le terrorisme, parce que la région fournit des combattants aux insurgés afghans. Les Etats-Unis sous-traitent la lutte contre le terrorisme – et le trafic de drogue – aux États bordiers du Sahara en leur fournissant des moyens financiers. Toutefois, cette aide ne semble pas suffisante pour endiguer l’extension des groupes terroristes. En définitive, il semble que les États occidentaux doivent renforcer leur coopération avec les pays de la région pour lutter contre la menace terroriste, mais la coopération avec des gouvernements affaiblis et ne maîtrisant pas l’ensemble de leur territoire s’avère difficile. 1 2 3 LE SAHARA : UNE « INTERSPATIALITÉ » DIFFICILEMENT CONTRÔLABLE


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