Géopolitique de l’espace post soviétique : Quatrième cours : Quatrième cours : La zone centre-asiatique.

Géopolitique de l’espace post soviétique : Quatrième cours : Quatrième cours : La zone centre-asiatique

Quatrième cours : La zone centre-asiatique 1 — Géographie 2 — Situation intérieure 3 — Relations étrangères

1 — Géographie L’Asie centrale est mal définie sur le plan géographique et regroupe différents territoires, selon les sources. Certaines compte l’Afghanistan, le Xinjiang, le Pakistan ou une partie de l’Inde septentrionale. L’Asie centrale est mal définie sur le plan géographique et regroupe différents territoires, selon les sources. Certaines compte l’Afghanistan, le Xinjiang, le Pakistan ou une partie de l’Inde septentrionale. Mais il s’agit ici seulement des cinq républiques issues de l’éclatement de l’URSS, qui jusque dans les années 20 du XXe siècle portait le nom de Turkestan. Mais il s’agit ici seulement des cinq républiques issues de l’éclatement de l’URSS, qui jusque dans les années 20 du XXe siècle portait le nom de Turkestan. Incorporés graduellement à l’Empire russe à partir du XIXe siècle, ces territoires anciens mais peu développés n’avaient connu que peu de structures étatiques, le modèle d’organisation politique qui y dominait étant celui de cité-État, contrôlant de manière vague les territoires adjacents. Incorporés graduellement à l’Empire russe à partir du XIXe siècle, ces territoires anciens mais peu développés n’avaient connu que peu de structures étatiques, le modèle d’organisation politique qui y dominait étant celui de cité-État, contrôlant de manière vague les territoires adjacents.

Cela a rendu la pénétration russe facile, car ces organisations politiques luttaient constamment les unes contre les autres. Cela a rendu la pénétration russe facile, car ces organisations politiques luttaient constamment les unes contre les autres. Il n’y a pas d’État au sens moderne dans cette zone avant l’URSS et les peuples de la région ne connaissent des formes modernes d’organisations politiques indépendantes que depuis 1991. Il n’y a pas d’État au sens moderne dans cette zone avant l’URSS et les peuples de la région ne connaissent des formes modernes d’organisations politiques indépendantes que depuis 1991. Les 5 républiques sont dotées de frontières issues d’une répartition territoriale n’ayant pas cherché à s’établir sur un principe ethnique trop rigoureux et Moscou s’est employé à incorporer dans chacun de ces États des territoires occupés par d’autres populations que la majorité ethnique. Les 5 républiques sont dotées de frontières issues d’une répartition territoriale n’ayant pas cherché à s’établir sur un principe ethnique trop rigoureux et Moscou s’est employé à incorporer dans chacun de ces États des territoires occupés par d’autres populations que la majorité ethnique. Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan et la Kirghizie occupent un territoire compris entre la mer Caspienne à l’ouest, la Chine et la Mongolie à l’est, la Russie au nord et le monde perse au sud. Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan et la Kirghizie occupent un territoire compris entre la mer Caspienne à l’ouest, la Chine et la Mongolie à l’est, la Russie au nord et le monde perse au sud.

Ces États sont dotés de territoires variables en superficie, mais semblables en matière de sol, alors que dominent le désert, la steppe et les zones montagneuses. Ces États sont dotés de territoires variables en superficie, mais semblables en matière de sol, alors que dominent le désert, la steppe et les zones montagneuses. Le Kazakhstan, au nord, est très vaste (2,7 millions de kilomètres carrés - 9 e plus grand pays du monde. Le Kazakhstan, au nord, est très vaste (2,7 millions de kilomètres carrés - 9 e plus grand pays du monde. À l’opposé, le Tadjikistan occupe moins de 150 000 kilomètres carrés (96 e rang mondial). À l’opposé, le Tadjikistan occupe moins de 150 000 kilomètres carrés (96 e rang mondial). Entre les deux, disposé vaguement d’ouest en est, on trouve le Turkménistan (488 000 kilomètres carrés - 53e rang mondial), l’Ouzbékistan (447 000 kilomètres carrés - 55e rang) et la Kirghizie (198 000 kilomètres carrés - 84e rang. Soit environ 4 millions de kilomètres carrés au total. Entre les deux, disposé vaguement d’ouest en est, on trouve le Turkménistan (488 000 kilomètres carrés - 53e rang mondial), l’Ouzbékistan (447 000 kilomètres carrés - 55e rang) et la Kirghizie (198 000 kilomètres carrés - 84e rang. Soit environ 4 millions de kilomètres carrés au total. C’est un territoire pauvre sur le plan hydrique et seuls quelques cours d’eau d’importance parcourent la zone. C’est un territoire pauvre sur le plan hydrique et seuls quelques cours d’eau d’importance parcourent la zone.

Les deux plus importants, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, sont des fleuves de grande importance. Ils se jettent dans la mer d’Aral, grand lac intérieur d’eau salée, qui a souffert du développement de l’agriculture au cours de la période soviétique. Les deux plus importants, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, sont des fleuves de grande importance. Ils se jettent dans la mer d’Aral, grand lac intérieur d’eau salée, qui a souffert du développement de l’agriculture au cours de la période soviétique. Le manque d’eau constitue un facteur de conflits, tout en obligeant les différents acteurs à discuter du problème, ce qui favorise l’intégration régionale. Le manque d’eau constitue un facteur de conflits, tout en obligeant les différents acteurs à discuter du problème, ce qui favorise l’intégration régionale. Les zones désertiques couvrent 20 % du territoire, qui compte deux vastes déserts : Karakoum (350 000 kilomètres carrés, au Turkménistan) et Kyzyl Kum (300 000 kilomètres carrés), au Kazakhstan et en Ouzbékistan. Les zones désertiques couvrent 20 % du territoire, qui compte deux vastes déserts : Karakoum (350 000 kilomètres carrés, au Turkménistan) et Kyzyl Kum (300 000 kilomètres carrés), au Kazakhstan et en Ouzbékistan. Les montagnes sont très présentes, surtout en Kirghizie et au Tadjikistan, lequel est couvert à 93 % de montagnes d’une altitude supérieure à 300 mètres. La moitié se situe à une altitude de plus de 3 000 mètres. Les montagnes sont très présentes, surtout en Kirghizie et au Tadjikistan, lequel est couvert à 93 % de montagnes d’une altitude supérieure à 300 mètres. La moitié se situe à une altitude de plus de 3 000 mètres.

La Kirghizie compte plus de 70 % de son territoire en zone montagneuse, alors que l’Ouzbékistan et le Kazakhstan sont plus variés en termes de reliefs, même si leur point culminant (4 300 mètres pour le premier, 6 900 mètres pour le second) est aussi très élevé. La Kirghizie compte plus de 70 % de son territoire en zone montagneuse, alors que l’Ouzbékistan et le Kazakhstan sont plus variés en termes de reliefs, même si leur point culminant (4 300 mètres pour le premier, 6 900 mètres pour le second) est aussi très élevé. La steppe est l’élément dominant du territoire kazakh, sur lequel elle occupe plus de 800 000 kilomètres carrés. La steppe est l’élément dominant du territoire kazakh, sur lequel elle occupe plus de 800 000 kilomètres carrés. En Ouzbékistan, les zones de plateau, de montagnes et de vallées alternent pour donner au territoire une grande diversité de relief. En Ouzbékistan, les zones de plateau, de montagnes et de vallées alternent pour donner au territoire une grande diversité de relief. C’est d’ailleurs en Ouzbékistan que se trouve la vallée de Ferghana, connue pour sa très grande variété de populations et sa densité démographique élevée. C’est d’ailleurs en Ouzbékistan que se trouve la vallée de Ferghana, connue pour sa très grande variété de populations et sa densité démographique élevée.

2 — Situation intérieure 2.1 — Systèmes politiques L’organisation politique des États d’Asie centrale est peu variée et se caractérise par un autoritarisme plus ou moins grand, allant de la « démocrature » à la dictature familiale ou personnelle. L’organisation politique des États d’Asie centrale est peu variée et se caractérise par un autoritarisme plus ou moins grand, allant de la « démocrature » à la dictature familiale ou personnelle. Rien d’étonnant dans la mesure où ces États sont jeunes et n’ont connu que des formes autoritaires de pouvoir. Rien d’étonnant dans la mesure où ces États sont jeunes et n’ont connu que des formes autoritaires de pouvoir. Seul l’Ouzbékistan, avec ses cités États de Samarkand, et Khiva disposait en 1991 d’une histoire politique autonome, encore que ce pouvoir s’exerçait dans un contexte très différent de celui d’un État moderne. Seul l’Ouzbékistan, avec ses cités États de Samarkand, et Khiva disposait en 1991 d’une histoire politique autonome, encore que ce pouvoir s’exerçait dans un contexte très différent de celui d’un État moderne.

On constater une forte influence du modèle politique russe, lequel se caractérise par son grand centralisme et une forme de pouvoir généralement autoritaire. On constater une forte influence du modèle politique russe, lequel se caractérise par son grand centralisme et une forme de pouvoir généralement autoritaire. À cela s’ajoute un cadre social plus traditionnel ici qu’en Russie, qui fait des systèmes politiques en place des structures népotistes et patrimonialistes. À cela s’ajoute un cadre social plus traditionnel ici qu’en Russie, qui fait des systèmes politiques en place des structures népotistes et patrimonialistes. Ainis, lorsque l’on dirige un État d’Asie centrale, on le dirige pendant très longtemps et la zone compte des dirigeants très « expérimentés ». Ainis, lorsque l’on dirige un État d’Asie centrale, on le dirige pendant très longtemps et la zone compte des dirigeants très « expérimentés ». La palme revient à Islom Karimov, président de l’Ouzbékistan depuis mars 1990, suivi de très près par Noursoultan Nazarbaïev, qui dirige le Kazakhstan sans interruption depuis avril 1990. La palme revient à Islom Karimov, président de l’Ouzbékistan depuis mars 1990, suivi de très près par Noursoultan Nazarbaïev, qui dirige le Kazakhstan sans interruption depuis avril 1990. Le Turkménistan a connu l’alternance, car le Turkmenbachi, Saparmyrat Nyyazov, est mort en 2006, laissant la place à Gurbanguly Berdimuhamedow, qui dirige le pays depuis ce moment. Le Turkménistan a connu l’alternance, car le Turkmenbachi, Saparmyrat Nyyazov, est mort en 2006, laissant la place à Gurbanguly Berdimuhamedow, qui dirige le pays depuis ce moment.

