Les rapports intercommunautaires dans nos écoles : comment les comprendre et les utiliser pour développer l’ouverture de nos élèves Benoit Côté, professeur agrégé Département de psychologie Université de Sherbrooke Séminaire Immigration à Laval : enjeux et prospectives Laval, 26 janvier 2015
Plan de la présentation 1) La compétition intergroupe : un phénomène « normal » 2) Comment ne pas jeter de l’huile sur le feu? 3) Quelles conditions peut-on mettre en place pour favoriser des rapports intercommunautaires harmonieux?
1) La compétition intergroupe : un phénomène « normal » Théorie des conflits réels (Shérif) En situation de conflit (pour les ressources ou un territoire), chaque groupe tend à favoriser les membres de son propre groupe (Ingroup) par rapport à ceux des autres (outgroup) et ce, en discriminant les membres de l'autre groupe. Théorie de l’identité sociale et les biais pro-endogroupes (Tajfel et Turner) Les processus cognitifs de catégorisation influencent les jugements sociaux et les préjugés, donc le simple fait de s'affilier à un groupe suffit à engendrer une volonté de le favoriser par rapport aux autres. On retrouve des biais pro-endogroupes CHEZ TOUS LES HUMAINS : c’est l’une des résultantes du processus de socialisation et de la construction de la dimension sociale de notre identité.
Deux constats : Des questions: 1- Autant les Québécois que les néo-Québécois sont sujets aux mécanismes psychosociaux de compétition intergroupe 2- Si l'on ne fait rien, dans un contexte de côtoiement intercommunautaire… on prépare le terrain aux conflits Des questions: Où sont rendus mes élèves dans leur développement? Qu’est-ce que je peux faire pour soutenir le développement de mes élèves?
Le modèle de développement de la sensibilité interculturelle (Bennett) La clé du développement de la sensibilité et des aptitudes nécessaires à la communication interculturelle réside d'abord dans la vision [perception] que chacun entretient face aux différences culturelles. Bennett, 1986 Développement de la sensibilité interculturelle Trouver la commune humanité Dialogue interculturel Exposition simple Déni Défense Minimisation Acceptation Adaptation Intégration Empathie Stades ethnocentriques Stades ethnorelativistes
Deux constats : 1- Il est possible d’aller plus loin que le travail amorcé par la socialisation (ethnocentrisme) 2- En fonction d’où en est rendu la personne, on choisira des stratégies éducatives différentes pour développer ses attitudes et compétences (notamment par des contacts intergroupes POSITIFS)
2) Comment ne pas jeter de l’huile sur le feu? Il est légitime pour tous, de vouloir le respect de nos besoins identitaires Autant entre les enseignants, qu’entre les élèves ou entre les élèves et enseignants Autant chez les Québécois que chez les néo-Québécois Peut-on créer une situation « gagnant-gagnant » ??? Besoin d’image de soi positive Besoin d’appartenance (faire partie d’un NOUS) Besoin d’unicité (ne pas être emprisonné dans une petite boite) Besoin de continuité / de cohérence (se reconnaitre dans le temps)
3) Quelles conditions peut-on mettre en place pour 3) Quelles conditions peut-on mettre en place pour favoriser des rapports intercommunautaires harmonieux Théorie des contacts intergroupes (Allport) Sous certaines conditions favorables, plus il y aura de contacts entre les membres de groupes différents, plus ils vont apprendre à se connaître et moins il y aura de discrimination entre eux. But commun rassembleur Normes explicites favorables aux relations intergroupes positives SOUTENUES par des personnes en autorité Perception de statuts égaux Approche coopérative, où il y a une interdépendance Faible anxiété, identité supra-ordonnée, personnalisation, etc.
Côté B. (2013) Les conditions nécessaires aux contacts intergroupes positifs: comment maximiser les bénéfices et éviter les pièges?, CEETUM http://www.ceetum.umontre...jeux/cote-enjeux-2013.pdf http://blogdev.learnquebec.ca/peliqan/en/from-theory-to-practice/
Des questions ou des réactions? J’y répondrai avec plaisir après la présentation de M. Rousseau