Sensibilité aux risques, complexité et comparabilité Séminaire GSBF/FSI Paris, France 23 octobre 2013 GSBF/FSI/13/04 Jean-Philippe Svoronos Financial Stability.

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Sensibilité aux risques, complexité et comparabilité Séminaire GSBF/FSI Paris, France 23 octobre 2013 GSBF/FSI/13/04 Jean-Philippe Svoronos Financial Stability Institute Bank for International Settlements

Les termes du débat: sensibilité, complexité, comparabilité Ratios de fonds propres: Evolution des priorités Les constats:  Constat global  Risque de crédit et portefeuille bancaire (juillet 2013) Mesures prises et mesures envisagées 2 Sommaire

Sensibilité par rapport aux risques économiques/financiers réellement encourus par la banque:  Charge en fonds propres reflétant risque réel de perte, et non des conventions comptables  Charge proportionnelle aux risques encourus Dimensions:  Ex ante: fonder chaque charge sur les caractéristiques de chaque opération/engagement  Ex post: différencier les banques en fonction de leurs profils de risque Problèmes:  Sensibilité aux risques peut se décliner à l’infini (et devenir infiniment complexe)  Suppose que la mesure du risque soit identique pour tous  Limites: information disponible, capacités de stockage et d’analyse 3 1. Sensibilité aux risques: de quoi s’agit-il?

Simplicité du ratio: clair et facile à comprendre  Exposition claire, facile à expliquer aux banques, superviseurs et analystes  Interprétation simple: précis, sans ambiguïté, pas d’interprétations divergentes Simplicité des calculs permettant d’obtenir le ratio  Petit nombre de variables provenant des systèmes comptables ou de gestion des risques des banques (sujettes à validation interne et/ou externe)  Calculs simples: sans recours à des concepts mathématiques ou statistiques complexes, sans calculs itératifs, validation externe (auditeurs, superviseurs) Obstacles à la simplicité:  Priorité accrue accordée à la sensibilité aux risques  Exigences en fonds propres fondées sur modèles internes des banques  Pour éviter interprétations divergentes: multiplication de critères  Prise en compte des spécificités des systèmes financiers et du niveau de développement 4 1. Simplicité du ratio de solvabilité: de quoi s’agit-il?

Dimensions de la comparabilité « idéale »:  Entre 2 banques à un moment donné -Mêmes profils de risque devant produire les mêmes risques pondérés (RP) -Profils différents produisant RP proportionnellement différents  Dans le temps, pour une banque: pondérations changent proportionnellement lorsque les risques changent  Comparabilité de l’information: toute différence dans les RP entre banques, entre pays et dans le temps doit être comprise et explicable Obstacles à la comparabilité  Complexité des calculs (difficulté à comprendre les causes des variations)  Choix laissés aux banques (approches standards/avancées, mix, modélisation)  Différences d’interprétation et des niveaux de conservatisme entre banques  Choix différents des superviseurs (discrétion nationale)  Différences dans les systèmes d’évaluation (systèmes comptables) Comparabilité: de quoi s’agit-il?

D’une règle « simple » à une autorégulation discrétionnaire et complexe «Autorégulation» implique l’incapacité du superviseur à contrôler Nombre de pondérations sous Bâle 2/Bâle 3: virtuellement illimité entre 0% et la déduction des fonds propres car RP calculés à partir de fonctions Auteur: Andrew Haldane (Bank of England), 9 avril 2013 Multiples autre études critiques (ex: Barclays « Bye, bye Basel ») 6 La complexité caricaturée: “A Basel History” Nombre de pagesNombre de pondérations Bâle I305 Bâle II347> Bâle III616>

Priorité à partir des années 80: développer des pondérations reflétant de plus en plus finement les risques, opération par opération Approche de plus en plus « micro-économique » A l’origine, que des ratios globaux Fonds propres / Total des Actifs:  ne capturant pas les opérations de hors bilan  ne reflétant pas le caractère plus ou moins risqué des opérations Ratios de solvabilité nationaux à partir de la fin des années 70 (début 80), pour capturer les niveaux de risque et le hors bilan (HB) Bâle I (1988): « simple » mais « faux »?  Définition unique des fonds propres et des risques pondérés  Que les grandes banques internationales: harmoniser conditions de concurrence  5 pondérations, facteurs de conversion pour engagements HB  Risque de contrepartie: prise en compte au travers du coût de remplacement des contrats à valeur positive 7 2. Solvabilité: l’évolution des priorités (1)

