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Publié parThéodore Dussault Modifié depuis plus de 8 années
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Chapitre 7 La responsabilité et la définition de la prospérité
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La fin de la croissance ?
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Plan du chapitre I – Redéfinir la prospérité ? II – La responsabilité sociale des entreprises III – De nouveaux indicateurs de développement
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Changer de modèle de développement ? Rédéfinir la prospérité ? Prospérité = horizon du développement Modèle de développement actuel: Productivisme: croissance le production humaine (à partir de ressources naturelles) comme fin en soi Consummérisme: la croissance de la consommation comme composante dominante du bien être Matérialisme: croissance des ressources matérielles comme finalité de la coopération sociale Répondre à la pénurie par la quantité Réduction de l’estime sociale à la richesse matérielle Aliénation et confusion de la fin et des moyens
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Changer de modèle de développement ? Développement durable Intégration des enjeux écologiques comme contraintes Exigence de rationalité économique à long terme: capitalisme vert >< effet rebond Altercroissance Répondre par la qualité en s’interrogeant sur nos besoins Critique de la publicité créatrice de désirs superflus Préservation du cadre humaniste : progrès, développement, culture
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Changer de modèle de développement ? Décroissance et simplicité volontaire Revalorisation de l’ordre naturel Critique de l’anthropocentrisme Retrouver sa véritable nature ? La modération comme régulation ? décroissance économique/démographique ? mot obus ? point de vue du militant, non du gouvernant
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Changer de modèle de développement ? « Quand je vois un verre à moitié rempli, je ne me pose pas la question de savoir s’il est à moitié plein ou à moitié vide, je constate simplement qu’il est deux fois trop grand ».
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Naturalisme et humanisme Critique de la révolution scientifique moderne: Humanisme : L’homme comme fondement de la connaissance La mathématisation du réel La « techno-science » >< contemplation du réel Descartes : l’homme « maître et possesseur de la nature » Progrès générateur de risques systémiques principe de précaution
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Naturalisme et humanisme Réaffirmation de la naturalité de l’homme : interdépendance de l’homme et de la nature Humanisme : affirmation de la responsabilité de l’homme quant à l’environnement qu’il crée Naturalisme : rejet de l’anthropocentrisme et valorisation de l’ordre naturel => biocentrisme, voire écocentrisme Rejet du progrès technique comme fin en soi : Humanisme : le progrès technique est à la fois solution de crises et porteur de crises nouvelles Naturalisme : le progrès technique est déstabilisateur des équilibres naturels
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Education ou épanouissement Le Naturalisme et l’émancipation individuelle et collective Rejet de l’universalisme et de l’égalitarisme abstraits Valorisation de la différence, du pluralisme Déconstruction des normes sociales, économiques et politiques Epanouissement: processus naturel s’auto-réalisant en l’absence de contraintes extérieures Critique de la société de consommation et des désirs artificiels Valorisation des besoins (et pulsions) naturels L’humanisme et la raison comme dignité de la personne Le progrès comme capacité d’émancipation par rapport à la nature Transformer la nature = la cultiver, non la détruire Subordination de sa sensibilité à la raison Aspiration à l’universel >< relativisme moral Education >< Epanouissement
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Liberté et responsabilité Liberté et responsabilité sociale Légitimité de la recherche de la satisfaction personnelle Sous condition de conformité à l’intérêt général Responsabilité individuelle: Prendre en charge soi-même la recherche de sa satisfaction personnelle et assumer les conséquences de ses actions Responsabilité symétrique Responsabilité sociale (ou sociétale): Agir non seulement en vue de sa satisfaction personnelle, mais aussi en prenant en compte son impact sur le bien commun Responsabilité asymétrique
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Estime et reconnaissance sociale L’autre comme celui qui me confirme la valeur de mon existence La recherche de la reconnaissance sociale Respect: reconnaissance de l’égale valeur de chaque membre de l’humanité universelle Estime: reconnaissance de la valeur spécifique d’une personne singulière La reconnaissance et non la richesse matérielle comme moteur de l’action humaine Importance des relations sociales >< Anonymat des sociétés libérales >< Relations médiatisées par les biens Importance des valeurs et des idées Héritées => conservatisme communautarien Construites au travers de la délibération => idéalisme républicain
