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Géopolitique de l’espace post soviétique : Septième cours : Septième cours : La zone occidentale : Biélorussie et Moldavie.

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1 Géopolitique de l’espace post soviétique : Septième cours : Septième cours : La zone occidentale : Biélorussie et Moldavie

2 Septième cours : La zone occidentale : Biélorussie et Moldavie 1 — Biélorussie 2 — Moldavie 3 — La question de la Transnistrie

3 1 — Biélorussie 1.1 – Géographie La Biélorussie est un petit pays de 206 700 kilomètres carrés, entre la Pologne, Russie, Ukraine et monde balte, un trait d’union entre les plaines germano-polonaise et russe. La Biélorussie est un petit pays de 206 700 kilomètres carrés, entre la Pologne, Russie, Ukraine et monde balte, un trait d’union entre les plaines germano-polonaise et russe. Les dernières modifications de son espace territorial sont survenues dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, alors que la Biélorussie s’est vu adjoindre une zone s’entendant vers l’Ouest jusqu’à Grodno (Hrodna), sans inclure Bialystok, aujourd’hui en Pologne. À l’est, la frontière est restée inchangée. Les dernières modifications de son espace territorial sont survenues dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, alors que la Biélorussie s’est vu adjoindre une zone s’entendant vers l’Ouest jusqu’à Grodno (Hrodna), sans inclure Bialystok, aujourd’hui en Pologne. À l’est, la frontière est restée inchangée.

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5 On y distingue plusieurs ensembles régionaux : le nord et le sud, régions basses, marécageuses ou forestières. On y distingue plusieurs ensembles régionaux : le nord et le sud, régions basses, marécageuses ou forestières. Entre les deux, une zone de collines qui correspond à la ligne de partage entre les fleuves qui se dirigent vers la mer Noire et ceux qui coulent vers la mer Baltique. Entre les deux, une zone de collines qui correspond à la ligne de partage entre les fleuves qui se dirigent vers la mer Noire et ceux qui coulent vers la mer Baltique. La principale caractéristique des paysages biélorusses est l’omniprésence de la forêt, couvrant 8 millions d’hectares, soit plus du tiers du territoire. La principale caractéristique des paysages biélorusses est l’omniprésence de la forêt, couvrant 8 millions d’hectares, soit plus du tiers du territoire. Longtemps inhabitées, elles firent de la Biélorussie une région que les armées de passage préféraient éviter. Longtemps inhabitées, elles firent de la Biélorussie une région que les armées de passage préféraient éviter. Outre les marécages, le pays compte de vastes ressources en eau. Outre les marécages, le pays compte de vastes ressources en eau. On compte sur le territoire plus de 3 000 rivières et fleuves, et plus de 4 000 lacs. À l’exception du Niémen et du Dniepr, les cours d’eau sont peu importants. Quant aux lacs, le plus grand, le Naroch, s’étend sur à peine 80 kilomètres carrés. On compte sur le territoire plus de 3 000 rivières et fleuves, et plus de 4 000 lacs. À l’exception du Niémen et du Dniepr, les cours d’eau sont peu importants. Quant aux lacs, le plus grand, le Naroch, s’étend sur à peine 80 kilomètres carrés.

6 Les sols, lessivés, sont peu fertiles et doivent être amendés pour donner des récoltes satisfaisantes. En outre, de nombreuses régions ont dû être assainies et asséchées pour étendre la surface agricole utile. Les sols, lessivés, sont peu fertiles et doivent être amendés pour donner des récoltes satisfaisantes. En outre, de nombreuses régions ont dû être assainies et asséchées pour étendre la surface agricole utile. L’explosion de Tchernobyl a gravement affecté le pays : 3 600 agglomérations de toutes tailles, 18 % des terres et 20 % des surfaces forestières sont touchés par les retombées radioactives. De fait, la catastrophe a été plus dommageable pour la Biélorussie que pour l’Ukraine. L’explosion de Tchernobyl a gravement affecté le pays : 3 600 agglomérations de toutes tailles, 18 % des terres et 20 % des surfaces forestières sont touchés par les retombées radioactives. De fait, la catastrophe a été plus dommageable pour la Biélorussie que pour l’Ukraine. Le climat continental fait de la Biélorussie une zone agricole moins favorisée que l’Ukraine. Le climat continental fait de la Biélorussie une zone agricole moins favorisée que l’Ukraine. L’été est tiède et suivi par un hiver long et rigoureux, avec des écarts sensibles entre les différentes régions. L’été est tiède et suivi par un hiver long et rigoureux, avec des écarts sensibles entre les différentes régions. La proximité de la mer baltique, située à un peu plus de 200 kilomètres, introduit une nuance océanique. La proximité de la mer baltique, située à un peu plus de 200 kilomètres, introduit une nuance océanique.

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8 1.2.1 – Système politique L’accès à l’indépendance, le 25 août 1991, n’a pas remis en cause le monopole de l’ancien personnel communiste dirigeant dans les institutions politiques et n’a pas permis des changements significatifs. L’accès à l’indépendance, le 25 août 1991, n’a pas remis en cause le monopole de l’ancien personnel communiste dirigeant dans les institutions politiques et n’a pas permis des changements significatifs. Le 15 mars 1994, le Parlement adopte une Constitution qui instaure une présidence de la République. Le 15 mars 1994, le Parlement adopte une Constitution qui instaure une présidence de la République. Le 10 juillet, Alexandre Loukachenko, ancien membre du PC exclu pour ses critiques à l’endroit de la corruption est élu président, au second tour, avec 80,1 % des suffrages. Le 10 juillet, Alexandre Loukachenko, ancien membre du PC exclu pour ses critiques à l’endroit de la corruption est élu président, au second tour, avec 80,1 % des suffrages. En 1996, l’opposition engage une procédure de destitution contre Loukachenko, qu’elle accuse de comportement dictatorial, mais les projets constitutionnels du président sont approuvés par référendum. En 1996, l’opposition engage une procédure de destitution contre Loukachenko, qu’elle accuse de comportement dictatorial, mais les projets constitutionnels du président sont approuvés par référendum.

9 Loukachenko s’octroie les pleins pouvoirs et la Cour constitutionnelle annule la procédure de destitution. Une loi de 1997 retirera tous ses pouvoirs au Soviet suprême. Loukachenko s’octroie les pleins pouvoirs et la Cour constitutionnelle annule la procédure de destitution. Une loi de 1997 retirera tous ses pouvoirs au Soviet suprême. Le 10 juillet 1998, l’UE interdit l’accès de son territoire au président Loukachenko et aux hauts responsables biélorusses. Le 10 juillet 1998, l’UE interdit l’accès de son territoire au président Loukachenko et aux hauts responsables biélorusses. Le 9 septembre 2001, Loukachenko est réélu dès le premier tour, avec 78 % des suffrages. Son principal rival, candidat unique de l’opposition, obtient 12 %. Le taux de participation s’élève à 82 %. Le 9 septembre 2001, Loukachenko est réélu dès le premier tour, avec 78 % des suffrages. Son principal rival, candidat unique de l’opposition, obtient 12 %. Le taux de participation s’élève à 82 %. En 2004, un référendum visant à supprimer la disposition constitutionnelle qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels recueille 77,3 % de oui et Loukachenko peut briguer un troisième mandat en 2006. En 2004, un référendum visant à supprimer la disposition constitutionnelle qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels recueille 77,3 % de oui et Loukachenko peut briguer un troisième mandat en 2006. L’opposition et l’OSCE dénoncent le « climat de peur » dans lequel se sont tenus la consultation et les élections, qui n’ont vu la victoire d’aucun candidats de l’opposition. L’opposition et l’OSCE dénoncent le « climat de peur » dans lequel se sont tenus la consultation et les élections, qui n’ont vu la victoire d’aucun candidats de l’opposition.

10 Le 19 mars 2006, Loukachenko remporte l’élection présidentielle dès le premier tour avec 82,6 % des suffrages. Le 19 mars 2006, Loukachenko remporte l’élection présidentielle dès le premier tour avec 82,6 % des suffrages. Le 28 septembre 2008, l’opposition ne remporte aucun sièges lors des élections législatives annoncées comme « des élections démocratiques sans précédent » par le président, qui manifestait ainsi sa volonté d’ouverture vers l’Occident. L’opposition présentait 70 candidats, mais ne participait pas au décompte des voix. Le 28 septembre 2008, l’opposition ne remporte aucun sièges lors des élections législatives annoncées comme « des élections démocratiques sans précédent » par le président, qui manifestait ainsi sa volonté d’ouverture vers l’Occident. L’opposition présentait 70 candidats, mais ne participait pas au décompte des voix. Lors des dernières législatives, en 2012, 109 des 110 sièges ont été remportés par des partisans du président. Lors des dernières législatives, en 2012, 109 des 110 sièges ont été remportés par des partisans du président. 104 députés n’appartiennent à aucun parti. Le parti le plus puissant, le PC, compte seulement trois députés. 104 députés n’appartiennent à aucun parti. Le parti le plus puissant, le PC, compte seulement trois députés. Comme les deux autres partis représentés en chambre, le parti agrarien et le parti républicain du travail et de la justice (1 député chacun), le PC soutient le président. Comme les deux autres partis représentés en chambre, le parti agrarien et le parti républicain du travail et de la justice (1 député chacun), le PC soutient le président.

