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Les institutions de Brettons Woods

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Présentation au sujet: "Les institutions de Brettons Woods"— Transcription de la présentation:

1 Les institutions de Brettons Woods
Présentation de Mathieu Masse Jolicoeur POL 5840

2 Le monde avant la Deuxième Guerre mondiale
Les élites américaines et anglaises prennent conscience des erreurs commises pendant l’entre-deux guerres Le traité de Versailles explique la montée du nazisme en Allemagne La crise économique qui s’étala entre 1929 et 1934 Aucune coopération économique au niveau international Restrictions à l’importation Dépréciation des monnaies nationales pour fins de concurrence Relations bilatérales et échanges inéquitables Les tentatives de coopération, comme la conférence de Londres de 1933 organisée par la SDN, échoue parce que les grandes nations rejettent toute idée de collaboration 1. HISTORIQUE DE LA BANQUE MONDIALE 1.1 Le monde avant la Deuxième Guerre mondiale On établit généralement que Bretton Woods est l’acte de naissance de la Banque mondiale. En fait, la réalité est un peu plus complexe. Et pour bien comprendre cette réalité, il faut remonter le fil du temps quelques années avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Avec le début de la Deuxième Guerre mondiale, les élites américaines et anglaises prenaient conscience avec beaucoup d’acuité des erreurs commises lors du traité de Versailles. Le traité de Versailles, dans son attribution des fautes et des coûts de la reconstruction de la Première guerre mondiale, a été longtemps considéré comme une des principales raisons expliquant la montée du nazisme en Allemagne et même l’appétit belliqueuse des dirigeants de ce pays. Mais pour les dirigeants de l’axe américano-britannique, le traité de Versailles n’était pas le seul responsable du chaos engendré par la guerre. En effet, la période de l’Entre-deux-guerres avait connu des perturbations économiques mondiales, comme la dépréciation de la Livre Sterling et la crise économique qui s’étala entre 1929 et Durant cette période, il n’y avait pratiquement pas eu de coopération économique au niveau international. En fait, la situation précédant la guerre évoquait plutôt la rupture du commerce international : restriction à l’importation, dépréciation des monnaies nationales pour des fins de concurrence, relations bilatérales et échange inéquitables (Simha, 1996). Les quelques tentatives de coopération, comme la conférence de Londres de 1933 organisée par la Société des Nations (SDN), avait échoué parce que les grandes nations rejetaient toute idée de collaboration et de libéralisation des échanges commerciaux.

3 Harry D. White et John Maynard Keynes
Les deux hommes tablent, dès 1941, sur une nouvelle coopération économique internationale La coopération favorisera la paix et la prospérité Le besoin de stabilisation de la fin de la guerre servira à élaborer les plans de coopération Ils proposent la création d’un fonds monétaire international (FMI) Mettre de l’ordre dans les taux de changes des États Mettre de l’ordre dans les balances des paiements Servir à la promotion des échanges internationaux à travers l’établissement d’un système multilatéral Dès 1941, des penseurs comme l’Américain Harry D. White et l’Anglais John Maynard Keynes tablent sur les besoins de stabilisation qu’entraînera la fin de la guerre pour élaborer des plans permettant une certaines coopération économique internationale qui favoriserait à son tour la paix et la prospérité en Europe et ailleurs dans le monde (Mason et Asher, 1973). Pour stabiliser l’Europe et le monde après la guerre, les deux penseurs, chacun sur son continent, proposent la création d’un fonds monétaire international. Ce fonds devait servir à la promotion des échanges internationaux à travers l’établissement d’un système multilatéral mettant de l’ordre dans les balances des paiements et dans les taux de changes des États. Les premières rencontres entre les différentes parties mirent en lumière les divergences entre les plans proposés par White et par Keynes. Alors que Keynes suggérait la mise en place d’un système intégré avec une unité monétaire internationale, le Bancor, White s’en tenait à l’organisation d’un fonds mondial dans lequel les membres seraient à la fois actionnaires, dépositaire et client. L’histoire dira que, sur la création du Fonds monétaire international (FMI), c’est le plan de White qui réussit à s’imposer, non sans quelques modifications concédées aux Anglais.

4 White, Harry Dexter (1892–1948) Économiste et haut fonctionnaire du Département américain du Trésor Pensée politique Un Démocrate keynésien, appuyant le New Deal (Roosevelt) et même l’extrême gauche Souhaite l’amélioration des liens avec l’URSS Il a été accusé d’espionnage pour le camp soviétique (documents officiels prouveraient l’accusation) Le premier à réfléchir sur les accords de Bretton Woods Il s’occupait des affaires internationales au Département du Trésor Les institutions de Bretton Woods avaient deux fonctions Éviter les problèmes connus après la 1er guerre mondiale Assurer que le capitalisme deviennent le système économique dominant de l’après-guerre Harry Dexter White (October 1892 – August 16, 1948) was an American economist and senior U.S. Treasury department official. He was a primary mover behind the Bretton Woods agreement and the formation of the International Monetary Fund and the World Bank. A number of sources, including the FBI and Soviet archives, maintain that he engaged in espionage activity for the Soviet Union. Early life The son of Lithuanian Jewish immigrants, White was born in Boston, Massachusetts. As a young man, he served in the U.S. Army, fighting in France during World War I. He did not begin his university studies until age 30, first at Columbia University, then at Stanford, where he earned a first degree in economics. After completing a Ph.D. in economics at Harvard University at 38 years of age, White taught four years at Lawrence University in Appleton, Wisconsin. Harvard University Press published his Ph.D. thesis in 1933, as The French International Accounts, 1880–1913. Political activities Outwardly, White was a Keynesian New Deal Democrat, though he had an affinity for those on the extreme left. As Senator William Jenner wrote after 1953 hearings on subversion in government departments, White hired Communist Party members and promoted them within the government. As head of the independently-funded Office of Monetary Research, White was able to hire staff without the normal civil service regulations or background enquiries. Some of those he hired had previously experienced security-clearance trouble in other government positions.[1] As a dedicated Rooseveltian internationalist, his energies were directed at continuing the Grand Alliance and maintaining peace through a liberal trade regime. He believed that powerful, multilateral institutions could avoid the mistakes of Versailles and prevent another worldwide depression. His political views were close to that of Henry A. Wallace and he was considered a progressive. Treasury Department In 1934, Jacob Viner, a professor at the University of Chicago working at the Treasury Department, offered White a position at the Treasury, which he accepted. Within a few years, White met with John Maynard Keynes and other leading international economists. After the December 1941 attack on Pearl Harbor, White was appointed assistant to Henry Morgenthau, Jr., the Secretary of the Treasury, to act as liaison between the Treasury and the State Department on all matters bearing on foreign relations. He was also made responsible for the "management and operation of the Exchange Stabilization Fund without a change in its procedures." White eventually came to be in charge of international matters for the Treasury, with access to extensive confidential information about the economic situation of the USA and its wartime allies. According to Henry Morgenthau's son, White was the principal architect behind the Morgenthau Plan.[2] The Morgenthau postwar plan, as authored by White, was to take all industry out of Germany, eliminate its armed forces, and convert the country into an agricultural community, in the process eliminating most of Germany's economy and its ability to defend itself if attacked. A version of the plan, limited to turning Germany into "a country primarily agricultural and pastoral in its character", was signed by President Franklin D. Roosevelt and the British Prime Minister Winston Churchill at the Second Quebec Conference in September However, someone in White's department with access to details of the plan leaked it to the press, and White himself provided an advance copy to Soviet intelligence.[3] Public protests forced Roosevelt to publicly backtrack. The Nazis and Josef Goebbels were ecstatic at the revelations, using the Morgenthau Plan as a propaganda coup to encourage their troops and citizens to fight on and to nullify emerging German criticism of the war and arguments for a separate peace with Western governments. White's actions also benefited the Soviet Union, virtually ensuring that the Nazi government or successors could not negotiate a separate peace with the West. White was the senior American official at the 1944 Bretton Woods conference, which he and Keynes dominated. The Soviet Union was among the nations represented at that conference. After the war, White was closely involved with setting up what were called the Bretton Woods institutions - the International Monetary Fund (IMF) and the World Bank. These institutions were intended to prevent some of the economic problems that occurred after World War I, and help ensure that capitalism became the dominant post-war economic system. As late as November 1945, White continued to argue for improved relations with the Soviet Union.[4] White later became a director and U.S. representative of the IMF. On June 19, 1947, White abruptly resigned from the International Monetary Fund, vacating his office the same day. [edit] Accusations of espionage On July 31, 1948 Elizabeth Bentley told the House Committee on Un-American Activities that White had been involved in espionage activities on behalf of Soviet Union during World War II,[5] and had passed sensitive Treasury documents to Soviet agents. Bentley said White's colleagues passed information to her from him. In her testimony and in later interviews, she insisted that White, acting on instructions from the Soviet Union, pressured the Treasury Department to give the Soviet Union plates for printing German occupation currency. Bentley's currency plate story is suspicious on several levels: (1) such materials are tightly controlled, (2) the debate over to release the plates was "public" (within the context of the interested parties), and (3) while the plates were in fact turned over to the Soviets in 1944, Bentley did NOT mention them in her 1948 testimony but then did feature them in her 1953 testimony. Whittaker Chambers, an admitted former Soviet espionage agent, subsequently testified on August 3 of his association with White in the Communist underground secret apparatus up to 1938.[6] Chambers claimed he received documents from White, and identified White's handwriting on documents he had saved from his days as a courier for Americans spying for the Soviets. Chambers also stated that White was the least productive of his contacts. On August 13, 1948, White testified before HUAC. Recovering from a series of heart attacks, he denied being a Soviet agent. Three days later, he was dead of a heart attack.

