Apprentissage continué de la lecture au Cycle 2 Circonscription Valenciennes-Anzin Stage Mars 2009
Le point sur les « méthodes » de lecture Méthode d'enseignement de la lecture : ensemble de principes qui organisent les orientations et la mise en œuvre de l’enseignement de la lecture. Manuel : publication, support, outil d’accompagnement de l’apprentissage. Définition de « méthode de lecture » Ce sont les orientations théoriques qui président à la lecture et l’écriture (manière dont on considère qu’il faut apprendre à lire). Chaque méthode repose sur un ensemble de caractéristiques identifiables qui la distingue des autres. Toutes les méthodes ont le même objectif : permettre l’apprentissage de la lecture et faire de chaque enfant un futur lecteur expert, mais elles revendiquent des différences dans le moyen d’y parvenir (méthodologie, objectifs opérationnels, activités choisies) avec une terminologie souvent complexe. On distingue trois grands groupes de méthodes qui induisent chacune une représentation de la lecture spécifique et peuvent générer des difficultés particulières.
2 approches possibles L’approche synthétique, exclusive dans les méthodes dites « syllabiques », procède des parties vers le tout : on part des valeurs sonores des lettres pour former des syllabes que l’on fusionne ensuite pour produire des mots. L’approche analytique, à l’œuvre notamment dans les méthodes dites « globales », procède à l’inverse : du tout aux parties, c’est-à-dire des mots aux syllabes puis aux lettres et à leur(s) correspondance(s) avec les sons La méthode synthétique (alphabétique) Principe : elle repose sur la prise de conscience par l’apprenant des correspondances entre les unités formelles les plus petites de la langue orale (les phonèmes) et les unités de la langue écrite (les graphèmes) pour construire des unités plus grandes : combinaison de sons et de lettres syllabes mots textes La méthode analytique (idéovisuelle, logographique) Principe : à partir de matériaux écrits, l’enfant formule des hypothèses sur le fonctionnement de la langue. Il utilise d’abord des fragments restreints (souvent des mots) pour construire un message écrit (une ou plusieurs phrases). Il est amené à faire des suppositions sur les mots, à partir d’indices contextuels avant d’en mémoriser la forme visuelle. Puis il analyse le code écrit pour en déduire le fonctionnement de manière de plus en plus précise sans référence à la langue orale en particulier. Oral et écrit sont même parfois considérés comme des codes distincts. On entre dans la lecture par le texte et une immersion dans l’écrit avec un accès immédiat et prioritaire au sens.
SYLLABES GRAPHEMES /PHONEMES MOTS SYLLABES GRAPHEMES /PHONEMES ANALYSE ( dominante dans les approches globales) SYNTHESE ( dominante dans les approches syllabiques) Remarques La méthode analytique nécessite une très grande continuité dans l’apprentissage, sur plusieurs années, pour se révéler efficace. Elle ne donne pas la priorité à l’analyse et à la structure de la langue. La recherche d’indices linguistiques (mots, phrases, lisibilité) doit s’inscrire en parallèle de l’entrée dans les textes. L’apprentissage de la langue écrite avec les caractéristiques des signes qui la constituent est essentiel. Remarques La méthode synthétique peut donner des résultats positifs, y compris chez les élèves plus fragiles, lorsque ceux-ci auront intégré automatiquement les correspondances (processus peu coûteux en terme cognitif). Elle impose d’être immédiatement liée à des activités décalées portant sur la compréhension des textes (d’abord à l’oral) et une culture partagée des livres.
Le point sur les « méthodes » de lecture Dans les méthodes syllabiques, on considère l ’accès au sens comme la conséquence du déchiffrage. Dans les méthodes globales, on privilégie l’entrée par le sens et on parie sur l’intérêt porté par les élèves au contenu des textes qui leur sont lus, dans un premier temps par le maître.
2 sortes de méthodes globales : Méthode « naturelle » Élaborée par Célestin Freinet (1869-1966) - le texte constitue l’unité élémentaire d’étude - l’écriture au sens de production de mots et de textes est primordiale dès le début de l’apprentissage - l’étude des relations graphophonogiques se fait grâce à de nombreuses activités d’écriture. La Méthode « idéovisuelle » promue par Jean Foucambert - enseignement du déchiffrage écarté, frein au développement d’une lecture authentique - en vogue dans les années 80, elle a quasiment disparu Néanmoins , l’attention portée au développement de la voie directe a bénéficié à toute la pédagogie de la lecture. Les variantes de la méthode analytique La méthode dite « globale » est très rarement engagée de manière complète. On est passé du mot silhouette à une approche plus culturelle, avec une immersion dans les textes. Elle continue d’affirmer certains principes d’apprentissage comme le développement de la vitesse de lecture pour mieux comprendre, l’augmentation de l’empan visuel pour favoriser l’anticipation et la prédiction du sens. La méthode « naturelle » (Célestin Freinet) part d’écrits dictés par les élèves. Ce n’est pas une méthode globale. Elle ne peut s’exercer que dans une classe coopérative. Elle donne priorité à l’expression et l’écriture (c’est en communiquant oralement et par écrit que les enfants découvrent, à leur rythme, comment fonctionne la langue et apprennent par l’usage, à réutiliser le système de correspondance grapho-phonologique. La méthode « idéovisuelle » (Charmeux, Foucambert) prône l’accès direct au sens, l’identification des mots mémorisés et la lecture par anticipation. La combinatoire n’est jamais enseignée.
Le point sur les « méthodes » de lecture les méthodes mixtes, Elles cherchent à rapprocher les qualités des méthodes synthétique et analytique. L’apprentissage des élèves repose à la fois sur l’étude du code, sur la motivation par l’entrée dans les textes et sur la maîtrise sommaire de quelques unités de la langue. Elle tente de lier l’entrée par le texte oral ou observé, l’étude de sa compréhension et la décomposition de la langue. En fait, il existe deux manières de présenter la « mixité » La méthode mixte conjointe La méthode mixte enchaînée
Le point sur les « méthodes » de lecture Les méthodes nouvelles Ces méthodes « nouvelles » insistent sur l’idée que d’autres outils, d’autres mécanismes doivent être travaillés méthodiquement, notamment l’exploration et le questionnement des aspects syntaxiques et sémantiques des énoncés écrits. La méthode gestuelle (Borel-Maisonny) propose un ensemble de gestes (associés aux phonèmes) pour faciliter l’entrée dans le langage La méthode « interactive » veut travailler simultanément le code et le sens. Lire ne signifie pas déchiffrer mais le décodage est nécessaire à l’apprentissage.