Éléments d’économie politique Jean-Louis PERRAULT www.perrault.eu Chapitre 1 De la Monnaie UE 7 – E2A0700U
la monnaie n’est qu’un voile ?? De la Monnaie ? la monnaie n’est qu’un voile ?? Chapitre 1 De la Monnaie
Section 1 Une institution nommée monnaie A- Cinq mille ans de pratiques monétaires B- Nature et fonctions de la monnaie C- Fondations du système financier français
B- Nature et fonctions de la monnaie 1§ Pouvoir, confiance et « moneta » 2§ La monnaie et ses fonctions
1§ Pouvoir, confiance et « moneta » 1-1La monnaie-marchandise et les pouvoirs publics 1-2 La monnaie comme « bien public »
1-1La monnaie-marchandise et les pouvoirs publics a) Les particuliers Les formes de monnaie : Système de la monnaie-marchandise est mis en place par les particuliers : orge argent or cuivre L’Etat doit fixer les étalons de mesure et interdire la contrefaçon « Toutes les pièces ne tirent pas leur nom d’une image ou d’une mesure de poids .... » (Charles KINDLEBERGER)
1-1La monnaie-marchandise et les pouvoirs publics Les opérations bancaires : Particuliers engagés dans la banque ne sont pas des « capitalistes »: Leur manque de moyens les incitent à chercher les dépôts Les premières opérations sont orientées vers l’escompte: «vente d’un titre ou d’une créance sur un tiers à une banque ou maison d’escompte, qui retient par avance les intérêts, garanti par le dénouement d’une opération commerciale» Puis CREDIT : grandes entreprises – petites entreprises et ménages
1-1La monnaie-marchandise et les pouvoirs publics b) Le prince et la monnaie Monnaie et pouvoir : Les pouvoirs publics interviennent dés qu’une nouvelle forme d’activité bancaire apparaît : Pour que la monnaie circule il faut que soient établis les droits des individus qui l’utilisent Le commerce et la monnaie déstabilisent toujours une société Les pouvoirs sont affectés par la puissance liée à l’accumulation du capital financier.
1-1La monnaie-marchandise et les pouvoirs publics b) Le prince et la monnaie (suite) Le pouvoir de la finance et celui de la politique peuvent s’exclure ou se coloniser : il est rare qu’ils cohabitent sans heurts (Bouhours). Les premières banques d’émission sont devenues des banques centrales parce que les pouvoirs publics ont souhaité bénéficier des possibilités d’endettement. En Angleterre (1688) comme en France (1804) la banque centrale (nationale) permet de ravir à la Couronne le pouvoir de dépenser et d’emprunter Source : Bouhours, Philippe (1993). La Monnaie finance : institutions et mécanismes. Paris, Edition Marketing, 384.
1-2 La monnaie comme bien public La monnaie ne peut remplir ses fonctions que si elle est protégée La stabilité de la valeur de la monnaie devient un bien public. Les marchands isolément ou collectivement ne peuvent pas rivaliser avec la capacité de garantie de l’Etat Les systèmes politiques sont amenés à exercer cette fonction de tutelle Le rôle de l’Etat relève de la tutelle sur des organismes qui ne forment pas un système autorégulé. La stabilité des banques n’est pas un « état de nature »
2§ La monnaie et ses « fonctions » 2.1 Les besoins dans une transaction 2.2 Les fonctions de la monnaie
2.1 Les besoins dans une transaction En termes neutres (fonctionnalistes), la monnaie concourt au « bon » fonctionnement du système économique En termes critiques, la monnaie noue des enjeux de pouvoir : «C’est parce que la marchandise est valeur d ‘échange qu’elle est échangeable contre de la monnaie [...] La monnaie est le temps de travail devenu objet universel et matérialisation du temps de travail général; bref, marchandise universelle » Marx, Karl (1857-58). Principes d'une critique de l'économie politique. Oeuvres Economie II. K. Marx. Paris, Gallimard: 172-359.