5 Keynes, John Meynard (1883-1946)
Haut fonctionnaire britannique des finances Dirige la Bank of England (1939) Thèse principale : l’économie est liée à la politique et à la sociologie Les interventions gouvernementales peuvent Influencer l’équilibre économique global Libéraliser les échanges économiques et les investissements Limiter l’inflation Préserver, en bas de cycle, la structure économique en utilisant des outils comme le budget, la monnaie et la fiscalité Néo-Keynésianisme : Théorie de l’État-providence  Les valeurs sociétales évoluent : demande sociale pour reconnaître de nouveaux besoins et droits ; donc, demande pour un rôle plus ambitieux pour l’État.  Les progrès technologiques créent des besoins nouveaux  Origines : • Courant humaniste (philosophes et politiciens) • Courant économiste (Keynes et néo-keynésianisme) le pouvoir juridique de l’État, la fiscalité Néo-keynésianisme exprimé dans les rapports Beveridge (1942, 1944) par Hicks (École Cambridge) et Malinvaud par exemple (théories de l’équilibre, de l’emploi, etc.). La théorie des cycles économiques: l’économie fonctionnerait par cycles inévitables. On peut compenser l’effet déstructurant des phases basses des cycles en utilisant les pouvoirs de l’État pour préserver la structure économique et réduire les effets des bas de cycles. Ces pouvoirs de l’État sont financiers (agir sur les grands équilibres économiques), monétaires (création et circulation de la masse monétaire), fiscaux (taxes et impôts), budgétaires (dépenses publiques dans des secteurs structurants), réglementaires du commerce international et domestique. Pendant cette phase du cycle, on accepte l’idée de faire des déficits pour maintenir un certain niveau d’action économique. Lorsque l’économie sera en phase de reprise, elle pourra mieux récupérer et on pourra repayer les déficits accumulés.

6 Une proposition américaine
Tôt dans le processus, les Américains incluent dans les discussions l’idée de créer une Banque pour la reconstruction et le développement Les Américains étaient les seuls à pouvoir (et vouloir) financer l’effort de reconstruction N’ayant aucun moyen de la financer, les Anglais n’avaient pas porté attention à cette institution La Banque visait à faciliter la reconstruction et le développement des pays dévastés Tôt dans le processus de création du futur FMI, les Américains inclurent dans les discussions l’idée de créer, possiblement, une Banque pour la reconstruction et le développement (Simha, 1996). Cette idée n’avait pas réussi à mobiliser l’intérêt des autres nations avant le départ pour Bretton Woods des délégations du monde entier. Tant et si bien que White, à la veille de la rencontre préparatoire d’Atlantic City, évoquera les doutes qui le tenaille sur la mise en place de la Banque mondiale (Mason et Asher, 1973). La plupart des commentateurs (Mason et Asher, 1973; Simha, 1996; Christin, 1995) reconnaissent que le projet d’une Banque de reconstruction et de développement est d’abord et avant tout une proposition américaine. Les Américains étaient en effet les seuls à pouvoir financer l’effort de reconstruction nécessaire dans les pays dévastés par la guerre. Ils étaient aussi les seuls à accepter le fardeau que cela représentait. Pour les Américains, les sommes consenties pour la reconstruction de l’Europe à genoux seraient autant de chance d’éviter une nouvelle guerre sur le vieux continent. La constitution d’une Banque visait à faciliter la provision d’un capital pour la reconstruction et le développement dans la période immédiate de l’après-guerre. Pendant la Guerre, les Anglais n’avaient que très peu porté attention à cette institution proposée par les Américains. N’ayant aucun moyen de financer cette banque (les Anglais ont emprunté pendant la guerre des milliards de dollars aux États-Unis et au Canada), les Anglais ne voyaient pas l’importance de cette institution au lendemain de la Guerre.

7 La conférence de Bretton Woods
Keynes fini par s’enflammer pour la proposition d’une banque internationale En deux jours à Atlantic City, les deux hommes mettent en forme une proposition commune américano-britannique pour la création de la BIRD La conférence de Bretton Woods confirmera la création de la BIRD et du FMI et proposera la poursuite des négociations de l’OIC La charte de la Havane (1946) ne sera jamais entérinée Le GATT, accord signé en 1947, sera alors le véritable lieu de discussion sur la coopération économique internationale et la liberté du commerce 1.2 La conférence de Bretton Woods La petite histoire dit que ce n’est que lors du voyage à bord du Queen Mary, qui emmenait la délégation anglaise à Atlantic City pour la session de préparation de l’agenda de Bretton Woods, que Keynes s’enflamma pour la proposition d’une banque internationale (Harod et Keynes, 1951). À bord du bateau, un plan anglais pour la future Banque mondiale s’élabora en reprenant les grandes lignes du plan américain. White pouvait jubiler : They seem to be in accord with the general approach that we have proposed, though there are some substantial differences which will have to be ironed out of Bretton Woods. It seems we are not as far behind on the Bank proposal as we had thought (cité dans Mason et Asher, 1973) En effet, il n’a suffit que de deux jours à Atlantic City pour mettre en forme une proposition commune américano-britannique sur la Banque internationale pour la reconstruction et le développement qui serait par la suite présentée à toutes les délégations présentes à Bretton Woods. La conférence de Bretton Woods aura confirmé la création de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Mise de l’avant par les Américains, acceptée par les Anglais et attendue par plusieurs pays européens détruits après des années de guerre et par plusieurs pays moins développés (comme on les appelait alors), la future BIRD ne pouvait que voir le jour. L’enthousiasme à l’endroit de la Banque mondiale reflétait plus une nécessité qu’une bonne volonté manifeste. Il semble que seuls des ajustements mineurs ont été fait pendant la conférence Bretton Woods de juillet 1944 au projet proposé en ouverture de banque pour la reconstruction et le développement. Ces ajustements, souvent cosmétiques, ne méritent pas notre attention. Par contre, il sera important de prendre connaissance des principales caractéristiques de cette institution telle qu’adoptée à l’unanimité par les délégations réunies à Bretton Woods. Ces caractéristiques seront décrites dans la section suivante.

8 La Banque mondiale une institution de plus de 60 ans
Un double objectif : lutte à la pauvreté et développement économique d’un groupe de cinq institutions spécialisées Pourtant, le terme de Banque mondiale est retenu pour désigner deux de ces institutions  : la BIRD et l’Association international pour le développement (IDA). Quand on inclus les trois autres institutions (SFI, MIGA et CIRDI), on parlera du «Groupe de la Banque mondiale» INTRODUCTION L’étude de la Banque mondiale s’avère particulièrement déconcertante. Alors qu’on attend découvrir une institution rigide et formalisée dans un mandat étroit, on découvre à la place une institution de plus de 60 ans qui a su s’adapter à de nombreux enjeux au cours de son histoire. La Banque mondiale surprend même par son organisation. Ainsi, à l’analyse de sa structure organisationnelle, on apprend que la Banque n’est pas singulière : il s’agit en fait d’un groupe de cinq institutions spécialisées oeuvrant chacune dans différents aspects du développement mais pour le même objectif : la lutte à la pauvreté. Pourtant, le terme de Banque mondiale est retenu par l’ensemble des commentateurs pour désigner deux des institutions de ce groupe : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association international pour le développement (IDA dans son sigle anglophone). Dans le cadre de ce travail, cette convention sera retenue. Bien que les autres institutions du groupe de la Banque mondiale seront présentées dans la section décrivant l’organisation de la Banque, le propos de ce rapport repose essentiellement sur la BIRD et l’IDA, qui représentent l’essentiel des activités financières de la Banque auprès des gouvernements ou des collectivités dans le besoin. Les surprises qui attendent un chercheur devant un sujet comme la Banque mondiale dépassent largement ce qui vient tout juste d’être abordé. Au cours des différentes sections de ce rapport, le lecteur découvrira une organisation multiple à l’origine incertaine, au développement surprenant et continu, aux objectifs sans cesse repoussés et surtout aux domaines d’intérêt toujours croissants. Voici donc un aperçu des thèmes abordés dans ce rapport. La première section traitera des origines de la Banque mondiale : le contexte dans lequel elle voit le jour, la conférence de Bretton Woods et ses premières années d’existence. La deuxième section s’intéressera à l’organisation de la Banque. Il y sera surtout question des mandats des institutions principales du groupe de la Banque mondiale (BIRD et IDA). Mais cette section proposera aussi la présentation sommaire des trois autres institutions que sont la Société financière internationale (SFI), l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et le Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements (CIRDI). La troisième section abordera les différents domaines de compétences de la Banque mondiale. Cette section servira à mieux connaître les enjeux actuels de la Banque et à saisir les principes qui guident aujourd’hui ses actions. Cette section servira aussi à asseoir le deuxième rapport qui devra porter sur un enjeu particulier de la Banque.

9 la Charte de la BIRD : les deux missions
Les deux missions de la BIRD Servir des objectifs de reconstruction Servir des objectifs de développement Les deux objectifs ne vont pas nécessairement de pair : un pour les européens, l’autre pour les pays pauvres Dans la Charte, les délégués laissent à l’institution le soin de choisir : «Les ressources et les installations de la Banque doivent être utilisées exclusivement pour le bénéfice des membres après une juste et égale considération des projets de développement et des projets de reconstruction. » 2. CARACTÉRISTIQUES DE LA BANQUE MONDIALE 2.1 Présentation de la Charte de la BIRD D’abord, la banque internationale mise en place devait servir à la fois des objectifs de reconstruction et de développement. Les deux objectifs ne vont pas nécessairement de pair. Alors que l’objectif de reconstruction s’adressait aux pays européens détruits par la guerre, l’objectif de développement s’adressait avant tout aux pays pauvres ou moins développés. Tiraillés entre les deux groupes de pays, les délégués de la conférence ne voulurent pas trancher le débat et résolurent de laisser à la banque le soin de choisir. Ainsi, on peut lire dans l’Article III de sa Charte : Les ressources et les installations de la Banque doivent être utilisées exclusivement pour le bénéfice des membres après une juste et égale considération des projets de développement et des projets de reconstruction (cité dans Simha, 1996). Cela étant, il ne fait pas de doute que la Banque devait, au moins dans les premières années, s’atteler principalement à la tâche de la reconstruction. Deux raisons expliquent cette position : les Américains avaient fait de la reconstruction leur priorité et les européens, premiers bénéficiaires de la reconstruction, étaient dominants dans la nouvelle institution. Il a été convenu à la conférence de Bretton Woods que le capital de départ de la Banque pour la reconstruction et le développement (BIRD) ne dépasserait pas 10 milliards de dollars. Finalement, les discussions en marge de la conférence officielle sur la façon de cumuler ce capital accouchèrent d’une formule complexe où chaque pays, en fonction de son importance économique et stratégique se voyait contraint de contribuer à la caisse de la Banque en échange d’un nombre de voix correspondant au Conseil des Administrateurs. Les voix ainsi offertes aux pays pour prendre des décisions au sien d’un Conseil des Administrateurs dépendent à la fois de leur importance sur la scène géopolitique et de leur contribution à la caisse de la BIRD. Cette contribution à la caisse s’appela le quota d’un pays. Pour qu’un pays contribue à la caisse de la Banque mondiale et donc en être un membre officiel, il devait d’abord se constituer membre du FMI, l’institution jumelle de la BIRD également née de la Conférence de Bretton Woods (Simha, 1996).