Restricted 2. L’évolution – modèles et risques de marché (2) Amendement Risques de Marché (1996) reconnaît pour la première fois la possibilité de déterminer charges en fonds propres à partir de modèles  Contexte particulier: risques de marché, que pour les positions liquides (liquidation sous 10 jours ouvrables)  Fonds propres moins élevés pour un actif classé en trading plutôt qu’en portefeuille bancaire car durée de détention plus faible  Conditions d’utilisation/validation des modèles: « use test » etc… Problèmes croissant au fil du temps  Au fil du temps, croissance des actifs peu liquides classés en trading  Ont bénéficié des charges en fonds propres pour RM bien que non liquides  Pas de contrôle prudentiel réel de la « frontière » entre les deux portefeuilles  Validation parfois problématique des modèles et de leurs adaptations  Les limites des « mesures » (en fait des estimations) VaR  Problème général: valorisation d’un actif non liquide  Problème prudentiel: absence d’intervention et « vieillissement » de la réglementation  8

Restricted 2. L’évolution des priorités – modèles et risques de crédit (3) Bâle II (2004): approches modèles internes pour risque de crédit (et risque opérationnel)  Non prévu initialement (1999 – 1 er CP - Approche type SA)  Généralisation des approches avancées correspondait: -aux évolutions dans la gestion des risques par les banques -au désir de les inciter à améliorer la qualité de leur gestion -au désir de rapprocher les FP réglementaires et économiques => obtenir une « mesure » plus précise du risque. « Prix à payer »: multiples approches et plus grande complexité Multiples problèmes découverts (au fur et à mesure, parfois après 2004)  Insuffisances multiples des données (EAD, LGD, risques opérationnels)  Banques pas aussi « avancées » qu’elles l’ont fait croire (ex: LGD)  Multiples risques liés aux modèles internes, la sous-estimation volontaire n’étant que l’un d’eux, probablement pas le plus important. 9

Restricted 2. Sensibilité, complexité, comparabilité et approche standard Problèmes généraux:  Dépendance à l’égard des ratings: absence de sensibilité aux risques, même pour les pays où les notes externes sont les plus répandues  Pas assez de pondérations (entreprises, particuliers)  Définitions imprécises (ex: critères pour la pondération à 35% - crédits hypothécaires à l’habitat) ou différentes de celles des approches avancées (PME, immobilier)  CCFs pour le HB sont périmés ou trop faibles (notamment celui à 0%)  Liste incomplète et vague des instruments de HB (CCFs discrétionnaires) Problèmes spécifiques à une classe d’actifs  Pondération à 0% des souverains (pas cohérent avec IRB)  Pondérations des engagements bancaires intègrent soutien du souverain  Entreprises et effets de seuil: ex: 100% (PD = 1%) et 150% (PD de 20%)  CRM: complexité et incohérence (multiples approches, utilisation d’estimations internes pour calculer décotes prudentielles) etc… Comparabilité limitée, même pour deux banques en SA 10

Restricted 3. Constat global: Evolution des RP (Rap. annuel BRI 2013) 11

Restricted Objectif: assurer la cohérence internationale dans l’application des standards de Bâle Cohérence à trois niveaux:  Niveau 1: dans les dates d’entrée en vigueur des réformes  Niveau 2: dans la conformité des règles nationales avec le standard  Niveau 3: dans la cohérence des RP résultants de leur application Travaux entamés pour chacun des niveaux Résultats publiés sur le site de la BRI Equipes de vérifications: membres du BCBS, du Secrétariat, du FSI Quelques publications récentes (site de la BRI):  Méthodologie et questionnaire RCAP (15 oct. 2013)  Rapport général sur l’application de Bâle III (9 oc. 2013)  Rapport sur l’application de Bâle III par la Chine (27 septembre) – Niveau 2  Rapport « Monitoring results » (25 septembre):  Rapports RP: risques de marché (janv. 2013) et de crédit (juillet 2013) – Niveau 3 3. Programme «RCAP» du Comité de Bâle (2012) 12