Quant à la Kirghizie et au Tadjikistan, c’est à la guerre civile qu’ils doivent d’avoir connu l’alternance. Quant à la Kirghizie et au Tadjikistan, c’est à la guerre civile qu’ils doivent d’avoir connu l’alternance. Dans le premier cas, Askar Akaïev, qui dirigeait le pays depuis l’indépendance, a été victime d’une « révolution des tulipes » qui a provoqué une très forte instabilité politique, alors qu’entre 2005 et 2011, 5 présidents se sont succédé, le seul qui soit parvenu à se maintenir pendant 4 ans étant renversé par une autre révolution. Dans le premier cas, Askar Akaïev, qui dirigeait le pays depuis l’indépendance, a été victime d’une « révolution des tulipes » qui a provoqué une très forte instabilité politique, alors qu’entre 2005 et 2011, 5 présidents se sont succédé, le seul qui soit parvenu à se maintenir pendant 4 ans étant renversé par une autre révolution. Depuis 2011, les choses se sont calmées sous la conduite d’Almazbek Atambaiev, opposant de longue date. Depuis 2011, les choses se sont calmées sous la conduite d’Almazbek Atambaiev, opposant de longue date. Au Tadjikistan, cette alternance est survenue rapidement, après l’indépendance, en 1992, alors que le pays était ravagé par une guerre civile, provoquée partiellement par l’instabilité chez le voisin du sud, l’Afghanistan. Depuis cette époque, Emomalli Rahmon dirige la république. Au Tadjikistan, cette alternance est survenue rapidement, après l’indépendance, en 1992, alors que le pays était ravagé par une guerre civile, provoquée partiellement par l’instabilité chez le voisin du sud, l’Afghanistan. Depuis cette époque, Emomalli Rahmon dirige la république.

À l’exception de la Kirghizie, aucun États n’a connu de réelles oppositions politiques depuis l’indépendance. À l’exception de la Kirghizie, aucun États n’a connu de réelles oppositions politiques depuis l’indépendance. Des élections ont lieu, mais elles sont de pures formes, tous les instruments politiques se trouvant entre les mains des chefs d’État et les forces d’opposition sont soit pourchassées, soit absorbées par le parti au pouvoir. Des élections ont lieu, mais elles sont de pures formes, tous les instruments politiques se trouvant entre les mains des chefs d’État et les forces d’opposition sont soit pourchassées, soit absorbées par le parti au pouvoir. Cela ne veut pas dire que toute vie politique indépendante est écrasée, ni qu’il n’y existe pas de société civile plus ou moins développée. Sur ce point, les systèmes varient Cela ne veut pas dire que toute vie politique indépendante est écrasée, ni qu’il n’y existe pas de société civile plus ou moins développée. Sur ce point, les systèmes varient La Kirghizie est un cas à part, mais même si les processus électoraux sont viciés, Nazarbaïev et Karimov jouissent d’une réelle popularité auprès de la population. La Kirghizie est un cas à part, mais même si les processus électoraux sont viciés, Nazarbaïev et Karimov jouissent d’une réelle popularité auprès de la population. Pour Rahmon, la chose est plus difficile à affirmer, compte tenu de l’État déplorable du pays. Quant à Berdimuhamedow, son pays est tellement fermé qu’il est difficile d’avoir une idée de la popularité des dirigeants. Pour Rahmon, la chose est plus difficile à affirmer, compte tenu de l’État déplorable du pays. Quant à Berdimuhamedow, son pays est tellement fermé qu’il est difficile d’avoir une idée de la popularité des dirigeants.

Dans tous les cas, les États se sont engagés, au moins formellement, dans des processus de modernisation au lendemain de l’indépendance. Dans tous les cas, les États se sont engagés, au moins formellement, dans des processus de modernisation au lendemain de l’indépendance. Tous fonctionnent sur le principe constitutionnel et la séparation, au moins théorique, des pouvoirs. Ce sont des républiques présidentielles fortes, fonctionnant avec des parlements plus ou moins inféodés. Tous fonctionnent sur le principe constitutionnel et la séparation, au moins théorique, des pouvoirs. Ce sont des républiques présidentielles fortes, fonctionnant avec des parlements plus ou moins inféodés. Dans certains cas, comme en Ouzbékistan, les partis sont nombreux, mais ils sont pour la plupart en faveur du président. Dans certains cas, comme en Ouzbékistan, les partis sont nombreux, mais ils sont pour la plupart en faveur du président. Au Turkménistan, le Parti démocratique, qui dirige en appliquant l’idéologie officielle de Niazov, contenu dans son Rukhnama, a autorisé en 2013 la création d’un deuxième parti, afin de donner l’impression d’une opposition. Au Turkménistan, le Parti démocratique, qui dirige en appliquant l’idéologie officielle de Niazov, contenu dans son Rukhnama, a autorisé en 2013 la création d’un deuxième parti, afin de donner l’impression d’une opposition. Seule la Kirghizie dispose d’un équilibre des pouvoirs. Seule la Kirghizie dispose d’un équilibre des pouvoirs.

2.2 — Démographie 2.2.1 — Kazakhstan La population du Kazakhstan s’élève à 17 millions d’habitants. Le peuplement est inégal, avec deux foyers séparés par une zone désertique : la région d’Almaty, la première ville (1,4 million d’habitant) et la région d’Astana (640 000 habitants). La population du Kazakhstan s’élève à 17 millions d’habitants. Le peuplement est inégal, avec deux foyers séparés par une zone désertique : la région d’Almaty, la première ville (1,4 million d’habitant) et la région d’Astana (640 000 habitants). Cette population est composite. La colonisation s’est traduite par l’installation de populations slaves et chrétiennes, alors que les Kazakhs appartiennent à aux peuples turciques et sont de confession musulmane. Cette population est composite. La colonisation s’est traduite par l’installation de populations slaves et chrétiennes, alors que les Kazakhs appartiennent à aux peuples turciques et sont de confession musulmane. Au XX e siècle, on assiste à un renversement des équilibres : deux millions de Kazakhs ont disparu sous l’effet de la famine et de l’exode et le Kazakhstan a été le réceptacle des populations criminalisées et des « peuples punis ». Au XX e siècle, on assiste à un renversement des équilibres : deux millions de Kazakhs ont disparu sous l’effet de la famine et de l’exode et le Kazakhstan a été le réceptacle des populations criminalisées et des « peuples punis ».

La mise en exploitation des gisements miniers et la mise en culture des terres vierges ont mobilisé plusieurs millions de personnes originaires des régions européennes de l’URSS. La mise en exploitation des gisements miniers et la mise en culture des terres vierges ont mobilisé plusieurs millions de personnes originaires des régions européennes de l’URSS. Les migrations « soviétiques » ont fait que le Kazakhstan était en 1991 la seule république de l’URSS à compter une population éponyme minoritaire, les Kazakhs ne représentant que 40 % de la population. Les migrations « soviétiques » ont fait que le Kazakhstan était en 1991 la seule république de l’URSS à compter une population éponyme minoritaire, les Kazakhs ne représentant que 40 % de la population. Au cours des années 1990, la population est passée de 16,2 millions à 14,9 millions d’habitants du fait du déficit migratoire, mais la situation s’est améliorée grâce à un taux de fécondité de 2,6 enfants par femme. Au cours des années 1990, la population est passée de 16,2 millions à 14,9 millions d’habitants du fait du déficit migratoire, mais la situation s’est améliorée grâce à un taux de fécondité de 2,6 enfants par femme. epuis l’indépendance, la part des Kazakhs, qui s’élève à 58 % en 2015, connait une progression régulière, sous le double effet de l’immigration des populations non kazakh et d’un indice de fécondité plus élevé dans la population kazakh. epuis l’indépendance, la part des Kazakhs, qui s’élève à 58 % en 2015, connait une progression régulière, sous le double effet de l’immigration des populations non kazakh et d’un indice de fécondité plus élevé dans la population kazakh.

Le gouvernement mène une politique linguistique visant à affirmer la place de la langue kazakhe, mais l’État garantie les droits des minorités nationales. Le gouvernement mène une politique linguistique visant à affirmer la place de la langue kazakhe, mais l’État garantie les droits des minorités nationales. En 2015, les Russes représentaient 24 % de la population, les Ouzbeks 2,8 %, les Ukrainiens 2 %, et les Allemands 1,1 %. En 2015, les Russes représentaient 24 % de la population, les Ouzbeks 2,8 %, les Ukrainiens 2 %, et les Allemands 1,1 %. La politique du gouvernement est de faire du Kazakhstan un exemple de société multiconfessionnelle et multiethnique. Dans l’ensemble, c’est un succès. La politique du gouvernement est de faire du Kazakhstan un exemple de société multiconfessionnelle et multiethnique. Dans l’ensemble, c’est un succès. Le clivage religieux recoupe le clivage ethnique, la majorité kazakhe et les minorités centre-asiatiques étant musulmanes sunnites, les minorités européennes étant chrétiennes. Moins de 1 % de la population est chiite. Le clivage religieux recoupe le clivage ethnique, la majorité kazakhe et les minorités centre-asiatiques étant musulmanes sunnites, les minorités européennes étant chrétiennes. Moins de 1 % de la population est chiite. Si la religion connait un certain renouveau dans la population, elle ne constitue pas cependant un marqueur très fort. Si la religion connait un certain renouveau dans la population, elle ne constitue pas cependant un marqueur très fort.

La population est jeune (plus de 50 % ont moins de 30 ans), relativement bien équilibrée entre sexes (48,5 % contre 51,5 %) et l’espérance de vie est de 69 ans. La population est jeune (plus de 50 % ont moins de 30 ans), relativement bien équilibrée entre sexes (48,5 % contre 51,5 %) et l’espérance de vie est de 69 ans. Les projections démographiques sont légèrement positives, avec une population de près de 18 millions à l’horizon 2020. Les projections démographiques sont légèrement positives, avec une population de près de 18 millions à l’horizon 2020. Le taux d’urbanisation est plus faible que dans les ex- RSS occidentales (moins de 60 %), mais celui d’alphabétisation est semblable (99,4 %). Le taux d’urbanisation est plus faible que dans les ex- RSS occidentales (moins de 60 %), mais celui d’alphabétisation est semblable (99,4 %). Le Kazakhstan occupe la 70 e place dans l’indice IDH. Il s’agit d’un des meilleurs résultats de l’espace post soviétique et le meilleur de la zone centre asiatique. Le résultat global est plombé par la faiblesse du niveau de vie à l’extérieur des grands centres urbains. Le Kazakhstan occupe la 70 e place dans l’indice IDH. Il s’agit d’un des meilleurs résultats de l’espace post soviétique et le meilleur de la zone centre asiatique. Le résultat global est plombé par la faiblesse du niveau de vie à l’extérieur des grands centres urbains. Le contraste est frappant avec les zones de croissance rapide que sont les deux capitales politique, administrative et économique, Astana et Almaty. Le contraste est frappant avec les zones de croissance rapide que sont les deux capitales politique, administrative et économique, Astana et Almaty.

