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CULTURE GÉNÉRALE 2 CONFÉRENCES D'ACTUALITÉ Université de Montpellier Département de science politique Licence 2 – Semestre 4 Julien BOYADJIAN –

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1 CULTURE GÉNÉRALE 2 CONFÉRENCES D'ACTUALITÉ Université de Montpellier Département de science politique Licence 2 – Semestre 4 Julien BOYADJIAN – julien.boyadjian@umontpellier.fr

2 SOMMAIRE DU COURS PREMIÈRE PARTIE. LA QUESTION SOCIALE AUJOURD’HUI Chapitre 1. L’évolution du salariat Chapitre 2. Permanence et transformation des classes sociales Chapitre 3. La mobilité sociale Chapitre 4. La spatialisation de la question sociale DEUXIÈME PARTIE. DÉBATS ECONOMIQUES CONTEMPORAINS Chapitre 5. L’évolution des inégalités économiques sur le long terme Chapitre 6. Comprendre la crise financière TROISIÈME PARTIE. ACTUALITÉS POLITIQUES Chapitre 7. La démocratie participative Chapitre 8. La politisation de la question écologique

3 Chapitre 1. L’évolution du salariat Introduction I. Une mise en perspective historique du salariat A. « Tomber dans le salariat » : la pire des situations B. Le salariat comme statut protecteur C. Le développement de nouvelles vulnérabilités au sein même du salariat II. Un état des lieux du salariat et du marché de l’emploi A. Le chômage de masse B. La précarisation de l’emploi et la dualisation du marché du travail C. L’évolution du travail non salarié

4 Chapitre 1. L’évolution du salariat Introduction Le 17 juin 2015, la commission du travail de l'État de Californie donne à une conductrice indépendante de la société Uber le statut de salariée : un coup de frein à la « disparition » du salariat ? Le modèle économique d’Uber, au centre d’un débat : L’ « ubérisation » de l’économie : un vivier d’emploi, un moyen de contourner les rigidités du marché de l’emploi et du salariat L’ « ubérisation » : les travailleurs « ubérisés » dans une situation de grande vulnérabilité sociale Nécessité d’inscrire ce débat dans une perspective historique plus large et d’objectiver la réalité du salariat et de l’emploi aujourd’hui

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6 Chapitre 1. L’évolution du salariat I. Une mise en perspective historique du salariat A. « Tomber dans le salariat » : la pire des situations B. Le salariat comme statut protecteur C. Le développement de nouvelles vulnérabilités au sein même du salariat

7 Chapitre 1. L’évolution du salariat I) Une mise en perspective historique du salariat Robert CASTEL (1933-2013) : Les métamorphoses de la question sociale, une chronique du salariat, publié en 1995

8 Chapitre 1. L’évolution du salariat I. Une mise en perspective historique du salariat L’auteur distingue trois grandes périodes dans l’histoire du salariat : 1. De l’Ancien Régime jusqu’au 19ème siècle : le salariat est une situation incertaine et indigne, la pire des situations envisageables, synonyme de vulnérabilité de masse 2. De la fin du 19ème jusqu’au milieu des années 1970 : la salariat devient peu à peu une condition sécurisante et protectrice qui couvre une très large majorité de la population active 3. A partir des années 1970, développement, au sein même du salariat, de nouvelles vulnérabilités économiques et sociales

9 Chapitre 1. L’évolution du salariat A) « Tomber dans le salariat » : la pire des situations Première période (Ancien régime - débuts de la troisième République) : le salariat est associé à une situation de grande vulnérabilité économique et sociale : le salariat est la pire des situations (on « tombe dans le salariat ») Jusqu’à la Révolution française, la vulnérabilité sociale est liée à un excès de contraintes et d’encadrement (système des tutelles, des corporations, du travail réglé et du travail forcé) A la fin du 18 ème siècle, instauration du principe de libre accès au travail : le salariat est toujours associé à une situation de vulnérabilité sociale mais cette situation est due à une absence de contrainte et d’encadrement du travail