10 la Charte de la BIRD : la dépolitisation de l’institution
Comme les pays membres épousaient des idéologies politiques différentes, la BIRD devait se garder de choisir ses financements en fonction des positions politiques des requérants Le but : faire une place à l’U.R.S.S au sein de la BIRD Le résultat : celle-ci se retira rapidement de l’organisation Pourtant, la Banque a été le théâtre de fortes pressions politiques La Banque mondiale a lié le développement économique à la stabilité politique et à l’efficacité gouvernementale Un exemple : la BIRD présumait que les manufactures détenues par les États avaient peu de chance d’être gérées efficacement. Ces manufactures ne recevaient pas d’argent Un autre élément particulier des Statuts de la Banque est digne de mention : la dépolitisation de l’institution. Comme les pays membres épousaient un vaste éventail de structures, de formes ou d’idéologies politiques, la Banque devait se garder de choisir ses financements en fonction des positions politiques des requérants. Ainsi, l’article IV, section 10, stipule : The Bank and its officers shall not interfere in the political affairs of any member; nor shall they be influenced in their decisions by the political character of the member or members concerned. Only economic considerations shall be relevant to their decisions, and these considerations shall be weighed impartially […] (Mason et Asher, 1973) Il semble que cet article avait pour but de faire une place à l’U.R.S.S au sein de la Banque mondiale, ce qui n’a pas empêché l’Union soviétique de se retirer de l’institution quelques années plus tard. Malgré cet article, les commentateurs semblent s’entendre sur un fait : la Banque a été, par moment, le théâtre de fortes pressions politiques, surtout de la part des pays occidentaux qui s’opposaient à prêter des capitaux aux États socialistes (Simha, 1996). Comme le disent Mason et Asher (1973) : « économie et politique ont certaines affinités dans le domaine des politiques publiques ». Le meilleur exemple de cette affirmation a été la propension de la Banque mondiale à lier le développement économique à la stabilité politique et à l’efficacité gouvernementale. Ces deux facteurs, stabilité politique et efficacité gouvernementale, pouvait évidemment servir à choisir les emprunteurs de la Banque. Depuis la fin de la guerre froide, ces critères de sélection sont devenus un des paradigmes dominants de la Banque, qui semble de plus en plus assumer une doctrine libérale. Dans leur livre, Mason et Asher (1973) donnent l’exemple des manufactures détenues par des États. La Banque, présumant que ces manufactures avaient peu de chance d’être gérées efficacement, ne leur prêtait pas d’argent. Dans cet exemple, la raison économique donnée par la Banque semble favoriser les pays occidentaux en guerre ouverte avec les pays du bloc de l’Est. Ce qui fera dire à certains critiques que les « considérations économiques » mentionnées dans l’article IV permettent des interprétations opportunes (Sarrasin, 1999, Chossudovsky, 1997).

11 Les premières années de la BIRD
La conférence de Savannah en 1946 Opposition directe entre les visions anglaise et américaine. il en résulta un désordre dans l’organisation (Statut des fonctionnaires, expertise, autonomie, etc.) Cette confrontation a nuit lors des premières années de la BIRD De plus, la Banque eut d’importants problèmes de liquidités la BIRD n’avait tout simplement pas les leviers nécessaires à l’atteinte de ses objectifs Entre temps, les Américains n’avaient pas attendus pour ouvrir leurs coffres aux pays dévastés : Le Plan Marshall libérait des milliards de dollars sur le territoire européen On peut dire que la BIRD n’effectua pas sa première tâche : financer la reconstruction en Europe 1.3 Les premières années de la BIRD Mais avant d’aborder la prochaine section, on devrait d’abord compléter l’historique de la Banque. Bretton Woods achevée, les délégués devaient maintenant faire ratifier les Chartes des institutions multilatérales par leur gouvernement. Ce qui se fit sans trop de difficulté (Simha, 1996), puisque qu’un nombre suffisant de pays avait ratifié l’entente dès décembre La conférence de Savannah en 1946 devait établir le siège social de la Banque mondiale et les fonctions et attributions de ses fonctionnaires. Cette conférence connue un échec relatif, du fait de l’opposition directe entre les visions anglaise et américaine sur le cadre à donner à la BIRD. Cette première confrontation a nuit considérablement lors des premières années de la BIRD car il en résulta un désordre dans l’organisation rendant bien difficile toute efficacité (Mason et Asher, 1973). De plus, la Banque eut d’importants problèmes de liquidités pendant ses 10 premières années d’existence. En effet, la BIRD, à l’exception notable d’un prêt canadien et de quelques autres petites contributions, ne fonctionnait qu’avec les dollars avancés par le gouvernement américains. Incapable d’emprunter sur les marchés financiers privés malgré les garanties de tous les États membres, la BIRD n’avait tout simplement pas les leviers nécessaires à l’atteinte de ses objectifs. Les changements fréquents de président et les relations tendues des présidents avec le Conseil des Administrateurs constituent d’autres raisons qui expliquent le lent départ de la BIRD. La Banque a dû attendre mai 1947 avant de faire son premier prêt à un pays européen : la France. Ce prêt représentait à ce moment le tiers du capital dont disposait la BIRD. Entre temps, les Américains n’avaient pas attendus aussi longtemps pour ouvrir leurs coffres aux pays dévastés : le Plan Marshall avait déjà à ce moment libéré des milliards de dollars sur tout le territoire européen. Ainsi, on peut dire que les premières années (très) discrètes de la BIRD empêcha l’organisation d’effectuer sa première tâche : financer la reconstruction en Europe. Ce n’est qu’en 1949, lorsque Eugène R. Black devient président de la Banque après en avoir été l’administrateur américain, que la Banque prit son envol. C’est un peu après cette date que la BIRD découvrit sa véritable fonction, son objectif à long terme : le financement du développement dans les pays pauvres. Il restait à voir si l’institution avait la capacité et les ressources de son ambition. Elle réussit au cours des années suivantes à se constituer une légitimité propre. Pour y arriver, elle profita de deux circonstances : la présence à sa tête de présidents forts (Black, Wood et McNamara) et une qualification exceptionnelle pour financer certains projets de développement comme la production d’électricité et le transport (Mason et Asher, 1973). À partir de la deuxième présidence de McNamara, le développement de la Banque mondiale laissait présager que le rêve de ses architectes était en voie de réalisation. La Banque mondiale, autonome et compétente, pouvait alors exercer un véritable leadership dans son domaine de spécialisation : le développement.

12 La découverte d’une nouvelle mission
Ce n’est qu’à partir de 1960 que la BIRD prit son envol Elle découvrit son objectif à long terme : le développement des PED Il restait à voir si l’institution avait la capacité et les ressources de son ambition Elle réussit au cours des années suivantes à se constituer une légitimité propre Elle profita de deux circonstances : la présence à sa tête de présidents forts (Black, Wood et McNamara) une qualification exceptionnelle pour financer certains projets de développement : la production d’électricité et le transport La Banque mondiale, autonome et compétente, pouvait alors exercer un véritable leadership dans son domaine de prédilection : le développement

13 Les thèmes du développement
Dans ses premières années, la BIRD avait une expertise reconnue dans les domaines du transport et de l’énergie Bien des experts voulaient que la Banque se concentre sur de tels projets La BIRD a choisi exactement le contraire. Elle a choisi d’exercer son action à travers un très large éventail de thèmes Dans la mesure où son rôle est d’aider au développement des PED, la volonté de la Banque d’agir sur plusieurs secteurs se comprend facilement La BIRD agit sur 28 différents secteurs d’expertise, qu’on peut regrouper en quelques catégories Libéralisation du commerce : le commerce, la mondialisation, le développement du secteur privé Affaires publiques : l’allègement de la dette, la conduite des affaires gouvernementales et le secteur public, la lutte contre la corruption- Affaires sociales : l’éducation, l’égalité des sexes, la santé, la nutrition et la population, l’emploi et la protection sociale, le développement social Domaines spécialisés : l’agriculture et le développement rural, l’aménagement urbain, l’énergie et les mines, le transport, les infrastructures, l’environnement, le développement durable Reconstruction et prévention des conflits Les thèmes du développement On a vu dans la première section que la BIRD avait, dans ses premières années, une expertise reconnue dans les domaines du transport et de l’énergie. Bien des experts auraient probablement voulu que la Banque se concentre sur de tels projets pour y accumuler les connaissances et réduire ainsi les risques inhérents à son travail. Pourtant, la Banque mondiale a choisi exactement le contraire. Elle a choisi d’exercer son leadership à travers un très large éventail de thèmes. Dans la mesure où son rôle est d’aider au développement des PED, la volonté de la Banque d’agir sur plusieurs secteurs se comprend facilement. Une publication de 2005 de la Banque mondiale relève 28 différents secteurs d’expertise pour la Banque mondiale dans le développement des PED. En voici une liste partielle : L’agriculture et le développement rural- L’allègement de la dette- L’aménagement urbain- Le commerce- La conduite des affaires gouvernementales et le secteur public- Le développement du secteur privé- Le développement durable- L’éducation- Le développement social- L’égalité des sexes- L’emploi et la protection sociale- L’énergie et les mines- L’environnement- Les infrastructures- La lutte contre la corruption- La mondialisation- Le transport- La santé, la nutrition et la population- La reconstruction et la prévention des conflits (Banque mondiale,

14 Le consensus de Washington (John Williamson, 2003)
Ces préceptes ont été sévèrement critiqués tout au long des années 90 La Banque mondiale a tenté de répondre aux critiques en changeant certaines habitudes et façons de faire, mais le consensus de Washington demeure tenace… discipline budgétaire acheminement des dépenses publiques dans des projets qui promettent à la fois croissance économique et répartition égale des revenus réformes fiscales évitant les impôts trop élevés libéralisation des marchés financiers création d’un cours du change stable et compétitif Libéralisation du commerce abolition des barrières tarifaires et libéralisation des investissements directs étrangers privatisation déréglementation protection de la propriété privée Le consensus de Washington a été résumé par John Williamson (2003) en 10 points : (1) discipline budgétaire, (2) acheminement des dépenses publiques dans des projets qui promettent à la fois croissance économique et répartition égale des revenus, (3) réformes fiscales évitant les impôts trop élevés, (4) libéralisation des marchés financiers, (5) création d’un cours du change stable et compétitif, (6) libéralisation du commerce, (7) abolition des barrières tarifaires et libéralisation des investissements directs étrangers, (8) privatisation, (9) déréglementation et (10) protection de la propriété privée. Ces préceptes et ses incarnations institutionnelles qui les ont appliqués ont été sévèrement critiqués tout au long des années 90. La Banque mondiale a bien tenté de répondre aux critiques en changeant certaines habitudes et façons de faire, mais le consensus de Washington semble encore très tenace au sein de l’organisation multilatérale. Dans les pages qui suivent, les lecteurs reconnaîtront certains des préceptes du Consensus de Washington appliqués à la logique des modernisations étatiques : la discipline budgétaire, les impôts peu élevés, les privatisations et la déréglementation.

15 Les objectifs du Millénaire (ODM)
Les ODM, ratifiés par 189 pays, définissent et quantifient toutes les actions qui pourraient être faites pour améliorer la vie des populations les plus pauvres On y élabore des plans de lutte contre la pauvreté et des programmes d’amélioration de l’éducation, de la santé et de l’environnement Rapport de suivi mondial des objectifs de développement pour le Millénaire Pour réaliser les ODM, les pays signataires se sont adressés au Groupe de la Banque mondiale ainsi qu’à d’autres institutions multilatérales Les ODM n’ont pas entraîné la remise en question du consensus de Washington, toujours perçus comme efficaces et utiles La vision du développement pour la Banque mondiale En 2000, la Banque mondiale a été interpellée pour réaliser les Objectifs de développement du millénaire. Les objectifs, ratifiés par 189 pays membres des Nations Unies, définissent et quantifient toutes les actions qui pourraient être faites pour améliorer la vie des populations les plus pauvres. On y élabore des plans de lutte contre la pauvreté et des programmes d’amélioration de l’éducation, de la santé et de l’environnement. Les Objectifs de développement pour le millénaire établissent des cibles à atteindre d’ici Par exemple, on veut diminuer d’ici 2015 de moitié le nombre de personne vivant avec moins d’un dollar par jour, on veut garantir un enseignement primaire complet à tous les enfants, indépendamment de leur sexe, on veut réduire de 2/3 le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, on veut réduire de 75% le taux de mortalité des mères et on veut faire reculer le SIDA, (Banque mondiale, 2005). Pour réaliser ces objectifs mobilisateur, les pays signataires se sont adressés au Groupe de la Banque mondiale ainsi qu’à d’autres institutions multilatérales. Interpellée dans les Objectifs de développement pour le millénaire, la Banque mondiale prend très au sérieux cette nouvelle tâche et développe maintenant ses activités dans le but de rencontrer les Objectifs du millénaire d’ici Il est à noter que cette lutte à la pauvreté n’a pas entraîné la remise en question des différents préceptes du consensus de Washington, toujours perçus comme efficaces et utiles dans l’atteinte des nouveaux objectifs établis par les Nations Unies. Ainsi, la Banque mondiale (2000, XI), dans son document : Reforming Public Institutions and Strengthening Governance met en parallèle la lutte à la pauvreté et la nécessité d’améliorer les institutions publiques par des préceptes semblables à ceux du consensus de Washington. Elle reprend alors un argument établi par l’OCDE dès 1991 qui voyait dans les administrations publiques efficaces une prime au développement économique.

16 Résumé : les stratégies de la BIRD
Reconstruction Bien loin du Pan Marshall, qui a véritablement reconstruit l’Europe Développement Pas de stratégie globale intégrée pour venir à bout du sous-développement chronique Virage idéologique : le néo-libéralisme Cette nouvelle vision du développement s’est incarnée par deux stratégies : les plans d’ajustement structurel et les programmes de lutte contre la pauvreté des années 90 Ces stratégies, menées de front par le FMI et la Banque mondiale, fondent ce qui est convenu d’appeler le consensus de Washington Objectifs du Millénaire 3.2 Les stratégies de la Banque Créée durant la Deuxième Guerre mondiale, la Banque mondiale devait initialement porter son labeur sur la reconstruction de l’Europe dans un désir de prévenir les conflits futurs (Stevenson, 2000). Cet objectif, la reconstruction, a motivé la majeure partie du travail de la Banque tout au long de sa première décennie d’existence. Bien que plusieurs commentateurs sont critiques des efforts de la Banque à cette époque, elle a aidé, à sa mesure (bien loin de la mesure des Américains qui, avec le Pan Marshall, ont véritablement reconstruit l’Europe), les pays européens dans leur renouveau. Par la suite, l’avènement de nombreux pays en développement à l’indépendance et leur présence accrue sur la scène internationale a obligé la Banque à s’intéresser d’avantage au développement des pays les plus pauvres, c’était après tout dans son mandat. Cette deuxième période s’échelonna pendant toutes les années 60 et 70. Pendant cette période, la Banque mondiale a acquis des expertises précieuses dans plusieurs domaines de développement, comme l’énergie et le transport, sans toutefois arriver à mettre en place une stratégie globale intégrée pour venir à bout du sous-développement chronique de certaines régions du monde. Des mouvements sociopolitiques dans les pays en développement, comme les révolutionnaires se transformant en dictateurs, et des mouvements macro-économiques, comme la crise de la dette et les réflexes anti-inflationnistes des banques centrales, ont mis à mal tous les efforts de ces vingt années. Les échecs cumulés menèrent à un questionnement qui déboucha, au début des années 80, sur un virage idéologique : le libéralisme (Triffin, 1982). Cette nouvelle vision du développement s’est incarnée par deux stratégies intégrée ayant fait long feu auprès des institutions multilatérales de Bretton Woods : les plans d’ajustement structurel des années 80 et les programmes de lutte contre la pauvreté des années 90. Ces stratégies, mené de front par le FMI et la Banque mondiale, fondent ce qui est convenu d’appeler le consensus de Washington. John Williamson (2003) a résumé ce consensus en 10 points : (1) discipline budgétaire, (2) acheminement des dépenses publiques dans des projets qui promettent à la fois croissance économique et répartition égale des revenus, (3) réformes fiscales évitant les impôts trop élevés, (4) libéralisation des marchés financiers, (5) création d’un cours du change stable et compétitif, (6) libéralisation du commerce, (7) abolition des barrières tarifaires et libéralisation des investissements directs étrangers, (8) privatisation, (9) déréglementation et (10) protection de la propriété privée. Le consensus de Washington et ses incarnations institutionnelles ont été sévèrement critiqués tout au long des années 90. Tant et si bien que l’existence même de la Banque mondiale a été par certains remise en question (rapport Wapenhans). Aujourd’hui à l’heure des bilans, les scientifiques semblent s’entendre sur les conséquences sociales néfastes que les plans d’ajustement structurel ont fait peser sur les populations déjà fragiles (Stiglitz, 2002; Berr et Combarnous, 2005). Depuis, le consensus n’est plus aussi solide à Washington. Alors que le FMI rejette toute critique, la Banque mondiale, plus consciente de son rôle dans le développement des pays pauvres, tente de réorienter son action sur des projets plus concrets et en accord avec les désirs et besoins des pays emprunteurs (Graz, 2003). Réunis en Assemblée générale à New York, 189 pays membres des Nations Unies ont approuvé les Objectifs de développement du millénaire en Les objectifs qui y sont consignés définissent et quantifient toutes les actions qui pourraient être faites pour améliorer la vie des populations les plus pauvres. On y élabore des plans de lutte contre la pauvreté et des programmes d’amélioration de l’éducation, de la santé et de l’environnement. Les Objectifs de développement pour le millénaire établissent des cibles à atteindre d’ici Par exemple, on veut diminuer d’ici 2015 de moitié le nombre de personne vivant avec moins d’un dollar par jour, on veut garantir un enseignement primaire complet à tous les enfants, indépendamment de leur sexe, on veut réduire de 2/3 le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, on veut réduire de 75% le taux de mortalité des mères, on veut faire reculer le SIDA, (Banque mondiale, 2005). Pour réaliser ces objectifs mobilisateur, les pays signataires se sont adressés au Groupe de la Banque mondiale ainsi qu’à d’autres institutions multilatérales. Interpellée dans les Objectifs de développement pour le millénaire, la Banque mondiale prend très au sérieux cette nouvelle tâche et développe maintenant ses activités dans le but de rencontrer les Objectifs du millénaire d’ici 2015.