11 Loukachenko a mis en place un système populiste et autoritaire, dans lequel il est le seul garant du bien-être de l’État et du peuple, principal instigateur des initiatives politiques, économiques et sociales. Loukachenko a mis en place un système populiste et autoritaire, dans lequel il est le seul garant du bien-être de l’État et du peuple, principal instigateur des initiatives politiques, économiques et sociales. Jusqu’à tout récemment, il était fréquemment qualifié en occident de « dernier dictateur de l’Europe ». Jusqu’à tout récemment, il était fréquemment qualifié en occident de « dernier dictateur de l’Europe ». La politique de l’État se fonde sur le culte de la personnalité et des origines populaires du chef de l’État et sur le rejet de toutes formes de médiation politique dans sa relation privilégiée avec le peuple. Il n’appartient à aucun parti. La politique de l’État se fonde sur le culte de la personnalité et des origines populaires du chef de l’État et sur le rejet de toutes formes de médiation politique dans sa relation privilégiée avec le peuple. Il n’appartient à aucun parti. Seules quelques organisations loyales au pouvoir sont reconnues et soutenues par les autorités en place. Seules quelques organisations loyales au pouvoir sont reconnues et soutenues par les autorités en place. La fonction représentative du Parlement est mise à mal au profit des instruments de la démocratie directe tels que les référendums. La fonction représentative du Parlement est mise à mal au profit des instruments de la démocratie directe tels que les référendums.

12 Ceux-ci permettent à Loukachenko de faire avaliser ses choix, tout en maintenant l’apparence de la participation populaire à la prise de décisions politiques. Ceux-ci permettent à Loukachenko de faire avaliser ses choix, tout en maintenant l’apparence de la participation populaire à la prise de décisions politiques. Le référendum constitutionnel de novembre 1996 visait à élargir les compétences présidentielles au détriment du Parlement devenu bicaméral, avec le Conseil de la République (chambre haute) et la Chambre des représentants (chambre basse). Le référendum constitutionnel de novembre 1996 visait à élargir les compétences présidentielles au détriment du Parlement devenu bicaméral, avec le Conseil de la République (chambre haute) et la Chambre des représentants (chambre basse). La stratégie du président s’appuie sur la violence d’État : les partis politiques de l’opposition, les associations de défense des droits de l’homme et les syndicats indépendants, sont victimes de pratiques punitives et risquent à tout moment d’être interdits. La stratégie du président s’appuie sur la violence d’État : les partis politiques de l’opposition, les associations de défense des droits de l’homme et les syndicats indépendants, sont victimes de pratiques punitives et risquent à tout moment d’être interdits. Les représentants de l’opposition sont régulièrement menacés par les services d’ordre qui usent de méthodes telles que les arrestations, les interrogatoires, les perquisitions ou les passages à tabac. Les représentants de l’opposition sont régulièrement menacés par les services d’ordre qui usent de méthodes telles que les arrestations, les interrogatoires, les perquisitions ou les passages à tabac.

13 Le contrôle de l’information est un autre élément clé de la politique du président : la presse d’État a les tirages les plus importants et les chaînes de télévision publiques ne relatent que les activités du président. Le contrôle de l’information est un autre élément clé de la politique du président : la presse d’État a les tirages les plus importants et les chaînes de télévision publiques ne relatent que les activités du président. La presse indépendante est la cible de harcèlement, comme les inspections fiscales pour interdire les publications, ou des amendes exorbitantes provoquant la cessation d’activité. La presse indépendante est la cible de harcèlement, comme les inspections fiscales pour interdire les publications, ou des amendes exorbitantes provoquant la cessation d’activité. Sur le plan administratif, le territoire est divisé en oblast, au nombre de six, plus la ville de Minsk dont le statut est particulier. Sur le plan administratif, le territoire est divisé en oblast, au nombre de six, plus la ville de Minsk dont le statut est particulier.

14 1.2.2 — Démographie La population de la Biélorussie s’élève à un peu moins de 10 millions de personnes. La population de la Biélorussie s’élève à un peu moins de 10 millions de personnes. Le pays est situé sur la zone de contact entre catholiques et orthodoxes et partagé en deux territoires religieux. Le pays est situé sur la zone de contact entre catholiques et orthodoxes et partagé en deux territoires religieux. Une majorité ou une forte minorité de catholiques dans l’ouest et au nord-ouest; ailleurs, une nette majorité d’orthodoxes. Une majorité ou une forte minorité de catholiques dans l’ouest et au nord-ouest; ailleurs, une nette majorité d’orthodoxes. La population juive, qui représentait 40 % de la population urbaine jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, a fortement reculé. La population juive, qui représentait 40 % de la population urbaine jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, a fortement reculé. La mosaïque culturelle transparaît dans les usages linguistiques. Il existe des différences sensibles entre les villes et les campagnes. La mosaïque culturelle transparaît dans les usages linguistiques. Il existe des différences sensibles entre les villes et les campagnes.

15 Malgré des tentatives d’établir une langue nationale, nombreux sont les habitants qui utilisent encore couramment des dialectes locaux. Malgré des tentatives d’établir une langue nationale, nombreux sont les habitants qui utilisent encore couramment des dialectes locaux. Pendant la période stalinienne, des linguistes construisirent une langue biélorusse unifiée et simplifiée. Cette langue fut ensuite utilisée dans l’enseignement, lorsque ce n’était pas le russe, mais elle n’a pas fait souche. Pendant la période stalinienne, des linguistes construisirent une langue biélorusse unifiée et simplifiée. Cette langue fut ensuite utilisée dans l’enseignement, lorsque ce n’était pas le russe, mais elle n’a pas fait souche. Dans les villes, le russe est la langue la plus utilisée, y compris dans les familles exclusivement biélorusses. Dans les villes, le russe est la langue la plus utilisée, y compris dans les familles exclusivement biélorusses. Dans les campagnes et dans les petites villes, si le russe est compris, on utilise d’autres idiomes. Dans les campagnes et dans les petites villes, si le russe est compris, on utilise d’autres idiomes. La complexité des identités ethniques est grande. L’antagonisme politique culturel et religieux entre la Russie et la Pologne a contribué à forger des identités biélorusse, russe et polonaise en opposition les unes par rapport aux autres. La complexité des identités ethniques est grande. L’antagonisme politique culturel et religieux entre la Russie et la Pologne a contribué à forger des identités biélorusse, russe et polonaise en opposition les unes par rapport aux autres.

16 L’évolution démographique est préoccupante, car le pays comptait 10,15 millions d’habitants en 1989, mais seulement 9,5 millions en 2013. L’évolution démographique est préoccupante, car le pays comptait 10,15 millions d’habitants en 1989, mais seulement 9,5 millions en 2013. Depuis 1998, l’excédent des décès sur les naissances est supérieur à 45 000 et même à 50 000, en 2004. Depuis 1998, l’excédent des décès sur les naissances est supérieur à 45 000 et même à 50 000, en 2004. Mais la baisse de la population a ralenti depuis quelques années. L’espérance de vie a reculé dans les années 1990, avant de s’améliorer peu à peu. À 72 ans, elle est légèrement supérieure à celle du voisin. Mais la baisse de la population a ralenti depuis quelques années. L’espérance de vie a reculé dans les années 1990, avant de s’améliorer peu à peu. À 72 ans, elle est légèrement supérieure à celle du voisin. L’indice de fécondité est très faible, à 1,45 enfant par femme, et à en juger par la pyramide des âges du pays, la situation va continuer à se détériorer. L’indice de fécondité est très faible, à 1,45 enfant par femme, et à en juger par la pyramide des âges du pays, la situation va continuer à se détériorer. Sur l’indice IDH, la Biélorussie partage avec la Russie le 50 e rang mondial, soit le niveau le plus élevé de toutes les républiques ex-soviétiques, si l’on exclut les territoires baltes. La population est considérée comme étant totalement alphabétisée. Sur l’indice IDH, la Biélorussie partage avec la Russie le 50 e rang mondial, soit le niveau le plus élevé de toutes les républiques ex-soviétiques, si l’on exclut les territoires baltes. La population est considérée comme étant totalement alphabétisée.

