La sclérose en plaques (SEP) Philippe Casenave Cours SF 2008/2009
La sclérose en plaques La SEP est une affection du système nerveux central (cerveau, moelle épinière) Les lésions correspondent à des plaques de démyélinisation au sein de la substance blanche du SNC
La sclérose en plaques Epidémiologie Physiopathologie Clinique Évolution Examens complémentaires Diagnostic différentiel Traitement SEP et grossesse
La sclérose en plaques : épidémiologie Affection fréquente : 90 pers / 100 000 Prédominance féminine L’âge de début se situe entre 20 et 40 ans Gradient N/S
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Physiopathologie (1) Etiologie de la SEP reste mal connue. Maladie multifactorielle : Facteurs endogènes génétique Facteurs exogènes environnement (affection fréquente dans les régions tempérées, dans les pays « occidentaux ») Une origine virale ??? Réaction auto-immune dirigé contre certains constituants de la myéline.
Physiopathologie (2) Myéline = gaine du nerf SEP = démyélinisation SNC Pas d’atteinte de l’axone Csq = blocs de conductionpoussée Evolution = remyélinisation/atteinte de l’axone
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La sclérose en plaques : clinique DISSEMINATION TEMPORO SPATIALE - Poussées (installation aigüe ou subaigüe de symptômes sur qq h ou qq j, puis récupération plus ou moins complète) - Localisations différentes (au moins 2) - Episodes différents (au moins 2)
Poussée Apparition de symptômes neurologiques D’une durée de plus de 48 heures En dehors de certaines circonstances (infection, asthénie) Dans un territoire unique ou multiple Pseudopoussée / Phénomène d’Uhthoff
La sclérose en plaques : clinique NORB(30%) : baisse d’acuité visuelle douloureuse Syndrome cérébelleux Déficit moteur , sd pyramidal , spasticité Troubles sensitifs++ Diplopie Troubles sphinctériens (tardifs) Psy
NORB Inaugurale de la maladie dans 1/3 des cas Baisse rapide d’acuité visuelle Flou visuel, scotome central, dyschromatopsie Douleurs Fond d’oeil normal Evolution favorable
La sclérose en plaques : clinique Utilisation d’un score fonctionnel pour déterminer le niveau d’atteinte fonctionnelle Score EDSS (gravité de 0 à 10, suivi)
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La sclérose en plaques : évolution SEP rémittente : poussées successives séparées par des périodes de rémission. SEP rémittente II progressive SEP progressive I
Evolution Tous les intermédiaires sont possibles entre les formes bénignes, dans lesquelles les poussées sont rares et laissent un minimum de séquelles, et les formes sévères avec des déficits neurologiques invalidants.
Poussée La 1re poussé peut passer inaperçue ou être mal interprétée et retrouvée qu’à l’interrogatoire (=syndrome démyélinisant cliniquement isolé) Régression des signes avec / sans traitement Séquelles entre 2 poussées
Pronostic Facteurs de mauvais pronostic: Le début tardif Les formes progressives L’intervalle court entre les 2 premières poussées La détérioration intellectuelle
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La sclérose en plaques : examens complémentaires Ponction lombaire : hyperprotéinorrachie modérée , pléïocytose <20c/mm3, synthèse intrathécale d’Ig. Peut être normale Potentiels évoqués (sensitifs, visuels, auditifs) Biologie (éliminer les diagnostics différentiels) Le diagnostic est posé sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques objectivant la dissémination spatiale et temporelle.
