Se connaître soi- même : itinéraire des « forces noires » comoriennes dans la Grande Guerre.
"L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence...." Amin Maalouf, Les Identités meurtrières.
La Genèse du projet Une idée née d'un appel à projet national: la Mission Centenaire. Cette exposition a été élaboré par le collège de Kawéni 1, situé à Mamoudzou, qui s'est engagé dans un travail interdisciplinaire et collaboratif à destination des élèves de troisième. Grâce au soutien de Mme le Vice-recteur de Mayotte, Mme Costantini, et de M. Marchitto, IA-IPR d'histoire- géographie, le projet a pu aboutir dans les délais impartis. Nous tenons à remercier M. Piolat, chef d'établissement du collège de Kawéni 1 pour la bienveillance, le suivi et le soutien logistique prodigués. Mme Denis, docteur en histoire contemporaine, spécialiste des enjeux stratégiques dans l'Océan indien et de la question mahoraise pendant les deux guerres mondiales, a également été une aide précieuse dans la connaissance du thème abordé. Notre présence au Festival des art contemporains des Comores est due à Mme OUSSENI qui donne la chance à nos élèves de développer le champ de leurs compétences en élargissant leur horizon. Nous ne pouvons oublier le travail impulsé par les enseignants : Sarah BOULMEDAIS-FAIVRE et Élodie SANCHEZ ; Benjamin BERTRAND, Philippe CHEVROT, Simon FAIVRE, Benoît FLORSCH et Alain MANNETIER. Et bien entendu nos élèves de troisième sans qui cette exposition n'aurait pu avoir lieu
Établissement public national. B.P MAMOUDZOU site: Le collège de Kawéni 1
Les deux objectifs initiaux du projet Commémorer le Centenaire de la Première Guerre mondiale ▪La société mahoraise n'entretient plus la mémoire écrite ou orale de la Grande Guerre. ▪La découverte de ce pan de l'histoire par l'approche locale et la présence d'engagés issus de l'archipel des Comores dans les troupes somalis ou malgaches permettent à nos élèves de tisser des liens entre eux mais aussi avec la Nation au sein d'une mémoire commune et collective. "Faire de l'Histoire": des méthodes et pas seulement des connaissances.... ▪5 classes de troisième se sont portées volontaires pour partir à la découverte de ce patrimoine invisible. ▪À partir des connaissances acquises, les élèves ont rencontré des professionnels et se sont confrontés à des sources historiques qu'il a fallu rechercher, comprendre, sélectionner et analyser.
L'impact visé sur le territoire est double : ▪Il n'existe pas encore de Monument aux Morts sur Grande Terre. Les élèves n'ont pas de trace visible de cet événement alors que leurs ancêtres ont combattu sous le drapeau français dans ce conflit. ▪Par le biais de cette exposition itinérante, les élèves ont trouvé un moyen d'entretenir la mémoire en intégrant une approche muséale encore rare à Mayotte. L'exposition est organisée sous forme d'un triptyque: panneaux / lettres personnalisées/ costumes et montage audio: « dans la peau du tirailleur ».
Pédagogie du projet : ▪Varier les situations d'apprentissage. ▪Approfondir le programme d'histoire. ▪Découvrir et utiliser les outils de l'historien et du statisticien (des archives au numérique). ▪Faire vivre la mémoire locale. ▪Confronter l'histoire locale à l'histoire nationale. ▪Développer la maîtrise de la langue orale et écrite.