17 1.2.3 — Économie Au début du siècle, l’économie de la Biélorussie était apparemment dynamique et présentait des statistiques flatteuses. Au début du siècle, l’économie de la Biélorussie était apparemment dynamique et présentait des statistiques flatteuses. Mais les statistiques officielles sont douteuses : le chômage est élevé, les invendus des entreprises s’accumulent dans certaines branches, l’outil industriel est obsolète et la productivité baisse. Mais les statistiques officielles sont douteuses : le chômage est élevé, les invendus des entreprises s’accumulent dans certaines branches, l’outil industriel est obsolète et la productivité baisse. À 76 milliards de dollars (66 e rang mondial), le PIB est faible et les taux de croissance aussi. À 76 milliards de dollars (66 e rang mondial), le PIB est faible et les taux de croissance aussi. L’intégration poussée avec la Russie influence la croissance, de sorte qu’en 2008 et 2009, celle-ci a été négative, positive de 2010 à 2014, mais très négative (- 3,3 % du PIB) en 2015. L’intégration poussée avec la Russie influence la croissance, de sorte qu’en 2008 et 2009, celle-ci a été négative, positive de 2010 à 2014, mais très négative (- 3,3 % du PIB) en 2015.

18 La faiblesse de l’ouverture économique est mise en évidence par le volume des investissements étrangers, lequel en 2014 atteignait 4,5 milliards (105 e rang). La faiblesse de l’ouverture économique est mise en évidence par le volume des investissements étrangers, lequel en 2014 atteignait 4,5 milliards (105 e rang). L’économie a peu connu de réformes structurelles depuis 1991. Elle reste une économie d’État et la privatisation n’a pas encore connu d’essor. L’économie a peu connu de réformes structurelles depuis 1991. Elle reste une économie d’État et la privatisation n’a pas encore connu d’essor. La part du secteur privé dans le PIB est marginale (20 % des entreprises et 25 % du PIB en 2004). 80 % des entreprises se trouvent toujours sous le contrôle public, 40 % d’entre elles fonctionnant à perte. La part du secteur privé dans le PIB est marginale (20 % des entreprises et 25 % du PIB en 2004). 80 % des entreprises se trouvent toujours sous le contrôle public, 40 % d’entre elles fonctionnant à perte. Les principaux secteurs sont les constructions mécaniques, la chimie, la pétrochimie, la fabrication de certains biens de consommation durables. Les principaux secteurs sont les constructions mécaniques, la chimie, la pétrochimie, la fabrication de certains biens de consommation durables. Malgré un début de diversification de ses partenaires, la Biélorussie reste arrimée à la CEI. Elle a effectué 50 % de ses exportations vers la CEI en 2014, surtout avec la Russie, et 72 % de ses importations venaient de la CEI. Malgré un début de diversification de ses partenaires, la Biélorussie reste arrimée à la CEI. Elle a effectué 50 % de ses exportations vers la CEI en 2014, surtout avec la Russie, et 72 % de ses importations venaient de la CEI.

19 En ce qui concerne les échanges internationaux de services et surtout les investissements, la Russie est de loin le premier partenaire. En ce qui concerne les échanges internationaux de services et surtout les investissements, la Russie est de loin le premier partenaire. La Russie assure la totalité de l’approvisionnement énergétique et le pays doit une part de sa richesse à la réexportation d’une partie du gaz et du pétrole qu’elle importe à bas prix de Russie. La Russie assure la totalité de l’approvisionnement énergétique et le pays doit une part de sa richesse à la réexportation d’une partie du gaz et du pétrole qu’elle importe à bas prix de Russie. La structure de l’économie a peu évolué depuis 1991 : l’industrie et l’agriculture constituent respectivement 43 % et 9 % du PIB au milieu des années en 2010, tout en employant 46 % et 9 % de la main-d’œuvre. La structure de l’économie a peu évolué depuis 1991 : l’industrie et l’agriculture constituent respectivement 43 % et 9 % du PIB au milieu des années en 2010, tout en employant 46 % et 9 % de la main-d’œuvre. Le secteur tertiaire est faible (48 % du PIB pour 45 % de la main-d’œuvre), la classe moyenne demeurant embryonnaire. Le secteur tertiaire est faible (48 % du PIB pour 45 % de la main-d’œuvre), la classe moyenne demeurant embryonnaire. Outre l’industrie chimique (12 % du PIB), l’économie repose sur l’agroalimentaire, son territoire se prêtant particulièrement à la production laitière. Outre l’industrie chimique (12 % du PIB), l’économie repose sur l’agroalimentaire, son territoire se prêtant particulièrement à la production laitière.

20 Conformément à la politique sociale de Loukachenko, le gouvernement parvient à faire en sorte que le chômage reste un phénomène marginal et ne dépasse pas le seuil de 3 % des actifs. En 2009, il s’établissait officiellement à 1 %. Conformément à la politique sociale de Loukachenko, le gouvernement parvient à faire en sorte que le chômage reste un phénomène marginal et ne dépasse pas le seuil de 3 % des actifs. En 2009, il s’établissait officiellement à 1 %.

21 1.3 – Relations étrangères Après l’arrivée au pouvoir de Loukachenko, les relations du pays avec l’occident n’ont cessé de se dégrader. Après l’arrivée au pouvoir de Loukachenko, les relations du pays avec l’occident n’ont cessé de se dégrader. En 1997, le Conseil de l’Europe a suspendu le statut d’invité spécial de la Biélorussie et refusé de reconnaître la révision constitutionnelle et les nouvelles institutions qui lui sont liées. En 1997, le Conseil de l’Europe a suspendu le statut d’invité spécial de la Biélorussie et refusé de reconnaître la révision constitutionnelle et les nouvelles institutions qui lui sont liées. Cette exclusion a été confirmée en 2004, devant l’absence de progrès démocratique dans le pays. Cette exclusion a été confirmée en 2004, devant l’absence de progrès démocratique dans le pays. Mais l’isolement a débuté en 1998, lors de la crise des ambassades, quand les diplomates occidentaux ont quitté le pays face à la volonté des autorités de leur faire évacuer leur quartier résidentiel. Mais l’isolement a débuté en 1998, lors de la crise des ambassades, quand les diplomates occidentaux ont quitté le pays face à la volonté des autorités de leur faire évacuer leur quartier résidentiel. Loukachenko et les hauts dignitaires du régime ont alors été, une première fois, interdits de séjour dans l’Union européenne et aux États-Unis. Loukachenko et les hauts dignitaires du régime ont alors été, une première fois, interdits de séjour dans l’Union européenne et aux États-Unis.

22 À la suite d’un rapport du Conseil de l’Europe sur les disparitions d’opposants, l’UE et les États-Unis, ont interdit de séjour, en 2004, quatre hauts dirigeants, soupçonnés d’être impliqués dans ces disparitions. Cette interdiction a été reconduite en septembre 2005, en raison du refus, par Minsk, d’ouvrir une enquête criminelle. À la suite d’un rapport du Conseil de l’Europe sur les disparitions d’opposants, l’UE et les États-Unis, ont interdit de séjour, en 2004, quatre hauts dirigeants, soupçonnés d’être impliqués dans ces disparitions. Cette interdiction a été reconduite en septembre 2005, en raison du refus, par Minsk, d’ouvrir une enquête criminelle. Washington a multiplié les sanctions à l’encontre du régime : Bush a ainsi promulgué en 2004 le Belarus Democracy Act qui prévoit l’interdiction de toute aide publique et l’augmentation de l’assistance financière aux ONG œuvrant pour la démocratisation du pays. Washington a multiplié les sanctions à l’encontre du régime : Bush a ainsi promulgué en 2004 le Belarus Democracy Act qui prévoit l’interdiction de toute aide publique et l’augmentation de l’assistance financière aux ONG œuvrant pour la démocratisation du pays. Face à cette mise à l’écart, Loukachenko répond par une rhétorique antioccidentale et antiaméricaine, par le développement de coopérations avec la Chine, l’Iran, le Soudan ou la Libye, ou par une politique de limitation, pour la population, des contacts avec l’étranger. Face à cette mise à l’écart, Loukachenko répond par une rhétorique antioccidentale et antiaméricaine, par le développement de coopérations avec la Chine, l’Iran, le Soudan ou la Libye, ou par une politique de limitation, pour la population, des contacts avec l’étranger.

