SEMAINE DE L’APPRENTISSAGE MOBILE UNESCO, Paris 23-27 Février 2015 Serge Armel ATTENOUKON (Université d’Abomey-Calavi, BENIN)

TITRE Analyse des usages, enjeux et défis de l’apprentissage mobile auprès des apprenantes du supérieur public et privé au Bénin

SOMMAIRE Contexte Méthodologie Principaux résultats Discussion et Recommandation Conclusion

CONTEXTE Enseignement supérieur 4 Universités publiques Une dizaine d’Etablissements universitaires privés Faible intégration pédagogique des TIC Apprenantes n’ont pas la même posture par rapport aux apprenants face aux TIC Réticences par rapport à l’apprentissage mobile Les filles comme les garçons possèdent quasi-tous des téléphones portables.

CONTEXTE PARTICULIER DE RESISTANCE

PROBLEMATIQUE «Les TIC utilisées dans un contexte scolaire à des fins pédagogiques semblent avoir un effet beaucoup plus significatif et positif chez les filles que chez les garçons» (Karsenti, 2003a, p.28). Sur le site http://www.elearning-africa.com une publication au titre évocateur : « Accroître le potentiel d’apprentissage mobile pour les femmes et jeunes filles en Afrique : considérations sur le long terme », on peut lire:

PROBLÉMATIQUE « Le boom des dispositifs mobiles a eu beau être phénoménal sur le continent Africain, il n’en demeure pas moins qu’un large fossé subsiste au niveau de l’acquisition des technologies en soi… » « Les questions relatives au genre et à l’apprentissage mobile seront particulièrement importantes dans les discussions portant sur les changements éducatifs africains. »

CADRE DE REFERENCE Selon l’UNESCO (2014), « Près de 775 millions d'adultes - dont 64% sont des femmes – ne maîtrisent ni la lecture ni l'écriture, avec les taux les plus faibles en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et de l'Ouest. » « Les technologies mobiles détiennent la clé pour transformer la fracture numérique d'aujourd'hui en dividendes numériques, apportant une éducation équitable et de qualité pour tous ». (Ibid)

OBJECTIF Au Bénin, il n’existe aucune étude sur la question de l’apprentissage mobile en rapport avec la situation particulière des filles. Objectif: analyser les usages, enjeux et défis de l’apprentissage mobile auprès des apprenantes du supérieur public et privé au Bénin.

METHODOLOGIE Etude exploratoire de type mixte 188 participantes Age : entre 16 et 42 ans Logiciel: SPSS (données quantitatives) QDA-Miner (données qualitatives)

PRINCIPAUX RÉSULTATS

Les téléphones pour la recherche?

Les téléphones pour consulter des sites intéressants pour les études?

Les téléphones pour trouver des logiciels éducatifs?

Les téléphones pour des jeux en ligne?

Les téléphones pour le traitement de texte?

Les téléphones pour les chats?

Les téléphones pour la messagerie?

Les téléphones pour enregistrer les cours?

Les téléphones pour des prises de notes en cours?

Les téléphones pour réaliser des exercices?

Les téléphones pour consulter des bibliothèques en ligne?

Les téléphones pour consulter les réseaux sociaux numériques?

« L’étudiant ne se gêne plus trop pour les recherches » ; Q1 : pourquoi doit-on utiliser les IPads, les IPhones, les tablettes et autres Smartphones dans les Universités pour l’enseignement, l’apprentissage et l’évaluation ? « L’étudiant ne se gêne plus trop pour les recherches » ; « L’utilisation des Smartphones favorise l’accès aux informations et permet les échanges d’idées » ; « Pour faciliter l’accès aux notes de cours, rapprocher les professeurs et les étudiants » ; « On doit les utiliser parce que ça permet d’approfondir les explications des professeurs par ses propres recherches et d’anticiper parfois le cours du professeur » ; « Les outils motiles sont d’une grande aide pour la recherche rapide d’informations » ; « Pour faciliter les recherches et l’assimilation des cours » ; « Car ils sont plus pratiques et facilement transportables » ;