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Les mouvements citoyens Les mouvements en transition Mouvements « associatifs » >< « institutionnels » La sphère autonome (ni Etat, ni marché) Solidarités locales et chaudes : Small is beautiful Changement bottom-up: importance de la contagion Multiplier les initiatives locales: Think Global, Act Local Nourriture: Circuits courts, potagers citoyens, repas végétariens dans les cantines Logement: Habitats groupés, maison passive Energies: Production renouvelable et décentralisée Economie: « Repair » café, SEL, Monnaies alternatives
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Re-investir le politique? Continuité entre la société civile et l’Etat Importance des structures intermédiaires : famille, organisation professionnelle, tissu associatif… Critique de la professionnalisation du politique : technocratie Importance de la participation citoyenne Rejet de la réduction de l’Etat à la bureaucratie et au pouvoir de contrainte Le parlementaire en débat >< le fonctionnaire garantissant le respect de la loi Processus politique = processus de rationalisation Identification des citoyens au politique L’Etat comme lieu d’expression d’un projet commun, d’une identité collective
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Responsabilité et Etat La main intangible de l’estime sociale Marché = condition de l’efficacité Nature = condition de la soutenabilité La responsabilité : complément indispensable de la régulation étatique L’Etat stratège : élaboration d’une vision à long terme Définition collective de la prospérité recherchée indicateur de développement L’Etat régulateur : alignement des intérêts individuels sur l’intérêt général Promotion des incitants économiques : internalisation des externalités sociales, économiques et environnementales Promotion des incitants intangibles: les valeurs collectives comme fondement des jugements d’estime sociale
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Plan du chapitre I – Redéfinir la prospérité ? II – La responsabilité sociale des entreprises III – De nouveaux indicateurs de développement
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Trois perspectives Descriptive : Etudie le degré de responsabilité sociale dont feraient effectivement preuve les organisations et les managers dans leur comportements Technique : Met en évidence les résultats probables de la mise en œuvre de mécanismes de responsabilité sociale (cohésion interne de l’entreprise, réputation favorable…) Normative : Définit la responsabilité sociale dont les entreprises devraient faire preuve
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Bref historique Origine : Paternalisme d’inspiration religieuse : gestion en bon père de famille + charité Équilibre entre responsabilité individuelle et bienfaisance Le profit d’abord, la philanthropie ensuite Passe à l’arrière-plan suite au développement de l’Etat-providence Transformation de la solidarité chaude en solidarité froide Egalité et droits sociaux Réémergence d’une conception sécularisée de la RSE : Mondialisation : désalignement des intérêts des travailleurs et des entreprises Affaiblissement de l’Etat-Providence Contraintes écologiques et développement durable Crise financière et économique Volonté des entreprises de restaurer leur image et de regagner la confiance perdue
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Triple bottom line Source: Capron, Quairel-Lanoizelée (2007) ObjectifsSocialEconomieEnvironnement ConditionEnvironnementEconomieEnvironnementSocialEconomieSocial MoyenEconomieEnvironnementSocialEnvironnementSocialEconomie Posture typeHumanisme raisonné Progressisme productiviste Producti- visme éclairé Utilitariste pragmatique Ecologisme radical Environnemen- talisme social CaractéristiquesL’économie est au service de l’homme en tenant compte des limitations de ressources naturelles L’utilisation des ressources naturelles est au services de l’homme, dans des conditions économiques imposées et non maîtrisées Le travail des hommes doit servir au dévelop- pement économique tout tenant compte de la limitation des ressources naturelles Les ressources naturelles sont au service du dévelop- pement économique en respectant les conditions sociales de l’époque L’humain se donne pour priorité de protéger la nature dans des conditions économiques données L’activité économique est au service de la sauvegarde de l’environnement en respectant des conditions sociales données
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Trois concepts Responsabilité : Imputation ou civique ? Social ou sociétal ? La responsabilité sociale comme un élément du dialogue social ou le dialogue social comme un élément de la responsabilité sociale ? Syndicats ou citoyens ? Entreprise ? L’entreprise en tant que telle ou les travailleurs en son sein ? Multinationales et/ou PME ? Les activités stratégiques ou des activités complémentaires ?