10 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) L’artisanat comme principale matrice de constitution du salariat Sous l’Ancien Régime, l’économie est organisée en corps de métiers (corporations et tutelles) Dans chaque unité de production : un maître (propriétaire des moyens de production), un ou deux compagnons (« salariés »), un ou deux apprentis (non salariés) L’artisanat constitue donc paradoxalement la matrice de constitution du salariat Cependant, le salariat n’est à cette époque qu’un état transitoire : les apprentis sont censés devenirs compagnons, et ceux-ci deviennent à leur tour maîtres le moment venu

11 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) L’artisanat comme principale matrice de constitution du salariat A partir du 14ème siècle, le système des communautés de métier est en crise, les chances de parvenir à la maîtrise se ferment : apparition d’une classe de « salariés à vie » Le travail réglé et l’organisation du travail en commuté de métiers freinent l’expansion du salariat : le maître ne peut pas recruter le nombre de compagnons qu’il souhaite Le système des corporations crée donc une classes de « salariés à vie » tout en freinant paradoxalement l’expansion du salariat

12 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) De la tutelle au contrat : l’accès libre au travail C’est au début du 18 ème siècle que la situation commence à changer et qu’on décide d’instaurer le principe de libre accès au travail Deux phénomènes sont à l’origine de ce changement : Une nouvelle prise de conscience d’une vulnérabilité de masse avec le développement des populations urbaines laborieuses Une transformation de la conception du travail, que l’on associe plus à la pauvreté mais que l’on perçoit au contraire comme signe de richesse

13 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) De la tutelle au contrat : l’accès libre au travail « L’ascension soudaine, spectaculaire du travail, passant du dernier rang, de la situation la plus méprisée, à la place d’honneur et devenant la mieux considérée des activités humaines, commença lorsque Locke découvrit dans le travail la source de toute propriété ; elle se poursuivit lorsque Adam Smith affirma que le travail est la source de toute richesse ; elle trouva son point culminant dans le « système de travail » de Marx, où le travail devient la source de toute productivité et l’expression de l’humanité et même de l’homme » (Hannah Arendt)

14 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) De la tutelle au contrat : l’accès libre au travail Loi Le Chapelier (le 14 juin 1791) : proscrit les corporations de métiers et le compagnonnage : fin du corporatisme et du travail réglé Le travail est désormais une marchandise vendue sur un marché qui obéit à la loi de l’offre et de la demande La relation unissant le travailleur à son employeur est devenue une simple « convention » entre deux parties (l’employeur et le salarié) qui s’entendent sur le salaire La contractualisation du rapport de travail n’est pas en mesure de remédier à l’indignité du salariat qui demeure le dernier et le pire des états

15 Chapitre 1. L’évolution du salariat B) Le salariat comme statut protecteur A partir du 19ème siècle : le salariat peu à peu associé à des droits et des protections, avec le développement du modèle assurantiel (« la propriété de transfert » ou « la propriété sociale »)… … jusqu’à devenir un statut sécurisant et protecteur couvrant la très grande majorité de la population active durant la seconde partie du 20ème siècle (le « compromis fordiste »)

16 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La propriété de transfert Au 19 ème siècle les ouvriers-salariés sont les fers de lance de la révolution industrielle mais demeurent dans une situation d’extrême vulnérabilité économique et sociale Comment instaurer une relation forte d’appartenance sociale pour ces populations poussées aux marges de la société par l’industrialisation sauvage ? Cette question va se cristalliser plus spécifiquement sur la question de la propriété (privée VS sociale)

17 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La propriété de transfert Pour les opposants au modèle assurantiel c’est le modèle de la propriété et du propriétaire indépendant qui est le fondement exclusif de la dignité sociale et de la sécurité La propriété sociale est fondée sur la capacité d'une communauté à taxer les individus ou à les obliger à se doter de certaines assurances dans le but de donner aux individus des droits (donc des propriétés) qui vont les protéger contre l'insécurité de la vie : droit à l'emploi, protection santé, sécurité matérielle, etc. La propriété de transfert (ou sociale) n’est pas incompatible avec la propriété privée

