Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Laurent Talbot Université de Toulouse Département des Sciences de l’Education Travailler par compétences : comment améliorer sa (ses) pratique(s)
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Plan de la conférence 1- Définitions, repères théoriques 2- Comment améliorer les pratiques d’enseignement?
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Les pratiques enseignantes 3 dimensions à prendre en compte (A. Bandura) 1- Le contexte 2- L’activité de l’enseignant 3- Les dimensions personnelles de l’enseignant
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Le modèle du système enseignement- apprentissage de référence Le modèle interactif contextualisé et contextualisant CONTEXTE Enseigner Apprendre
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Donc difficile de parler de « pratique » au singulier.J’utiliserai donc le terme de pratiqueS Il existe des variations intra et inter individuelles
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Travailler par compétences = enseigner par compétences Je me place du côté de l’enseignant
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Qu’est-ce qu’enseigner? Ce n’est pas seulement transmettre C’est mettre en place des conditions (relationnelles, temporelles, matérielles, cognitives …) susceptibles de permettre l’apprentissage
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Que sont les compétences? Dans le socle commun et dans les textes officiels français (référentiel 2007): –1- Connaissances (savoirs) –2- Capacités (savoir-faire) –3- Attitudes (savoir-être)
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Que sont les compétences Aptitude à utiliser ce qui a été appris dans de nouvelles circonstances (Carette, 2008) Capacité à accomplir une tâche ou un ensemble de tâches (Rey, Carette, Defrance, Kahn, 2007)
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Que sont les compétences? Pour moi : –1- La compétence est délimitée –2- La compétence s’accomplit dans l’action –3- La compétence est connaissance –4- La compétence permet d’être efficace –5- La compétence est contextualisée
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Enseigner par compétences Cf les interventions d’hier de Sophie Morlaix et de Vincent Carette
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment améliorer ses pratiques d’enseignement? 2-1- Est-ce possible? Oui!On peut améliorer ses pratiques d’enseignement car : –Enseigner est une pratique professionnelle, ce n’est pas un don, un art, une problématique liée uniquement à celle du charisme… –Ca s’apprend donc (cf la mastérisation et la nouvelle formation des enseignants à partir de 2010), –Il existe un effet-maître, toutes les pratiques ne valent pas, –Comme pour les élèves, on peut faire le postulat de l’éducabilité cognitive des enseignants
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Qu’est-ce que l’effet-maître? -Capacité à élever le niveau moyen d’une classe. - Corrélée avec l’équité, entendue comme la capacité à égaliser le niveau des élèves. - Avec certains professeurs, les écarts d’acquis scolaires entre élèves se creusent tandis qu’avec d’autres, ces écarts ont tendance à se réduire. - On note une corrélation entre ces deux dimensions : les maîtres les plus efficaces tendent également à être les plus équitables. - Cela signifie que les classes où l’on progresse le plus sont, avant tout, celles où les élèves moyens ou faibles progressent beaucoup.