Les personnes peu qualifiées ou âgées forment une population vulnérable, le filet de protection sociale ayant été démembré comme partout ailleurs et bien que le gouvernement pourrait investir désormais dans l’amélioration du secteur public, la volonté politique manque. L’immensité du pays ne favorise d’ailleurs pas cette amélioration, car les coûts en sont forcément très élevés. Les personnes peu qualifiées ou âgées forment une population vulnérable, le filet de protection sociale ayant été démembré comme partout ailleurs et bien que le gouvernement pourrait investir désormais dans l’amélioration du secteur public, la volonté politique manque. L’immensité du pays ne favorise d’ailleurs pas cette amélioration, car les coûts en sont forcément très élevés. 2.2.2 — Kirghizie La population de la Kirghizie s’élevait en 2014 à 5,8 millions d’habitants, à forte majorité rurale (65 %), les principales villes du pays étant la capitale Bichkek (856 000) et celles situées sur les pourtours de la vallée de Ferghana, comme Och (239 000 habitants). La population de la Kirghizie s’élevait en 2014 à 5,8 millions d’habitants, à forte majorité rurale (65 %), les principales villes du pays étant la capitale Bichkek (856 000) et celles situées sur les pourtours de la vallée de Ferghana, comme Och (239 000 habitants).

Présents depuis la colonisation tsariste, les Russes, les Allemands et les Ukrainiens représentaient 21,5 %, 2,5 % et 2,4 % de la population en 1989, mais depuis ils quittent le pays. Présents depuis la colonisation tsariste, les Russes, les Allemands et les Ukrainiens représentaient 21,5 %, 2,5 % et 2,4 % de la population en 1989, mais depuis ils quittent le pays. Cela conduit à une augmentation de la part des Kirghizes dans la population (70 % en 2007 contre 52 % en 1989), alors que les Russes ne sont plus aujourd’hui que 9 % de la population. Cela conduit à une augmentation de la part des Kirghizes dans la population (70 % en 2007 contre 52 % en 1989), alors que les Russes ne sont plus aujourd’hui que 9 % de la population. À noter la minorité ouzbèke du sud du pays (15 %), qui pose problème dans les relations avec Tachkent. À noter la minorité ouzbèke du sud du pays (15 %), qui pose problème dans les relations avec Tachkent. Par ailleurs, plus de 500 000 Kirghizes et Ouzbeks de Kirghizie sont désormais les acteurs de migrations de travail saisonnières ou temporaires à destination de la Russie et du Kazakhstan. Par ailleurs, plus de 500 000 Kirghizes et Ouzbeks de Kirghizie sont désormais les acteurs de migrations de travail saisonnières ou temporaires à destination de la Russie et du Kazakhstan.

Le christianisme orthodoxe ne concerne plus que 10 % de la population, le reste de la population étant presque totalement musulman sunnite. Si on a pu observer dans les années 1990 certaines tensions dans les zones rurales entre chrétiens et musulmans, il s’agit d’exceptions. Le christianisme orthodoxe ne concerne plus que 10 % de la population, le reste de la population étant presque totalement musulman sunnite. Si on a pu observer dans les années 1990 certaines tensions dans les zones rurales entre chrétiens et musulmans, il s’agit d’exceptions. Les indicateurs de développement sont positifs, avec un taux d’alphabétisation très élevé (99,8 %) et une espérance de vie de 69 ans. Les indicateurs de développement sont positifs, avec un taux d’alphabétisation très élevé (99,8 %) et une espérance de vie de 69 ans. Ce dernier élément, associé à un indice de fécondité supérieure à la moyenne mondiale (3,6 enfants par femme) permet d’entrevoir une poursuite modérée de la croissance de la population du pays. Ce dernier élément, associé à un indice de fécondité supérieure à la moyenne mondiale (3,6 enfants par femme) permet d’entrevoir une poursuite modérée de la croissance de la population du pays. Les difficultés économiques du pays font en sorte que sur l’indice IDH, la Kirghizie arrive en 2014 à la 120 e place mondiale, à l’avant-dernière position des États issus de l’éclatement de l’URSS. Les difficultés économiques du pays font en sorte que sur l’indice IDH, la Kirghizie arrive en 2014 à la 120 e place mondiale, à l’avant-dernière position des États issus de l’éclatement de l’URSS.

2.2.3 — Ouzbékistan La population de l’Ouzbékistan croît à un rythme rapide et est estimée à 30,5 millions (2015). Malgré l’essor des villes, le pays demeure majoritairement rural (64 %). La population de l’Ouzbékistan croît à un rythme rapide et est estimée à 30,5 millions (2015). Malgré l’essor des villes, le pays demeure majoritairement rural (64 %). Avec près de 35 % de la population âgée de moins de 14 ans, la population devrait dépasser 35 millions dans 10 ans, d’autant que l’espérance de vie, à 72 ans, a atteint un niveau décent. Avec près de 35 % de la population âgée de moins de 14 ans, la population devrait dépasser 35 millions dans 10 ans, d’autant que l’espérance de vie, à 72 ans, a atteint un niveau décent. Les villages enregistrent une croissance de population, alors que celle des villes industrielles stagne et le contrôle de la mobilité résidentielle limite les migrations vers Tachkent (2,35 millions d’habitants en 2013). Les villages enregistrent une croissance de population, alors que celle des villes industrielles stagne et le contrôle de la mobilité résidentielle limite les migrations vers Tachkent (2,35 millions d’habitants en 2013). Le pays est multiethnique, mais la part des Ouzbeks augmente et atteint près de 80 %, contre 71 % en 1989. Cette évolution tient à l’accroissement naturel différencié et au départ des populations allochtones. Le pays est multiethnique, mais la part des Ouzbeks augmente et atteint près de 80 %, contre 71 % en 1989. Cette évolution tient à l’accroissement naturel différencié et au départ des populations allochtones.

Les populations arrivées en Asie centrale à la suite des politiques coercitives ou incitatives émigrent, de même que les Juifs. La proportion de Russes a baissé de 8 à 4 % entre 1989 et 2005. Les populations arrivées en Asie centrale à la suite des politiques coercitives ou incitatives émigrent, de même que les Juifs. La proportion de Russes a baissé de 8 à 4 % entre 1989 et 2005. Ce processus n’affecte pas les Tadjiks ni les autres populations autochtones. Les anciens foyers urbains de la vallée du Zeravchan conservent leur population tadjikophone, malgré la politique d’« ouzbékisation » menée par les autorités, laquelle illustre par ailleurs le nationalisme agressif du gouvernement Karimov. Ce processus n’affecte pas les Tadjiks ni les autres populations autochtones. Les anciens foyers urbains de la vallée du Zeravchan conservent leur population tadjikophone, malgré la politique d’« ouzbékisation » menée par les autorités, laquelle illustre par ailleurs le nationalisme agressif du gouvernement Karimov. Musulmane à près de 90 %, la population, malgré son histoire religieuse et la présence sur le territoire de la seule institution d’enseignement religieuse musulmane en URSS (à Boukhara), se montre assez imperméable au radicalisme musulman. Certains groupes existent, mais ils sont peu puissants et servent surtout d’épouvantail à un pouvoir politique très répressif, mais aussi très laïque. Musulmane à près de 90 %, la population, malgré son histoire religieuse et la présence sur le territoire de la seule institution d’enseignement religieuse musulmane en URSS (à Boukhara), se montre assez imperméable au radicalisme musulman. Certains groupes existent, mais ils sont peu puissants et servent surtout d’épouvantail à un pouvoir politique très répressif, mais aussi très laïque.

Population sédentarisée autour de villes-oasis servant de relais au commerce l’époque de la route de la soie, les Ouzbèkes constituent le cœur de la civilisation dans la zone. L’histoire des cités-États contribue à faire de la conscience nationale ouzbeke la plus active de la zone. Population sédentarisée autour de villes-oasis servant de relais au commerce l’époque de la route de la soie, les Ouzbèkes constituent le cœur de la civilisation dans la zone. L’histoire des cités-États contribue à faire de la conscience nationale ouzbeke la plus active de la zone. Malheureusement, le pays végète à la 114 e place dans l’indice IDH, à peine mieux que son voisin kirghiz. Malheureusement, le pays végète à la 114 e place dans l’indice IDH, à peine mieux que son voisin kirghiz. 2.2.4 — Tadjikistan La population du Tadjikistan est majoritairement rurale (70 %) et enregistre une croissance soutenue. Avec la capitale, Douchanbe (600 000 habitants), Khodjent (150 000 habitants), dans la vallée de Ferghana, est la seule autre ville de plus de 100 000 habitants. La population du Tadjikistan est majoritairement rurale (70 %) et enregistre une croissance soutenue. Avec la capitale, Douchanbe (600 000 habitants), Khodjent (150 000 habitants), dans la vallée de Ferghana, est la seule autre ville de plus de 100 000 habitants.

La population devrait atteindre 10 millions d’habitants en 2025, alors que pour le moment (2015) elle est d’environ 8 millions. 69 % de la population est âgée de moins de 30 ans La population devrait atteindre 10 millions d’habitants en 2025, alors que pour le moment (2015) elle est d’environ 8 millions. 69 % de la population est âgée de moins de 30 ans La transition démographique du Tadjikistan, la moins développée de toutes les républiques de l’URSS, n’est pas achevée: l’espérance de vie est faible (65 ans) et le taux de fécondité s’établit à 3,8 enfants par femme. La transition démographique du Tadjikistan, la moins développée de toutes les républiques de l’URSS, n’est pas achevée: l’espérance de vie est faible (65 ans) et le taux de fécondité s’établit à 3,8 enfants par femme. Avec l’effondrement économique et la guerre civile, les populations européennes ont quitté le Tadjikistan. La part des Russes a diminué de 7,6 % à 1,1 % entre les recensements de 1989 et de 2000, alors que celle des Tadjiks s’est élevée de 62,3 % à 79,9 %. Avec l’effondrement économique et la guerre civile, les populations européennes ont quitté le Tadjikistan. La part des Russes a diminué de 7,6 % à 1,1 % entre les recensements de 1989 et de 2000, alors que celle des Tadjiks s’est élevée de 62,3 % à 79,9 %. Il reste cependant une minorité orthodoxe relativement importante (près de 10 %), constitué par les convertis, mais l’Islam sunnite domine sans surprise (85 %), le reste de la population se considérant comme chiite. Il reste cependant une minorité orthodoxe relativement importante (près de 10 %), constitué par les convertis, mais l’Islam sunnite domine sans surprise (85 %), le reste de la population se considérant comme chiite.