Q.2 : pourquoi ne doit-on pas utiliser les IPads, les IPhones, les tablettes et autres Smartphones dans les Universités pour l’enseignement, l’apprentissage et l’évaluation ? « L’étudiant devient esclave de ces outils et n’est plus concentré au cours car, il utilise ces outils mobiles à d’autres fins » ; « On peut les utiliser avant et après les cours mais pas pendant les heures de cours » ; « Les étudiants peuvent s’encombrer avec et ne plus faire attention à ce qui se passent autour d’eux surtout lorsqu’ils sont connectés à Internet ou sont sur les réseaux sociaux » ; « Je pense qu’on ne doit pas utiliser les IPads, les IPhones, les tablettes et autres Smartphones dans les universités, non pas parce qu’ils ne sont pas utiles, mais uniquement parce que nous ne disposons pas encore d’un moyen de contrôler ce que l’apprenant en fait de manière effective ».

Q3 : de quelles manières trouvez-vous qu’on peut utiliser les IPads, les IPhones, les tablettes et autres Smartphones dans les Universités pour améliorer l’enseignement, l’apprentissage et l’évaluation ? « Ces outils peuvent être utilisés comme moyens supplémentaires de recherche personnelle pour l’étudiant » ; « On doit les utiliser pour faciliter les recherches et l’accès aux informations » ; « Pour l’enseignement des cours et pour le partage d’information en créant des groupes sur les réseaux sociaux » ; « On peut les utiliser pour répondre à des QCM comme devoir et pour suivre les MOOCs » ;

« Difficulté d’accès à une connexion Internet haut débit » ; Q4 : quels sont à votre avis les difficultés de l’apprentissage mobile (mobile Learning) dans votre université ? « La principale difficulté est que beaucoup d’enseignants ignorent à quel point l’apprentissage mobile peut faciliter la vie et améliorer le rendement des apprenants » ; « Difficulté d’accès à une connexion Internet haut débit » ; « L’utilisation des appareils mobiles est interdite dans mon université parce que les dirigeants pensent que l’étudiant serait distrait et ne suivra plus les professeurs » ; « Difficulté pour trouver un réseau internet fiable ». « Autonomie nulle : les Smartphones n’ont pas une batterie résistante. » « La taille des écrans des téléphones mobiles limitent l’apprentissage mobile » ;

Analyse des résultats Dans l’ensemble, elles ont déclaré que l’utilisation des téléphones portables et autres appareils mobiles n’est pas mue par une raison de suivisme, ni par contrainte, ni par ignorance.

Analyse des résultats A contrario, les apprenantes en grande majorité avoue qu’elles utilisent les portables pour apprendre parce qu’elles sont conscientes que ces derniers peuvent les servir dans leurs études. En outre, tout en reconnaissant la facilité d’utiliser lesdits appareils mobiles dans leurs études, elles plaident pour que l’université encourage leur utilisation dans l’enseignement et l’apprentissage.

Discussion Les résultats ont montré que les apprenantes du supérieur public comme privé, participantes à la recherche, comprennent les enjeux et les défis de l’apprentissage mobile. Malgré le contexte peu favorable, elles essaient, autant que possible, d’utiliser leurs appareils mobiles dans le cadre de l’apprentissage. Toutefois, les usages qu’elles font de ces appareils mobiles dans ce cadre restent basiques et complètement informels.

Conclusion et Recommandation Somme toute, la recherche participe des efforts pour documenter les connaissances sur l’apprentissage mobile dans les pays du Sud en général, au Bénin en particulier. Les résultats ont montré que, globalement, la cible est avertie des enjeux et défis de l’apprentissage mobile ; les usages qu’ils en font se résument à la messagerie, faire des exercices, aller sur les réseaux sociaux numériques et à rechercher des informations et, ce, en dépit des préjugés défavorables. Il importe que les autorités et les acteurs de l’éducation changent de regard vis-à-vis de l’apprentissage mobile avec une attention particulière pour les filles.

MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION!