Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education Vers une approche véritablement orientante au sein des établissements scolaires en FWB… Marc Demeuse Damien Canzittu
Pourquoi parler d’orientation scolaire? Une problématique actuelle: l’orientation scolaire, qui replace l’usager au centre Principal nœud « orientant »: le 1 er degré de l’enseignement secondaire, c’est-à-dire à l’issue de l’enseignement primaire (Demeuse et Lafontaine, 2005). Un 1 er degré comme « véritable gare de triage » (Ibid., p.39).
Pourcentages d’élèves entrés en 1 ère année commune et en première année différenciée en après 4 années scolaires selon les années d’étude et les filières d’enseignement d’élèves (d’après les Indicateurs de l’Enseignement 2014). Par exemple, après 4 années scolaires, 37% des élèves provenant d’une 1C sont en 5ème année de transition. Après 4 années scolaires, un peu moins d’un élève sur 5 entré en 1D sort du système éducatif. 5tr5qual4tr4qual3tr3qualautressortieTotal 1C37%12%17%16%1%3%9%5%100% 1D0%16%1%26%0%10%32%18%100%
Dans ce contexte, l’élève choisit-il son orientation? A priori, pas nécessairement: moins de 5% des élèves choisissent réellement les études qualifiantes (Forget, 2002)… …or, en Fédération Wallonie-Bruxelles, l’enseignement technique et professionnel scolarise environ 50% des élèves (Etnic, 2010).
Les bifurcations successives [dans le système scolaire] amènent progressivement, et sans grand espoir de retour, les élèves jugés moins aptes vers des filières de plus en plus orientées vers un métier, mais aussi de moins en moins valorisées (Demeuse et Lafontaine, 2005). Dans ce contexte, l’élève choisit-il son orientation?
Certains mouvements dans notre système scolaire sont pratiquement impossibles: …si un élève est en professionnel, il y reste. Ses chances d’accéder à l’enseignement général sont très minces.
Etant donné que l’enseignement primaire et le premier degré de l’enseignement secondaire sont intimement liés et forment un continuum pédagogique…. …on peut supposer un intérêt certain à développer l’orientation des jeunes AVANT leur entrée dans le secondaire.
Un élève peu motivé sur le plan scolaire risque de se retrouver en échec scolaire. La motivation d'un élève est principalement déterminée par l'image qu'il se fait de lui-même et de la situation dans laquelle il travaille (d’après Lieury, 1996; Lepper & Hodell, 1989; Viau, 1994). En , le coût du redoublement à charge de la FWB s’élève à euros dans l’enseignement primaire et à euros dans l’enseignement secondaire (hors CÉFA). …cette démotivation qui entraîne souvent une mauvaise orientation à un coût également financier….
Indice socioéconomique moyen des quartiers où résident les élèves des différents niveaux et formes de l’enseignement fondamental et secondaire (de plein exercice et en alternance) – Année scolaire En , l’indice socioéconomique moyen des quartiers où résident les élèves de l’enseignement primaire ordinaire est de +0,02 Au premier degré, une fracture apparaît entre le différencié et le commun…première trace d’un « cursus scolaire orienté »…
Le qualifiant: une problématique toujours d’actualité … ces filières sont sujettes à des discours dépréciatifs des parents et des enseignants… …et les élèves sont orientés dans les sections qualifiantes lorsqu’ils ont des difficultés dans les sections générales (Bosmans & Hindryckx, 2006). Moins de 5% des élèves choisissent réellement les études qualifiantes (Forget, 2002) et l’image de ces études n’est pas positive… y compris auprès des élèves
Plusieurs études ont montré le caractère négatif du choix d’orientation des élèves dans les filières qualifiantes (Donnay & al., 2002; Demeuse, Lafontaine & Straeten, 2005; Franquet, Friant & Demeuse, 2010). L’orientation en Fédération Wallonie- Bruxelles: contexte La filière qualifiante relève d’un « deuxième choix justifié par les échecs scolaires » (Grootaers & al., 2001).
L’orientation en Fédération Wallonie- Bruxelles: contexte Une difficulté supplémentaire: la quasi impossible réversibilité des parcours scolaires (Franquet & al., 2010), entraînant un effet toboggan (Vitiello, 2008). Mouvements d’élèves et changements de filière entre l’année dans le deuxième et troisième degré de l’enseignement secondaire (Demeuse et al., 2007, tableau 9, p. 64)
L’orientation en Fédération Wallonie- Bruxelles: contexte Ajoutons à cela de grandes disparités socio- économiques en défaveur des filières qualifiantes (Friant, Demeuse & Derobertmasure, 2008). Ceci débouche vers une « hiérarchisation sociale croissante des filières, celles-ci n’ayant pas la même valeur, ni sur le plan scolaire, ni sur le plan des débouchés professionnels » (Franssen, Lenel, & Piot, 2009, p.8).
L’orientation en Fédération Wallonie- Bruxelles: contexte Pourtant le décret « Missions » et le Contrat pour l’école préconisent un accès égal à toutes les filières, sans hiérarchisation… « le Contrat veut construire une réelle égalité entre les filières, supprimer l’effet toboggan et les mécanismes de relégation et créer des passerelles opérationnelles entre les filières » (Contrat pour l’Ecole. 10 priorités pour nos enfants, 2005, p. 9).
Décret « Missions »: Intégration de l’orientation au sein même du processus éducatif, pour : → favoriser l’éveil aux professions → fournir de l’information à propos des filières de formation (article 8, 6°) Le Contrat pour l’Ecole : Objectif 5 - Objectif 5 : Mettre sur pied d’égalité les différentes filières d’enseignement afin que le choix de la filière soit un choix positif Priorité 3 Priorité 3 : Orienter efficacement chaque jeune Priorité 4 Priorité 4 : Choisir et apprendre un métier à l’école Objectif 6 - Objectif 6 : Lutter contre tous les mécanismes de relégation qui existent au niveau des établissements d’enseignement Vers une approche véritablement orientante en Fédération Wallonie-Bruxelles…
Contrer « l’orientation » négative (sélection/filtre); Revaloriser l’enseignement qualifiant (pas seulement en paroles); Rendre une part de choix (positif) à l’élève dans son orientation; Donner du sens aux apprentissages, notamment par le biais d’une approche métier (à partir d’une quasi absence aujourd’hui, mais sans être dans une école au service exclusif des employeurs); Permettre aux élèves de construire leur projet professionnel (en les soutenant et en favorisant les partenariats).
Une augmentation du nombre d’élèves… …principalement marquée dans l’arrondissement de Liège augmentation de plus de 7,5 %