travailler en réseau: pourquoi, pour qui et comment ? Libramont 17-03-2017

Introduction la pratique en réseau est relativement récente Réseau = toile de communications, d’interactions et de transactions. → reconnaissance : de la primauté du lien comme l’élément fondamental du social ? toute action humaine est imbriquée dans des réseaux ? → vouloir réduire les coûts des soins de santé: en formatant les institutions et surtout les bénéficiaires ? La métaphore du « filet à fruit » comme fil conducteur.

La fonction du réseau: Un contenant → un contenu Des nœuds (souvent souples) Des liens → relations et distances Des mailles souplesse ↔ rigidité. Une fonction Des fruits porter, supporter,…. contenir ?

Trois questions: 1) un réseau pourquoi ? Pour quoi ? ↗ de la complexité des situations: Au niveau des produits (polytoxicomanie) Au niveau des pathologies(comorbidité) Au niveau des problématiques sociales (logement, emploi/chômage, Mut…) Au niveau des financements (RW, Fédéral, projet107,…) Au niveau de l’intrication de chacune de ces composantes Partager et généraliser des pratiques innovantes. Développer des nouvelles formes d’alliance.

Un réseau : Pourquoi ? Mobiliser l’intelligence collective: « Il y a tjrs plus dans 2 têtes que dans 1 » Combiner des ressources diversifiées: « l’union fait la force » D’anticiper et de prévenir: Recueil de données et traitement de multiples informations Rechercher une cohérence entre les ≠ initiatives

Un réseau : Pour quoi ? Apporter une réponse spécifique à un problème spécifique et complexe: Soit par le support à un acteur individuel et collectif Fournir des « ressources » (savoirs, expertise, informations, relations, financement…) pour agir face à un problème à résoudre. Soit par l’action collective. Ils ne sont au service d’un acteur mais au service d’une mission collective Soit par le développement d’une (de) nouvelle (s) pratiques(s)

Un réseau :Pour quoi ? Améliorer la prise en charge par l’apprentissage des « pairs » Par le partage et la capitalisation de pratiques professionnelles. Faire progresser les pratiques de chacun des membres à partir de leur partage et de la création d’un savoir commun (cfr. Réseau Alto)

Un réseau :Pour quoi ? Enrichir les savoirs individuels (transdisciplinarité) Par des apprentissages réciproques. Enrichissement des uns par les autres, en échangeant des connaissances et des savoir-faire, en fournissant des aides réciproques, en faisant de sorte que chaque acteur soit simultanément apporteur et récepteur, formateur et formé, enseignant et enseigné.

Trois questions: 2) « Ethique, politique et projet de société » Un réseau :pour « contenir » un patient ou un bénéficiaire ? Si oui, qui en définit les balises ? Au nom de quoi ? de qui ? Si le réseau ne peut ou ne veut prendre cette fonction, doit-il être le témoin d’une dérive éventuelle ? Si oui, comment ? une fonction « politique » du réseau ? → le fruit ≠ le patient mais davantage un projet de société sous-tendu par le réseau. où chacun, y compris le bénéficiaire = un acteur à part entière et essentielle. Quelle place allons-nous lui donner ?

Trois questions: 3) Un réseau, structure rigide ou plastique ? interaction va se produire entre le contenu et le contenant très souple →une grande capacité d’adaptation Très rigide → « formatage » des patients ou des projets au risque d’en être exclus. cette plasticité lui permettra ou non d’adapter sa fonction de contenant à ce qu’il doit contenir → importance et intérêt pour un réseau d’avoir une certaine élasticité. de quoi dépendra la plasticité du réseau ?

La plasticité du réseau: degré d’adaptabilité Les nœuds : que ce soit par le nombre de ceux-ci que par l’élasticité de chacun d’eux. Les liens et leur caractère rigide ou élastique. La taille des mailles.

La plasticité du réseau les nœuds : les paradigmes institutionnels Les nœuds = les institutions L’élasticité du nœud = le paradigme institutionnel Le paradigme = zone de confort définie par: les règles, les valeurs, les chartes, les projets thérapeutiques ou fondateurs d’une institution et au sein de laquelle la créativité de chacun de ses membres peut s’exprimer.

La plasticité du réseau les nœuds : les paradigmes institutionnels + le paradigme institutionnel = étroit + le nœud = serré → un réseau rigide et le réseau particulièrement « formatant » Mais … → un caractère très contenant, solide et sécurisant.

La plasticité du réseau les nœuds : les paradigmes institutionnels re questionnement de nos fondamentaux, en interne, entre les différents professionnels de l’institution externe, par l’interpellation d’une institution face à une autre. mise sous tension: re-questionne notre paradigme, celui des autres et la représentation de celui que nous avons des autres. La finalité: non pas réaliser « la vision du monde » d’un de ses membres mais plutôt déterminer une vision commune novatrice.