23 Depuis 1994, l’intégration politique, militaire et économique avec la Russie est un élément clé de la politique internationale de Minsk. Depuis 1994, l’intégration politique, militaire et économique avec la Russie est un élément clé de la politique internationale de Minsk. La signature de plusieurs traités a débouché sur la création, en 1996, de l’Union Russie-Biélorussie dont l’objectif affiché était de fusionner les deux États. La signature de plusieurs traités a débouché sur la création, en 1996, de l’Union Russie-Biélorussie dont l’objectif affiché était de fusionner les deux États. Cependant, jusqu’à ce jour, les deux partenaires n’ont pas franchi le pas : si chacun d’eux a besoin de l’autre, les dirigeants russe et biélorusse ne semblent pas prêts à abandonner le pouvoir ni à remettre en cause la souveraineté de leur pays respectif. Cependant, jusqu’à ce jour, les deux partenaires n’ont pas franchi le pas : si chacun d’eux a besoin de l’autre, les dirigeants russe et biélorusse ne semblent pas prêts à abandonner le pouvoir ni à remettre en cause la souveraineté de leur pays respectif. La mise en place de projets dans le cadre de l’Union est retardée. Les deux partenaires n’ont ainsi pas adopté l’Acte constitutionnel de l’Union, la Russie refusant l’introduction de structures supranationales, alors que Loukachenko nourrissait l’espoir, avec la mise en place de celles-ci, de diriger un jour cette Union. La mise en place de projets dans le cadre de l’Union est retardée. Les deux partenaires n’ont ainsi pas adopté l’Acte constitutionnel de l’Union, la Russie refusant l’introduction de structures supranationales, alors que Loukachenko nourrissait l’espoir, avec la mise en place de celles-ci, de diriger un jour cette Union.

24 Quant au projet d’unification monétaire, qui devait conduire à l’introduction d’une devise commune, il bat de l’aile, Minsk s’opposant à la de la Russie quant au maintien d’un seul centre d’émission monétaire, basé à Moscou. Quant au projet d’unification monétaire, qui devait conduire à l’introduction d’une devise commune, il bat de l’aile, Minsk s’opposant à la de la Russie quant au maintien d’un seul centre d’émission monétaire, basé à Moscou. Sur le plan économique, la Biélorussie fait partie des trois membres fondateurs de l’Union Économique eurasienne et a mis en place un libre-échange avec la Russie, l’Arménie, la Kirghizie et le Kazakhstan. Sur le plan économique, la Biélorussie fait partie des trois membres fondateurs de l’Union Économique eurasienne et a mis en place un libre-échange avec la Russie, l’Arménie, la Kirghizie et le Kazakhstan. Avec les révolutions en Géorgie (2003) et en Ukraine (2004), la Biélorussie semblait, aux yeux de Moscou, le meilleur rempart contre le risque de propagation de cette vague contestataire Avec les révolutions en Géorgie (2003) et en Ukraine (2004), la Biélorussie semblait, aux yeux de Moscou, le meilleur rempart contre le risque de propagation de cette vague contestataire Le recul de ces mouvements, à l’inverse, a conduit Moscou depuis 2007 et 2008 à durcir le ton envers Minsk, qui tente alors de renouer le dialogue avec les États occidentaux. Le recul de ces mouvements, à l’inverse, a conduit Moscou depuis 2007 et 2008 à durcir le ton envers Minsk, qui tente alors de renouer le dialogue avec les États occidentaux.

25 Le rapprochement actuel de Minsk avec l’Europe a été facilité par la crise ukrainienne, Bruxelles remisant pour une bonne part ses critiques à l’endroit de Loukachenko, en dépit du maintien, pour l’essentiel du système. Le rapprochement actuel de Minsk avec l’Europe a été facilité par la crise ukrainienne, Bruxelles remisant pour une bonne part ses critiques à l’endroit de Loukachenko, en dépit du maintien, pour l’essentiel du système. De sorte qu’il a suffi que Minsk libère à l’automne 2015 six opposants politiques pour se voir accorder la suspension des sanctions économiques qui pesaient contre le pays depuis plusieurs années. De sorte qu’il a suffi que Minsk libère à l’automne 2015 six opposants politiques pour se voir accorder la suspension des sanctions économiques qui pesaient contre le pays depuis plusieurs années.

26 2 – Moldavie 2.1 – Géographie Couvrant 33 843 kilomètres carrés (incluant la Transnistrie), la Moldavie est l’un des plus petits pays européens, la seconde plus petite des anciennes républiques soviétique, enclavée entre la Roumanie et l’Ukraine. Couvrant 33 843 kilomètres carrés (incluant la Transnistrie), la Moldavie est l’un des plus petits pays européens, la seconde plus petite des anciennes républiques soviétique, enclavée entre la Roumanie et l’Ukraine. Sa frontière occidentale suit le cours du Prut, alors que le Dniestr constitue sa frontière orientale, si on exclut la Transnistrie. Sa frontière occidentale suit le cours du Prut, alors que le Dniestr constitue sa frontière orientale, si on exclut la Transnistrie. Quant à la frontière orientale de ce dernier territoire, elle suit une ligne qui apparait pour l’essentiel arbitraire. Quant à la frontière orientale de ce dernier territoire, elle suit une ligne qui apparait pour l’essentiel arbitraire.

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28 Pays de basses collines, l’altitude moyenne du pays est de 150 mètres, avec un point culminant à 430 au centre du territoire, dans le « codru ». Pays de basses collines, l’altitude moyenne du pays est de 150 mètres, avec un point culminant à 430 au centre du territoire, dans le « codru ». Le territoire compte plusieurs centaines de rivières et ruisseaux, mais seuls sept parmi eux dépassent les 7 km. Le territoire compte plusieurs centaines de rivières et ruisseaux, mais seuls sept parmi eux dépassent les 7 km. Le pays compte environ 50 lacs de petite taille, dont la surface totale atteint 60 kilomètres carrés. On y trouve de nombreuses sources d’eau minérale souterraine. Le pays compte environ 50 lacs de petite taille, dont la surface totale atteint 60 kilomètres carrés. On y trouve de nombreuses sources d’eau minérale souterraine. Ces conditions hydrographiques et des sols fertiles, ont permis le développement de l’élevage et de l’agriculture, d’autant que le climat y est en général très favorable. Ces conditions hydrographiques et des sols fertiles, ont permis le développement de l’élevage et de l’agriculture, d’autant que le climat y est en général très favorable. Dans le cadre soviétique, Moscou souhaitait faire de la Moldavie une base de production agroalimentaire et a tenté certaines expériences de gigantisme agricole. Dans le cadre soviétique, Moscou souhaitait faire de la Moldavie une base de production agroalimentaire et a tenté certaines expériences de gigantisme agricole.

29 Mais l’extension des surfaces cultivées, l’intensification des pratiques agricoles et le développement de la monoculture ont eu des effets écologiques désastreux. Mais l’extension des surfaces cultivées, l’intensification des pratiques agricoles et le développement de la monoculture ont eu des effets écologiques désastreux. La Moldavie bénéficie d’un climat continental modéré, avec des étés chauds et des hivers froids, mais plus cléments qu’en Russie. La Moldavie bénéficie d’un climat continental modéré, avec des étés chauds et des hivers froids, mais plus cléments qu’en Russie.

30 2.2 — Situation intérieure 2.2.1 – Situation politique Depuis 1991, la Moldavie se cherche et balance entre Europe et Russie, ce qui se manifeste par l’alternance politique. Depuis 1991, la Moldavie se cherche et balance entre Europe et Russie, ce qui se manifeste par l’alternance politique. Devant la difficulté de faire un choix entre roumanité et passé russe, la Moldavie s’est définie en se raccrochant à une culture et une langue moldaves artificiellement différenciées de la culture et de la langue roumaine. Devant la difficulté de faire un choix entre roumanité et passé russe, la Moldavie s’est définie en se raccrochant à une culture et une langue moldaves artificiellement différenciées de la culture et de la langue roumaine. Ainsi, la loi du 31 août 1989 reconnaissant le roumain comme langue d’État a été modifiée en 1994 pour qu’il soit fait état désormais d’une « langue moldave ». Ainsi, la loi du 31 août 1989 reconnaissant le roumain comme langue d’État a été modifiée en 1994 pour qu’il soit fait état désormais d’une « langue moldave ». La Constitution, adoptée en 1994, garantit le pluralisme politique, mais le régime est peu stable. Le parlement, unicaméral, est composé de 101 membres élus pour quatre ans au suffrage proportionnel. La Constitution, adoptée en 1994, garantit le pluralisme politique, mais le régime est peu stable. Le parlement, unicaméral, est composé de 101 membres élus pour quatre ans au suffrage proportionnel.