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Pour les professionnels (inspecteurs, formateurs, jurys…), les textes officiels, le référentiel de compétences des enseignants et de mise en œuvre du cahier des charges de la formation des maîtres (2007) : –Agir de façon éthique et responsable –Maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer –Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale –Concevoir et mettre en œuvre son enseignement –Organiser le travail de la classe –Prendre en compte la diversité des élèves –Évaluer les élèves –Maîtriser les TIC –Travailler en équipe et coopérer avec tous les partenaires de l’Ecole –Se former et innover
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Pour les chercheurs, on ne sait pas très bien… Quelques macro variables (6) ont toutefois été dégagées surtout à partir du discours des enseignants (Bressoux, Brophy, Carette, Doyle, Duru-Bellat, Felouzis, Jarousse & Leroy- Audouin, Mingat, Safty, Tupin, Watkins … ) Des représentations positives - Postulat de l’éducabilité cognitive - Enthousiasme - Grandes espérances dans la réussite des élèves
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Gestion didactique - Priorité aux compétences de bases - Temps réservé à l’apprentissage important- Compréhension des objectifs visés par les élèves - Continuité dans la gestion didactique (projets) - Activités scolaires en relation avec le niveau des élèves (bonne gestion des ZPD)
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Pratiques d’évaluation formative - Suivi précis et continuel de tous les élèves - Critiques et remontrances moins nombreuses et judicieuses - Réactions immédiates aux sollicitations des élèves
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Gestion pédagogique démocratique - Ambiance de classe organisée et agréable - Interventions centrées aussi sur l’élève, et non seulement sur la discipline académique - Système de règles qui sont discutées puis respectées - Autonomie des élèves d’un point de vue méthodologique - Peu de temps consacré à la discipline (autorité) - Attentes clairement formulées aux élèves (rapport au savoir, sens du travail scolaire) - Des encouragements rares mais distribués à bon escient
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Gestion du temps, planification, clarté - G estion efficace du temps d’enseignement et du temps d’apprentissage - Clarté des consignes, de l’enseignement - Planification des interventions, activités très structurées (projets) - Rigueur
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Variations didactique et pédagogique - Variations intra et inter individuelles d’apprentissage prises en compte - Variations didactiques : organisation des contenus, activité cognitive (déductif, inductif, abductif) - Variations pédagogiques : répartition des initiatives, registres de communication, modalités d’action - Variations sur les modalités relatives au dispositifs (lieux des séquences, organisation temporelle, regroupement des élèves, matériels et supports utilisés, … - Approches « frontales » et « constructivistes »
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Comment expliquer l’effet-maître? Les travaux du GPE-CREFI-T Travaux réalisés à partir d’observations de maîtres en classe. Pour l’heure, nous avons dégagé 4 organisateurs des pratiques d’enseignement: - la tâche (apprentissage?DPA) - les interactions verbales (30 à 70 % d’individualisation, statut des élèves) - la gestion du temps d’apprentissage (variations de 1 à 4) - l’évaluation formative (ZPD)
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Conclusion Travailler par compétences : comment améliorer ses pratiques d’enseignant? –En tant que chercheur : ?, la bonne méthode n’existe pas et il est vain de tenter de la chercher. –En tant que formateur, voir les référentiels, les quelques résultats de la recherche en éducation –Pour ma part, si travailler par compétences c’est travailler à partir de l’activité des élèves, les 4 organisateurs dégagés par l’équipe toulousaine me semblent primordiaux :
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier la tâche : gestion des élèves en difficultés, gestion de l’hétérogénéité, quelle ZPD? -les interactions verbales : individualisation, -la gestion du temps : rituels (cadre), temps d’apprentissage -l’évaluation formative essentielle pour « piloter » au sein de la classe
Laurent Talbot, Lille, 21 janvier Bibliographie BRESSOUX, P., 1994, Les recherches sur les effets-écoles et les effets-maîtres, Revue Française de Pédagogie, n°108, pp BRU, M. & TALBOT, L., 2007 (Dir.), Des compétences pour enseigner, Entre objet social et objet de recherche, P.U.R., Rennes. CARETTE, V., 2008, Les caractéristiques des enseignants efficaces en question, RFP n°162, pp ; DURU-BELLAT, M. & MINGAT, A., 1997, La gestion de l’hétérogénéité des publics d’élèves au collège, Cahiers de l’IREDU, n°59. REY, B., CARETTE, V., DEFRANCE, A. & KAHN, S., 2007, Les compétences à l’école, Apprentissage et évaluation, De Boeck, Bruxelles. SAFTY, A., 1993, L’enseignement efficace, Théories et pratiques, Presses de l’Université du Québec, Québec. TALBOT, L., 2009, L’évaluation formative, A. Colin, Paris (à paraître). TALBOT, L., 2008 (coord.), Les pratiques d'enseignement, Entre innovation et tradition, Collection Savoir et Formation, L’Harmattan, Paris TALBOT, L. (dir.),2005, Pratiques d’enseignement et difficultés d’apprentissage, Eres, Toulouse. TARDIF, M. & LESSARD, C., 1999, Le travail enseignant au quotidien. Expérience, interactions humaines et dilemmes professionnels, De Boeck, Bruxelles.