La plasticité du réseau les liens : mesure de la confiance la caractéristique du lien = mesure de la confiance d’une institution à une autre, d’un individu à l’autre. + la confiance ↗ entre les institutions : + ↗ la capacité d’adaptation à la créativité d’un des membres + ↗ le degré de liberté de créer ensemble. + il y a de contrôle et de méfiance: + le réseau sera figé, peu créatif et à risque de rupture.

Travailler en réseau: le savoir coopérer la maîtrise des langages transverses et spécifiques, la construction de représentations partagées, le choix et la mise en œuvre de méthodes de travail en réseau adaptées aux finalités poursuivies, l’établissement de relations d’intercompréhension et non seulement de communication, le fonctionnement de boucles d’apprentissage collectif (retours d’expériences, revues de projets, bilans de fonctionnement...), la capitalisation progressive des résultats...

Travailler en réseau: le pouvoir coopérer l’organisation et la qualité d’une fonction de pilotage (politique, opérationnel, national et régional...), un financement suffisant, l’explicitation des résultats attendus en termes évaluables, la composition appropriée du réseau en fonction de ses objectifs, le fonctionnement d’instances de régulation, la définition et le respect de règles communes, la mise à disposition de supports documentaires et des technologies modernes de communication, la connaissance par chacun des ressources qu’il peut attendre des autres,

Travailler en réseau: le vouloir coopérer la visibilité des enjeux et de la valeur ajoutée attendue par les acteurs du réseau, la valorisation des contributions individuelles, la reconnaissance des avancées collectives, le soin apporté aux relations de convivialité et de solidarité, l’élaboration concertée d’une charte fixant des conditions pour établir et garantir des relations de confiance...

La plasticité du réseau les mailles: solidité-perméabilité- fragilité + la maille est grande, plus le contenu du filet = auto portant si le contenu est : peu structuré et peu auto portant (comme de l’eau par exemple) très lourd, → resserrer les mailles pour éviter: la rupture des liens et/ou de certains nœuds, ou encore pour éviter la fuite de contenu.

La plasticité du réseau les mailles: solidité-perméabilité- fragilité Solidité ? Poids ? De ce qui est porté par le réseau Solidité ? de nous-même et de nos partenaires.

La plasticité du réseau les mailles: solidité-perméabilité- fragilité réseau autour du patient ou bénéficiaire: 1) situation trop lourde à porter = source d’épuisement d’une institution→ « Burn out » et rupture du lien →du soutien Réponse: recherche de partenaires Mais !...

La plasticité du réseau les mailles: solidité-perméabilité- fragilité Travailler en réseau : ≠ uniquement faire appel lorsqu’on s’en sort plus avec un patient (lui refiler « la patate chaude ») mais = développer un maillage relationnel , un véritable projet a part entière. pas se construire en situation de crise si rien n’a été préconstruit antérieurement. → pas trop surestimer nos forces, → construire des liens en dehors des situations de crise → ne pas hésiter à interpeller de manière bienveillante nos partenaires.

La plasticité du réseau les mailles: solidité-perméabilité- fragilité réseau autour du patient ou bénéficiaire: 2) sous évaluer ou sur évaluer les capacités des patients  Sous évaluer → sur sollicitation du réseau → étouffement Sur évaluer → relâchement du réseau → sentiment abandon et trahison

La plasticité du réseau les mailles: solidité-perméabilité- fragilité réseau construit autour d’un projet: maillage insuffisant + un projet trop lourd → surcharge → l’abandon progressif du projet, les institutions démissionnant les unes après les autres maillage excessif + un projet trop flou → chronophage et un trop faible return positif pour les institutions → désintérêt et désinvestissement

Conclusion: Définition du réseau un système organisé de relations entre des acteurs situés «à distance» (distance géographique ou une distance «institutionnelle» ou « professionnelle »). durée souvent indéterminée Mettant en œuvre des relations de coopération nécessitées par leur interdépendance Échangeant des ressources variées (matérielles, informationnelles, financières, expertises...);

Conclusion: Définition du réseau en vue de parvenir à une valeur ajoutée collective, en référence à des enjeux (sociaux, économiques, culturels...) et des finalités professionnelles qui y sont liées Il nécessitera d’accepter un re-questionnement de nos représentations, de nos paradigmes, il ne pourra se mettre en place sans un minimum de confiance et de respect mutuel, alliant à la fois souplesse et rigidité, dans le partage de valeurs communes.

Merci de votre attention.