18 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La propriété de transfert Focus : les grandes principes du modèle assurantiel 1) une protection fondée uniquement sur le travail et sur la capacité des individus à s’ouvrir des droits grâce à leur activité professionnelle 2) une protection obligatoire 3) une protection reposant sur une participation financière des ouvriers et des employeurs qui prend la forme de cotisations sociales 4) des cotisations qui ne sont pas proportionnelles aux risques – comme dans la logique assurantielle pure – mais aux salaires

19 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La propriété de transfert « Quand vous aurez donné à l’ouvrier un conseil judiciaire pour l’obliger à verser ses économies dans votre caisse de retraite, vous l’aurez privé de bien d’autres emplois qu’il aurait préférés. A la campagne, il achète un champ, une maison, du bétail ; à la ville, des outils ou un petit fonds de commerce. Il a connu l’accession au patronat. Vous, vous le retenez dans le salariat en exigeant un emploi exclusif de son petit capital, en exigeant un seul mode de placement. Voyez-vous, messieurs, le tort de votre projet est de partager les citoyens en deux classes, de les séparer en deux clans, celui des patrons, et celui des salariés. En réalité, les deux clans se pénètrent, les deux classes se confondent »

20 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La propriété de transfert L’idée d’assurance obligatoire implique l’acceptation de la position structurelle et durable qu’a prise le salariat dans la société industrielle : il y aura toujours des salariés, et de plus en plus de salariés permanents Le système assurantiel du fait des nombreuses résistances qu’il rencontrera se mettra en place de façon très lente, tout au long de la troisième République, et ne prendra véritablement effet qu’avec l’instauration de la Sécurité sociale en 1945

21 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) L’avènement de la société salariale C’est à partir de 1945 que l’on entre pleinement dans l’ère de « la société salariale » Pour Castel, c’est le fordisme qui a défini ce nouveau rapport salarial qui se différencie du rapport salarial des débuts de l’ère industrielle Le rapport salarial des débuts de l’ère industrielle se caractérise par : un mode de rétribution proche d’un revenu minimal assurant tout juste la reproduction du travailleur et de sa famille une absence de garanties légales dans la situation de travail le caractère labile du travailleur avec l’entreprise

22 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) L’avènement de la société salariale Cinq conditions ont permis le passage du rapport salarial industriel au rapport salarial fordiste : 1. Une séparation entre ceux qui travaillent effectivement et régulièrement et les inactifs ou les semi-actifs 2. La fixation du travailleur à son poste de travail et la rationalisation du procès de travail 3. L’accès par l’intermédiaire du salaire à la consommation de masse 4. L’accès à la propriété sociale et aux services publics 5. La création d’un droit du travail et des conventions collectives

23 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) L’avènement de la société salariale Durant les trente glorieuses, proportion de salariés dans la population active augmente considérablement : de 49% en 1931 à 83% en 1975 (94% en 2014) D’autre part la condition salariale déborde la classe ouvrière qui devient même minoritaire au sein de la population salariée : en 1975, on compte pour la première fois autant d’ouvriers que de non-ouvriers dans la population salariée (les cadres revendiquent le statut de salarié)

24 Chapitre 1. L’évolution du salariat C) Le développement de nouvelles vulnérabilités au sein même du salariat A partir des années 1970, apparition d’« une nouvelle question sociale » Développement d’une vulnérabilité sociale au sein même du salariat Apparition du chômage de masse : le nombre de chômeur passe de 300 000 en 1970 à 1,6 millions en 1976 Précarisation de l’emploi salarié : contrats à durée déterminée (CDD, intérim), travail à temps partiel Apparition de la thématique de l’insertion (RMI en 1988)

25 Chapitre 1. L’évolution du salariat Introduction I. Une mise en perspective historique du salariat A. « Tomber dans le salariat » : la pire des situations B. Le salariat comme statut protecteur C. Le développement de nouvelles vulnérabilités au sein même du salariat II. Un état des lieux du salariat et du marché de l’emploi A. Le chômage de masse B. La précarisation de l’emploi et la dualisation du marché du travail C. L’évolution du travail non salarié