Les Tadjiks alimentent des migrations à destination de la Russie. Ce flux de travailleurs mobilise un million de personnes et déstabilise les institutions traditionnelles. Les Tadjiks alimentent des migrations à destination de la Russie. Ce flux de travailleurs mobilise un million de personnes et déstabilise les institutions traditionnelles. Le Tadjikistan est le pays de l’ex-URSS le moins bien classé dans l’indice IDH (129 e en 2015), et sa position se détériore relativement aux autres États du monde. Le Tadjikistan est le pays de l’ex-URSS le moins bien classé dans l’indice IDH (129 e en 2015), et sa position se détériore relativement aux autres États du monde. 2.2.5 — Turkménistan La population, de 5,2 millions d’habitants (2015) est concentrée dans les oasis (Merv, Dashoguz, Achgabat...) qui bordent, au nord et au sud, le désert du Karakoum, La population, de 5,2 millions d’habitants (2015) est concentrée dans les oasis (Merv, Dashoguz, Achgabat...) qui bordent, au nord et au sud, le désert du Karakoum, Cependant, ces évaluations sont très contestées, le gouvernement parlant d’une population de 6,5 millions, l’opposition de 3,5 millions… Cependant, ces évaluations sont très contestées, le gouvernement parlant d’une population de 6,5 millions, l’opposition de 3,5 millions… La grande fermeture du pays fait en sorte qu’il est difficile d’avoir une idée précise de la situation. La grande fermeture du pays fait en sorte qu’il est difficile d’avoir une idée précise de la situation.

Plus urbanisés (45 %) que leurs voisins, les Turkmènes ont une espérance de vie dans la moyenne régionale (69 ans) et une pyramide d’âge un peu plus équilibrée, avec 50 % des moins de 30 ans. Plus urbanisés (45 %) que leurs voisins, les Turkmènes ont une espérance de vie dans la moyenne régionale (69 ans) et une pyramide d’âge un peu plus équilibrée, avec 50 % des moins de 30 ans. Le taux de reproduction y est assez faible (2,1 enfants par femme) de sorte que la population devrait demeurer stable à court et moyen terme. Le taux de reproduction y est assez faible (2,1 enfants par femme) de sorte que la population devrait demeurer stable à court et moyen terme. La population s’homogénéise avec le départ des Russes et des Ukrainiens, qui ne constituent plus que respectivement 2 % et 3 % de la population. La population s’homogénéise avec le départ des Russes et des Ukrainiens, qui ne constituent plus que respectivement 2 % et 3 % de la population. On trouve un faible pourcentage d’autres populations centre-asiatiques, mais le pays est aujourd’hui à plus de 90 % turkmène. l’Islam est la religion de 90 % de la population. On trouve un faible pourcentage d’autres populations centre-asiatiques, mais le pays est aujourd’hui à plus de 90 % turkmène. l’Islam est la religion de 90 % de la population. Dans l’indice IDH, le Turkménistan fait meilleure figue que la plupart de ces voisins, mais occupant la 109 e place, on ne peut pas prétendre que la vie y est facile. Dans l’indice IDH, le Turkménistan fait meilleure figue que la plupart de ces voisins, mais occupant la 109 e place, on ne peut pas prétendre que la vie y est facile.

2.3 — Économie 2.3.1 — Kazakhstan Durant les années 1990, le Kazakhstan a subi une profonde crise économique et le PIB s’est contracté de 40 %. La production industrielle et la production agricole (céréales, élevage) ont chuté de façon dramatique. Durant les années 1990, le Kazakhstan a subi une profonde crise économique et le PIB s’est contracté de 40 %. La production industrielle et la production agricole (céréales, élevage) ont chuté de façon dramatique. Le redressement amorcé en 2000 repose sur les matières premières, le Kazakhstan devenant un pays pétrolier à la suite de la découverte et l’exploitation de gisements importants dans l’ouest du pays. Le redressement amorcé en 2000 repose sur les matières premières, le Kazakhstan devenant un pays pétrolier à la suite de la découverte et l’exploitation de gisements importants dans l’ouest du pays. Aujourd’hui, le PIB du pays s’établit à 220 milliards (43 e rang mondial), avec un taux de croissance annuel moyen depuis 15 ans autour de 5 %. Aujourd’hui, le PIB du pays s’établit à 220 milliards (43 e rang mondial), avec un taux de croissance annuel moyen depuis 15 ans autour de 5 %. Le Kazakhstan (4 % des réserves mondiales), a produit 1,8 million de barils de pétrole par jour en 2014, ce qui fait du pays le 18 e producteur mondial d’or noir. Le Kazakhstan (4 % des réserves mondiales), a produit 1,8 million de barils de pétrole par jour en 2014, ce qui fait du pays le 18 e producteur mondial d’or noir.

Enclavement oblige, de nouveaux oléoducs sont construits à travers la Russie, le Caucase et à destination de la Chine pour assurer l’évacuation du pétrole. Enclavement oblige, de nouveaux oléoducs sont construits à travers la Russie, le Caucase et à destination de la Chine pour assurer l’évacuation du pétrole. L’essor du secteur des hydrocarbures soutient l’économie, mais induit des déséquilibres qui marginalisent certaines activités. L’essor du secteur des hydrocarbures soutient l’économie, mais induit des déséquilibres qui marginalisent certaines activités. La rente pétrolière stimule le dynamisme d’Almaty et d’Astana, mais les régions minières et industrielles du centre du pays connaissent une situation difficile, de même qu’une grande partie des campagnes, même si le pays demeure un grand producteur de céréales. La rente pétrolière stimule le dynamisme d’Almaty et d’Astana, mais les régions minières et industrielles du centre du pays connaissent une situation difficile, de même qu’une grande partie des campagnes, même si le pays demeure un grand producteur de céréales. La structure économique du pays correspond à celle d’un pays en fin de transition, alors que l’agriculture, peu efficace, produit 5 % du PIB (25 % de la main-d’œuvre). La structure économique du pays correspond à celle d’un pays en fin de transition, alors que l’agriculture, peu efficace, produit 5 % du PIB (25 % de la main-d’œuvre). À l’inverse, le secteur industriel est fort et particulièrement productif, représentant plus de 38 % du PIB pour moins de 12 % de la main d’œuvre. À l’inverse, le secteur industriel est fort et particulièrement productif, représentant plus de 38 % du PIB pour moins de 12 % de la main d’œuvre.

Quant au tertiaire (57 % du PIB pour 63 % de la main- d’œuvre), sa croissance est limitée par une classe moyenne très faible numériquement. Quant au tertiaire (57 % du PIB pour 63 % de la main- d’œuvre), sa croissance est limitée par une classe moyenne très faible numériquement. Aux premières années de libéralisation, qui ont vu s’enrichir les proches du président, a succédé une meilleure redistribution des richesses. Aux premières années de libéralisation, qui ont vu s’enrichir les proches du président, a succédé une meilleure redistribution des richesses. Progressivement, un groupe de petits et moyens entrepreneurs a vu le jour, groupe qui constitue le principal soutien du président Nazarbaïev. Progressivement, un groupe de petits et moyens entrepreneurs a vu le jour, groupe qui constitue le principal soutien du président Nazarbaïev. La réussite des réformes s’explique par un effort de formation des élites. Le gouvernement a ainsi envoyé un fort contingent d’étudiants dans les universités européennes, américaines, turques et russes. La réussite des réformes s’explique par un effort de formation des élites. Le gouvernement a ainsi envoyé un fort contingent d’étudiants dans les universités européennes, américaines, turques et russes. La position du Kazakhstan constitue un atout qui fait de lui une charnière entre les autres pays d’Asie centrale, la Russie et la Chine. Ces deux derniers sont les plus importants partenaires du pays (40 % des échanges). La position du Kazakhstan constitue un atout qui fait de lui une charnière entre les autres pays d’Asie centrale, la Russie et la Chine. Ces deux derniers sont les plus importants partenaires du pays (40 % des échanges).

Se sont ainsi développé des plaques tournantes commerciales alimentant les pays voisins en produits chinois, turcs et occidentaux. Se sont ainsi développé des plaques tournantes commerciales alimentant les pays voisins en produits chinois, turcs et occidentaux. Mais l’immensité du pays ne permet pas un développement économique national homogène Mais l’immensité du pays ne permet pas un développement économique national homogène La politique économique de l’État n’a pas découragé l’installation d’entrepreneurs étrangers, arrivés en nombre (en 2013, les investissements s’élevaient à 1,3 milliard de dollars, plaçant le pays en deuxième place, derrière la Russie, des États de la CEI). La politique économique de l’État n’a pas découragé l’installation d’entrepreneurs étrangers, arrivés en nombre (en 2013, les investissements s’élevaient à 1,3 milliard de dollars, plaçant le pays en deuxième place, derrière la Russie, des États de la CEI). 2.3.2 — Kirghizie Au cours des premières années de l’indépendance, le PIB a presque chuté de moitié, en raison de la crise industrielle et agricole. Au cours des premières années de l’indépendance, le PIB a presque chuté de moitié, en raison de la crise industrielle et agricole.

Malgré l’amélioration, le pays demeure aujourd’hui très pauvre, avec un PIB fort modeste de 7,5 milliards de dollars (2015). Malgré l’amélioration, le pays demeure aujourd’hui très pauvre, avec un PIB fort modeste de 7,5 milliards de dollars (2015). Si la croissance est forte (7,5 % par année en moyenne depuis 10 ans), cela s’explique par la faiblesse du développement économique et à ce rythme, le niveau de vie de la population va rester faible longtemps. Si la croissance est forte (7,5 % par année en moyenne depuis 10 ans), cela s’explique par la faiblesse du développement économique et à ce rythme, le niveau de vie de la population va rester faible longtemps. La réforme agraire, de 1991 à 1998, a conduit à la disparition des kolkhozes et des sovkhozes au profit d’exploitations paysannes de petites tailles. La réforme agraire, de 1991 à 1998, a conduit à la disparition des kolkhozes et des sovkhozes au profit d’exploitations paysannes de petites tailles. Ce mouvement de décollectivisation s’accompagne d’un transfert vers une agriculture d’autosubsistance au détriment des productions spécialisées. Ce mouvement de décollectivisation s’accompagne d’un transfert vers une agriculture d’autosubsistance au détriment des productions spécialisées. Malgré ces efforts, le secteur agricole, qui emploi près de la moitié de la main-d’œuvre (48 %) contribue plutôt modestement (20%) à l’économie du pays. Malgré ces efforts, le secteur agricole, qui emploi près de la moitié de la main-d’œuvre (48 %) contribue plutôt modestement (20%) à l’économie du pays.