17 Création de l’Association pour le développement international (IDA)
Quand le travail de reconstruction arriva à son terme en Europe, la BIRD a réorienté son activité vers les PED Cette nouvelle orientation a obligé la BIRD à des ajustements structurels majeurs Le premier de ces ajustements aura été la création de l’IDA (1960) La BIRD ne peut offrir des prêts avec intérêts aux PED les plus pauvres (la population vivant dans la misère) L’IDA prête aux pays ayant les plus petits RNB ou étant insolvables Cela permet aux PED les plus pauvres d’avoir accès à des crédits pour financer des projets de développement Les prêts de l’IDA sont dits des prêts sous conditions privilégiées Les populations des PED vivant objectivement dans la misère (certains pays ayant des revenus national brut par habitant de moins d’un dollar par jour), la BIRD ne pouvait en toute conscience offrir à ces pays des prêts avec intérêts. L’IDA a donc été créé pour venir en aide aux pays ayant les plus petits RNB ou étant insolvables. Cela permettait aux PED les plus pauvres d’avoir accès à des crédits pour financer des projets sans pour cela payer des intérêts et menacer encore plus la qualité de vie de populations déjà exsangues. Les prêts de l’IDA sont dits des prêts sous conditions privilégiées, c’est-à-dire des prêts à intérêt zéro avec un différé de paiement (Banque mondiale, 2005). Les pays donateurs de l’IDA se rencontrent à tous les trois ans pour reconstituer ses ressources et discuter de l’orientation à venir de l’institution. En 2003, pour le 13e cycle de reconstitution du fonds de l’IDA, les membres de l’institution ont fixé à 875$US la limite supérieure au-delà de laquelle un PED solvable ne pouvait plus obtenir de crédit à conditions privilégiées.

18 Les similitudes entre BIRD et IDA
L’objectif de l’IDA est le même que la BIRD : Aider les pays en développement dans leur progrès économique et social Le partage entre la BIRD et l’IDA : Prêter des fonds Offrir des conseils économiques et de l’assistance technique Servir de pôle d’attraction pour les autres investisseurs Partager du personnel Sièger au même endroit Être imputables aux mêmes autorités Utiliser les mêmes normes d’évaluation 2.3 L’Association pour le développement international Mais si la BIRD prête de l’argent contre intérêt, il n’en va pas de même de l’Association pour le développement international (IDA). Comme il a été mentionné plus haut, la Banque mondiale est plurielle : elle se compose de deux institutions distinctes. L’IDA est une de ces deux entités, l’autre étant la Banque pour la reconstruction et le développement. Les deux institutions répondent à la même description : il s’agit d’institutions de développement multilatéral ayant pour but d’aider les pays en développement dans leur progrès économique et social (Banque mondiale, 1993). Les deux institutions partagent des buts, mais également des fonctions : prêter des fonds, offrir des conseils économiques et de l’assistance technique et servir de pôle d’attraction pour les autres investisseurs. Là s’arrêtent les similitudes? Pas encore. Les deux institutions partagent également le même personnel. Tant et si bien qu’un employé travaillant à 11h sur un dossier pour la BIRD peut répondre à un appel à 11h 05 concernant un projet de l’IDA. De fait, la BIRD et l’IDA partagent les mêmes lignes directrices : siègent au même endroit, sont imputables aux mêmes autorités, utilisent les mêmes normes d’évaluation (Banque mondiale, 2005).

19 Les différences entre BIRD et IDA
les deux institutions sont financièrement et légalement distinctes Elles possèdent chacune leur Statuts et documents fondateurs Les deux institutions ont été séparées dans le but de mettre en relief le fait que les fonds débloqués pour financer les projets ne viennent pas du même tiroir Si la BIRD prête de l’argent contre intérêt, l’IDA offre pour sa part des prêts sans intérêt et avec un délai de paiement aux pays les moins riches de la planète Ce qu’on nomme les «prêts sous conditions privilégiées» Les pays donateurs de l’IDA se rencontrent à tous les trois ans pour reconstituer ses ressources et discuter de l’orientation à venir de l’institution Pourtant, les deux institutions sont financièrement et légalement distinctes. La raison de cette distinction : alors que la BIRD charge un intérêt contre ses prêts, l’IDA offre pour sa part des prêts sans intérêt et avec un délai de paiement aux pays les moins riches de la planète. Les deux institutions ont été séparées dans le but de mettre en relief le fait que les fonds débloqués pour financer les projets ne viennent pas du même tiroir. De plus, la création de l’IDA est plus récente que celle de la BIRD. Alors que la BIRD a vu le jour en 1945, tout de suite après la guerre, l’IDA n’a été constitué qu’en Ce décalage s’explique par le fait qu’avant cette date, les activités de la BIRD se concentraient sur le processus de reconstruction en Europe. Les pays européens, bien qu’avec des économies détruites, ne connaissaient pas les difficultés de développement que peuvent rencontrer les pays en développement (PED). Quand le travail de reconstruction arriva à son terme en Europe, la BIRD a dû réorienter son activité vers les PED. Cette nouvelle orientation a obligé la BIRD à des ajustements structurels majeurs. Le premier de ces ajustements aura été la création de l’IDA.

20 Le Groupe de la Banque mondiale
Le Groupe de la Banque mondiale comprend trois autres institutions La Société financière internationale (SFI), créée en 1956 La SFI a pour but de développer le secteur privé des PED Elle investit dans les entreprises privées des PED (la BIRD ne peut faire crédit qu’aux gouvernements des pays membres) L’Agence multilatérale de garantie des investissement (MIGA) La plus récente du Groupe (1988) Garantir aux investisseurs privés les pertes liées aux risques non commerciaux comme l’expropriation, les guerres Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), créé en 1966 Offre des services de conciliation ou d’arbitrage pour régler des désaccords relatifs aux investissements étrangers dans les PED Contribue à instaurer un climat de confiance 2.4 Le Groupe de la Banque mondiale Si la Banque mondiale se compose de la BIRD et de l’IDA, on trouve aussi dans la littérature scientifique et dans les publications officielles la notion de Groupe de la Banque mondiale. Le Groupe de la Banque mondiale comprend, en plus des deux institutions déjà nommées et décrites, trois institutions qui méritent notre attention. La première de ces institutions est la Société financière internationale (SFI). Cet organe de la Banque mondiale a été créé en 1956, soit 4 ans avant l’IDA. La SFI a pour but de développer le secteur privé des PED. Pour y arriver, elle investit dans les entreprises privées des pays en développement, contrairement à la BIRD qui, selon ses Statuts, ne peut faire crédit qu’aux gouvernements des pays membres de son organisation. La SFI, par ses prêts, offre à des entreprises ayant un accès limité à des capitaux la chance de se développer et d’exploiter de nouveaux réseaux commerciaux. La deuxième institution qu’on doit aussi inclure dans le Groupe de la Banque mondiale est l’Agence multilatérale de garantie des investissement (sigle anglophone : MIGA). Cette institution spécialisée, la plus récente du Groupe, a été créée en La MIGA encourage l’investissement privé étranger dans les PED en garantissant les pertes liées aux risques non commerciaux comme l’expropriation, les guerres, la rupture de contrat, les troubles civils, etc. La plupart des investisseurs institutionnels ont d’énormes réticences à investir dans un pays en développement (Banque mondiale, 1994). L’instabilité politique, les risques d’extorsion, la corruption ne sont que quelques uns des maux que vivent les PED et qui sont autant de repoussoirs pour l’investissement privés. La MIGA se présente généralement comme un parapluie pour les investisseurs, dissuadant les gouvernements de toute action pouvant perturber les investissements. La MIGA offre aux investisseurs un recours advenant des pertes non commerciales. La troisième et dernière institution spécialisée du Groupe de la Banque mondiale est le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Le CIRDI offre des services de conciliation ou d’arbitrage pour régler des désaccords relatifs aux investissements étrangers dans les pays en développement. Cette institution contribue par cela à instaurer un climat de confiance entre les États et les investisseurs étrangers (Banque mondiale, 2005). Le CIRDI, à cause de sa position avantageuse au sien du Groupe de la Banque mondiale, offre aux investisseurs étrangers ce qui est le plus près possible de véritables garanties contractuelles. Le CIRDI diffère des quatre autres institutions du Groupe de la Banque mondiale en cela qu’il ne s’agit pas d’une institution d’actionnariat (les États ne doivent pas souscrire au capital de l’institution). La SFI, la MIGA et le CIRDI soutiennent chacun à leur façon des projets qui profitent à la fois aux pays en développement et aux entreprises et investisseurs privés. Ces trois dernières institutions du Groupe de la Banque mondiale contribuent au développement de relations entre les détenteurs occidentaux du capital et les nations pauvres nécessitant ce capital pour pouvoir réussir un développement économique. Elles y contribuent en assainissant les relations, en garantissant des recours, en limitant les risques, bref en instaurant un climat général de confiance entre les PED et les investisseurs. Les tenants de l’approche libérale considèrent que ces institutions, par leur capacité à mobiliser des investissements étrangers dans les pays en développement, améliorent la qualité de vie des populations (Lipsey, 2004; Blomström, 1990). Leur logique s’articule comme suit : les investissements créent des emplois qui génèrent des recettes fiscales additionnelles et transfèrent des connaissances et des technologies qui, elles, amélioreront la productivité de toute la société. De plus, les penseurs libéraux, économistes en tête, assurent que les communautés locales tirent des avantages directs des investissements étrangers : construction de route, accès à l’électricité, création d’école, etc. Cette vision idyllique des investissements supervisés par le Groupe de la Banque mondiale est évidemment contestée par plusieurs auteurs (Chossudovsky, 1997; Berger, 2003; Sarrasin, 1999) et même par certains pays[1] (Bachand, 2002).