31 Malgré la petitesse du territoire, on trouve trois formes différentes d’administration régionale (quatre, en comptant l’Unité territoriale du Dniestr) : un statut pour les trois villes les plus importantes (Chisinau, Balti et Bender), un autre pour les 31 districts et un pour la Région autonome gagaouze. Malgré la petitesse du territoire, on trouve trois formes différentes d’administration régionale (quatre, en comptant l’Unité territoriale du Dniestr) : un statut pour les trois villes les plus importantes (Chisinau, Balti et Bender), un autre pour les 31 districts et un pour la Région autonome gagaouze. Le cas de cette entité de 155 000 habitants, dont le statut est défini par un accord datant de 2004, ressemble un peu à la situation de Transnistrie. Le cas de cette entité de 155 000 habitants, dont le statut est défini par un accord datant de 2004, ressemble un peu à la situation de Transnistrie. La région, pauvre et dépourvue d’infrastructures, n’est pas parvenue à obtenir un statut comparable à celui de la Transnistrie. La région, pauvre et dépourvue d’infrastructures, n’est pas parvenue à obtenir un statut comparable à celui de la Transnistrie. Les dirigeants gagaouzes sont proches de Moscou et chaque fois qu’il est question d’un rapprochement de Chisinau avec Bruxelles, ils menacent de faire sécession ou de réclamer leur rattachement à la fédération russe. Les dirigeants gagaouzes sont proches de Moscou et chaque fois qu’il est question d’un rapprochement de Chisinau avec Bruxelles, ils menacent de faire sécession ou de réclamer leur rattachement à la fédération russe.

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33 Le chef de l’État moldave, dont le mandat est de quatre ans, n’est pas élu au suffrage universel, mais par le Parlement. En 2010 eut lieu un référendum pour tenter de débloquer la situation en permettant l’élection du président au suffrage universel, mais sans succès, moins de 30 % de la population ayant participé. Le chef de l’État moldave, dont le mandat est de quatre ans, n’est pas élu au suffrage universel, mais par le Parlement. En 2010 eut lieu un référendum pour tenter de débloquer la situation en permettant l’élection du président au suffrage universel, mais sans succès, moins de 30 % de la population ayant participé. Le balancement entre identités et intérêts antagonistes explique les alternances politiques du pays. Le balancement entre identités et intérêts antagonistes explique les alternances politiques du pays. Le premier président, Mircea Snegur (1991-1996), était à la tête de la Moldavie pendant la période soviétique, met en place un régime pluraliste, tout en écartant la perspective de la réunification avec la Roumanie, après un référendum défavorable, en 1992. Le premier président, Mircea Snegur (1991-1996), était à la tête de la Moldavie pendant la période soviétique, met en place un régime pluraliste, tout en écartant la perspective de la réunification avec la Roumanie, après un référendum défavorable, en 1992. Snegur est battu en 1996 et son successeur, Petru Lucinschi, un ancien du CC du PCUS, resserre les liens avec Moscou, mais échoue à donner un tour plus autoritaire au régime. Snegur est battu en 1996 et son successeur, Petru Lucinschi, un ancien du CC du PCUS, resserre les liens avec Moscou, mais échoue à donner un tour plus autoritaire au régime.

34 Avec le retour des communistes de Voronine en 2001, la situation se stabilise, mais au détriment du processus de démocratisation, lequel est relancé depuis 2009, mais au détriment de la stabilité politique. Avec le retour des communistes de Voronine en 2001, la situation se stabilise, mais au détriment du processus de démocratisation, lequel est relancé depuis 2009, mais au détriment de la stabilité politique. Les dernières élections, en 2014, ont été remportées par l’Alliance pour l’intégration européenne (54 sièges), une coalition de trois partis libéraux, dont le Parti libéral- démocrate du premier ministre Valeriu Strelet, devant les forces prorusses, composées du Parti socialiste (26 sièges) et du PC (21 sièges), très près l’un de l’autre. Les dernières élections, en 2014, ont été remportées par l’Alliance pour l’intégration européenne (54 sièges), une coalition de trois partis libéraux, dont le Parti libéral- démocrate du premier ministre Valeriu Strelet, devant les forces prorusses, composées du Parti socialiste (26 sièges) et du PC (21 sièges), très près l’un de l’autre. À noter que malgré sa petite population, la Moldavie compte une vingtaine de partis politiques À noter que malgré sa petite population, la Moldavie compte une vingtaine de partis politiques Entre 2009 et 2012, trois présidents par intérim se sont succédé, le parlement étant incapable de s’entendre pour nommer un président à part entière et ce n’est qu’en mars 2012 que les députés parvinrent à s’entendre pour élire Nicolae Timofti, un proeuropéen modéré. Entre 2009 et 2012, trois présidents par intérim se sont succédé, le parlement étant incapable de s’entendre pour nommer un président à part entière et ce n’est qu’en mars 2012 que les députés parvinrent à s’entendre pour élire Nicolae Timofti, un proeuropéen modéré.

35 Une autre crise politique secoue le pays depuis l’été 2015, alors que l’on assiste à une sorte de Maïdan inversé, l’opposition prorusse réclamant, pour cause de corruption, la démission du gouvernement et l’obtenant d’ailleurs à quelques reprises : Pavel Filip, l’actuel premier ministre (depuis janvier 2016), est la quatrième personne à occuper ce poste depuis juillet 2015. Une autre crise politique secoue le pays depuis l’été 2015, alors que l’on assiste à une sorte de Maïdan inversé, l’opposition prorusse réclamant, pour cause de corruption, la démission du gouvernement et l’obtenant d’ailleurs à quelques reprises : Pavel Filip, l’actuel premier ministre (depuis janvier 2016), est la quatrième personne à occuper ce poste depuis juillet 2015. Timofti refusant de dissoudre le parlement pour organiser de nouvelles élections, Filip risque d’éprouver de grandes difficultés à se maintenir en place. Timofti refusant de dissoudre le parlement pour organiser de nouvelles élections, Filip risque d’éprouver de grandes difficultés à se maintenir en place. Les causes de la crise actuelle sont toujours les mêmes, soit la situation déplorable de l’économie du pays, dans un contexte politique éclaté entre proeuropéens et prorusses. Les causes de la crise actuelle sont toujours les mêmes, soit la situation déplorable de l’économie du pays, dans un contexte politique éclaté entre proeuropéens et prorusses.

36 2.2.2 — Démographie La complexité ethnique de la population contribue à l’instabilité du pays. Les Moldaves roumanophones constituent 78 % de la population, les Ukrainiens 8,5 %, les Russes 5,9 %, les Gagaouzes 4,4 %, les Roumains 2,2 % et les Bulgares 1,9 %. La complexité ethnique de la population contribue à l’instabilité du pays. Les Moldaves roumanophones constituent 78 % de la population, les Ukrainiens 8,5 %, les Russes 5,9 %, les Gagaouzes 4,4 %, les Roumains 2,2 % et les Bulgares 1,9 %. La population a baissé depuis l’indépendance en 1991, passant de 4,4 à 3 millions d’habitants entre 1989 et 2014. La population a baissé depuis l’indépendance en 1991, passant de 4,4 à 3 millions d’habitants entre 1989 et 2014. À ce nombre, il convient d’ajouter la population de Transnistrie (500 000 habitants). À ce nombre, il convient d’ajouter la population de Transnistrie (500 000 habitants). Cette baisse est due à un solde naturel négatif et à une émigration massive : environ 800 000 Moldaves travaillent à l’étranger en Russie, en Italie, en France et dans la péninsule ibérique. Cette baisse est due à un solde naturel négatif et à une émigration massive : environ 800 000 Moldaves travaillent à l’étranger en Russie, en Italie, en France et dans la péninsule ibérique.