La reconversion de l’industrie (combinats métallurgiques, usines textiles) présente davantage de difficultés et explique le déclin démographique des villes. La reconversion de l’industrie (combinats métallurgiques, usines textiles) présente davantage de difficultés et explique le déclin démographique des villes. Bichkek ne peut compter sur de grandes richesses minérales, même si la croissance de la production aurifère soutient l’activité industrielle et minière. Bichkek ne peut compter sur de grandes richesses minérales, même si la croissance de la production aurifère soutient l’activité industrielle et minière. Les terres rares attirent certains investissements étrangers, mais ceux-ci demeurent peu importants (98 e rang mondial, avec 165 millions en 2013). Le secteur industriel (13 % de la main-d’œuvre pour 27 % du PIB) est structuré autour des activités d’extraction. Les terres rares attirent certains investissements étrangers, mais ceux-ci demeurent peu importants (98 e rang mondial, avec 165 millions en 2013). Le secteur industriel (13 % de la main-d’œuvre pour 27 % du PIB) est structuré autour des activités d’extraction. Face à la modestie des flux touristiques internationaux, la proximité de Bichkek et d’Almaty assure le dynamisme du secteur. Le tourisme est la principale explication d’un secteur tertiaire relativement vigoureux (40 % de la main-d’œuvre pour 53 % du PIB). Face à la modestie des flux touristiques internationaux, la proximité de Bichkek et d’Almaty assure le dynamisme du secteur. Le tourisme est la principale explication d’un secteur tertiaire relativement vigoureux (40 % de la main-d’œuvre pour 53 % du PIB).

2.3.3 — Ouzbékistan L’enclavement du pays provoque un déficit de croissance, mais, la rhétorique étatique renverse cette représentation pour souligner la centralité de l’Ouzbékistan dans l’espace eurasiatique et justifier une politique de développement autocentrée. L’enclavement du pays provoque un déficit de croissance, mais, la rhétorique étatique renverse cette représentation pour souligner la centralité de l’Ouzbékistan dans l’espace eurasiatique et justifier une politique de développement autocentrée. La situation économique demeure difficile et le PIB, à 170 milliards (2015) place le pays à la 70 e position mondiale, loin derrière son rival kazakh. La situation économique demeure difficile et le PIB, à 170 milliards (2015) place le pays à la 70 e position mondiale, loin derrière son rival kazakh. À 8 % de croissance en moyenne depuis une décennie, le pays ne parviendra pas de longtemps à rattraper son voisin du nord. À 8 % de croissance en moyenne depuis une décennie, le pays ne parviendra pas de longtemps à rattraper son voisin du nord. Les évolutions de l’agriculture, qui emploie plus du quart de la population active (pour moins de 20 % du PIB), répondent à la volonté des autorités d’assurer l’autosuffisance alimentaire. Les évolutions de l’agriculture, qui emploie plus du quart de la population active (pour moins de 20 % du PIB), répondent à la volonté des autorités d’assurer l’autosuffisance alimentaire.

La filière cotonnière est essentielle : la production annuelle oscille autour d’un million de tonnes, ce qui place l’Ouzbékistan dans les premiers rangs mondiaux et les exportations de coton constituent une ressource majeure de l’État. La filière cotonnière est essentielle : la production annuelle oscille autour d’un million de tonnes, ce qui place l’Ouzbékistan dans les premiers rangs mondiaux et les exportations de coton constituent une ressource majeure de l’État. Cette rente motive un encadrement de la production agricole et des populations rurales et soutient les investissements de l’État. Cette rente motive un encadrement de la production agricole et des populations rurales et soutient les investissements de l’État. Grâce à ce mécanisme, ce dernier a financé la création d’une filière automobile, dont la principale usine, ouverte en coopération avec une entreprise sud-coréenne, est située à Asaka, dans le Ferghana. Grâce à ce mécanisme, ce dernier a financé la création d’une filière automobile, dont la principale usine, ouverte en coopération avec une entreprise sud-coréenne, est située à Asaka, dans le Ferghana. L’Ouzbékistan dispose de suffisamment de gaz naturel pour l’exporter et de pétrole pour satisfaire ses besoins. L’Ouzbékistan dispose de suffisamment de gaz naturel pour l’exporter et de pétrole pour satisfaire ses besoins. Le pays est le 7 e plus important producteur au monde d’or et dispose de réserves importantes de cuivre, de zinc et d’uranium. Le pays est le 7 e plus important producteur au monde d’or et dispose de réserves importantes de cuivre, de zinc et d’uranium.

Le secteur extractif est donc le principal moteur de l’industrie du pays, secteur qui emploie 13 % de la main- d’œuvre et fournit 32 % du PIB du pays. Le secteur extractif est donc le principal moteur de l’industrie du pays, secteur qui emploie 13 % de la main- d’œuvre et fournit 32 % du PIB du pays. Grâce à ses vieilles cités, l’Ouzbékistan peut compter sur un secteur touristique bien développé, qui constitue une part importante du secteur tertiaire, lequel emploie 61 % de la main-d’œuvre pour 50 % du PIB Grâce à ses vieilles cités, l’Ouzbékistan peut compter sur un secteur touristique bien développé, qui constitue une part importante du secteur tertiaire, lequel emploie 61 % de la main-d’œuvre pour 50 % du PIB La politique de libéralisation se heurte à la répartition clientéliste régionalisée ou familiale des espaces socio- économiques et politiques par le pouvoir central. Ce système hérité de la période soviétique a été renforcé depuis l’indépendance. La politique de libéralisation se heurte à la répartition clientéliste régionalisée ou familiale des espaces socio- économiques et politiques par le pouvoir central. Ce système hérité de la période soviétique a été renforcé depuis l’indépendance. Les activités économiques n’existent que dans le cadre d’une relation verticale individualisée au pouvoir. La peur d’une redistribution à la suite d’un changement à la tête de l’État constitue un frein important à l’investissement et favorise la fuite de capitaux. Les activités économiques n’existent que dans le cadre d’une relation verticale individualisée au pouvoir. La peur d’une redistribution à la suite d’un changement à la tête de l’État constitue un frein important à l’investissement et favorise la fuite de capitaux.

2.3.4 — Tadjikistan Le Tadjikistan est un pays très pauvre, comme en témoigne la faiblesse de son PIB (8,5 milliards - 139 e rang mondial. Le taux de croissance (8 %) et le fait que le pays a rattrapé puis dépassé la Kirghizie témoigne du fait que la fin de la guerre civile a permis le développement des capacités du pays, surtout en ce qui concerne l’énergie hydroélectrique. Le Tadjikistan est un pays très pauvre, comme en témoigne la faiblesse de son PIB (8,5 milliards - 139 e rang mondial. Le taux de croissance (8 %) et le fait que le pays a rattrapé puis dépassé la Kirghizie témoigne du fait que la fin de la guerre civile a permis le développement des capacités du pays, surtout en ce qui concerne l’énergie hydroélectrique. Malgré des capacités d’investissement limitées, le Tadjikistan mène une politique d’aménagement qui vise à renforcer l’unité du territoire pour asseoir la souveraineté du pays et la légitimité du pouvoir dans le contexte de l’après-guerre civile. Malgré des capacités d’investissement limitées, le Tadjikistan mène une politique d’aménagement qui vise à renforcer l’unité du territoire pour asseoir la souveraineté du pays et la légitimité du pouvoir dans le contexte de l’après-guerre civile. La rénovation des réseaux de transport doit permettre d’améliorer l’accessibilité et de réduire l’enclavement saisonnier lié à la traversée des montagnes. La rénovation des réseaux de transport doit permettre d’améliorer l’accessibilité et de réduire l’enclavement saisonnier lié à la traversée des montagnes.

Malgré la reprise économique, le Tadjikistan conserve une économie fragile, caractérisée par l’importance de l’agriculture et des activités informelles et clandestines – l’économie de la drogue représente de 30 % à 50 % de l’économie réelle selon les experts. Malgré la reprise économique, le Tadjikistan conserve une économie fragile, caractérisée par l’importance de l’agriculture et des activités informelles et clandestines – l’économie de la drogue représente de 30 % à 50 % de l’économie réelle selon les experts. Décollectivisée, l’agriculture détient un rôle majeur (25% de la main-d'œuvre pour 10 % du PIB). La production de coton, de céréales, des fruits et des légumes dépendent presque partout de l’irrigation, en raison de la faiblesse des précipitations. Décollectivisée, l’agriculture détient un rôle majeur (25% de la main-d'œuvre pour 10 % du PIB). La production de coton, de céréales, des fruits et des légumes dépendent presque partout de l’irrigation, en raison de la faiblesse des précipitations. La privatisation des terres a permis à une partie de la population de sortir de la misère, mais les zones cotonnières restent contrôlées par quelques individus proches du pouvoir. La privatisation des terres a permis à une partie de la population de sortir de la misère, mais les zones cotonnières restent contrôlées par quelques individus proches du pouvoir. La prédominance des montagnes impose l’étroitesse des terroirs cultivés : les terres arables n’occupent que 7 % du territoire. La prédominance des montagnes impose l’étroitesse des terroirs cultivés : les terres arables n’occupent que 7 % du territoire.

Dans le domaine industriel (28 % de la main-d’œuvre pour 48 % du PIB), l’activité est dominée par la fonderie d’aluminium de Regar, combinat hérité de la période soviétique. Dans le domaine industriel (28 % de la main-d’œuvre pour 48 % du PIB), l’activité est dominée par la fonderie d’aluminium de Regar, combinat hérité de la période soviétique. L’usine traite l’alumine importée grâce à l’hydroélectricité produite de la centrale de Nurek, sur le Vakhch, et exporte l’intégralité de sa production, tandis que les autres branches industrielles peinent à se réformer. L’usine traite l’alumine importée grâce à l’hydroélectricité produite de la centrale de Nurek, sur le Vakhch, et exporte l’intégralité de sa production, tandis que les autres branches industrielles peinent à se réformer. Avec 50 % de la population sous le seuil de la pauvreté, le secteur tertiaire est peu développé (50% de la population pour 40% du PIB). Avec 50 % de la population sous le seuil de la pauvreté, le secteur tertiaire est peu développé (50% de la population pour 40% du PIB). 2.3.5 — Turkménistan L’arrivée massive de capitaux liée à la rente gazière a permis au gouvernement de conserver le contrôle d’une économie totalement dirigée et étatisée. L’arrivée massive de capitaux liée à la rente gazière a permis au gouvernement de conserver le contrôle d’une économie totalement dirigée et étatisée.

