Innovation organisationnelle Tiré du texte de Norbert Alter, Encyclopédie de l’innovation, Paris, 2002 Innovation organisationnelle Entre croyance et raison Pélissier Cédric

Il faut y croire…. Pour innover il faut y croire…car on part de l’incertitude Progressivement, par la critique, la déviance, mais aussi par des croyances que l’acteur prend de la distance avec son rôle et se fait une raison Cette raison permet d’investir ou pas l’innovation Introduction…

Croyances, Normes, et Innovation L’innovation comme action non logique, une logique de rationalité limitée Un système de croyances : Positives Normatives Les décisions normées : les croyances qui normalisent (ex de la poubelle de Cohen, March, Olsen)

Innovation, Dogme, et Déviance Innover c’est toujours s’opposer à l’ordre établi : être déviant Processus créateur vs Invention dogmatique Les processus créateurs, 3 séquences : Incitation, laisser-faire, institutionnalisation Une appropriation technique, organisationnelle et sociale Inventions dogmatiques et autorité hiérarchique Comportements conformistes

Quelques notions... de l’innovation ordinaire Formes et Forces sociales (Simmel) La place de la déviance // et résistance (courbe en S de l’innovation L’inconfort mental de l’ingénieur : l’innovation précautionneuse…. Entre passion de la modernisation et de l’émancipation ≠ Passion de l’attachement et de l’écologie L’ingénieur schizophrène C’est un exemple typique des problèmes rencontrés aujourd'hui. Avant il y avait des éléments techniques sur lesquels on pouvait s’entendre, mais maintenant on se retrouve avec des affaires, des controverses. Latour emploie le concept d’objets en chose, en débat, du fait indiscutable on passe au « concernement » discutable. Les ingénieurs se trouvent entre 2 types opposés, la passion politique et la passion de développement. D’un côté une exigence d’innovation, répandue (presque un cliché) et en même temps, des passions inverses, qualifiées assez bien par la notion de précaution où l’on parle de prudence, d’attention, de soin, de disparition des espèces… Les ingénieurs se trouvent pour la première fois peut-être depuis le 16ème siècle, date de l’invention de leur propre profession, dans une situation très tiraillée, ils ne sont plus simplement aimés et méprisés, localement, là ils sont à la fois confrontés à des exigences d’innovation colossales qui les obligent à des passions d’animation et d’investissement également colossales : passion de modernisation. Et en même temps ils sont constamment menacés d’incompétence pour avoir rompu le principe de précaution. Des passions sans non, des passions de société du risque que Latour nomme en s’inspirant de Beck, remodernisation ou seconde modernisation ou encore modernisation réflexive (les termes varient).   Cette situation-là, une passion qualifiée par l’innovation, l’autre par le principe de précaution, ne favorise pas le confort mental, moral et intellectuel des ingénieurs. Le confort mental des ingénieurs est entamé. Il y a 2 solutions devant ce conflit de passion entre : Passion de la modernisation et de l’émancipation # Passion de l’attachement et de l’écologie - 1ère solution, moderniser à l’ancienne, revenir aux valeurs de la raison modernisatrice à l’ancienne. Mais qu’est-ce que cela veut dire parler de modernisation à l’ancienne ? Cela paraît fermé, ce n’est pas facile. - 2ème solution, plus remplie de désespoir, de cynisme, est de dire les ingénieurs ne sont plus aimés, les écoles sont vides (aux Etats-Unis, il y a de plus en plus d’élèves Coréens que d’Américains), plus personne ne veut faire des sciences, « tout fou le camps », le public est en prise avec des passions irrationnelles qui l’emportent sur la rationalité scientifique qui n’est plus aimée. Mais si on est précautionneux alors on n’innove plus. Les ingénieurs toujours mal aimés, maintenant sont schizophrènes.