Regards croisés, question 2.2 : Quelles politiques pour l'emploi ? Les grands axes et problématiques Axe 1 : Comment la diversité des analyses du chômage influencent-elles les politiques pour l’emploi ? - Les politiques de soutien à la demande globale pour lutter contre le chômage keynésien, - Les politiques d’allègement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique, - Les politiques de formation et de flexibilisation du marché du travail pour réduire la composante structurelle du chômage. Axe 2 : Comment les politiques de l’emploi prennent-elles en compte le rôle du travail dans l’intégration sociale et sa fragilisation ? Les mécanismes à mobiliser Les notions du programme Axe 1 Axe 2 Travail Taux d’emploi Emploi Qualification Chômage Demande anticipée Politiques pour l’emploi Salariat Flexibilité du marché du travail Précarité Taux de chômage Pauvreté Acquis de première Les éléments factuels Ici Mesures et savoir-faire Ici Pistes éventuelles d’approfondissement (non exigibles au baccalauréat) Ici Des exemples de sujets du baccalauréat : EC1 EC2 EC3 Dissertation Académie d’Orléans-Tours – Groupe de production Sciences économiques et sociales – 2015-2017
Les mécanismes à mobiliser Axe 1 : Comment la diversité des analyses du chômage influencent-elles les politiques pour l’emploi ? 1) Les politiques de soutien à la demande globale pour lutter contre le chômage keynésien Le chômage keynésien est dû à une insuffisance de la demande globale. La réduction du chômage passe par une stimulation de la consommation et des investissements pour relancer la demande globale anticipée, la production et l’emploi. Le chômage classique est dû à un coût du travail trop élevé. La réduction du chômage passe donc par un allègement du coût du travail (essentiellement réduction des cotisations sociales patronales). Suivant
Les mécanismes à mobiliser Axe 1 : Comment la diversité des analyses du chômage influencent-elles les politiques pour l’emploi ? 2) Les politiques d’allègement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique Le chômage classique est dû à un coût du travail trop élevé. La réduction du chômage passe donc par un allègement du coût du travail (essentiellement réduction des cotisations sociales patronales). Suivant
Les mécanismes à mobiliser Axe 1 : Comment la diversité des analyses du chômage influencent-elles les politiques pour l’emploi ? 3) Les politiques de formation et de flexibilisation du marché du travail pour réduire la composante structurelle du chômage Le chômage structurel est dû à une mauvaise adéquation entre l’offre et la demande de travail, liée entre autre à un manque de flexibilité du marché du travail. La baisse de cette composante du chômage passe par la suppression des rigidités du marché du travail (SMIC, contrat de travail, allocation chômage…), ainsi que la formation initiale et continue afin de faire coïncider qualification de l’emploi et qualification de l’actif. Accueil
Les mécanismes à mobiliser Axe 2 : Comment les politiques de l’emploi prennent-elles en compte le rôle du travail dans l’intégration sociale et sa fragilisation ? Les évolutions de l’emploi fragilisent le rôle intégrateur du travail (emploi précaire, temps partiel subi, chômage de longue durée…) et font évoluer les politiques de l’emploi (politiques dites actives, prime pour l’emploi, CICE, contrats aidés, flexisécurité, loi travail…) Illustrations des mécanismes. Accueil
