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LINGUISTIQUE ET LEXICOLOGIE GENERALES Jean-Philippe ZOUOGBO

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1 LINGUISTIQUE ET LEXICOLOGIE GENERALES Jean-Philippe ZOUOGBO

2 Objectifs du Cours Analyser la langue en tant qu’outil de communication et réflexion sur sa dimension anthropologique et sociale. Revisiter la notion de « mot » et faire connaissance avec « les espèces de mots ». Introduction aux fondamentaux de la lexicologie et aux principaux modes de traitement des unités lexicales.

3 Programme I. Enoncé du problème.
A. La langue, objet d’étude de la linguistique Définition de la notion de langue La parole, actualisation de la langue Langue et langage B. De quoi sont constituées les langues ? Lexique et grammaire Niveaux de fonctionnement des langues

4 Programme II. Le signe linguistique A. Signe et sémiotique
B. Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure C. Types de signes linguistiques D. Propriété de combinatoire des signes linguistiques

5 Programme III. L’unité lexicale ou lexie A. Mot et lexème
B. Les locutions C. Définition de la notion de lexie D. Regroupement des lexies en vocables E. Mode de description des lexies

6 Programme IV. La structure du lexique A. Lexique et vocabulaire
B. Les parties du discours C. Liens entre lexies : le réseau lexical de la langue

7 Programme V. Le sens linguistique A. Notions sémantiques élémentaires
B. Classification des sens linguistiques C. Représentation formelle du sens des énoncés

8 Programme VI. L’analyse du sens A. la définition lexicale
B. Analyse sémique ou componentielle C. Structure sémantique des vocables D. Figures de style libres et lexicalisées E. La métaphore

9 Niklas-Salminen Aïno (2003) : La lexicologie. Armand Colin, Paris
BIBLIOGRAPHIE Calvet Louis-Jean (1999) : La guerre des langues et les politiques linguistiques. Hachette Littératures, Paris. Hagège Claude (2002) : Halte à la mort des langues. Odile Jacob, Paris. Mejri Salah (1997) : Le figement lexical. Descriptions linguistiques et structuration sémantique. Publication de la Faculté des Lettres de La Manouba, Tunis. Niklas-Salminen Aïno (2003) : La lexicologie. Armand Colin, Paris

10 I. Enoncé du problème. 1. Définition de la notion de langue
2. La parole, actualisation de la langue 3. Langue et langage

11 I. Enoncé du problème. A. La langue, objet d’étude de la linguistique
Définition de la notion de langue une définition très approximative de la notion de langue elle- même : La langue est notre outil de communication privilégié. Chaque langue est un système de signes conventionnels et de règles de combinaison de ces signes qui forment un tout complexe et structuré. Cette définition met en évidence deux points importants : la langue comme outil de communication privilégié et la langue comme système de signes et de règles.

12 La langue comme outil de communication privilégié
la langue n’est pas le seul outil que nous utilisons pour communiquer. Pour nous exprimer, pour transmettre de l’information, nous employons de nombreuses autres ressources que la langue.

13 La langue comme outil de communication privilégié
Les gestes de la main : agiter la main pour dire au revoir, mettre l’index devant la bouche pour demander le silence… Les expressions faciales qui sont des sortes de gestes faits avec le visage : tirer la langue, sourire, faire la moue… Les gestes faits avec l’ensemble du corps : tourner le dos à quelqu’un, croiser les bras et baisser la tête pour bouder… Les gestes basés sur un contact physique avec une autre personne : serrer la main, donner une tape sur l’épaule, embrasser…

14 la langue comme système de signes et de règles
La langue n’est pas un simple répertoire d’éléments indécomposables et autonomes servant à communiquer. Les éléments constitutifs de chaque langue sont liés ; ils sont faits pour interagir et se combiner. C’est cette organisation interne d’une langue qui en fait un outil de communication particulièrement puissant, permettant de produire un nombre infini de messages différents.

15 la langue comme système de signes et de règles
Les signes et les règles linguistiques sont dits conventionnels, c’est-à-dire qu’ils fonctionnent comme une sorte de norme, d’ensemble de lois régissant la façon dont nous communiquons. Ces lois, nous ne les possédons pas de façon innée. Nous devons les apprendre, les assimiler progressivement. Le fait qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir reçu une formation « scolaire » pour parler une langue ne doit pas faire oublier que la maîtrise d’une langue est un apprentissage.

16 la langue comme outil de communication privilégié et la langue comme système de signes et de règles.
Les deux caractéristiques de la notion de langue mentionnées dans notre définition sont liées. Malgré la grande variété de modes de communication auxquels nous avons recours, les langues restent, du fait de leur grande puissance expressive, nos outils privilégiés pour échanger de l’information, organiser notre pensée et, en fait, exister en tant qu’êtres humains.

17 La langue (est) comme un organisme vivant
Les langues ne forment pas un système inerte, figé pour toujours dans le temps. Les langues naissent, évoluent dans le temps et meurent. Du fait de sa nature sociale, des liens étroits qu’elle entretient avec la société humaine qui l’utilise, chaque langue est destinée à évoluer, à se transformer et à disparaître éventuellement, suivant en cela l’évolution des sociétés qui en font usage.

18 2. La parole, actualisation de la langue
En tant que collection de signes et de règles de combinaison de ces signes, on peut voir la langue comme un ensemble de conventions sociales, au même titre qu’un code civil par exemple. C’est donc une entité « abstraite »

19 2. La parole, actualisation de la langue
les signes et les règles linguistiques (la langue elle-même) existent du fait qu’ils s’actualisent dans des comportements particuliers et donnent lieu à des « évènements linguistiques » dans lesquels un locuteur communique une information à un destinataire. L’actualisation de la langue n’est pas la langue elle-même : il s’agit de la parole.

