1 Caractéristiques Psychologiques des coureurs qui négocient avec succès le passage des catégories Junior-Espoirs Homme en cyclisme sur route. Yvan Paquet, Docteur en STAPS, Université de Reims Alain Groslambert, UFR STAPS de Besançon, EA4660, Université de Franche Comté. Jérôme Tougne, Docteur en STAPS, Université de Reims

L’évaluation en psychologie du sport L’évaluation en psychologie du sport a deux objectifs : Poser les bases de l’intervention Détecter les sportifs présentant les caractéristiques les plus favorables à la performance

Exemple d’un profil Mr Durand Anxiété x Motivation x Estime de soi x

Principes de l’évaluation L’évaluation repose souvent sur l’élaboration de profil psychologique du sportif Ces profils sont élaborés à partir de questionnaires évaluant certaines variables psychologiques apparaissant judicieuses pour l’intervenant Ces profils sont généralement accompagnés d’un entretien et/ou observation

Le choix des variables à évaluer L’intervenant essaie généralement d’évaluer une gamme complète de variables psychologiques : Variables de personnalité Mesures d’anxiété Estime de soi Variables motivationnelles Etc. Mais quelles variables sont les plus déterminantes en cyclisme sur route?

Problématique Déterminer parmi un ensemble de variables psychologiques celle qui permettent le mieux de prédire la performance de coureurs Junior en cyclisme sur route et ainsi de prédire leur passage avec succès vers la catégorie Espoirs Homme

Variables sélectionnées 1. L’OPAS (Ordre de priorité des Aspirations Sportives) mesurant l’autonomie (AUT), l’affiliation, (AFF), l’approbation personnelle et sociale (APS) et la modification de la conscience de soi (MCS) 2. L’EMISS (Echelle des modalités d'investissement intensif en sport) mesurant AP, DPS, HC, CER (Tougne, J., Berjot, S. & Rosnet, E. (2006). Construction et validation d'une échelle des modalités d'investissement intensif en sport (EMIIS) : approche qualitative. Journées Nationales d'Etude de la Société de Psychologie du Sport, Dijon) 3. EMS (Echelle de motivation de le sport) mesurant l’amotivation (AMOT), la régulation externe (RE), Régulation introjectée (RI), Régulation identifiée (RId) et 3 formes de motivation intrinsèque (MIC, MIS, MIA)

Variables sélectionnées 4. PANAS mesurant les émotions positives et les émotions négatives 5. EEAC mesurant l’anxiété précompétitive sous 3 facettes : anxiété cognitive (AC), anxiété somatique (AS), confiance en soi (CS) 6. L’échelle de Rosenberg mesurant l’estime de soi

Population et méthodes 26 meilleurs coureurs Juniors 2005 passés Espoirs en 2006 et 2007 T1 : début de saison 2005, passation de la batterie de questionnaires T2 : recueil des points FFC marqués durant la saison 2007

Résultats Corrélations : Il n’existe pas de relations directes entre une variable psychologique et les points marqués durant la saison Cela confirme que ce n’est pas une seule variable qui détermine la performance mais un ensemble de variables

Résultats Analyse en clusters : L’analyse en clusters permet de déterminer les sujets ayant un profil identique sur les variables choisies Après différents tests de combinaison de variables, il apparaît que 4 variables seraient déterminantes : L’anxiété cognitive (manifestation psychologique de l’anxiété) L’anxiété somatique (manifestation physiologique de l’anxiété) La confiance en soi L’estime de soi Ces 4 variables détermineraient 2 profils de coureurs

Résultats

Conclusion et perspectives Les résultats de la présente étude suggèrent qu’il existerait un profil psychologique plus favorable à l’accomplissement de performances de haut niveau en catégorie Espoir. Ce profil se caractériserait par : Une faible anxiété cognitive et somatique Une forte confiance en soi Une forte estime de soi Aucune variable motivationnelle ne permet de faire de différences de profil. Les variables mesurées étaient peut-être trop générales, une variable telle que le style attributionnel aurait peut être été plus judicieuse (voir Paquet & al., 2006)

Conclusion et perspectives La réalisation de ce type de profil permettrait une détection précoce et pourrait permettre : 1) d’identifier les athlètes possédant ce profil 2) la mise place de stratégies collectives et individuelle visant à développer la gestion de l’anxiété et l’amélioration de l’estime et de la confiance en soi afin de mieux négocier le passage dans la catégorie espoir qui conduit trop souvent à l’abandon prématuré de la compétition à haut niveau.

Applications pratiques Utiliser la fixation de but pour limiter les effets négatifs de l’anxiété et améliorer la confiance en soi (Burton, 1989; Cury et Sarrazin, 1993) Utiliser les techniques de relaxation pour diminuer l’anxiété pré-compétitive (Davidson et Schwarz, 1976)

Merci de votre attention