21 Le Fonds monétaire international (FMI)
Dans les Statuts de l’organisation : maintenir un fonctionnement harmonieux du système monétaire international Le FMI agit comme superviseur du système de changes fixes (création du gold standard) Le FMI donne des crédits pour que des mesures visant la libération de l’économie soient mise en place Pour entrer au FMI, il faut que le pays paie sa quote-part et adopte un code de bonne conduite

22 Mandat du FMI La reconstruction
Le système met du temps à se mettre en place Le plan Marshall évite aux pays européens d’utiliser le code de conduite du FMI Les dévaluations sont encore fréquentes (R.-U. et France) Superviseur du système de changes fixes Les pays membres doivent : Ne pas dévaluer Respecter les taux de change convenu au début des opérations du FMI (la parité) en limitant la fluctuation à 1% S’il y a déséquilibre économique fondamental, s’entendre avec l’institution avant de modifier sa parité

23 Le système de changes fixes et le paradoxe de Triffin
Si la monnaie de référence accumule des déficits de balance des paiements, cela mine la confiance en cette monnaie. La conversion massive de cette monnaie pourrait amener à l’effondrement du système

24 La fin du système de Bretton Woods
Les É.-U. ne peuvent répondre à la demande d’or des pays possédant des devises américaines Les É.-U. décident de cesser le paiement en or de leur devise (1971) C’est la fin de Bretton Woods Le FMI perdra le rôle de superviseur financier Il se tournera vers un travail de développement Les nouvelles missions : aider les PED avec des prêts et solutionner les crises financières Ces crises financières sont plus fréquentes depuis la fin du régime de Bretton Woods Cette semaine, les lectures portaient sur une deux institutions jumelles de Bretton Woods : le FMI. Cette institution, qui plus est, était analysée sous un angle bien particulier, celui des crises financières. Cette fiche synthétique présentera dans un premier temps le premier chapitre du livre de Boyer, Dehove et Plihon (2004). Ce chapitre fait une présentation empirique des crises financières qu’ont connues les démocraties libérales depuis plus de cent ans. Dans un deuxième temps, je présenterai brièvement le deuxième chapitre du livre de Patrick Lenain (2004) sur le FMI : « La réponse aux crises financières dans les pays émergents ». Dans le chapitre intitulé « Les crises financières : ce qui a changé », Boyer, Dehove et Plihon (2004) établissent à l’aide d’approche statistique et historique les principaux traits des crises financières : leur définition, les nouveautés, leur fréquence, etc. Il faut d’abord dire que les crises financières prennent différentes formes. Les trois auteurs du chapitre n’analysent pas toutes les formes de crises financières. Ils laissent de côté les crises immobilières, obligataires et de la dette souveraine, trois type de crise ayant joué par ailleurs un rôle important dans l’histoire financière des dernières années. Les auteurs n’abordent en fait que trois type de crise : les crises de change, les crises bancaires et les crises boursières. Bien qu’incomplète, cette liste de crises suffit aux auteurs pour formuler leurs conclusions puisque ensembles, ces crises représentent la grande majorité des crises financières subies par les pays de la planète. Prenons le temps de définir et présenter la liste de crises retenues par Boyer, Dehove et Plihon (2004). Une crise du marché de change a lieu quand la monnaie d’un pays subit, au cours d’une année, une dépréciation de 25% par rapport à une monnaie de référence. Il y a une crise bancaire dans un pays quand le taux d’actifs non performant est suffisamment important pour provoquer la faillite de certaines banques. Les crises boursières consistent en un effondrement, sur une période déterminée (dite «fenêtre»), des stocks boursiers de 20%. Les trois auteurs, à partir de leurs études statistiques, énoncent quelques découvertes. Dans un premier temps, les auteurs se demande ce qui a changé au niveau des crises depuis la fin de Bretton Woods. Selon leurs résultats, il semble que les crises financières sont plus nombreuses depuis la fin du régime de change fixe. Plus en détail, leurs statistiques laissent voir qu’il y a, depuis 1971, une réapparition marqué des crises bancaires et des crises doubles (c’est-à-dire des crises de change et bancaires). Heureusement, les auteurs ne notent aucune accélération des crises dans les années 90, malgré la très grande médiatisation des dernières crises (Mexique, Asie, Russie, Brésil, Argentine, etc.). Le phénomène des crises bancaires mérite un petit mot : peu fréquente au début du XXe siècle, ces crises étaient apparues dans l’Entre-deux-guerres pour de nouveau disparaître pendant toute la période de Bretton Woods ( ). Mais peut-être est-ce que ce calme apparent au niveau des crises financières dans la période s’explique par l’absence de donnée sur les pays du Bloc de l’Est. Les crises jumelles doivent aussi être discutées. Dans les pays récemment ouverts à la libéralisation financière, ces crises font des ravages dans les pays en développement alors que les pays développés ne semblent pas en subir. Les auteurs proposent dans leur texte trois explications à ces crises sans être en mesure d’en choisir une. Les trois auteurs continuent par la suite la description des crises de la période suivant la fin de Bretton Woods. Un des premiers éléments frappant des nouvelles crises est leur caractère dévastateur. Une analyse statistique des dernières crises révèle en effet qu’elles ont amputé le PIB en moyenne de 11% et de 14% dans le cas des crises jumelles. Plus inquiétantes encore sont leurs conclusions sur la contagion des crises financières des années 90. La crise du SME, la crise mexicaine, la crise asiatique et la crise russe ont toutes connu un phénomène de contagion. Enfin, les auteurs remarquent une dernière caractéristique aux crises boursière modernes : la chute des cours s’exerce sur une période très longue (26 mois dans le cas de la dernière crise boursière aux États-Unis). C’est-ce que les auteurs nomment le Krach rampant.

25 Les crises financières : 1ère génération
En 1970, les PED bénéficient d’entrées massives de capitaux à taux d’intérêt très bas Mexique en 1982 La FED décide de suspendre les investissements Mauvaise évaluation de la santé financière du pays Dévaluation du pesos parce que le pays n’est plus capable de payer ses prêts Les solutions proposées : Le club de Londres : nouveaux prêts pour payer les vieilles dettes. On reconduit la dette et on la rééchelonne dans le temps Brandy : Aux pays insolvables, on devrait réduire la dette en échange de politiques d’ajustement structurel (PAS) Lenain, dans son chapitre sur les crises financières dans les pays en développement (PED), passe en revue les différentes approches du FMI face aux crises financières et présente sommairement les multiples critiques qui ont été faites à son égard. D’après Lenain, le FMI se retrouvait, à la fin du régime de Bretton Woods, orphelin de mandat. Ne pouvant plus surveiller quelque chose qui n’existait plus (régime de change fixe), le FMI se tourna alors vers une nouvelle mission : la résolution des crises financières. Lenain propose une typologie toute simple pour présenter les différentes crises auxquelles a participé le FMI : crise de première génération, crise de deuxième génération et crise de troisième génération. Les crises de première génération ont pour modèle la crise de la dette de Dans les années 70, les pays en développement bénéficient d’entrées massives de capitaux à taux d’intérêt très bas (Lenain parle même d’un taux d’intérêt négatif en terme réels). Malheureusement, la politique monétaire restrictive du nouveau président de la Réserve fédéral allait tout changer. En augmentant les taux d’intérêt rapidement, la réserve fédérale a inquiété les investisseurs privés qui ont retiré leurs billes des PED d’un coup. Ce qui provoqua une grave récession, particulièrement dramatique dans les PED. Dans la première période, le FMI propose les plans d’ajustement structurel. Ces plans offrent aux pays en crise des crédits pour financer l’État en échange d’un engagement complet dans le rétablissement des valeurs macro-économiques et la restructuration de la dette. Une fois la crise passée, le FMI et les banques privées tentent de s’adapter et d’éviter les futures crises par des initiatives comme le groupe de Londres et le plan Brady.

26 Les crises financières : 2ème génération
Beaucoup de similitudes avec les crises de 1ère génération  Absence de système monétaire international Expansion des flux financiers cause le problème Investissements massifs dans les PED Par contre, la crise de 2ème génération est fulgurante Mexique en 1994 FMI sévèrement critiqué Solution proposée : Rendre l’information publique Plus grande transparence Les crises de deuxième génération commencent avec la crise du Mexique. Cette crise a beaucoup de similitude avec les crises de première génération : absence de système monétaire international, globalisation des marchés, mobilité des capitaux. Par contre, alors que les crises précédentes se préparaient de longue date, la crise mexicaine a été fulgurante. En quelques mois tout était joué. Malheureusement, la crise du Mexique ramena à l’avant scène le caractère inadapté du FMI. De nouveaux ajustements étaient nécessaires : besoin de transparence de la part des États, demande de nouveaux modèles statistiques, présence du FMI pour contrôler la contagion des crises. Ces ajustements, quoique utiles dans certains cas (on ne remarque jamais les bons coups), n’ont pu éviter les crises asiatique et russe. Ces nouvelles crises ont véritablement mis en relief les défauts de l’architecture financière actuelle et de ses conséquences pour les PED.

27 Les crises financières : 3ème génération
Les crises de 3ème génération s’expliquent par la présence importante d’investissements privés étrangers dans des pays n’ayant pas suffisamment d’institutions de contrôle Crise asiatique (1997) Des pays en bonne santé financière Des bulles financières et immobilières ont créé le problème Les normes imposées par le FMI coupables de n’avoir pas pu empêcher l’effondrement des marchés Solution du FMI : de gros prêts Argentine (2001) Le bon élève du FMI Des problèmes structurels importants Surévaluation du pesos (parité avec le dollar) Endettement Dépendance économique à des pays étrangers (Mexique, Brésil) Une série de dénationalisation a coûté cher Dans le modèle des crises de troisième génération, la combinaison de la volatilité des capitaux privés et des monnaies à taux de change fixe constitue un facteur de déséquilibre. Dans cet environnement, le FMI doit à nouveau revoir son rôle : il devient alors un « facilitateur dans la prévention et la résolution des crises » (Lenain, 2004). Tout au long de ce processus de remise en question, le FMI a été vivement critiqué. Ces critiques ne semblent pas avoir été réellement pris en compte par l’institution.

