Tumeurs de la prostate Dr. SAHYOUN Achraf
Points clés Le cancer de la prostate est un cancer hormonodépendant, sous l’influence des androgènes. Il s’agit du cancer le plus fréquent chez l’homme de plus de 50 ans; il est exceptionnel avant 40 ans Le traitement curatif ( radiothérapie externe ou chirurgie) est envisageable dès lors que le cancer est limité à la prostate.
A un stade métastatique en choisira l’hormonothérapie palliative. Au moment du diagnostique, la plupart des cancers de la prostate sont découverts dorénavant à un stade localisé 60% de formes localisées ( T1 ET T2 ) 30% de formes localement avancées ( T3 ) 10% de formes métastatiques ( N+ ou M+ ).
Chiffres clés C’est la 2e cause de décès par cancer chez l’homme ( 100 000 décès par an ), après le cancer du poumon. C’est 10% des décès par cancer Son indice est en augmentation (40 000 nouveaux cas par an en France), en raison de dépistage. Un français sur huit sera confronté à un cancer de prostate au cours de sa vie.
Dépistage (consensus) Chez tous les hommes entre 50 et 75 ans : réalisation d’un toucher rectal et d’un dosage de PSA annuellement. Le dépistage est proposé dès 45 ans dans deux groupes de population à risque : en cas de risque de cancer familial et/ou ethnique.
Facteurs de risque Familial : antécédents familiaux de cancer de prostate. On parle de forme héréditaire lorsque 3 apparentés du 1er degré sont atteints ou lorsque 2 cas sont diagnostiqués avant 55 ans chez lez apparentés du 1er degré. Ethnique : africains et antillais. N.B. l’adénome de prostate n’est pas un facteur de risque de cancer, mais survient sur même terrain ( homme > 50 ans ).
Histologie Adénocarcinome dans 90 % Carcinome neuroendocrine dans 10% des cas. Score de gleason ( de 2 à 10) définit le degré de différentiation de la tumeur, son intérêt est pronostique: de 2 à 4 cancer bien différencié et de bon pronostic. De 5 à 7 moyennement différencié De 8 à 10 cancer indifférencié, mauvais pronostic.
Signes fonctionnels La majorité des patients ayant un cancer localisé sont asymptomatiques. La présence de symptômes suggère un cancer localement avancé ou métastatique. Des troubles mictionnels irritatifs peuvent être le signe d’un envahissement urétral, vésical ou être les symptômes d’un adénome de prostate associé au cancer. Une altération de l’état général peut révéler un cancer au stade d’emblée métastatique.
Des douleurs osseuses peuvent révéler une métastase osseuse, la plus fréquente en cas de cancer de prostate ( cancer ostéophile). Des troubles neurologique évoquent une compression médullaire: paresthésie, diminution de la force musculaire des membres inférieurs, incontinence urinaire ou fécale.
Signes physiques En cas de cancer de la prostate, le toucher rectal peut être normal ou évoquer un cancer en cas de nodule dur, irrégulier, non douloureux sur la prostate. Urétérohydronéphrose par compression Œdème des MI par compression veineuse ou lymphatique par des adénopathies régionales ilio-obturatrices. Insuffisance rénale par compression des deux uretères.
Diagnostique différentiel Devant dysurie : HBP ou sténose de l’urètre Devant élévation du PSA : HBP, prostatite aigue ou chronique, manœuvre endo-urétrale Devant nodule dur au toucher rectal : prostatite chronique.
Examen complémentaire PSA ( prostate specific antigen), si > 4ng/ml doit faire rechercher un cancer par des biopsie prostatique. Le PSA peut être normal en présence d’un cancer de prostate.
Diagnostique positif L’examen anatomopathologique retrouvant un adénocarcinome de prostate est le seul examen qui fait le diagnostic de cancer de prostate. Les BP sont échoguidées et transrectales. La sensibilité des BP dépend du volume de la prostate et de celui du cancer.
Bilan dextension TR BP IRM prostatique TDM abdominopelvienne Scintigraphie osseuse NFS La TDM et l'échographie prostatique n’ont aucun intérêt.
Traitement Prostatectomie totale Radiothérapie externe Curiethérapie Abstention-surveillance si âge > 75 ans ou espérance de vie < 10 ans. Hormonothérapie par blocage androgénique éfficace si PSA < 1 ng/ml et testostéronémie < 1 ng/ml. Chimiothérapie taxotère , estracyt Traitements symptomatiques associés.
Dépistage 1 par an après 50 ans Signes clinique évocateurs Toucher rectal + PSA Dépistage 1 par an après 50 ans Signes clinique évocateurs TR normal et PSA<4ng/ml TR anormal ou PSA > 4ng/ml Biopsie de prostate écho guidées négatives Hormono+radiothérapie Prostatectomie totale Localement avancé Bilan d’extension fonction stade, PSA, gleason Positves histologie score de gleason Hormonothérapie+ traitement symptomatique métastatique localisé Prostatectomie totale Radiothérapie externe Curiethérapie (si glande<50ml)