Restricted Niveau et degré de variation/dispersion actuel des RP?  Niveau: différences liées aux approches (ex: modèles internes versus approche standard)  Degré de variation: résultant de différences entre banques Principales causes de ces variations?  Fondées sur les risques (différences de nature – « asset mix »)  Résultant de pratiques différentes -Application différente (ex: IRB rollout, choix discrétionnaires) -Différences dans les pratiques (des banques, des autorités prudentielles) L’exemple du portefeuille bancaire (crédit) Etapes suivantes:  Quel est le niveau et degré de dispersion acceptable?  Comment l’obtenir? Risques pondérés: principaux problèmes (marché et crédit) 13

Restricted Méthodes utilisées pour analyser les portefeuilles bancaires Analyse Top-down des RP: analyse des différences en utilisant données prudentielles au niveau du pays, de chaque banque, de chaque portefeuille. Effectuée par le Capital Monitoring Group Bottom-up portfolio benchmarking: Exercice de benchmarking (HPE): exercice à partir de portefeuilles tests commun à tous (souverains, banques et entreprises)  Visites sur place: effectuées pour 12 banques participantes afin de vérifier le bien-fondé des analyses effectuées et mieux comprendre les principales variables Range of practices (éventails des pratiques): Evaluation des différences de pratiques entre banques et entre régulateurs: revues thématiques de certaines mesures 14

Restricted PDs (probabilités de défaut) et LGDs (perte attendue une fois le défaut constatée) provenant de  32 grandes banques internationales, représentant 13 pays  Représentation géographique: -17 européennes (Suisse comprise) -7 Nord-Américaines -8 Asie/Pacifique Correspondant à des sous-ensembles communs d’engagements sur les souverains (46), les banques (77) et les entreprises (1,287) Taux de couverture moyen: 30% (Souv), 25% (Banques) et 9% (Entreprises car sous-représentation des PME) des RP de chaque classe d’actifs Les 3 classes d’actifs représentent 40% des RP pour le risque de crédit Exercice comparatif: portefeuille théorique (Hypothetical Portfolio Exercise ou HPE) 15

Restricted Impact sur les ratios de risques pondérés Impact: écart maximum autour de la médiane correspond à 4 points de ratio Bleu: Europe, Rouge: Am du Nord, Vert: Asie & Pacifique Source: Chart 12 in published report for banking book 16

Restricted Synthèse des résultats « Bonnes nouvelles »  Pas d’écarts entre les banques s’agissant du risque relatif des contreparties  Tous portefeuilles confondus, plus de la moitié des banques sont proches du “benchmark”  Contrairement aux attentes, absence de différences géographiques significatives (quelques exceptions) « Mauvaises nouvelles »  Amplitude des variations entre banques comparable à celle observée pour portefeuille de négociation (et considérable pour les extrêmes)  Fragilité des estimations pour les LGD, en particulier pour les portefeuilles à faible PD  Une grande partie de ceux-ci reste à évaluer (60% des RP du portefeuille et tous les engagements sur les particuliers) 17

Restricted Niveau des pondérations – IRB versus SA Pondérations IRB en général pour les engagements sur les souverains SovereignBankCorporate Number of banks for which IRB RW above Standardised RW1712 Number of banks for which IRB RW below Standardised RW830 Ratio of IRB risk weight to Standardised risk weight Minimum63%29%37% Median115%69%62% Quel est le “bon” niveau, en prenant en compte les changements cycliques? 18

Restricted “Encore du pain sur la planche” Programme de travail jusqu’en 2015 (au moins) Trois types de mesures pour “améliorer” la comparabilité  Améliorations, clarifications et compléments afin de limiter les différences d’interprétation et de pratiques (exemples: usage partiel des approchges IRB, traitement des portefeuilles à faible PD, contraintes imposées en termes de modélisation  Mieux comprendre les causes des divergences et comparer les écarts pour tous les portefeuilles significatifs (particuliers)  Mise en place d’un processus permanent: suivi international régulier & périodique Multiples autres travaux en cours liés aux variations de RP  Revue fondamentale du portefeuille de négociation  Groupe de travail sur les publications (disclosures)  Réforme des RP sur les engagements titrisés  Travaux liés au niveau 2, à l’exercice des options discrétionnaires et du Pilier 2  “Task Force”: réforme de l’approche standard, simplicité et comparabilité 19