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38 Les indicateurs démographiques sont en baisse. L’espérance de vie moyenne, en légère hausse depuis 10 ans, demeure, à 70 ans, plutôt faible. Les indicateurs démographiques sont en baisse. L’espérance de vie moyenne, en légère hausse depuis 10 ans, demeure, à 70 ans, plutôt faible. L’indice de fécondité élevé (1,85 enfant par femme) dans les années 1990 est aujourd’hui en baisse, à 1,55 enfant par femme. L’âge médian (35 ans), est bas. L’indice de fécondité élevé (1,85 enfant par femme) dans les années 1990 est aujourd’hui en baisse, à 1,55 enfant par femme. L’âge médian (35 ans), est bas. La Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe et occupe le 114e rang du classement IDH, malgré un taux d’alphabétisation de plus de 99 %. La Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe et occupe le 114e rang du classement IDH, malgré un taux d’alphabétisation de plus de 99 %. On peut en déduire que le niveau de vie est très faible : plus de 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. On peut en déduire que le niveau de vie est très faible : plus de 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les clivages religieux recoupent les clivages ethniques, avec une forte majorité d’orthodoxes (94 %), liés à différents centres religieux (de Roumanie, de Kiev, de Moscou). En dehors de ceux-ci, seul le judaïsme (1,5 %) compte un nombre significatif d’adhérents. Les clivages religieux recoupent les clivages ethniques, avec une forte majorité d’orthodoxes (94 %), liés à différents centres religieux (de Roumanie, de Kiev, de Moscou). En dehors de ceux-ci, seul le judaïsme (1,5 %) compte un nombre significatif d’adhérents.

39 Le taux d’urbanisation est le plus faible d’Europe, à 47 %, en légère hausse depuis quelques années, alors que la tendance des années 1990, où les citadins s’établissaient en campagne afin de pouvoir survivre, s’est inversée. Le taux d’urbanisation est le plus faible d’Europe, à 47 %, en légère hausse depuis quelques années, alors que la tendance des années 1990, où les citadins s’établissaient en campagne afin de pouvoir survivre, s’est inversée. Les principales villes du pays sont Chisinau, la capitale, avec 711 000 habitants, suivie de Tiraspol, « capitale » de la Transnistrie, avec 216 000, de Balti (127 000) et de Tighina (144 000 habitants). Les principales villes du pays sont Chisinau, la capitale, avec 711 000 habitants, suivie de Tiraspol, « capitale » de la Transnistrie, avec 216 000, de Balti (127 000) et de Tighina (144 000 habitants).

40 2.2.3 – Économie 2.2.3 – Économie Le PIB par habitant était de seulement 2 239 dollars en 2013, le plus faible de toute la partie occidentale de l’ancienne URSS. Il ne dépasse que ceux du Kirghizstan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan dans la CEI. Le PIB par habitant était de seulement 2 239 dollars en 2013, le plus faible de toute la partie occidentale de l’ancienne URSS. Il ne dépasse que ceux du Kirghizstan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan dans la CEI. Les autorités ont mis en œuvre un programme de réformes dès 1993, et un autre a été lancé au début des années 2000, mais malgré ces efforts, la Moldavie peine à trouver sa voie vers le développement, car son économie est encore trop peu diversifiée. Les autorités ont mis en œuvre un programme de réformes dès 1993, et un autre a été lancé au début des années 2000, mais malgré ces efforts, la Moldavie peine à trouver sa voie vers le développement, car son économie est encore trop peu diversifiée. Le PIB a enregistré une très forte baisse après 1990, mais de 2000 jusqu’à la crise de 2009, la croissance du PIB a été soutenue, avec une moyenne de 5,9 %. Le PIB a enregistré une très forte baisse après 1990, mais de 2000 jusqu’à la crise de 2009, la croissance du PIB a été soutenue, avec une moyenne de 5,9 %. Après une contraction de 6 % en 2009, le pays a renoué avec la croissance (7 %) laquelle s’est maintenue à ce niveau, avant de chuter en 2014 (-4,6 %). Après une contraction de 6 % en 2009, le pays a renoué avec la croissance (7 %) laquelle s’est maintenue à ce niveau, avant de chuter en 2014 (-4,6 %).

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42 L’inflation a été jugulée (moins de 5 % en 2014) et le taux de chômage, à environ 4 %, est très faible. L’inflation a été jugulée (moins de 5 % en 2014) et le taux de chômage, à environ 4 %, est très faible. Outre l’industrie agroalimentaire, certaines branches ont été plus développées pendant la période soviétique : production énergétique, construction de machines agricoles, d’appareils électroniques et électroménagers, production d’acier, fonderie, textile, chaussure, etc. Outre l’industrie agroalimentaire, certaines branches ont été plus développées pendant la période soviétique : production énergétique, construction de machines agricoles, d’appareils électroniques et électroménagers, production d’acier, fonderie, textile, chaussure, etc. Pendant la période soviétique, les investissements industriels ont été réalisés pour la plupart dans l’est du pays, en Transnistrie. Pendant la période soviétique, les investissements industriels ont été réalisés pour la plupart dans l’est du pays, en Transnistrie. La Transnistrie concentre 40 % de la production industrielle et 80 % de la production énergétique. La Transnistrie concentre 40 % de la production industrielle et 80 % de la production énergétique. Aujourd’hui, le secteur industriel compte pour environ 20 % du PIB et emploie 16 % de la main- d’œuvre. Aujourd’hui, le secteur industriel compte pour environ 20 % du PIB et emploie 16 % de la main- d’œuvre.

43 La réforme agraire (1991) fut mal conçue et mal appliquée. Les progrès de la privatisation furent lents jusqu’en 1998,, mais aujourd’hui, le processus est pratiquement achevé. La réforme agraire (1991) fut mal conçue et mal appliquée. Les progrès de la privatisation furent lents jusqu’en 1998,, mais aujourd’hui, le processus est pratiquement achevé. Cependant, l’agriculture ne semble pas profiter de ces efforts. La part du secteur agricole dans le PIB ne cesse de diminuer (51 % en 1992 et 16 % en 2014), même si l’agriculture représentait encore 30 % des exportations du pays en 2013 et que le secteur emploie encore aujourd’hui plus de 31 % de la main-d’œuvre. Cependant, l’agriculture ne semble pas profiter de ces efforts. La part du secteur agricole dans le PIB ne cesse de diminuer (51 % en 1992 et 16 % en 2014), même si l’agriculture représentait encore 30 % des exportations du pays en 2013 et que le secteur emploie encore aujourd’hui plus de 31 % de la main-d’œuvre. Inversement, on constate une croissance du secteur des services. Les réformes structurelles et la privatisation des entreprises d’État, d’abord lentes, sont en voie d’accélération. La part des entreprises privées dans le PIB est passée de 60 % en 2000 à près de 70 % en 2010. Inversement, on constate une croissance du secteur des services. Les réformes structurelles et la privatisation des entreprises d’État, d’abord lentes, sont en voie d’accélération. La part des entreprises privées dans le PIB est passée de 60 % en 2000 à près de 70 % en 2010.

44 L’économie demeure fortement intégrée à celle de ses anciens russe et ukrainien. La Moldavie est fortement dépendante du marché russe pour écouler ses produits, même si cette situation de dépendance s’améliore : en 2014, la Russie a absorbé 18 % des exportations moldaves; 14 % des importations moldaves sont venues de Russie et 10 % d’Ukraine. L’économie demeure fortement intégrée à celle de ses anciens russe et ukrainien. La Moldavie est fortement dépendante du marché russe pour écouler ses produits, même si cette situation de dépendance s’améliore : en 2014, la Russie a absorbé 18 % des exportations moldaves; 14 % des importations moldaves sont venues de Russie et 10 % d’Ukraine. Le pays peine à attirer les investissements étrangers (1,8 milliard, au 131 e rang mondial, en 2013), à cause de l’instabilité politique chronique, de l’incertitude quant à l’avenir du pays et d’un niveau de corruption élevé (103 e rang mondial en 2015) Le pays peine à attirer les investissements étrangers (1,8 milliard, au 131 e rang mondial, en 2013), à cause de l’instabilité politique chronique, de l’incertitude quant à l’avenir du pays et d’un niveau de corruption élevé (103 e rang mondial en 2015)

45 2.3 – Relations étrangères Officiellement neutre, la Moldavie est active à se faire reconnaître sur la scène internationale. Officiellement neutre, la Moldavie est active à se faire reconnaître sur la scène internationale. La Moldavie est le premier État de la CEI à entrer au Conseil de l’Europe et la seule république issue de l’URSS membre de l’Organisation internationale de la Francophonie. La Moldavie est le premier État de la CEI à entrer au Conseil de l’Europe et la seule république issue de l’URSS membre de l’Organisation internationale de la Francophonie. La Moldavie est membre du Pacte de stabilité en Europe du Sud-Est et reçoit ainsi une aide communautaire importante. La Moldavie est membre du Pacte de stabilité en Europe du Sud-Est et reçoit ainsi une aide communautaire importante. Elle reçoit l’aide des États-Unis (50 millions d’euros par an) et de différents pays européens, principalement les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et la Roumanie (plus de 15 millions d’euros au total). Elle reçoit l’aide des États-Unis (50 millions d’euros par an) et de différents pays européens, principalement les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et la Roumanie (plus de 15 millions d’euros au total). Le pays désire rejoindre l’UE, mais aucun calendrier n’a encore été fixé pour cette adhésion. Le pays désire rejoindre l’UE, mais aucun calendrier n’a encore été fixé pour cette adhésion.