28 L’organisation des institution de Bretton Woods
Statuts et documents fondateurs Ces textes énoncent les objectifs de l’institution, son organisation, les mécanismes et instruments de son action, son régime de propriété ainsi que les pouvoirs de sa direction Un État devient membre en signant les textes fondateurs et en acceptant les conditions qui y sont rattachées Respecter les codes établis par les Statuts Acheter des parts Tous les membres participent à la formation du capital Cette participation établira le droit de vote d’un État membre après pondération Les parts établissent aussi le niveau de financement pour un pays Les conditions ne sont pas toujours les mêmes. Les pays industrialisés déboursent d’avantage que les PED 3. FONCTIONNEMENTS DE LA BANQUE MONDIALE L’organisation de la Banque mondiale Les deux institutions qu’on regroupe communément sous l’appellation de Banque mondiale, la BIRD et l’IDA, possèdent chacune leur Statuts et documents fondateurs. Ces textes scellent le destin de l’institution. Ils énoncent les objectifs de l’institution, son organisation, les mécanismes et instruments de son action, son régime de propriété ainsi que les pouvoirs de sa direction. On ne reviendra pas sur ces textes qui ont été brièvement commentés lors des deux premières sections. Mais il faut savoir qu’en signant les textes fondateurs et en acceptant les conditions qui y sont rattachées, un État devient membre des différentes institutions de la Banque mondiale. Un État membre de la BIRD peut ne pas être membre de l’IDA. Pour appartenir aux institutions du Groupe de la Banque mondiale, un État doit s’engager à respecter les codes établis par les Statuts de l’institution et à en acheter des parts. Ainsi, tous les membres participent à la formation du capital de l’institution. À titre indicatif, en 2005, la BIRD est composée de 184 membres alors que l’IDA regroupe actuellement 164 membres. Les États n’ont pas tous les mêmes conditions lorsqu’ils tentent d’adhérer à une institution du Groupe de la Banque mondiale. Lorsque vient le temps d’acquitter la souscription au capital, les pays industrialisés doivent évidemment débourser d’avantage que les pays en développement. Comme il a été mentionné plus haut, chaque État membre se voit donner un certains nombres de voix aux deux conseils en fonction de sa souscription à l’institution.

29 Les États membres Les principaux pays donateurs lors de la création des institutions en 1945 furent : les États-Unis, l’Angleterre, l’URSS, la Chine, la France, les Indes et le Canada On remarque que les Alliés sont fortement représentés dans cette liste Depuis 1945, les réalités politiques et économiques qui ont mené à cet ordre ont quelques peu changés Aujourd’hui, le Japon et Allemagne représentent respectivement les deuxième et troisième donateurs en importance L’Arabie saoudite et la Russie ont aussi un siège permanent au Conseil des Gouverneurs 2.2 Les États membres Les principaux pays donateurs lors de la création de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement en 1945 furent : les États-Unis, l’Angleterre, l’Union des Républiques socialistes soviétiques (U.R.S.S.), la Chine, la France, les Indes et le Canada. On remarque que les Alliés sont fortement représentés dans cette liste. Depuis 1945, les réalités politiques et économiques qui ont mené à cet ordre ont quelques peu changés. Ainsi, aujourd’hui, les pays défaits lors de la Deuxième Guerre mondiale ont intégré la BIRD au point où le Japon et Allemagne représentent respectivement les deuxième et troisième donateurs en importance. Le tableau ci-contre présente les quotas des principaux donateurs lors de la fondation de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement : Pays donateursContributions(millions de $US)Etats-Unis3, 175Angleterre1, 300U.R.S.S.1, 200Chine600France450Indes 400Canada325Autres (37 pays)1, 650Total9, 100Sources : Simha, 1996. Ces quotas, les pays donateurs ne devaient pas entièrement les payés au capital de la Banque. En fait, les 44 pays membres ne devaient débourser, en or ou en dollars US que 2% de la contribution consentie. À ce 2%, les pays donateurs devaient ajouter dans les années suivantes 18% en espèce nationale. Cette somme ne pouvait être prêtée sans le consentement du pays donateur. Le reste de la somme (80%) devait servir de garantie auprès des institutions financières prêtantes. Car les Statuts de la Banque pour la reconstruction et le développement étaient semblables aux statuts d’une banque à charte privée : elle devait emprunter sur le marché privé du capital pour le prêter par la suite, contre intérêt, à un gouvernement voulant mettre en place un « projet précis de reconstruction et de développement », comme le préconise la Charte de la Banque mondiale. La Banque devait obligatoirement demander pour ses prêts au minimum 1% et au maximum 1,5% d’intérêt de plus que l’intérêt qui lui était consentie par le marché. Les intérêts de prêts de la Banque étaient tout de même avantageux pour les pays demandeurs pour deux raisons : (1) les pays en reconstruction ne pouvaient souvent plus emprunter sur le marché financier international à cause de leur économie détruite et (2) la Banque mondiale ayant une cote AAA (la meilleure cote possible), les intérêts qui lui étaient consentis étaient généralement inférieurs à ce qu’un pays pouvait obtenir des marchés financiers. Les gains sur intérêt ainsi cumulés devaient servir à consolider les prêts qui n’étaient pas remboursé. Pourtant, il apparu très vite que la Banque, par ce processus, dégagerait des profits, profits qui devaient être redistribué à certaines de ses institutions affiliées.

30 Les dons et les prêts Les pays membres ne doivent débourser, en or ou en dollars US, que 2% de la contribution consentie Les pays donateurs doivent ajouter par la suite 18% en espèce nationale Le reste de la contribution consentie (80%) doit servir de garantie auprès des institutions financières prêtantes Les gains sur intérêt devaient servir à consolider les prêts non remboursés La réalité : la Banque dégage des profits qui sont redistribué à certaines institutions affiliées Ces quotas, les pays donateurs ne devaient pas entièrement les payés au capital de la Banque. En fait, les 44 pays membres ne devaient débourser, en or ou en dollars US que 2% de la contribution consentie. À ce 2%, les pays donateurs devaient ajouter dans les années suivantes 18% en espèce nationale. Cette somme ne pouvait être prêtée sans le consentement du pays donateur. Le reste de la somme (80%) devait servir de garantie auprès des institutions financières prêtantes. Car les Statuts de la Banque pour la reconstruction et le développement étaient semblables aux statuts d’une banque à charte privée : elle devait emprunter sur le marché privé du capital pour le prêter par la suite, contre intérêt, à un gouvernement voulant mettre en place un « projet précis de reconstruction et de développement », comme le préconise la Charte de la Banque mondiale. La Banque devait obligatoirement demander pour ses prêts au minimum 1% et au maximum 1,5% d’intérêt de plus que l’intérêt qui lui était consentie par le marché. Les intérêts de prêts de la Banque étaient tout de même avantageux pour les pays demandeurs pour deux raisons : (1) les pays en reconstruction ne pouvaient souvent plus emprunter sur le marché financier international à cause de leur économie détruite et (2) la Banque mondiale ayant une cote AAA (la meilleure cote possible), les intérêts qui lui étaient consentis étaient généralement inférieurs à ce qu’un pays pouvait obtenir des marchés financiers. Les gains sur intérêt ainsi cumulés devaient servir à consolider les prêts qui n’étaient pas remboursé. Pourtant, il apparu très vite que la Banque, par ce processus, dégagerait des profits, profits qui devaient être redistribué à certaines de ses institutions affiliées.

31 Les dons et les prêts (suite)
Les Statuts des institutions sont claires : elles doivent emprunter sur le marché privé du capital pour le prêter par la suite, contre intérêt, à un gouvernement Les institutions doivent demander pour leurs prêts plus que l’intérêt qui est consentie par le marché (1% à 1.5% de plus) Les intérêts de prêts sont avantageux pour les PED pour deux raisons : Les PED ne peuvent pas emprunter sur le marché Les intérêts de la BIRD sont inférieurs à ce qu’un PED peut obtenir des marchés financiers Les deux institutions sont aussi très différentes Le FMI met en commun les devises alors que la Banque est un intermédiaire financier Le FMI fournit des crédits à court terme alors que la Banque vise à s’engager à long terme

32 La direction des institutions
Le Conseil des Gouverneurs constitue l’autorité suprême des institutions Chaque pays est représenté par un gouverneur, généralement le ministre des finances du pays membre Le Conseil se réunit une fois l’an, lors des Assemblées annuelles conjointes, pour élaborer les grandes stratégies de l’institution Au cours de l’année, les Administrateurs des États membres (des hauts fonctionnaires), se chargeront de défendre les positions des États qu’ils représentent Les Administrateurs décident des opérations quotidiennes et donnent leur approbation aux prêts consentis Le Conseil des Administrateurs se compose de 24 membres Certains de ces membres sont permanents et représentent un des principaux actionnaires (États-Unis, Japon, Allemagne, France et Grande-Bretagne) D’autres doivent être élus pour représenter un ou plusieurs États Le Conseil des Gouverneurs constitue en fait l’autorité suprême de la Banque mondiale. À ce Conseil, chaque pays membre est représenté par un gouverneur, généralement un ministre. La BIRD et l’IDA partagent un même Conseil des Gouverneurs. Le Conseil se réunit une fois l’an, lors des Assemblées annuelles, pour élaborer les stratégies que devra adopter la Banque et les politiques organisationnelles qui en découleront. Au cours de l’année, les Administrateurs des États membres (des hauts fonctionnaires), se chargeront de défendre les positions des États qu’ils représentent. Regroupés en Conseil tout au long de l’année au siège social de la Banque à Washington, les Administrateurs, souvent appelé Executive Directors, décident avec le Président de la Banque des opérations quotidiennes et donnent leur approbation aux prêts consentis. Le Conseil des Administrateurs se compose de 24 membres. Certains de ces membres sont permanents et représentent un des principaux actionnaires (États-Unis, Japon, Allemagne, France et Grande-Bretagne) de la Banque alors que d’autres doivent être élus pour représenter un ou plusieurs États. Le Président de la Banque mondiale est également Président de toutes les institutions du Groupe de la Banque mondiale. Traditionnellement, le Président de la Banque mondiale est un citoyen américain. Le mandat du Président est de cinq ans et il peut être reconduit une fois. Actuellement, le Président de la Banque mondiale est l’ancien sous-secrétaire d’État à la Défense américain, Paul Wolfowitz.