Les choix de politique économique, orientés vers la mise en œuvre de chantiers d’infrastructures (aéroports, mosquées, grands hôtels, etc.) ne permettront pas d’améliorer les conditions de vie de la population. Les choix de politique économique, orientés vers la mise en œuvre de chantiers d’infrastructures (aéroports, mosquées, grands hôtels, etc.) ne permettront pas d’améliorer les conditions de vie de la population. L’exportation des hydrocarbures explique la relative bonne situation d’un pays pauvre en terme de PIB, avec près de 41 milliards en 2015 (91 e rang mondial). L’exportation des hydrocarbures explique la relative bonne situation d’un pays pauvre en terme de PIB, avec près de 41 milliards en 2015 (91 e rang mondial). L’agriculture (13 % du PIB) emploie la moitié de la population active. Longtemps dominées par la culture du coton, les campagnes enregistrent une réorientation de leur production au profit des céréales. L’agriculture (13 % du PIB) emploie la moitié de la population active. Longtemps dominées par la culture du coton, les campagnes enregistrent une réorientation de leur production au profit des céréales. Délaissées par le régime, les campagnes ont connu une paupérisation qui a pris la forme d’une crise sanitaire, à la suite de la fermeture des dispensaires ruraux. Délaissées par le régime, les campagnes ont connu une paupérisation qui a pris la forme d’une crise sanitaire, à la suite de la fermeture des dispensaires ruraux. L’appareil productif a subi la désintégration du système soviétique et les hydrocarbures constituent le secteur clé de l’économie du Turkménistan. L’appareil productif a subi la désintégration du système soviétique et les hydrocarbures constituent le secteur clé de l’économie du Turkménistan.

La production de pétrole demeure modeste, mais les gisements gaziers voient leur exploitation s’intensifier depuis la fin des années 1990 et fournissent plus de 60 milliards de mètres cubes chaque année, avec des réserves estimées à 2 860 milliards de mètres cubes. Il s’agit de la 5 e plus importante réserve de gaz du monde. La production de pétrole demeure modeste, mais les gisements gaziers voient leur exploitation s’intensifier depuis la fin des années 1990 et fournissent plus de 60 milliards de mètres cubes chaque année, avec des réserves estimées à 2 860 milliards de mètres cubes. Il s’agit de la 5 e plus importante réserve de gaz du monde. Le pétrole, les produits raffinés et le gaz représentent 80 % des exportations ce qui soumet l’économie aux déséquilibres des économies de rente avec, par exemple, un manque d’investissement dans les autres secteurs. Le pétrole, les produits raffinés et le gaz représentent 80 % des exportations ce qui soumet l’économie aux déséquilibres des économies de rente avec, par exemple, un manque d’investissement dans les autres secteurs. Le secteur industriel est le fer de lance de l’économie, avec près de 50 % du PIB pour moins de 15 % de la main-d’œuvre. Le secteur industriel est le fer de lance de l’économie, avec près de 50 % du PIB pour moins de 15 % de la main-d’œuvre. Par ailleurs, le maintien d’un étatisme total réduit l’initiative privée au commerce de détail, ce qui explique la faible contribution du secteur tertiaire au PIB (37 %, pour 37 % de la main-d’œuvre) Par ailleurs, le maintien d’un étatisme total réduit l’initiative privée au commerce de détail, ce qui explique la faible contribution du secteur tertiaire au PIB (37 %, pour 37 % de la main-d’œuvre)

3 — Relations étrangères 3.1 — Situation régionale générale Les frontières des États de la zone ont été entièrement déterminées par la puissance tutélaire au cours des années 1920 et l’effondrement soviétique a laissé non résolus certains problèmes de minorités et de répartition territoriale, d’autant que les États issus de l’éclatement soviétique de la zone sont de puissance variable. Les frontières des États de la zone ont été entièrement déterminées par la puissance tutélaire au cours des années 1920 et l’effondrement soviétique a laissé non résolus certains problèmes de minorités et de répartition territoriale, d’autant que les États issus de l’éclatement soviétique de la zone sont de puissance variable. Pour schématiser, la zone est dominée par deux États, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, candidats au rôle d’État dominant dans la zone, qui s’opposent, mais en général pacifiquement. Pour schématiser, la zone est dominée par deux États, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, candidats au rôle d’État dominant dans la zone, qui s’opposent, mais en général pacifiquement.

La tendance est au déclassement de l’Ouzbékistan au profit du Kazakhstan, plus stable politiquement et ayant parié sur le maintien de liens forts avec la Russie. La tendance est au déclassement de l’Ouzbékistan au profit du Kazakhstan, plus stable politiquement et ayant parié sur le maintien de liens forts avec la Russie. Tachkent, éprouvant des difficultés avec ses voisins, ne disposant pas de ressources aussi importantes et oscillant dans ses relations étrangères entre Moscou et Washington, a perdu du terrain. Tachkent, éprouvant des difficultés avec ses voisins, ne disposant pas de ressources aussi importantes et oscillant dans ses relations étrangères entre Moscou et Washington, a perdu du terrain. Alors que le Turkménistan, riche de son gaz, s’est employé à s’isoler, maintenant une neutralité affichée, les deux petites républiques que sont le Tadjikistan et la Kirghizie doivent compter sur l’appui des puissances voisines, au premier chef la Russie, mais aussi la Chine et, en ce qui concerne Bichkek, le Kazakhstan. Alors que le Turkménistan, riche de son gaz, s’est employé à s’isoler, maintenant une neutralité affichée, les deux petites républiques que sont le Tadjikistan et la Kirghizie doivent compter sur l’appui des puissances voisines, au premier chef la Russie, mais aussi la Chine et, en ce qui concerne Bichkek, le Kazakhstan. Le principal problème ethnique de la zone concerne la domination démographique des Ouzbèkes, alors qu’à la forte population de l’Ouzbékistan s’ajoute la présence de minorités ouzbèkes dans les territoires frontaliers. Le principal problème ethnique de la zone concerne la domination démographique des Ouzbèkes, alors qu’à la forte population de l’Ouzbékistan s’ajoute la présence de minorités ouzbèkes dans les territoires frontaliers.

La domination historique des Ouzbèkes se prolonge aujourd’hui, poussant par ailleurs les nations plus petites à chercher protection à l’extérieur de la zone. La domination historique des Ouzbèkes se prolonge aujourd’hui, poussant par ailleurs les nations plus petites à chercher protection à l’extérieur de la zone. La vallée de Ferghana, située en territoire ouzbek, cristallise les difficultés interethniques. La principale crise nationale de la fin de l’URSS en Asie centrale est survenue à Och, en Kirghizie. La forte présence régionale des Tadjiks complique encore la situation. La vallée de Ferghana, située en territoire ouzbek, cristallise les difficultés interethniques. La principale crise nationale de la fin de l’URSS en Asie centrale est survenue à Och, en Kirghizie. La forte présence régionale des Tadjiks complique encore la situation. L’autre grand problème de la zone concerne l’accès aux ressources hydriques. Si le Tadjikistan est dépourvu d’hydrocarbure, il est en revanche le château d’eau de la zone, puisque le principal cours d’eau de l’Asie Centrale passe sur son territoire. L’autre grand problème de la zone concerne l’accès aux ressources hydriques. Si le Tadjikistan est dépourvu d’hydrocarbure, il est en revanche le château d’eau de la zone, puisque le principal cours d’eau de l’Asie Centrale passe sur son territoire. Très pauvre, le pays a besoin de cette eau pour développer son agriculture, ce qui est source de conflit avec ses voisins, surtout l’Ouzbékistan, pour sa culture du coton. Très pauvre, le pays a besoin de cette eau pour développer son agriculture, ce qui est source de conflit avec ses voisins, surtout l’Ouzbékistan, pour sa culture du coton.

Le même problème, en moins aigu, se pose aussi concernant le Syr Daria, qui passe en Kirghizie. Le même problème, en moins aigu, se pose aussi concernant le Syr Daria, qui passe en Kirghizie. Toujours en ce qui concerne les ressources en eau se pose le problème de la survie de la mer d’Aral. Plus grande mer intérieure du monde jusqu’aux années 1970, cette mer intérieure qui jouait jadis un rôle économique et alimentaire important a vu son volume d’eau baissé de 90 % en 50 ans, accélérant la désertification. Toujours en ce qui concerne les ressources en eau se pose le problème de la survie de la mer d’Aral. Plus grande mer intérieure du monde jusqu’aux années 1970, cette mer intérieure qui jouait jadis un rôle économique et alimentaire important a vu son volume d’eau baissé de 90 % en 50 ans, accélérant la désertification. La communauté internationale est depuis 20 ans au chevet de la mer pour tenter de la sauver, entendu que les États de la région n’en ont pas les moyens, d’autant que la seule façon d’améliorer la situation est de réduire les prélèvements d’eau, ce qui ne peut que nuire à l’économie des pays riverains. La communauté internationale est depuis 20 ans au chevet de la mer pour tenter de la sauver, entendu que les États de la région n’en ont pas les moyens, d’autant que la seule façon d’améliorer la situation est de réduire les prélèvements d’eau, ce qui ne peut que nuire à l’économie des pays riverains. L’effondrement de l’URSS a laissé ouvertes les frontières extérieures de la zone, de sorte que les problèmes qui se posent à l’Afghanistan voisin ont rapidement débordé. L’effondrement de l’URSS a laissé ouvertes les frontières extérieures de la zone, de sorte que les problèmes qui se posent à l’Afghanistan voisin ont rapidement débordé.

Au nord, le Tadjikistan a été déstabilisé par de l’islamisme radical et son corollaire, le trafic de drogue, opium et héroïne, produit au sud de la frontière. La guerre civile qui a ravagé le pays au début des années 1990 s’explique en bonne partie par cette situation. Au nord, le Tadjikistan a été déstabilisé par de l’islamisme radical et son corollaire, le trafic de drogue, opium et héroïne, produit au sud de la frontière. La guerre civile qui a ravagé le pays au début des années 1990 s’explique en bonne partie par cette situation. À ce titre, l’OTSC, l’OSC que l’OTAN se sont engagés dans la zone, à différent titre et de façon variable, afin de stabiliser la situation, sans qu’il soit possible de dire aujourd’hui à quel point la coopération régionale permet de contrer ce double phénomène déstabilisateur. À ce titre, l’OTSC, l’OSC que l’OTAN se sont engagés dans la zone, à différent titre et de façon variable, afin de stabiliser la situation, sans qu’il soit possible de dire aujourd’hui à quel point la coopération régionale permet de contrer ce double phénomène déstabilisateur. Ceci met en évidence la concurrence que se livrent les grands blocs internationaux dans la lutte pour l’influence dans la zone. Ceci met en évidence la concurrence que se livrent les grands blocs internationaux dans la lutte pour l’influence dans la zone. Le repli de la Russie des années 1990 a favorisé l’implication de Pékin et de Washington, mais les États- Unis ne sont pas parvenus à s’installer durablement. Le repli de la Russie des années 1990 a favorisé l’implication de Pékin et de Washington, mais les États- Unis ne sont pas parvenus à s’installer durablement.