Les éléments factuels En 2016, selon l’Insee, en France : - Le taux de chômage s’établissait à 10,0 %, - celui des jeunes (15-24 ans) était de 23,3 %. - Sur les 2 783 000 chômeurs au sens du BIT, 1 223 000 étaient des chômeurs de longue durée (> à 1 an), soit près de 44 % de l’ensemble des chômeurs. - Le SMIC était de 1 480,27 € brut (au 1er janvier 2017). - Les salariés représentaient 88,2 % des actifs occupés. - Les CDI représentaient 85,3 % de l’emploi salarié total. - En 2015, le seuil de pauvreté à 60 % du revenu médian est de 1 003 €, le taux de pauvreté de 14,3 %. Début des politiques de réduction des cotisations sociales patronales en France : 1993. Janvier 2013 : mise en place du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), avantage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés et qui équivaut à une baisse de leurs cotisations sociales. Accueil
Les notions du programme Travail : Activité rémunérée ou non destinée à produire des biens ou des services. Le travail est l'un des deux facteurs de la production, avec le capital. Dans l’analyse néo-classique, le travail est la marchandise s’échangeant sur le marché du travail. Accueil
Les notions du programme Emploi: Activité professionnelle rémunérée à laquelle sont associés un statut et une position sociale. Au niveau macroéconomique, l’emploi désigne l’ensemble des personnes ayant un emploi mesuré par la population active occupée. Accueil
Les notions du programme Chômage : Situation d’une personne sans emploi, en recherche active d’emploi et disponible pour en occuper un. Accueil
Les notions du programme Politiques pour l'emploi : Ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics dont l'objectif est d'inciter à la création d'emplois et de sauvegarder les emplois existants, tout en favorisant la rencontre entre les offres et les demandes d'emplois. Accueil
Les notions du programme Flexibilité du marché du travail : Propriété du marché du travail qui lui permet de s’autoréguler c’est-à-dire d’ajuster correctement et rapidement offre et demande de travail. Accueil
Les notions du programme Taux de chômage : Part en % des actifs au chômage. Accueil
Les notions du programme Taux d'emploi : Part en % des personnes en âge de travailler (15-64 ans) ayant un emploi. Accueil
Les notions du programme Qualification : Ensemble des aptitudes d’un actif (qualification d’un actif) ou ensemble des aptitudes requises pour occuper un emploi (qualification de l’emploi). Accueil
Les notions du programme Demande anticipée : Estimation de demande future de biens et services par les chefs d’entreprises. Accueil
Les notions du programme Salariat : Ensemble des personnes ayant le statut de salarié, c’est-à-dire qui travaillent pour le compte d’un employeur moyennant une rémunération (salaire) avec lequel elles sont liées par un contrat de travail. Accueil
Les notions du programme Précarité : Situation instable et incertaine qui entraîne des conditions de vie et une intégration sociale plus difficiles. La précarité de l’emploi correspond à une situation où un individu occupe un emploi précaire (CDD, intérim, contrats aidés …) et/ou pouvant alterner période d'emploi et de chômage. Accueil
Les notions du programme Pauvreté : Situation dans laquelle une personne n’a pas accès aux ressources fondamentales pour répondre aux besoins essentiels selon la société dans laquelle elle vit. Accueil
Les notions du programme Acquis de première : Chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique budgétaire, rationnement. Accueil
Mesures et savoir-faire Pourcentages de répartition : Taux de chômage en % = nombre de chômeurs x 100 population active Taux d’emploi en % = nombre d’actifs occupés x 100 population en âge de travailler (15-64 ans) Seuil de pauvreté : en Europe le seuil de 60 % du revenu médian par unité de consommation est privilégié. Taux de pauvreté = nombre individus dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté x 100 nombre d’individus dans la population étudiée Accueil