33 La direction des institutions (suite)
Le Président agit comme interface entre, d’une part, les Administrateurs et, d’autre part, les fonctionnaires Son rôle est d’assurer l’exécution des décisions politiques Le mandat des Présidents est de cinq ans et il peut être reconduit une fois Le Président de la BIRD est également Président de toutes les institutions du Groupe de la Banque mondiale Traditionnellement, le Président de la Banque mondiale est un citoyen américain Le Président du FMI Traditionnellement, le Président du FMI est un européen

34 La direction de l’institution (suite)
États membres Conseil des Gouverneurs Conseil des Administrateurs Dans les quatre institutions du Groupe de la Banque mondiale, les administrateurs américains et japonais ont le plus de voix. C’est par le biais du Conseil des Gouverneurs et du Conseil des Administrateurs que les États membres prennent toutes les grandes décisions de la Banque mondiale. Les États membres sont en fait les véritables propriétaires des institutions multilatérales dont la chaîne de commandement peut être schématisé ainsi : . Conseil des Administrateurs Fonctionnaires de la BanqueConseil des GouverneursPrésidentÉtats membres Président Fonctionnaires

35 Les contradictions Le FMI et la BM collectionnent les caractéristiques conflictuelles : Le régime de change fixe a cessé d’exister, mais elles sont devenues de véritables institutions internationales Les critiques à leur endroit s’accentuent, mais elles ont augmenté leur champ d’influence Les crises financières s’accumulent, mais elles rigidifient leur structure d’action L’origine des crises (volatilité des capitaux, taux de change fixe et taux de change artificiel) demeure malgré l’action des institutions Cette apparence de contradiction n’en est pourtant pas une Le FMI et la BM ne font que profiter de la bonne étoile du système qu’elles représentent : le capitalisme Les institutions jumelles de Bretton Woods, le fonds monétaire internationale (FMI) et la Banque mondiale (BM), ne semblent pas craindre les contradictions. Ces deux institutions collectionnent les caractéristiques conflictuelles. Alors que le système monétaire qu’elles devaient protéger a cessé d’exister (le régime de change fixe de Bretton Woods), elles ont profité des dernières décennies pour augmenter leur champ d’influence. Alors que les critiques à leur endroit ne cessent de s’accentuer, elles sont devenues, depuis la fin de la guerre froide, de véritables institutions internationales, comme l’avait souhaités leurs fondateurs : l’Anglais John M. Keynes et l’Américain Harry D. White. Alors que les crises financières s’accumulent, laissant penser qu’elles manquent d’efficacité, elles rigidifient leur structure d’action. Cette apparence de contradiction n’en est pourtant pas une. Le FMI et la BM n’ont, en fait, que profiter de la bonne étoile du système qu’elles représentent : le capitalisme.

36 Les critiques altermondialistes
Fondements antidémocratiques des institutions Les pays développés ont la majorité Les É.-U. ont un droit de vote prépondérant, voire un droit de veto Les plus démunis font les frais des décisions Les PAS visent à réduire les dépenses de l’État L’intervention des États demandeurs de prêts est limitée Les créanciers privés sont souvent privilégiés par rapport aux États : Ils sont payés plus vite Dans le cas du FMI, le dépannage est momentanée La crise est temporaire Les dettes se conservent longtemps

37 Les critiques de l’intérieur
Les critiques libérales Joseph E. Stiglitz La crédibilité de l’institution et son incapacité à s’amender rend difficile toute conciliation Paul Krugman Les promesses non tenue de la mondialisation : la pauvreté perdure Jeffrey D. Sachs Le paiement des dettes extérieures empêche les PED d’aider leur population Georges Soros L’incapacité du système financier mondial actuel à résoudre les multiples crises est un indicateur qu’il faut réformer le système A- Joseph Stiglitz (Professeur à l’Université de Columbia. Auteur de La Grande désillusion. Ancien Responsable des Services Economiques de la Banque Mondiale. Conseiller Economique du Président Clinton. Prix Nobel d’Economie 2001) « Avant, je disais que puisque nous allons avoir besoin de ces institutions, il vaut mieux les réformer plutôt que de partir de zéro. Je commence à changer d’avis ». Propos recueilli récemment, dans une interview à la radio WBAI de New York (émission hebdomadaire de Doug Henwood. Pour entendre l’original, consulter « Je commence à me demander si la crédibilité du FMI n’a pas été à ce point érodée qu’il est préférable de repartir de rien. L’institution n’a-t-elle pas développé une telle résistance au changement, à l’ouverture démocratique, qu’il est temps de penser à créer de nouvelles institutions qui reflètent vraiment la réalité d’aujourd’hui, le sens plus grand de la démocratie qui prévaut de nos jours. » « Le moment est vraiment venu de se poser à nouveau la question « faut-il réformer ou repartir sur de nouvelles bases ? » « Starting over » (Recommencer) Financial Times, 21 août 2002 B- Paul Krugman (Professeur au Massachussetts Institute of Technology. Chroniqueur au New York Times) « Il y a une raison pour que la gauche réapparaisse au Brésil et dans la région : nous leur avons promis un jardin de roses, mais avant même la dernière crise en date, trop de gens n’ont récolté que des épines. « Il y a dix ans Washington assurait en toute confiance aux nations d’Amérique latine que si elles s’ouvraient aux denrées et aux capitaux étrangers, et si elles privatisaient leurs entreprises nationalisées, elles connaîtraient une très forte croissance économique. Mais cela n’a pas eu lieu. La situation en Argentine est catastrophique. Le Mexique et le Brésil, il y a quelques mois, étaient considérés comme des réussites, mais dans ces deux pays, le revenu par habitant est à peine plus élevé qu’en Et parce que les inégalités ont augmenté considérablement, la plupart des gens vivent probablement beaucoup moins bien qu’il y a 20 ans. Est-il étonnant que les gens soient lassés qu’on les exhorte à davantage d’austérité et à une plus grande discipline de marché ? « Pourquoi la réforme n’a-t-elle pas fonctionné comme on l’avait promis ? C’est une question difficile et gênante. Moi aussi, j’ai cru à une grande partie du Consensus de Washington. Maintenant, le moment est venu, selon l’expression de Brad DeLong de Berkeley, d’indiquer ce que je crois face au marché. Je ne crois plus que nous ayons donnés de bons conseils. Il nous faut comprendre les dirigeants politiques d’Amérique latine qui veulent tempérer l’enthousiasme pour des marchés libres en augmentant leurs efforts pour protéger les travailleurs et les pauvres. Cela me suggère que les Etats-Unis devraient être très prudents quant aux bénéfices qu’ils espèrent retirer de leur prêt. Sauver le Brésil de la chute ne signifie pas que nous soyons en position d’exiger que l’Amérique latine se plie à nos souhaits. En fait, nous avons perdu beaucoup de notre crédibilité auprès de nos voisins du Sud. « The Lost Continent » (le Continent perdu), New York Times, 9 août 2002 C- Jeffrey Sachs, vient d’être nommé Professeur à l’Université de Columbia. Il était auparavant au Harvard Institute for International Development. Il est Conseiller Spécial à l’ONU. Selon Jeffrey Sachs de l’Université de Columbia, les pays pauvres très endettés (PPTE = HIPC, Highly-Indebted Poor Countries en anglais), devraient réorienter le paiement de leur dette pour répondre à des besoins pressants sur leur marché intérieur comme la santé, l’éducation élémentaire et la lutte contre le sida. Dans cet article paru à la mi-août dans les prestigieux « Brookings Papers on Economic Activity », Sachs avance l’idée qu’il n’y a aucune raison financière pour que les pays pauvres continuent à payer une dette extérieure qui ne s’élève qu’à quelques milliards de dollars par an. Il ajoute : « Et personne parmi les pays créditeurs (y compris la Maison Blanche) ne croit que ces pays peuvent payer le service de la dette sans que le coût humain ne soit extrêmement élevé » « L’argent devrait être ré-orienté et transformé en subventions destinées à répondre à des besoins sociaux de toute première urgence chez eux. Les pays pauvres devraient faire le premier pas en exigeant que tout paiement d’une dette impayée à des créditeurs officiels soit transformé en subventions destinées à lutter contre le sida. » Article de Emad Mekay : « Jeffrey Sachs aux nations pauvres : Oubliez la dette, dépensez-la pour le Sida », Inter Press Service, 2 août 2002 D- George Soros (spéculateur sur les devises, milliardaire, philanthrope) « L’incapacité du système financier international à remédier à la situation est le signe que ce système, tel qu’il est constitué actuellement, ne fonctionne pas correctement. Les problèmes que connaît le Brésil ne peuvent pas être imputés à une quelconque responsabilité du Brésil. La responsabilité est clairement celle des autorités financières internationales… Récemment, ce qu’il a été convenu d’appeler le consensus de Washington a cru aux capacités d’auto-correction des marchés financiers. Cette confiance est mal placée. Depuis que les capitaux ont la possibilité de transiter librement, les crises ont succédé aux crises et le FMI a été appelé à la rescousse pour injecter des secours de plus en plus importants. Les intégristes du marché accusent le risque moral créé par les actions de renflouement initiées par le FMI. Après la crise asiatique, le FMI est passé du renflouement à la demande de caution. Le véritable risque d’investir dans des marchés émergents est apparu alors et, depuis, on assiste au renversement du flot des capitaux de la périphérie vers le centre. « En fait, les marchés financiers exigent qu’un prêt soir accordé en dernier ressort pour préserver la stabilité, mais ce prêt de dernier recours s’accompagne toujours d’un minimum de risque moral. Tous les pays développés ont appris cette leçon pour leur marché intérieur, mais nous avons encore à l’apprendre au niveau international. Le système actuel est bancal. Destiné à préserver les marchés financiers internationaux, et non la stabilité des pays à la périphérie, c’est lui le responsable du rapport défavorable établi entre le risque et le retour sur investissement dans les marchés émergents. « Les marchés financiers ont raison de tenir compte du risque considérable que l’on prend lorsqu’on réorganise la dette ou cesse le paiement. Toutes les chances sont alors là pour que la prédiction soit auto-réalisatrice. C’est pourquoi il ne faut pas laisser les marchés se débrouiller tout seuls. » ‘Don’t Blame Brazil’, Financial Times, 13 août 2002

38 Les critiques de l’intérieur
Les critiques néo-libérales Politiques trop keynesiennes (interventionnistes) Institutions trop bureaucratiques Tomas L. Freidman : «Sans le FMI, il n’y aurait pas eu de crise en Asie»

39 Les réformes à apporter
Réformer les structures pour plus de démocratie Réduire les conditions aux prêts de politique de développement (anciennement les plans d’ajustement structurel) Faire travailler les organisations sur des enjeux comme l’équilibre des échanges Nord-Sud, la corruption, l’utilisation des brevets (innovation), etc. Faire une véritable réflexion sur le système financier mondial actuel : ses forces et ses faiblesses Favoriser le cas par cas pour améliorer l’efficacité des actions


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