Le retour de la Russie a entrainé un repli américain, d’autant que ce retour s’effectue en bonne entente avec Pékin, laissant peu de place pour un autre joueur. Le retour de la Russie a entrainé un repli américain, d’autant que ce retour s’effectue en bonne entente avec Pékin, laissant peu de place pour un autre joueur. Enfin, il convient de mentionner le rôle fondamental joué par la question du transport des hydrocarbures. Enfin, il convient de mentionner le rôle fondamental joué par la question du transport des hydrocarbures. La production gazière du Kazakhstan et du Turkménistan intéresse l’UE, ce gaz étant nécessaire afin de limiter la dépendance des membres de l’Union au gaz russe. La production gazière du Kazakhstan et du Turkménistan intéresse l’UE, ce gaz étant nécessaire afin de limiter la dépendance des membres de l’Union au gaz russe. Pour ces mêmes raisons, la Russie s’emploie à court- circuiter les tentatives visant à contourner son territoire pour l’acheminement du gaz vers l’Europe. Pour ces mêmes raisons, la Russie s’emploie à court- circuiter les tentatives visant à contourner son territoire pour l’acheminement du gaz vers l’Europe. Pour le moment, la Russie continue de s’imposer comme acteur incontournable, mais si le projet de gazoduc transcaspien (Turkmenbachi-Bakou) voyait le jour, la situation changerait. Mais le poids de la Russie au sein du Conseil de coopération de la mer caspienne rend difficile la réalisation du projet. Pour le moment, la Russie continue de s’imposer comme acteur incontournable, mais si le projet de gazoduc transcaspien (Turkmenbachi-Bakou) voyait le jour, la situation changerait. Mais le poids de la Russie au sein du Conseil de coopération de la mer caspienne rend difficile la réalisation du projet.

La Chine joue ses propres cartes et avec le rapprochement sino-russe des dernières années, elle a pu désamorcer les réticences de Moscou, les besoins en gaz du pays étant suffisamment importants pour permettre l’écoulement de la production de tous les États de la région. La Chine joue ses propres cartes et avec le rapprochement sino-russe des dernières années, elle a pu désamorcer les réticences de Moscou, les besoins en gaz du pays étant suffisamment importants pour permettre l’écoulement de la production de tous les États de la région. En 2009, un important gazoduc (40 millions de mètres cube annuellement) a été mis en fonction, reliant sur plus de 1800 kilomètres les États gaziers du Turkménistan et du Kazakhstan (en passant par l’Ouzbékistan) à la Chine, permettant à celle-ci de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz. En 2009, un important gazoduc (40 millions de mètres cube annuellement) a été mis en fonction, reliant sur plus de 1800 kilomètres les États gaziers du Turkménistan et du Kazakhstan (en passant par l’Ouzbékistan) à la Chine, permettant à celle-ci de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz.

3.2 — Le Kazakhstan Le Kazakhstan indépendant s’intègre rapidement dans l’environnement international à l’occasion de la transition postsoviétique, le pays fondant son orientation internationale sur le multilatéralisme. Le Kazakhstan indépendant s’intègre rapidement dans l’environnement international à l’occasion de la transition postsoviétique, le pays fondant son orientation internationale sur le multilatéralisme. Le Kazakhstan est un membre important de la CEI et maintient des relations privilégiées avec la Russie. Le Kazakhstan est un membre important de la CEI et maintient des relations privilégiées avec la Russie. Bien protégé par sa voisine du nord, éloigné de la frontière du sud et peu agité par des troubles intérieurs, le pays dépense peu pour son armée (un peu plus de 1 % du PIB du pays) de moins de 40 000 soldats. Bien protégé par sa voisine du nord, éloigné de la frontière du sud et peu agité par des troubles intérieurs, le pays dépense peu pour son armée (un peu plus de 1 % du PIB du pays) de moins de 40 000 soldats. Le Kazakhstan collabore avec les principales organisations internationales et participe à des structures macrorégionales : il a rejoint en 1992 l’Organisation de coopération économique et intégré l’OCS. Le Kazakhstan collabore avec les principales organisations internationales et participe à des structures macrorégionales : il a rejoint en 1992 l’Organisation de coopération économique et intégré l’OCS.

Cette politique, qui s’accompagne de bonnes relations avec l’Europe et les États-Unis, permet au Kazakhstan de s’insérer dans le champ politique international. Cette politique, qui s’accompagne de bonnes relations avec l’Europe et les États-Unis, permet au Kazakhstan de s’insérer dans le champ politique international. En Asie centrale, le processus d’intégration régionale se heurte à la fermeture des frontières depuis la disparition de l’URSS et à la rivalité avec l’Ouzbékistan, même si des coopérations sont mises en œuvre, notamment pour la gestion de l’eau dans le bassin de l’Aral. En Asie centrale, le processus d’intégration régionale se heurte à la fermeture des frontières depuis la disparition de l’URSS et à la rivalité avec l’Ouzbékistan, même si des coopérations sont mises en œuvre, notamment pour la gestion de l’eau dans le bassin de l’Aral. La politique étrangère du président kazakh consiste, tout en s’alignant sur les propositions russes en matière d’union économique et de défense, à ouvrir son pays à d’autres formes de coopération culturelle et économique. La politique étrangère du président kazakh consiste, tout en s’alignant sur les propositions russes en matière d’union économique et de défense, à ouvrir son pays à d’autres formes de coopération culturelle et économique. Il a dénucléarisé son territoire (1995) après avoir signé les accords START 1 de mai 1992. Il a dénucléarisé son territoire (1995) après avoir signé les accords START 1 de mai 1992. Avec la Chine, un important projet de diversification des voies d’exportation des hydrocarbures a vu le jour avec la construction d’un pipeline reliant les deux pays. Avec la Chine, un important projet de diversification des voies d’exportation des hydrocarbures a vu le jour avec la construction d’un pipeline reliant les deux pays.

L’exportation des hydrocarbures par le pipeline caucasien Bakou-Tbilissi-Ceyhan permet de limiter la dépendance à l’égard de la Russie, mais c’est du côté de la Chine que se développent les projets d’exportation L’exportation des hydrocarbures par le pipeline caucasien Bakou-Tbilissi-Ceyhan permet de limiter la dépendance à l’égard de la Russie, mais c’est du côté de la Chine que se développent les projets d’exportation La stratégie du Kazakhstan vis-à-vis des autres pays d’Asie centrale s’oriente vers un partenariat privilégié avec la Kirghizie. La stratégie du Kazakhstan vis-à-vis des autres pays d’Asie centrale s’oriente vers un partenariat privilégié avec la Kirghizie. Avec l’Ouzbékistan, les rapports sont plus tendus et ne s’améliorent que dans la mesure où ce pays envisage une meilleure intégration de sa politique économique, douanière et de défense tant sur la scène régionale que face à la Russie. Avec l’Ouzbékistan, les rapports sont plus tendus et ne s’améliorent que dans la mesure où ce pays envisage une meilleure intégration de sa politique économique, douanière et de défense tant sur la scène régionale que face à la Russie. Pays relativement puissant, dirigé par un gouvernement autoritaire, mais qui a peu d’ambitions internationales, le Kazakhstan a plutôt bien réussi sa transition et fait partie des acteurs modérément influents dans le monde, surtout grâce à son exemple. Pays relativement puissant, dirigé par un gouvernement autoritaire, mais qui a peu d’ambitions internationales, le Kazakhstan a plutôt bien réussi sa transition et fait partie des acteurs modérément influents dans le monde, surtout grâce à son exemple.

3.3 — La Kirghizie La Kirghizie participe au processus d’intégration régionale, mais la fixation des frontières demeure un élément de discorde avec l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Certains éléments en litige existent par ailleurs toujours avec la Chine. La Kirghizie participe au processus d’intégration régionale, mais la fixation des frontières demeure un élément de discorde avec l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Certains éléments en litige existent par ailleurs toujours avec la Chine. La Kirghizie use de sa situation de « pays amont » pour affirmer sa position, l’eau étant un problème dans la région et le pays disposant de leviers politiques et économiques fort limités. La Kirghizie use de sa situation de « pays amont » pour affirmer sa position, l’eau étant un problème dans la région et le pays disposant de leviers politiques et économiques fort limités. Les tensions avec les voisins n’empêchent pas la Kirghizie d’être membre de l’Organisation de coopération centre-asiatique et la Kirghizie mène une politique extérieure reposant sur une approche multilatérale, favorable à l’ouverture et au désenclavement. Les tensions avec les voisins n’empêchent pas la Kirghizie d’être membre de l’Organisation de coopération centre-asiatique et la Kirghizie mène une politique extérieure reposant sur une approche multilatérale, favorable à l’ouverture et au désenclavement.

Le pays est membre de la CEI, de l’Organisation de coopération économique et de l’OSC. Le pays est membre de la CEI, de l’Organisation de coopération économique et de l’OSC. Les bases militaires, russe à Kant, américaine à Manas (aujourd’hui démantelée), témoignent des limites de l’émancipation face aux puissances mondiales. Les bases militaires, russe à Kant, américaine à Manas (aujourd’hui démantelée), témoignent des limites de l’émancipation face aux puissances mondiales. De même, les retombées économiques du commerce international et des migrations de travail impliquent respectivement une dépendance croissante vis-à-vis de la Chine et de la Russie. De même, les retombées économiques du commerce international et des migrations de travail impliquent respectivement une dépendance croissante vis-à-vis de la Chine et de la Russie. La Kirghizie s’emploie à attirer sur elle l’attention des grandes puissances. C’est particulièrement vrai de la Russie, dont l’influence est généralement considérée comme excessive dans la zone, alors que Bichkek cherche plutôt à favoriser cette influence. La Kirghizie s’emploie à attirer sur elle l’attention des grandes puissances. C’est particulièrement vrai de la Russie, dont l’influence est généralement considérée comme excessive dans la zone, alors que Bichkek cherche plutôt à favoriser cette influence. Le pays est petit, peu peuplé, pauvre et soumis à la double pression de l’instabilité tadjike et de l’impérialisme ouzbek. Le pays est petit, peu peuplé, pauvre et soumis à la double pression de l’instabilité tadjike et de l’impérialisme ouzbek.