Pistes éventuelles d’approfondissement (non exigibles aux épreuves et ne faisant pas partie du cours, elles ne constituent que des pistes ponctuelles) Chômage conjoncturel Chômage frictionnel Chômage volontaire / involontaire Politiques actives/passives de l’emploi Différentes formes de flexibilité : interne, externe, quantitative, qualitative, fonctionnelle, salariale Modèles de flexisécurité Approfondissement sur les débats autour du salaire minimum, des trappes à inactivité, du RSA Loi Travail 2016, Ordonnances réformant le Code du travail 2017 Accueil
Des exemples de partie 1 d’épreuve composée Montrez qu'une politique de soutien à la demande globale peut être un instrument de lutte contre le chômage. Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ? Quelles sont les transformations de l'emploi qui fragilisent le lien entre travail et intégration sociale ? Accueil
Un exemple de partie 2 d’épreuve composée Vous présenterez le document puis vous mettrez en évidence les principales évolutions des taux de chômage selon le sexe et l’âge. Taux de chômage par sexe et âge (en % des actifs). 1980 1990 2000 2010 2014 Hommes 3,6 6,0 7,0 8,7 10,2 15 à 24 ans 8,2 13,0 15,1 22,2 24,4 25 à 49 ans 2,5 5,0 6,3 7,7 9,4 50 à 64 ans 3,1 4,5 5,4 5,5 65 ans et plus 0,4 0,3 2,3 Femmes 7,3 9,7 9,5 9,1 9,6 15,9 17,6 17,3 23,0 5,1 9,3 8,4 9,2 4,9 6,2 5,6 6,7 0,7 0,6 2,6 2,9 Ensemble 7,6 8,1 8,9 9,9 11,6 16,1 22,6 23,4 3,5 6,6 8,0 3,8 5,2 5,7 6,9 0,5 2,4 2,7 Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans et plus. Source : Tableaux de l’économie française, INSEE, 2016. Accueil
Un exemple de partie 3 d’épreuve composée Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les évolutions de l’emploi fragilisent le lien entre travail et intégration sociale. DOCUMENT 1 : Part des formes particulières d’emploi dans l’emploi salarié du privé (en %) Champ : France métropolitaine, salariés du privé. Source : enquêtes Emploi, INSEE, 2014. 1.Contrat à Durée Déterminée. 2.Contrats aidés : contrats de travail pour lesquels les employeurs bénéficient d’aides qui peuvent prendre la forme de subventions à l’embauche, de suppressions de certaines cotisations sociales, d’aides à la formation. Suivant
Un exemple de partie 3 d’épreuve composée DOCUMENT 2 : Taux de chômage et part des emplois à temps partiel (en %) 1983 1993 2003 2013 Taux de chômage (en %) Hommes 5,5 8,5 7,4 10,0 Femmes 8,8 11,1 9,0 9,7 Ensemble 6,9 9,6 8,1 9,8 Part des emplois à temps partiel (en %) 3,0 4,6 5,6 7,2 19,8 26,1 29,9 30,6 9,9 14,1 16,8 18,4 Champ : France métropolitaine, personnes de 15 ans et plus. Source : INSEE, 2015. Précédent Suivant
Un exemple de partie 3 d’épreuve composée DOCUMENT 3 : En termes […] d’embauches réalisées au cours d’une année, les contrats dits « atypiques¹ » sont aujourd’hui largement dominants. En fait, non seulement le volume d’emploi par rapport à la population active a changé mais aussi – et peut-être surtout – la forme de la relation d’emploi – plus flexible et plus précaire – et le rapport au travail exigeant plus d’autonomie, d’adaptabilité et de mobilité des salariés. Le développement de la concurrence internationale et les externalisations² au sein des grands groupes ont conduit à un appauvrissement de la condition des salariés peu ou pas qualifiés, en volume d’emploi mais aussi du point de vue des conditions de travail. […] Trois facteurs principaux peuvent être dégagés pour expliquer le développement et la persistance de cette pauvreté laborieuse : le développement des bas salaires horaires, les faibles durées du travail et les emplois instables. […] Le nombre de travailleurs pauvres augmente désormais très rapidement. Leur nombre est passé de 1,55 million en 2003 à 1,89 million en 2006, sans doute plus de 2 millions aujourd’hui. Les