46 Les autorités moldaves se sont engagées aux côtés du président ukrainien, qui souhaite réactiver le GUAM et la coopération régionale des États du Caucase et de l’Europe orientale. Les autorités moldaves se sont engagées aux côtés du président ukrainien, qui souhaite réactiver le GUAM et la coopération régionale des États du Caucase et de l’Europe orientale. La Moldavie est membre de l’Accord de libre- échange centre européen. L’objectif de ces choix est de réduire l’influence russe. La Moldavie voit là aussi une possibilité de réduire l’enclavement dont elle souffre. La Moldavie est membre de l’Accord de libre- échange centre européen. L’objectif de ces choix est de réduire l’influence russe. La Moldavie voit là aussi une possibilité de réduire l’enclavement dont elle souffre. Mais cette influence se maintient pour plusieurs raisons. Mais cette influence se maintient pour plusieurs raisons. La Moldavie dépend en totalité de la Russie pour son approvisionnement énergétique. La présence de la minorité russe en Transnistrie est aussi un levier d’influence efficace, d’autant qu’une armée russe y stationne en permanence. La Moldavie dépend en totalité de la Russie pour son approvisionnement énergétique. La présence de la minorité russe en Transnistrie est aussi un levier d’influence efficace, d’autant qu’une armée russe y stationne en permanence.

47 Malgré les accords économiques passés avec l’Union européenne, les obstacles restent nombreux sur la route du développement. Malgré les accords économiques passés avec l’Union européenne, les obstacles restent nombreux sur la route du développement. L’incertitude qui pèse sur l’avenir du pays, en tant qu’entité souveraine, ne contribue pas à l’installation du climat de confiance indispensable aux investisseurs internationaux. L’incertitude qui pèse sur l’avenir du pays, en tant qu’entité souveraine, ne contribue pas à l’installation du climat de confiance indispensable aux investisseurs internationaux. Depuis 2014, le problème de la Transnistrie a repris une certaine actualité, les autorités de Chisinau craignant que Tiraspol profite de la situation en Ukraine pour accentuer son détachement d’avec le reste du territoire. Cependant, Moscou n’a pour le moment pas cherché à influencer son « allié » en ce sens. Depuis 2014, le problème de la Transnistrie a repris une certaine actualité, les autorités de Chisinau craignant que Tiraspol profite de la situation en Ukraine pour accentuer son détachement d’avec le reste du territoire. Cependant, Moscou n’a pour le moment pas cherché à influencer son « allié » en ce sens.

48 3 — La question de la Transnistrie 3.1 — Origine du problème L’origine du problème de la Transnistrie est lointaine et il faut remonter au XVIIIe siècle pour le comprendre. L’origine du problème de la Transnistrie est lointaine et il faut remonter au XVIIIe siècle pour le comprendre. À cette époque, l’homme malade de l’Europe est soumis à une double pression du nord : à l’ouest, l’empire d’Autriche et à l’est, l’empire russe, se prétendent « protecteurs » des populations chrétiennes des Balkans À cette époque, l’homme malade de l’Europe est soumis à une double pression du nord : à l’ouest, l’empire d’Autriche et à l’est, l’empire russe, se prétendent « protecteurs » des populations chrétiennes des Balkans En 1812 (traité de Bucarest), l’empire ottoman est contraint de céder à l’empire russe la Bessarabie, peuplée de Roumains et ayant appartenu avant la conquête ottomane à la Moldavie médiévale. En 1812 (traité de Bucarest), l’empire ottoman est contraint de céder à l’empire russe la Bessarabie, peuplée de Roumains et ayant appartenu avant la conquête ottomane à la Moldavie médiévale.

49 Dans un premier temps, le territoire est pourvu d’une certaine autonomie, puis cette politique est mise de côté au profit d’une intégration au reste de l’empire. Dans un premier temps, le territoire est pourvu d’une certaine autonomie, puis cette politique est mise de côté au profit d’une intégration au reste de l’empire. Dès 1829, la langue roumaine est interdite dans l’administration, puis dans les églises et enfin sur l’ensemble du territoire (1871). Dès 1829, la langue roumaine est interdite dans l’administration, puis dans les églises et enfin sur l’ensemble du territoire (1871). L’empire favorise le déplacement de populations russophones et ukrainophones, provoquant la renaissance d’un nationalisme moldave. L’empire favorise le déplacement de populations russophones et ukrainophones, provoquant la renaissance d’un nationalisme moldave. En 1917, le territoire se proclame indépendant sous le nom de République démocratique moldave. Grâce aux Français, le pays parvient à repousser les attaques russes et en 1918, la Roumanie proclame, à la demande de la Moldavie, le rattachement à l’ensemble roumain. En 1917, le territoire se proclame indépendant sous le nom de République démocratique moldave. Grâce aux Français, le pays parvient à repousser les attaques russes et en 1918, la Roumanie proclame, à la demande de la Moldavie, le rattachement à l’ensemble roumain. Dans l’espoir de reprendre le contrôle de la Bessarabie, le gouvernement bolchévique rejette la souveraineté roumaine sur la Moldavie. Dans l’espoir de reprendre le contrôle de la Bessarabie, le gouvernement bolchévique rejette la souveraineté roumaine sur la Moldavie.

50 C’est pourquoi est créé en 1922, sur la rive gauche du Dniestr, sur un territoire qui n’a jamais relevé de l’autorité roumaine et appartient au monde slave un district autonome moldave, qui deviendra en 1924 une république autonome moldave (RSSAM) au sein de la RSS d’Ukraine. C’est pourquoi est créé en 1922, sur la rive gauche du Dniestr, sur un territoire qui n’a jamais relevé de l’autorité roumaine et appartient au monde slave un district autonome moldave, qui deviendra en 1924 une république autonome moldave (RSSAM) au sein de la RSS d’Ukraine. En 1929, Tiraspol devient la capitale de ce territoire dont la population est composée à 30 % de Moldaves, le reste étant surtout des Slaves. En 1929, Tiraspol devient la capitale de ce territoire dont la population est composée à 30 % de Moldaves, le reste étant surtout des Slaves. En 1940 l’URSS annexe la Bessarabie et la Bucovine du nord et procède à un nettoyage des élites moldaves, mais ne pourra pas garder le contrôle pendant la guerre En 1940 l’URSS annexe la Bessarabie et la Bucovine du nord et procède à un nettoyage des élites moldaves, mais ne pourra pas garder le contrôle pendant la guerre Après l’avoir repris en 1944, le pouvoir soviétique crée en 1947 sur le territoire de la Bessarabie et de la Bucovine du nord une RSS de Moldavie, à laquelle est annexé le territoire de la RSSAM d’avant-guerre. Après l’avoir repris en 1944, le pouvoir soviétique crée en 1947 sur le territoire de la Bessarabie et de la Bucovine du nord une RSS de Moldavie, à laquelle est annexé le territoire de la RSSAM d’avant-guerre.

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52 C’est un geste administratif arbitraire de Moscou qui fait du territoire situé de la rive gauche du Dniestr, territoire historiquement slave, une partie d’une république historiquement non slave (roumaine) et qui lui est soumise politiquement. C’est un geste administratif arbitraire de Moscou qui fait du territoire situé de la rive gauche du Dniestr, territoire historiquement slave, une partie d’une république historiquement non slave (roumaine) et qui lui est soumise politiquement. Mais les processus d’élimination des élites moldaves font en sorte que la RSS de Moldavie se russifie, sans pour autant faire disparaitre la langue et la culture roumaine. Mais les processus d’élimination des élites moldaves font en sorte que la RSS de Moldavie se russifie, sans pour autant faire disparaitre la langue et la culture roumaine. À la fin des années 1980, le renouveau du nationalisme moldave suscite les craintes des Slaves et en 1990, après l’élection du Front populaire, ceux-ci, concentrés sur la rive gauche du Dniestr, s’organisent sous la conduite d’Igor Smirnov. À la fin des années 1980, le renouveau du nationalisme moldave suscite les craintes des Slaves et en 1990, après l’élection du Front populaire, ceux-ci, concentrés sur la rive gauche du Dniestr, s’organisent sous la conduite d’Igor Smirnov. Quand en août 1991 la Moldavie devient indépendante, Tiraspol refuse celle-ci et réclame son maintien au sein de l’URSS, craignant la réunification avec la Roumanie. Quand en août 1991 la Moldavie devient indépendante, Tiraspol refuse celle-ci et réclame son maintien au sein de l’URSS, craignant la réunification avec la Roumanie.