Dans ce contexte, la Russie, mais aussi la Chine, représentent des forces sur lesquelles s’appuyer pour contrer les opposants régionaux. Dans ce contexte, la Russie, mais aussi la Chine, représentent des forces sur lesquelles s’appuyer pour contrer les opposants régionaux. Cela étant, le pays est si pauvre et si dépourvu de ressources qu’outre sa situation géographique, il a peu de chose à proposer pour susciter l’intérêt. Cela étant, le pays est si pauvre et si dépourvu de ressources qu’outre sa situation géographique, il a peu de chose à proposer pour susciter l’intérêt.

3.4 — L’Ouzbékistan L’Ouzbékistan mène une politique d’affirmation de l’État qui repose sur l’unification de l’espace national et sur l’insertion dans la communauté internationale. L’Ouzbékistan mène une politique d’affirmation de l’État qui repose sur l’unification de l’espace national et sur l’insertion dans la communauté internationale. Cela prend la forme d’une fermeture croissante des frontières (contrôle et limitation de la mobilité des personnes et des marchandises). Cela prend la forme d’une fermeture croissante des frontières (contrôle et limitation de la mobilité des personnes et des marchandises). Ce cloisonnement entrave les dynamiques d’intégration régionale, bien que l’Ouzbékistan soit membre de l’Organisation de coopération centre-asiatique (OCCA). Ce cloisonnement entrave les dynamiques d’intégration régionale, bien que l’Ouzbékistan soit membre de l’Organisation de coopération centre-asiatique (OCCA). Cette politique s’inscrit dans la rivalité qui oppose l’Ouzbékistan au Kazakhstan et participe des tensions portant sur la répartition régionale des ressources. Or, dans le cas des ressources hydriques, environ 90 % de l’eau disponible en Ouzbékistan se forme au Kirghizie, au Tadjikistan et en Afghanistan. Cette politique s’inscrit dans la rivalité qui oppose l’Ouzbékistan au Kazakhstan et participe des tensions portant sur la répartition régionale des ressources. Or, dans le cas des ressources hydriques, environ 90 % de l’eau disponible en Ouzbékistan se forme au Kirghizie, au Tadjikistan et en Afghanistan.

Le pays est membre de plusieurs structures régionales telles que l’Organisation de coopération économique (OCE) ou l’Organisation de coopération de Shanghai. Le pays est membre de plusieurs structures régionales telles que l’Organisation de coopération économique (OCE) ou l’Organisation de coopération de Shanghai. Bien qu’appartenant à la CEI, le pays, dans un premier temps, pris ses distances avec la Russie, en développant des relations privilégiées avec les États-Unis. Bien qu’appartenant à la CEI, le pays, dans un premier temps, pris ses distances avec la Russie, en développant des relations privilégiées avec les États-Unis. Ce rapprochement a permis à ces derniers d’ouvrir une base militaire à Karchi-Khanabad en 2001, dans le cadre de la guerre menée en Afghanistan. Ce rapprochement a permis à ces derniers d’ouvrir une base militaire à Karchi-Khanabad en 2001, dans le cadre de la guerre menée en Afghanistan. Inversement, sa fermeture en 2005, peu de temps après les dramatiques événements d’Andijan témoigne du tournant géopolitique opéré par l’Ouzbékistan. Inversement, sa fermeture en 2005, peu de temps après les dramatiques événements d’Andijan témoigne du tournant géopolitique opéré par l’Ouzbékistan. Cette réorientation débouche sur un rapprochement avec la Russie qui se traduit, par exemple, par l’engagement d’entreprises russes dans l’exploitation des gisements gaziers de l’ouest du pays. Cette réorientation débouche sur un rapprochement avec la Russie qui se traduit, par exemple, par l’engagement d’entreprises russes dans l’exploitation des gisements gaziers de l’ouest du pays.

Néanmoins, rien n’est simple quand il est question de Karimov. La crise d’Andijan s’éloignant, le gouvernement de Tachkent revient peu à peu en grâce en Occident, même si la situation des droits humains demeure l’une des pires de l’espace postsoviétique. Néanmoins, rien n’est simple quand il est question de Karimov. La crise d’Andijan s’éloignant, le gouvernement de Tachkent revient peu à peu en grâce en Occident, même si la situation des droits humains demeure l’une des pires de l’espace postsoviétique. Cela permet au pays de reprendre sa politique d’équilibre à l’endroit des puissances régionales et internationales, politique qui a assez bien servi le pays jusqu’à maintenant. Cela permet au pays de reprendre sa politique d’équilibre à l’endroit des puissances régionales et internationales, politique qui a assez bien servi le pays jusqu’à maintenant.

3.5 — Le Tadjikistan Le Tadjikistan participe aux programmes d’intégration régionale, mais le pays entretient des relations complexes avec ses voisins, en particulier avec l’Ouzbékistan, lequel contrôle la plupart de ses accès routiers et ferroviaires. Le Tadjikistan participe aux programmes d’intégration régionale, mais le pays entretient des relations complexes avec ses voisins, en particulier avec l’Ouzbékistan, lequel contrôle la plupart de ses accès routiers et ferroviaires. Leur frontière commune est un lieu de tension : un régime de visa a été instauré et plusieurs segments ont été minés. Cette situation entrave les flux transfrontaliers et tend à isoler le Tadjikistan. Elle accentue les contraintes de l’enclavement. Leur frontière commune est un lieu de tension : un régime de visa a été instauré et plusieurs segments ont été minés. Cette situation entrave les flux transfrontaliers et tend à isoler le Tadjikistan. Elle accentue les contraintes de l’enclavement. Malgré cette situation géographique, le Tadjikistan connaît une ouverture internationale qui marque la transition postsoviétique. Le pays est membre de la CEI, mais également de l’OCE et de l’OCS. Malgré cette situation géographique, le Tadjikistan connaît une ouverture internationale qui marque la transition postsoviétique. Le pays est membre de la CEI, mais également de l’OCE et de l’OCS.

La proximité de l’Afghanistan, qui alimente le transit de la drogue, justifie l’intérêt des puissances mondiales (Russie, Chine, États-Unis, U.E.) et régionales (Iran) pour le Tadjikistan. La proximité de l’Afghanistan, qui alimente le transit de la drogue, justifie l’intérêt des puissances mondiales (Russie, Chine, États-Unis, U.E.) et régionales (Iran) pour le Tadjikistan. La Russie dispose de plusieurs installations militaires et la France est intervenue dans la guerre en Afghanistan depuis l’aéroport de Douchanbe. La Russie dispose de plusieurs installations militaires et la France est intervenue dans la guerre en Afghanistan depuis l’aéroport de Douchanbe. Une décennie après la fin de la guerre civile, cette double présence militaire étrangère traduit les paradoxes de l’indépendance du Tadjikistan, alors même que l’ampleur des migrations instaure une relation de dépendance vis-à-vis de la Russie. Une décennie après la fin de la guerre civile, cette double présence militaire étrangère traduit les paradoxes de l’indépendance du Tadjikistan, alors même que l’ampleur des migrations instaure une relation de dépendance vis-à-vis de la Russie.

3.6 — Le Turkménistan Le positionnement géopolitique du Turkménistan repose sur sa neutralité, reconnue par l’ONU en 1995. Le positionnement géopolitique du Turkménistan repose sur sa neutralité, reconnue par l’ONU en 1995. Cette doctrine s’accompagne d’une participation contenue aux organisations internationales. Cette doctrine s’accompagne d’une participation contenue aux organisations internationales. Le Turkménistan a adhéré à l’OCE et la CEI, mais il n’est plus que « membre associé » depuis 2005. Il n’a par ailleurs pas intégré l’ensemble des structures régionales auxquelles participent les autres pays d’Asie centrale. Le Turkménistan a adhéré à l’OCE et la CEI, mais il n’est plus que « membre associé » depuis 2005. Il n’a par ailleurs pas intégré l’ensemble des structures régionales auxquelles participent les autres pays d’Asie centrale. Cette pratique concrétise la volonté des autorités de favoriser un développement autocentré qui confine à l’isolement, malgré ses relations avec l’Iran voisin. Cette pratique concrétise la volonté des autorités de favoriser un développement autocentré qui confine à l’isolement, malgré ses relations avec l’Iran voisin. Des tensions affectant les rapports avec l’Ouzbékistan, notamment sur le partage de l’eau de l’Amou-Daria, se traduisent ainsi par une fermeture croissante de leur frontière commune. Des tensions affectant les rapports avec l’Ouzbékistan, notamment sur le partage de l’eau de l’Amou-Daria, se traduisent ainsi par une fermeture croissante de leur frontière commune.

Le Turkménistan suscite la convoitise en raison de sa situation stratégique et de son orientation gazière. Le Turkménistan suscite la convoitise en raison de sa situation stratégique et de son orientation gazière. L’enclavement impose des contraintes géopolitiques et économiques, mais les exportations d’hydrocarbures, qui restent largement dirigées vers les pays de la CEI, font l’objet de projets concurrents. L’enclavement impose des contraintes géopolitiques et économiques, mais les exportations d’hydrocarbures, qui restent largement dirigées vers les pays de la CEI, font l’objet de projets concurrents. La Chine souhaite s’y approvisionner en gaz, les États- Unis et l’Union européenne soutiennent le projet de réalisation d’un gazoduc transcaspien. La Chine souhaite s’y approvisionner en gaz, les États- Unis et l’Union européenne soutiennent le projet de réalisation d’un gazoduc transcaspien. Mais avec l’arrivée au pouvoir de Berdymoukhammedov, le Turkménistan semble approfondir ses relations avec la Russie, comme en témoigne la construction d’un nouveau gazoduc reliant les gisements turkménistanais au Kazakhstan et à la Russie. Mais avec l’arrivée au pouvoir de Berdymoukhammedov, le Turkménistan semble approfondir ses relations avec la Russie, comme en témoigne la construction d’un nouveau gazoduc reliant les gisements turkménistanais au Kazakhstan et à la Russie. Les contrats signés avec la Russie ont satisfait les deux parties, malgré l’achat du gaz à des prix bien inférieurs au cours du marché mondial. Les contrats signés avec la Russie ont satisfait les deux parties, malgré l’achat du gaz à des prix bien inférieurs au cours du marché mondial.

L’importance du gaz va accroître l’intérêt suscité par le Turkménistan auprès des grandes puissances. Cet intérêt explique l’absence de critiques significatives accompagnées de sanctions du fait de la nature du régime et de son caractère répressif. L’importance du gaz va accroître l’intérêt suscité par le Turkménistan auprès des grandes puissances. Cet intérêt explique l’absence de critiques significatives accompagnées de sanctions du fait de la nature du régime et de son caractère répressif.

Géopolitique de l’espace post soviétique : Quatrième cours : Quatrième cours : La zone centre-asiatique.

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