2-1 Les besoins dans une transaction Monnaie et pouvoir : « Dans la valeur d’échange, la relation sociale des personnes entre elles est transformée en un rapport social des choses, le pouvoir des personnes en un pouvoir des choses » Marx, Karl (1857-58). Principes d'une critique de l'économie politique. Oeuvres Economie II. K. Marx. Paris, Gallimard: 172-359. Caractère social de la monnaie Nature de la monnaie : la thèse métalliste ; Nature de la monnaie : la monnaie « signe »
2.2 Les fonctions de la monnaie Distinction entre fonction (usage ou rôle) : Unité de compte Instrument de paiement et qualité (propriétés) : Réserve de valeur
2.2 Les fonctions de la monnaie a) La monnaie est une unité de compte Afin de simplifier les échanges, une marchandise sert de référence pour mesurer les autres Elle constitue le numéraire dans lequel on exprime tous les prix. Si le prix du numéraire est égal à 1, il constitue l’UNITE de compte La finalité est la même : COMPTER
2.2 Les fonctions de la monnaie En présence de troc (échange bilatéral instantané), chaque bien doit pouvoir être exprimé en une quantité de chacun des autres biens. Si N individus, avec chacun un bien (N biens), il existe pour chaque individu N-1 rapport d’échange (prix) pour sa marchandise On peut diviser ce chiffre par 2, puisque la mesure du bien A en terme du bien B, nous donne la mesure inverse N * (N-1)/2 rapports d’échange
2.2 Les fonctions de la monnaie Si un bien sert de numéraire, pour tous les autres, N-1 prix progrès immense dans la technique des échanges «Il s’agira de rechercher parmi toutes les marchandises, celle qui remplit le mieux les conditions de fixité de la valeur, de notoriété, de divisibilité et de conservabilité » (Léon WALRAS) Déf. : La monnaie est une unité de compte validée socialement dans l’espace et dans le temps
2.2 Les fonctions de la monnaie b) La monnaie est une instrument de paiement et d’échange Pouvoir libératoire : c’est le pouvoir politique qui confère un pouvoir libératoire à la monnaie Elle a cette vertu car qualité de réserve de valeur liquide Monnaie = réserve de valeur ► actif sans risque Monnaie = récupère une valeur sans risque et sans délai ► actif liquide
B- Nature et fonctions de la monnaie CONCLUSION Les phénomènes monétaires touchent : La sphère de la circulation et de la gestion privée ou publique des biens ► monnaie réalité segmentée La sphère du politique, du pouvoir et du contrôle social ► MONNAIE PUISSANCE
B- Nature et fonctions de la monnaie CONCLUSION Les phénomènes monétaires touchent : Aucun bien n’est monnaie en soi : ► il est défini par un réseau d’usages Il y a pratiques monétaires lorsque les hommes usent des moyens de paiement, d’unités de compte ou d’instruments de réserve en vue de paiements différés.
B- Nature et fonctions de la monnaie CONCLUSION Ces fonctions ne sont pas apparues simultanément ou au moyen des mêmes objets : La fonction de moyen de paiement L’apparition d’unités de compte La fonction de réserve
Une institution nommée monnaie Sect. 1 Émergence de la monnaie et de la banque A- Cinq mille ans de pratiques monétaires B- Nature et fonctions de la monnaie C- Fondations du système financier français
C- Fondations du système financier français Les étudiants consulteront : Bouhours, Philippe (1993). La Monnaie finance : institutions et mécanismes. Paris, Edition Marketing, pages 35 à 55 : L19923.
Plan Section 1 Une institution nommée monnaie : émergence de la monnaie et de la banque Section 2 Monnaie active, monnaie nocive : les théories économiques de la monnaie Section 3 Imprécision des contours : système bancaire de création monétaire et « mesures » des agrégats
Bibliographie Jacques Nagels et Robert Plasman (2006). Éléments d'économie politique : critique de la pensée unique. Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, CHAPITRES XII et XIII. Bassoni, Marc et Alain Beitone (1994). Monnaie : théories et politiques. Paris, Sirey, 263. Bouhours, Philippe (1993). La Monnaie finance : institutions et mécanismes. Paris, Edition Marketing, 384. Cartelier, Jean (1996). La monnaie : un exposé pour comprendre, un essai pour réfléchir. Paris, Flammarion, 125. Galbraith, John Kenneth (1975). L'Argent. Paris, Gallimard, 506. Marx, Karl (1857-58). Principes d'une critique de l'économie politique. Oeuvres Economie II. K. Marx. Paris, Gallimard: 172-359. Rivoire, Jean (1985). Histoire de la monnaie. Paris, Presses universitaires de France, 127. Servet, Jean-Michel (1984). Nomismata : état et origines de la monnaie. Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 196.