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Trois approches théoriques 1. La théorie des shareholders : L’entreprise comme « nœud de contrats » Friedman : l’entreprise est responsable devant ses seuls actionnaires ; son seul rôle est de maximiser le profit La responsabilité sociale n’a de sens que dans la mesure où elle contribue à la maximisation du profit Efficacité de l’allocation des ressources par le marché : c’est à l’Etat de corriger éventuellement les inégalités. Limites de la théorie Imperfection du marché Périphérisation de l’Etat
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Trois approches théoriques 2. La théorie des stakeholders (« parties prenantes ») Commission européenne (2001) : « être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aller au- delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ». Parties prenantes : concept peu déterminé Les acteurs concernés par les activités et les décisions de l’entreprise. Primaires : acteurs impliqués directement dans le processus économique (actionnaires, salariés, clients, fournisseurs…) Secondaires : acteurs influencés par les activités de l’entreprise (associations de riverains, collectivités territoriales…) Limites de la théorie Représentativité et légitimité des parties prenantes ? « Diviser pour régner ? » L’autorégulation comme substitut à la régulation ? La RSE comme cache-sexe du néolibéralisme ?
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Trois approches théoriques 3. L’approche sociologique de la RSE Sortie du cadre individualiste : L’entreprise ne peut être dissociée du cadre social global dans lequel elle opère => L’entreprise responsable eu égard à l’intérêt général de la société dans son ensemble (généralisation des parties prenantes) La RSE comme quête de légitimité : démontrer que les activités de la firme sont estimables aux yeux des normes et valeurs sociales en vigueur Limites de la théorie: Qui définit les normes en vigueur ? La RSE : façade et outil de marketing ou réel engagement ? Responsabilité d’autres acteurs ? Le consommateur, moteur ou frein de la responsabilité sociale ?
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Plan du chapitre I – Naturalisme et humanisme II – La responsabilité sociale des entreprises III – De nouveaux indicateurs de développement
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De nouveaux indicateurs Le rôle des indicateurs économiques et sociaux « Ce que l’on compte » influence nos comportements Analogie de l’évaluation scolaire Dégripper la boussole PIB : total de la production passant par le marché, donnant lieu à revenu monétaire La croissance du PIB : un objectif historiquement daté Le PIB, la comptabilité nationale, « la croissance » : implantés après la guerre Pacte social : faire croître le gâteau Contexte : reconstruction, aspirations matérielles, « pax americana » Marché vs planification (valorisation marchande) Ressources naturelles abondantes (pas de bilan écologique )
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Le PIB n’est un indicateur ni de bien-être ni de « soutenabilité » Le PIB inclut positivement La production de biens comportant des nuisances (pollution ; dégradation de la qualité de vie) Le PIB n’inclut pas Les activités non rémunérées (domestiques, bénévoles) Le PIB ne décompte pas La consommation de ressources naturelles gratuites (air pur…) Le PIB ne tient pas compte de la répartition des revenus des différentes formes de patrimoine (y.c. naturel, culturel, institutionnel) de la qualité ou pénibilité du travail du temps de travail et des loisirs
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Croissance du PIB, un objectif obsolète? Le contexte économique a changé : Défi environnemental, Déclin de l’Occident vs pays émergents En Occident, le contexte social a changé : Vieillissement Niveau de vie matériel élevé Les aspirations ont évolué : Importance des aspects immatériels de la qualité de vie Lien social, lien familial, qualité de l’air…
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Quel indicateur alternatif au PIB ? La difficulté n’est pas d’ordre statistique De nombreux indicateurs alternatifs existent, notamment: Indicateur de développement humain (PNUD) Empreinte écologique (WWF) Indicateur de bien-être économique durable Doit être utilisable pour les comparaisons internationales pour guider la politique économique et sociale Doit faire l’objet d’un consensus Impose de redéfinir les finalités
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PIB et Indicateur de bien-être économique durable Belgique Source : B. Bleys
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Des publications téléchargeables « La croissance ne fait pas le bonheur : les économistes le savent-ils ? » (avec Catherine Delain) Regards économiques, mars 2006, n°38 « Pour changer de cap, dégrippons la boussole », Revue nouvelle, mars 2009, n°3, pp. 53-61. « Sortie de crise : relance ou changement de cap ? » Dans Y. De Cordt, V. Dujardin, R. Costa et V. Moriamé (dir), 2010. « Au-delà du PIB : réconcilier ce qui compte et ce que l’on compte » (avec Géraldine Thiry) Regards économiques, décembre 2009, n°75.
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