Contraintes et atouts. ▪Les sources locales sur la Grande Guerre sont peu nombreuses : cette faiblesse oblige à faire appel aux ressources numériques. ▪La situation périphérique du territoire est aussi une contrainte : l'accès aux documents patrimoniaux n'est pas aisé et les voyages scolaires sont limités. ▪La participation des élèves à ce projet apporte de la continuité territoriale qui peut actuellement faire défaut. ▪L'atout principal de ce travail réside dans le caractère inédit de l'opération : faire appel à la mémoire locale (mahoraise, anjouanaise, grand comorienne, mohélienne, malgache et réunionnaise) permet à un établissement scolaire français de renforcer le lien entre le territoire républicain et des élèves en pleine construction de leurs repères identitaires. ▪Au cœur de la géo-histoire, cette exposition tisse un lien fort au sein de l'Océan indien par la redécouverte de cette histoire commune. ▪C'est un projet structurant car il s'inscrit à la fois dans le cadre de la Réforme du Collège, en cours, mais aussi dans la construction d'un territoire en pleine mutation.
Calendrier de travail. ● ● Périodes TOUSSAINT-NOËL 2015 ● ● Constitution des équipes pédagogiques et détermination des classes visées par le projet Travail sur la pluralité des sources ● Participation à la cérémonie du 11 novembre à Petite-Terre ● ● ●● ● JANVIER-AVRIL MAI ● Intervention de Mme Denis Travail en interdisciplinarité Participation à la cérémonie de commémoration du Centenaire de la bataille de Verdun à Petite-Terre ●● ● JUIN TOUSSAINT 2016 ● ● ANNEE ● Vernissage de l'exposition Participation au Festival d'arts contemporains des Comores Poursuite du projet centenaire: l'année 17
L'année 1916 vue de Mayotte Quelles places ont occupé " les forces noires" comoriennes et malgaches dans la Grande Guerre et la bataille de Verdun en particulier ? Comment les soldats comoriens et malgaches ont vécu la mobilisation et les violences de masse de la guerre ?
Panneau 1 : la Grande Guerre vue de l'Océan Indien DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE: Mobiliser des connaissances. Capacités : sélection d'informations/ porter un regard critique/ rédiger un développement construit. M. FAIVRE ET LES ÉLÈVES DE 312
Panneau 2 : la mobilisation DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE : Mobiliser des connaissances. Capacités : sélection d'informations/ porter un regard critique/ rédiger un développement construit.
Panneau 3 : des violences de guerre méconnues : le transport des troupes. DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE: Travail sur les conditions humaines et sanitaires des troupes. Méthodologie : comment rechercher, traiter et exploiter des informations liées au thème "responsabilité humaine en matière de santé et d'environnement". M. MANNETIER ET LES ÉLÈVES DE 311
Panneau 4 : la bataille de Verdun : présence des Comoriens à Douaumont. DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE : Travail sur les sources historiques numériques/ insérer l'histoire locale dans l'histoire nationale. Utiliser le vocabulaire approprié/ travail de synthèse/ maîtrise de la langue écrite. M. FLORSCH ET LES ÉLÈVES DE 306
Panneau 5 : travail de réécriture : lettres de Poilus comoriens à leur famille. DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE : Travail collaboratif en lettres et histoire : - à partir de la lecture et de la sélection d'informations issues d'un journal de marche et d'opérations, les élèves imaginent et écrivent une lettre relatant les conditions de vie au front et les sentiments exprimés. MME SANCHEZ ET LES ÉLÈVES DE 311
Panneau 6: reconstitution artistique: des Poilus et des Bouénis. DEMARCHE PÉDAGOGIQUE : Créer, inventer, imaginer. Réaliser une reconstitution artistique, mettre en scène un événement passé et prendre conscience que toute reconstitution ou création implique un écart avec la réalité. M. CHEVROT ET LES ÉLÈVES DE 306 ET 309
Panneau 6-7 : reconstitution audio : du départ des troupes à la bataille de Verdun. DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE : Initiation à la recherche historique et pratique de l'outil numérique. Sélection des informations ; maîtrise de la langue orale et montage audio. MME BOULMEDAIS-FAIVRE ET LES ELEVES DE 307
Panneau 8 : du travail d'historien à celui de statisticien. DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE : Séances en coenseignement mathématiques/histoire : -les élèves apprennent à changer de langage. -ils créent des outils statistiques à partir de sources historiques. M. BERTRAND ET LES ÉLÈVES DE 309