Intérêt de l’HER2 dans le diagnostic du carcinome apocrine du sein chez l’homme: à propos d’un cas M.Dahiri, A.Ahallat, N.El Bahaoui, A.Bougtab, S.Benamr, A.Souadka, R.Mohsine Service de chirurgie carcinologique digestive, institut national d’oncologie Rabat
Introduction Objectif Le carcinome apocrine est une forme rare du carcinome mammaire. Il présente les caractéristiques cytologiques et immuno-histochimiques des cellules apocrines sur plus de 90 % de la tumeur. Sa fréquence dans les séries publiées varie de 0,3 à 4 % chez la femme. Aucune donnée concernant sa fréquence chez l’homme n’est publiée. Objectif Montrer le rôle de l’HER2 dans le diagnostic différentiel entre carcinome apocrine d’origine mammaire et cutanée en cas d’anapath de la pièce de mastectomie non concluante.
Observation Nous rapportons le cas d’un patient de 53 ans, qui a un carcinome apocrine diagnostiqué par une biopsie d’adénopathies du creux axillaire. Une mammographie avec échographie mammaire ont objectivé des adénopathies axillaires gauches avec examen mammaire normal. Un bilan d’extension a montré des adénopathies axillaires gauches. Le CA15-5 était de 27,3. Un curage du creux axillaire gauche a été fait, au résultat il s’agit d’un carcinome apocrine d’origine mammaire : anticorps antimammaglobine négatif, récepteurs hormonaux négatifs, forte surexpression de l’oncoprotéine HER2. Un complément d’IRM mammaire était en faveur d’une tumeur d’allure maligne du sein gauche. Une mastectomie gauche a été faite, au résultat: absence d’infiltrat tumoral. Le CA15-3 est passé à 17,9. Deux diagnostics discutés en RCP: l’origine cutanée et mammaire du carcinome apocrine. Le diagnostic de carcinome apocrine du sein a été retenu devant la surexpression de l’oncoprotéine HER 2.
Résultats Il n’y a pas de différence d’âge de survenue entre les carcinomes canalaires apocrines et non apocrines. La présentation clinique ne diffère pas de celles des autres carcinomes non apocrines. Les caractéristiques des carcinomes apocrines en imagerie sont superposables à celles des carcinomes canalaires infiltrants. L’épithélium apocrine n’exprime généralement pas de récepteurs aux estrogènes ou à la progestérone, alors que les récepteurs aux androgènes sont plus souvent positifs que dans ceux de carcinomes non apocrines. Le taux de survenue des métastases ganglionnaires serait comparable pour les carcinomes apocrines et les carcinomes canalaires du sein.
Conclusion Dans notre cas, la surexpression de l’oncoprotéine HER2 a joué un rôle capital dans le diagnostic différentiel entre carcinome apocrine d’origine cutanée et mammaire.