26 Chapitre 1. L’évolution du salariat A) Le chômage de masse La notion de chômage est intrinsèquement liée à celle de salariat : le chômeur est l’individu qui souhaite vendre sa force de travail mais ne trouve pas preneur aux conditions qu’il exige Jusqu’à la fin du 19ème siècle, le chômage est associé à l’idée d’une interruption de travail de courte durée qui entraîne une perte de salaire (jour « chômé ») A la fin du 19ème siècle, la notion de chômage est associée à une interruption de travail de longue durée

27 Chapitre 1. L’évolution du salariat A) Le chômage de masse Après la seconde guerre mondiale, le chômage devient une catégorie juridique Elle est associée à un système de droits (une couverture sociale, une indemnisation, une aide à la recherche d’emploi) et de devoirs (chercher activement un emploi et d’être disponible pour l’occuper) Développement d’une administration publique en charge de gérer ce système : l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) est créée en 1967, remplacée en 2008 par Pôle Emploi

28 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La mesure du chômage Il existe deux principales sources de mesure du chômage : l'enquête Emploi de l’INSEE et les statistiques administratives de Pôle Emploi L'enquête Emploi (trimestrielle, échantillon de 100 000 personnes) mesure le chômage sur la base de la définition établie par le Bureau International du Travail (BIT). Selon le BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions : 1. n’avoir pas du tout travaillé la semaine précédent l’enquête 2. être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours 3. avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent l’enquête En 2015, le nombre de demandeurs d’emploi est selon l’INSEE de 2 941 000 personnes (10,6% de la population active)

29 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La mesure du chômage Les demandeurs d'emploi, inscrits à Pôle Emploi, sont répertoriés en 5 grandes catégories :  catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi  catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte  catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue  catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie)  catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (bénéficiaires de contrats aidés)

30 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La mesure du chômage Catégorie A : 3 574 800 inscrits (novembre 2015, métropole) Toutes catégories : 6 475 100 d’inscrits au Pôle emploi (France entière) Les mesures du chômage effectuées par Pôle Emploi sont donc les plus sensibles à la conjoncture politique « Les autres chiffres du chômage » : étude sur les sorties de liste des chômeurs de l’ANPE, sur la période 2000-2006, 15% des chômeurs sont sortis des listes (80% sans avoir retrouvé un emploi ou une formation)

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32 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) La mesure du chômage De 1975 à 2012, le chômage a connu deux phases distinctes :  1975-1985 : dix années de hausse tendancielle ininterrompue  1985-2015 : des fluctuations au gré de la conjoncture économique, mais à un niveau qui se maintient entre 7,5 % et 10,5%

33 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) Les inégalités devant le chômage Le taux de chômage varie significativement selon l’âge, le niveau de diplôme, la CSP, l’implantation géographique et l’origine ethnique des demandeurs d’emploi En revanche, le taux de chômage ne varie plus en fonction du sexe depuis 2012 :  1987 : 10,7% des femmes actives sont au chômage VS 7,2% des hommes  2013 : 9,7% pour les femmes VS 10% pour les hommes

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35 Le taux de chômage varie significativement selon le niveau de diplôme : le niveau de diplôme protège du chômage

36 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) Les inégalités devant le chômage De 1975 à 2012, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a plus que triplé : 6,8 % en 1975 VS 23,9 % en 2012 Le taux de chômage des 15-24 ans est plus élevé que celui des autres tranches d’âge : 23,9% pour les 15-24 ans en 2013 contre 9,1% pour les 25-49 ans

37 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) Les inégalités devant le chômage Le taux de chômage varie considérablement selon la PCS : en 2013, le taux de chômage des cadres était de 3,9% (globalement stable depuis les années 1980) alors qu’il s’élevait à 20,2% pour les ouvriers non qualifiés PCS Taux de chômage (2013) Cadres et professions intellectuelles supérieures3,9% Professions intermédiaires5,2% Employés10% Ouvriers qualifiés11,2% Ouvriers non qualifiés20,6%