53 Des négociations s’engagent concernant le contrôle du potentiel industriel, situé sur la rive gauche du Dniestr. Des négociations s’engagent concernant le contrôle du potentiel industriel, situé sur la rive gauche du Dniestr. Croyant pouvoir forcer la main des indépendantistes, l’armée moldave lance en mars 1992 une offensive contre la 14 e armée russe (donc ex-soviétique) déployée dans la zone, laquelle réplique et la situation dégénère en guerre en juin. Croyant pouvoir forcer la main des indépendantistes, l’armée moldave lance en mars 1992 une offensive contre la 14 e armée russe (donc ex-soviétique) déployée dans la zone, laquelle réplique et la situation dégénère en guerre en juin. Le conflit règle peu de choses et d’autres négociations en juillet 1992 aboutissent à un cessez-le-feu et à un accord concernant le déploiement de forces de maintien de la paix composée de Russes, de Moldaves et de Transnistriens. Le conflit règle peu de choses et d’autres négociations en juillet 1992 aboutissent à un cessez-le-feu et à un accord concernant le déploiement de forces de maintien de la paix composée de Russes, de Moldaves et de Transnistriens.

54 3.2 — Situation actuelle La Transnistrie a une double existence étatique : l’une, reconnue par la communauté internationale, l’Unité territoriale autonome du Dniestr, l’autre, autoproclamée et non reconnue, la République moldave du Dniestr. La Transnistrie a une double existence étatique : l’une, reconnue par la communauté internationale, l’Unité territoriale autonome du Dniestr, l’autre, autoproclamée et non reconnue, la République moldave du Dniestr. Le contrôle effectif de la région est entre les mains de Tiraspol et des autorités de la RMD. Le contrôle effectif de la région est entre les mains de Tiraspol et des autorités de la RMD. Toutes les données démographiques et économiques doivent être utilisées avec précaution, la RMD étant absente des statistiques des organisations internationales. Toutes les données démographiques et économiques doivent être utilisées avec précaution, la RMD étant absente des statistiques des organisations internationales. Depuis 1991, certaines tentatives ont été menées par Tiraspol (négociations, référendum de 2006, motion du parlement de 2014), pour tenter de faire de la RMD un territoire de la fédération russe. Depuis 1991, certaines tentatives ont été menées par Tiraspol (négociations, référendum de 2006, motion du parlement de 2014), pour tenter de faire de la RMD un territoire de la fédération russe.

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56 Ces tentatives ont avortées, Moscou n’ayant rien à gagner à l’adjonction d’un territoire sous-développé, sous-financé depuis 25 ans et sans contact territorial avec la Fédération de Russie. Ces tentatives ont avortées, Moscou n’ayant rien à gagner à l’adjonction d’un territoire sous-développé, sous-financé depuis 25 ans et sans contact territorial avec la Fédération de Russie. Le territoire sous contrôle de Tiraspol s’étend sur à4 100 kilomètres carrés et est divisé administrativement en 7 régions (5 districts et deux villes, dont Tiraspol). Le territoire sous contrôle de Tiraspol s’étend sur à4 100 kilomètres carrés et est divisé administrativement en 7 régions (5 districts et deux villes, dont Tiraspol). La RMD est un reste de l’URSS : le pays est contrôlé par un parti unique, les médias sont totalement entre les mains de l’État, mais l’économie a été libéralisée. La RMD est un reste de l’URSS : le pays est contrôlé par un parti unique, les médias sont totalement entre les mains de l’État, mais l’économie a été libéralisée. Le territoire dispose de sa propre constitution, de sa propre monnaie et de ses forces armées, au nombre de 25 000 (soit environ 5 % de la population). Le territoire dispose de sa propre constitution, de sa propre monnaie et de ses forces armées, au nombre de 25 000 (soit environ 5 % de la population). Le territoire a connu peu de changements politiques depuis sa naissance, Igor Smirnov l’ayant dirigé le jusqu’en 2011, alors qu’il est défait lors des élections par Evgueni Chevtchouk, qui dirige depuis lors le territoire. Le territoire a connu peu de changements politiques depuis sa naissance, Igor Smirnov l’ayant dirigé le jusqu’en 2011, alors qu’il est défait lors des élections par Evgueni Chevtchouk, qui dirige depuis lors le territoire.

57 Le recensement de 2004, fait état d’une population de 550 000 personnes environ, en forte baisse depuis 1993 (710 000) mais aujourd’hui la population est sans doute inférieure à 500 000 personnes. Le recensement de 2004, fait état d’une population de 550 000 personnes environ, en forte baisse depuis 1993 (710 000) mais aujourd’hui la population est sans doute inférieure à 500 000 personnes. La population moldave est relativement majoritaire (32 %), car les Russes (30,5 %) et les Ukrainiens (29 %) font front commun. Les langues de ces trois populations sont considérées langues officielles, mais le russe domine. On compte aussi des minorités biélorusse, bulgare, allemande et gagaouze. La population moldave est relativement majoritaire (32 %), car les Russes (30,5 %) et les Ukrainiens (29 %) font front commun. Les langues de ces trois populations sont considérées langues officielles, mais le russe domine. On compte aussi des minorités biélorusse, bulgare, allemande et gagaouze. La majorité de la population (91 %) est de confession chrétienne orthodoxe, rattachée au patriarcat de Moscou. On compte aussi des minorités protestante et juive. La majorité de la population (91 %) est de confession chrétienne orthodoxe, rattachée au patriarcat de Moscou. On compte aussi des minorités protestante et juive. L’économie est peu importante (environ 1 milliard de PIB) et le PIB par habitant (2 000$) est semblable à ce que l’on trouve dans le reste de la Moldavie. L’économie est peu importante (environ 1 milliard de PIB) et le PIB par habitant (2 000$) est semblable à ce que l’on trouve dans le reste de la Moldavie.

58 La Transnistrie utilise son absence de statut international pour s’adonner au trafic d’armes et le territoire compte parmi les plus importants marchands d’armes de la planète. La Transnistrie utilise son absence de statut international pour s’adonner au trafic d’armes et le territoire compte parmi les plus importants marchands d’armes de la planète. Mais le trafic diminue, car les réserves accumulées pendant la période soviétique s’épuisent. Mais on trouve aussi sur le territoire un petit complexe militaro- industriel. Mais le trafic diminue, car les réserves accumulées pendant la période soviétique s’épuisent. Mais on trouve aussi sur le territoire un petit complexe militaro- industriel. La Transnistrie est reconnue comme État depuis le référendum de 2006 par des territoires qui sont peu ou pas reconnus internationalement et dont la situation est semblable : le Haut-Karabagh, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. La Transnistrie est reconnue comme État depuis le référendum de 2006 par des territoires qui sont peu ou pas reconnus internationalement et dont la situation est semblable : le Haut-Karabagh, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Les relations entre Tiraspol et Chisinau sont froides et fluctuent en fonction de la politique étrangère menée par la Moldavie. Les relations entre Tiraspol et Chisinau sont froides et fluctuent en fonction de la politique étrangère menée par la Moldavie.

59 Lorsqu’il est question de se rapprocher de la Roumanie et de l’Europe à Chisinau, le discours annexionniste ressurgit à Tiraspol. Lorsqu’il est question de se rapprocher de la Roumanie et de l’Europe à Chisinau, le discours annexionniste ressurgit à Tiraspol. Les échanges économiques se maintiennent cependant entre les deux territoires, ayant besoin l’un de l’autre pour survivre. Les échanges économiques se maintiennent cependant entre les deux territoires, ayant besoin l’un de l’autre pour survivre. Le rôle de la Russie est ambigu, et si Moscou refuse de reconnaître le pays, elle se garde de faire pression trop ouvertement sur Tiraspol pour régler le conflit. Le rôle de la Russie est ambigu, et si Moscou refuse de reconnaître le pays, elle se garde de faire pression trop ouvertement sur Tiraspol pour régler le conflit. Les solutions proposées par les différents acteurs internationaux (Russie, Ukraine ou Union Européenne) ont été systématiquement rejetées par l’une ou l’autre des deux parties. Les solutions proposées par les différents acteurs internationaux (Russie, Ukraine ou Union Européenne) ont été systématiquement rejetées par l’une ou l’autre des deux parties. La Russie propose aux habitants de Transnistrie qui en font la demande d’obtenir un passeport russe, leur permettant ainsi de se déplacer à l’étranger. La Russie propose aux habitants de Transnistrie qui en font la demande d’obtenir un passeport russe, leur permettant ainsi de se déplacer à l’étranger.


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