2. L’interprétation des images de presse
Les messages visuels sont particulièrement connotatifs (mélangent plusieurs types de signes). Il est nécessaire de tenir compte de la combinatoire des différents types de signes entre eux. Prendre garde à la tentation iconique. Le spectateur confond le caractère analogique de l’image avec une conformité entre l’image et le monde. Proposer des interprétations plausibles.
La valeur de l’information se dévaluant vite, les médias cherchent à se distinguer en raccourcissant les délais qui séparent l’événement de sa réception. Evénement > Saisie > Traitement > Diffusion > Réception Cette accélération fait basculer l’information dans le performatif : c’est la médiatisation qui devient l’événement.
1. La photographie Tout concourt à rapprocher la photographie, moyen « objectif » d’enregistrer le réel et la presse qui a pour fonction de communiquer sur les actions humaines effectives. La coprésentialité à l’événement : le référent photographique est la chose nécessairement réelle qui a été placée devant l’objectif (l’image fabriquée interpose la mentalisation, donc la distance toujours possible de la fiction. La photographie authentifie l’objet plus qu’elle ne le décrit.
Les fonctions de la photographie Selon Roland BARTHES, le sens d’une photographie résulte de la rencontre de trois intentions : l’operator, le spectator et le spectrum. Pour le sémiologue, la photographie, si elle suscite parfois un intérêt poli (photos de vacances), peut également susciter le punctum, l’émotion (photos des camps).
Informer « Informer par l’image, c’est choisir une photographie qui résume, selon le photographe, l’événement auquel il a assisté. » (F. Lambert) Une information serait ce qui réduit, par un acte de communication, l’ignorance et l’incertitude par rapport à une situation donnée. Dans la presse, la notion d ’information se limite parfois à l’événement, à ce qui rompt le cours de la vie.
2. Le dessin de presse Restitution de l’événement en train de s’accomplir. La mémoire des faits est perdue pour la photo qui exige un engagement physique dans l’événement. Le dessin de presse est alors capable de montrer l’événement en train de s’accomplir (faits divers, procès).
Une image forcément subjective La saisie de l’événement par le dessin est toujours différée, l’intention du dessinateur est donc systématiquement recherchée. « La caricature est l’image connotée par excellence, […] grâce à sa distorsion ridiculisante, la caricature est le signifiant gra- -phique devenu système et marque de genre de la narration parodiée […] Par son schématisme graphique et par la simpli- -cité qui lui est propre, la caricature a naturellement tendance au stéréotype. » Figure de la bande dessinée.- Degrés n °59
3. Rhétorique visuelle des photographies de presse La photographie de presse : doit pouvoir se lire au 1 er degré cherche à cacher l’aveu de la représentation (l’analogie photographique n’est que la superposition de règles de représentation imposée par la culture occidentale). L’effet de réel est un phénomène culturel.
Françoise Delmulder, Liban 1976, Gamma.
Rhétorique visuelle Le naturel, en occupant l’espace photographique, ne peut transcrire qu’un langage manichéen. La rhétorique de la photographie de presse s’incarne principalement dans deux figures : l’antithèse la comparaison.