travailleurs pauvres [proviennent], pour l’essentiel, de l’augmentation de la pauvreté depuis 2004 (de 12,7 % à 13,2 % de la population). Ils sont concentrés dans certains secteurs : hôtellerie, restauration, commerce, nettoyage. Ils sont beaucoup plus significativement embauchés par le biais des agences d’intérim que les autres salariés et sont, en grande majorité, dans des emplois à temps partiel ou dans des emplois de courte durée, ou les deux. […] Les femmes […] occupent la plupart des emplois offrant de faibles rémunérations. Source : « Nouveaux pauvres, nouvelles politiques », N. DUVOUX, Politiques sociales et familiales, juin 2011. 1. Contrats atypiques : toutes les formes de contrats de travail qui ne correspondent pas à un emploi à durée indéterminée à temps plein (par exemple : temps partiel, intérim, etc.) 2. L’externalisation consiste, pour une entreprise, à transférer une partie de ses activités vers une autre entreprise. Précédent Accueil
Un exemple de dissertation Dans quelle mesure la baisse du coût du travail permet-elle de réduire le chômage ? DOCUMENT 1 : La solution retenue depuis 1993 a été celle de l’extension des exonérations¹ de cotisations sociales. Il existe 54 dispositifs pour un coût total de 32 milliards (par an). [ …] Les entreprises bénéficient d’une réduction de cotisations sociales sur les bas salaires, de 26 points de pourcentage des cotisations employeurs pour les travailleurs au salaire minimum, qui décroît linéairement jusqu’à 1,6 fois le SMIC². Ceci réduit de 18,6 % le coût du salaire minimum. De plus, les travailleurs au salaire minimum perçoivent une prime pour l’emploi (de 7,7 % du salaire au maximum) pour creuser l’écart entre le salaire minimum et le RSAᶟ. Le coût des allègements de cotisations sociales était de l’ordre de 21,4 milliards d’euros en 2011. Source : « Compétitivité, le choc illusoire... Faut-il réformer le financement de la protection sociale ?», STERDYNIAK Henri, Note de l’OFCE, 2012. 1. Exonération : suppression. 2. SMIC : salaire minimum interprofessionnel de croissance. 3. RSA : revenu de solidarité active. Accueil Suivant
Un exemple de dissertation DOCUMENT 2 Coût de la main-d'œuvre¹ par heure et productivité du travail en 2012 Pays Niveau du coût de la main- d'œuvre par heure en 2012 (en €) Productivité de la main- d'œuvre par heure travaillée en 2012 (en € par heure) France 34.2 45,4 Allemagne 30,5 42,6 Pologne 7,4 10,4 Estonie 8,4 11,2 Espagne 21 31,5 Royaume-Uni 21,6 39,3 Union 27 pays 23,4 32,2 Source : Eurostat, 2013. 1. Coût de la main-d'œuvre : salaires + charges sociales. Précédent Suivant
Un exemple de dissertation DOCUMENT 3 Taux de chômage dans quelques pays de l'OCDE En% 2010 2011 2012 2013¹ Union européenne 9,7 10,5 11 OCDE Total 8,3 8 8,04 France 9,6 10,2 10,8 Allemagne 7,1 6 5,5 5,4 Pologne 10,1 10,6 Estonie 16,9 12,6 9,3 Espagne 20,1 21,6 25,1 26,5 Royaume-Uni 7,8 7,9 7,7 Etats-Unis 9 8,1 Source: OCDE, 2013. 1. Données du premier trimestre 2013. Précédent Suivant
Un exemple de dissertation DOCUMENT 4 Évolution des dépenses de consommation en volume et du pouvoir d'achat du revenu disponible brut¹ en France entre 2006 et 2012 (en %) 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Dépense de consommation des ménages (en volume) 2,2 2,3 0,3 0,1 1,5 0,5 -0,4 Pouvoir d'achat du revenu disponible brut². 2,5 3,0 0,4 1,2 0,9 0,7 -0,9 Source : « La consommation des ménages en berne en 2012 », INSEE Première, juin 2013. 1. Le revenu disponible brut est le revenu à la disposition des ménages pour la consommation et l'épargne. | 2. L'évolution du pouvoir d'achat du revenu disponible brut rapporte l'évolution du revenu disponible brut à celle du prix des dépenses de consommation finale des ménages. Précédent Accueil