IRM CEREBRALE Examen le plus sensible Elimine les diagnostics différentiels Disséminations spatiale et temporelle Pronostic : « charge lésionnelle » Suivi : adapter la PEC thérapeutique Protocole technique standardisé
IRM CEREBRALE Sémiologie IRM : - Forme des lésions (ovoïde, >3mm, disposition radiaire) - Localisation (moelle, corps calleux, pédoncule cérébelleux, juxta-corticale) - Prise de contraste = plaque active
Sauf T2 TSE plus sensible pour les lésions de la FP
IRM CEREBRALE Critères de BARKOFF = Trois des quatres critères suivants (dissémination spatiale) : - Au moins 9 lésions hyperintenses en T2 ou une lésion rehaussée au gadolinium - Au moins une lésion sous-tentorielle - Au moins une lésion juxtacorticale - Au moins trois lésions périventriculaires
Nouvelles techniques d’imagerie Diffusion et tenseur de diffusion Spectroscopie Transfert de magnétisation Détection de lésions dans la SB d’apparence normale outils de recherche, pas de place en routine clinique
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Diagnostic différentiel Gougerot, lupus, SAPL, sarcoïdose Devic Autres connectivites (sclérodermie, Wegener, Behcet, PR, RCH…) Lyme AVC Lymphomes primitifs du SN Autres causes d’hypersignaux de la SB : migraine, HTA…
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La sclérose en plaques : traitement Traitement de la poussée de SEP : Hospitalisation/REPOS Cure de corticoïdes par voie intraveineuse à fortes doses : 1g/j pendant 3 à 5 jours Après ttt infection (ECBU+++) Associée à un régime désodé et pauvre en sucre Surveillance de la TA, tolérance digestive et psychique
La sclérose en plaques : traitement Traitement symptomatique : Kinésithérapie en dehors des poussées Soutien psychologique Lutte contre la spasticité Ttt des douleurs notamment d’origine neurologique Ttt des troubles sphinctériens
La sclérose en plaques : traitement Traitements de fond L’objectif est de ralentir la progression de la maladie et de diminuer le nombre des poussées. Ils sont tous CI au cours de la grossesse.
SEP rémittente Immunomodulateurs : Interféron bêta : REBIF : 1SC/ 3 fois par semaine (2 dosages) BETAFERON : 1 SC 1jour/2 AVONEX : 1 IM / semaine Acétate de glatiramère : COPAXONE : 1 SC/ jour
SEP rémittente Formes agressives ou échec du ttt de première intention natalizumab (TYSABRI) - empêche les lymphocytes de franchir la BHM - plusieurs cas décrits de LEMP - mise sur le marché récente, peu de recul - indications strictes
SEP forme progressive Primaire (pas de ttt validé) Secondaire METHOTREXATE (per os ou IM) ENDOXAN (cures IV) Secondaire BETAFERON METHOTREXATE PO ou IM ENDOXAN IV NOVANTRONE IV
Règles hygiéno-diététiques Eviter le surmenage, le stress et les efforts physiques importants Eviter la chaleur ( piscines surchauffées, bains chauds…) Régime normal, sauf pendant les cures de corticoides
Mesures associées Prise en charge psychologique et aide médicosociale : PEC à 100%, reclassement professionnel
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La sclérose en plaques et grossesse La fréquence des poussées diminue au cours de la grossesse mais cette fréquence augmente de manière importante au cours du post-partum. Les poussées survenant au décours de la grossesse peuvent être traitées par des cures de corticoïdes. La maladie débute rarement pdt la grossesse, beaucoup plus souvent dans les mois qui suivent la grossesse.
La sclérose en plaques et grossesse La SEP n’a pas d’influence néfaste sur le degré de fertilité, l’incidence de la prématurité, l’existence de toxémie gravidique ou le risque de malformation foetale. L’état clinique des nouveau-né est comparable à ceux de mère en bonne santé. Le travail et l’accouchement se déroule normalement. La péridurale ne représente pas de risques pour la SEP.
RESUME Pathologie inflammatoire démyélinisante du SNC Poussées disséminées dans le temps et dans l’espace Polymorphisme clinique Diagnostic d’élimination,PL,IRM, PEV Importance d’une prise en charge précoce pluridisciplinaire Grossesse = pas de risque materno-fœtal.