38 Chapitre 1. L’évolution du salariat B) La précarisation de l’emploi et la dualisation du marché du travail 1) Le développement des contrats à durée déterminée (CDD, intérim) Jusqu’aux années 1970, le CDI à temps plein avec un employeur unique était le type d’emploi dominant A partir des années 1970 apparition de nouvelles formes d’emploi à durée déterminée (CDD, intérim) Le CDI en perte d’hégémonie : au 4e trimestre 2012, 49,5% des intentions d’embauche sont en CDD, 42,3% sont des missions d’intérim et 8,1% des CDI

39 Chapitre 1. L’évolution du salariat 1) Le développement des contrats à durée déterminée (CDD, intérim) En stock, le CDI reste toujours majoritaire: 86,9% des salariés du secteur concurrentiel sont en CDI en 2012, contre 10,3% de salariés en contrat à durée déterminée et 2,8% d’intérimaires La part des salariés en contrat temporaire (CDD ou intérim) dans le secteur concurrentiel a peu varié de la fin des années 1990 à 2012, restant comprise entre 12 et 13% Auparavant, entre 1984 et 2000, cette proportion avait très sensiblement augmenté : la part de l’intérim avait été multipliée par 4 en 16 ans (0,1% en 84 : +2,7 points), tandis que celle des CDD avait plus que doublé (4,6% en 84 : +5,7 points) ; la part des CDI avait au contraire déclinée (95,3% en 84 : -8,4 points).

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41 Chapitre 1. L’évolution du salariat 2) Le développement du travail à temps partiel En 2011, 18,6% des salariés ont un travail à temps partiel Le temps partiel concerne surtout les femmes : 82% des salariés à temps partiel sont des femmes et 31% des femmes salariées sont à temps partiel (contre 7% des hommes) alors qu’elles n’étaient que 16% à être en temps partiel en 1975 Depuis 1990, la part des femmes à temps partiel souhaitant travailler davantage oscille entre un quart et un tiers des salariées à temps partiel

42 Chapitre 1. L’évolution du salariat 3) Une dualisation du marché du travail ? Dualisation du marché du travail :  Marché primaire : marché fortement régulé et encadré où l’on retrouve les salariés les plus qualifiés, les mieux rémunérés, et les mieux protégés (cadres en CDI/temps-plein hautement qualifiés et rémunérés)  Marché secondaire constitué de travailleurs précaires, mal rémunérés, et mal protégés (CDD, intérimaires, etc.) En période de croissance économique le marché secondaire alimente le marché primaire (en 2000, 70% des CDD devenus des CDI) En période de crise économique, concurrence entre les deux marchés, le marché secondaire fait pression à la baisse sur le marché primaire

43 Chapitre 1. L’évolution du salariat C) L’évolution du travail non salarié La population des indépendants en régression constante durant les cinquante dernières années, passant de 4,5 millions d’actifs en 1970 à 2,4 millions en 2008 (soit 8% de la population active) La décroissance est cependant très différente selon les secteurs d’activité :  agriculture : 2,3 millions d’indépendants (1970) / 500 000 (2008)  commerçants : 800 000 (1970) à 600 000 (2008)  bâtiment et artisans restent en nombre à peu près constant (environ 600 000 personnes) En revanche, la population des indépendants du secteur des services, connaît une forte croissance : de 500 000 actifs en 1989 à 750 000 (en 2008), soit une hausse de 50% en moins de 20 ans

44 Chapitre 1. L’évolution du salariat C) L’évolution du travail non salarié Le travail non salarié a été encouragé par des politiques publiques volontaristes, exemple : création du statut d’auto-entrepreneur (2008) Selon une étude de l’INSEE de 2012, seul un quart des 328 000 premiers auto-entrepreneurs recensés en 2009 sont parvenus à se dégager un revenu et, parmi ceux-ci, 90% ont un revenu inférieur au SMIC Critiques adressées à l’auto-entreprenariat : ce régime prend part à la dérégulation du travail, en poussant plus loin le système de la sous-traitance et de la flexibilité, dans un contexte de crise du travail et de de dégradation de l’emploi


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