20 2. La parole, actualisation de la langue
La langue trouve son actualisation dans la parole, c’est-à- dire dans des instances d’échanges langagiers entre au moins deux individus : le locuteur et le destinataire. L’usage de termes tels que parole et locuteur ne doit pas nous inciter à penser que la linguistique, telle qu’elle est définie ici, ne s’intéresse qu’à la langue parlée, l’oral, et ignore la langue écrite, l’écrit. On appelle parole l’actualisation de la langue parce que l’oral est la forme première d’actualisation de la langue.

21 3. Langue et langage

22 Pourquoi parlons-nous ?
3. Langue et langage Pourquoi parlons-nous ? Pourquoi communiquons-nous au moyen des langues ? Pourquoi les animaux ne parlent-ils pas ?

23 3. Langue et langage Les langues que nous maîtrisons, nous les avons apprises et nous avons pu les apprendre pour plusieurs raisons 

24 3. Langue et langage a. ce sont des outils de communication que la vie nous impose d’acquérir. b. ce sont des systèmes de signes et de règles de combinaison de ces signes que notre cerveau a la capacité de mémoriser et de manipuler. c. elles se manifestent physiquement par des sons que notre constitution physiologique nous permet de produire (appareil phonatoire) et de percevoir (appareil auditif).

25 3. Langue et langage Les langues sont donc liées directement à des prédispositions sociales, psychiques et physiologiques des êtres humains. On appellera langage la faculté humaine de communiquer des idées au moyen de la langue.

26 2. le langage : la capacité d’apprendre et d’utiliser les langues.
3. Langue et langage Pour résumer la notion de langue, le code linguistique lui-même, nous amène à considérer deux notions : 1. la parole : l’actualisation des langues dans des actes de communication qui impliquent un locuteur et un destinataire. 2. le langage : la capacité d’apprendre et d’utiliser les langues.

27 I. Enoncé du problème. B. De quoi sont constituées les langues ?
A. La langue, objet d’étude de la linguistique Définition de la notion de langue La parole, actualisation de la langue Langue et langage B. De quoi sont constituées les langues ? Lexique et grammaire Niveaux de fonctionnement des langues

28 2. Niveaux de fonctionnement des langues
B. De quoi sont constituées les langues ? 1. Lexique et grammaire 2. Niveaux de fonctionnement des langues

29 1. Lexique et grammaire les signes qui composent la langue sont grosso modo les mots de la langue et, de façon provisoire, nous appellerons lexique d’une langue donnée l’ensemble des mots de cette langue. Les règles générales qui permettent de combiner les mots de la langue pour former des phrases constituent la grammaire de la langue.

30 1. Lexique et grammaire Chaque langue est donc avant tout constituée d’un lexique et d’une grammaire. Apprendre une langue: assimiler ces deux ensembles de connaissances et développer les automatismes qui permettent de les utiliser de façon spontanée.

31 B. De quoi sont constituées les langues ?
2. Niveaux de fonctionnement des langues On reconnait habituellement au moins quatre niveaux principaux de fonctionnement dans toutes les langues 

32 la syntaxe concerne la structure des phrases
2. Niveaux de fonctionnement des langues la sémantique concerne les sens et leur organisation au sein des messages que l’on peut exprimer dans une langue la syntaxe concerne la structure des phrases la morphologie, la structure des mots la phonologie et la phonétique concernent les éléments sonores qui sont la forme même des énoncés.

33 Une langue est un système de signes et de règles.
II. Le signe linguistique Une langue est un système de signes et de règles. Mais qu’est-ce qu’un signe et quelles sont les caractéristiques des signes linguistiques ?

34 II. Le signe linguistique
Signe et sémiotique

35 1. Définition du signe Un signe, au sens large, est une association entre une idée (le contenu du signe) et une forme. Par exemple, un clin d’œil est un signe dans la mesure où il sert à véhiculer une idée donnée, que l’on pourrait définir de façon très vague comme la manifestation d’une forme de connivence entre celui qui fait le clin d’œil et celui à qui il est destiné.

36 Signe intentionnel vs Signe non intentionnel
1. Définition du signe Signe intentionnel vs Signe non intentionnel Un signe du type clin d’œil peut être appelé signe intentionnel, puisqu’il est consciemment utilisé par un individu pour communiquer quelque chose.

37 Signe intentionnel vs Signe non intentionnel
Conséquence de cette définition : on peut alors aussi appeler signe des associations idée- forme qui ne sont pas des outils de communication mais des phénomènes qui se manifestent naturellement. Par exemple, un reflux brutal de la mer peut être interprété comme l’indication de l’imminence d’un Tsunami. Cette association entre une forme (reflux de la mer) et une idée (risque de Tsunami) est appelé signe non intentionnel.

38 Signe intentionnel vs Signe non intentionnel
Remarque: Les signes non intentionnels ne sont donc pas des outils de communication. Ils doivent être interprétés pour exister en tant que signes. Les signes intentionnels sont de véritables outils de communication.

39 II. Le signe linguistique
A. Signe et sémiotique 2. La science des signes: la sémiotique

40 2. La science des signes La sémiotique est la science qui étudie les différents systèmes de signes. La linguistique étant une branche de la sémiotique générale qui étudie les systèmes de signes linguistiques que sont les langues.

41 Sémiotique vs sémiologie ?
On emploie aussi le terme de sémiologie pour désigner cette science des signes. Certaines personnes tiennent le terme sémiotique pour un anglicisme qu’il faut absolument remplacer par sémiologie. D’autres affirment qu’il existe une nuance entre la sémiotique, discipline d’origine nord- américaine qui s’attache à l’étude de tous les types de signes, et la sémiologie, d’origine européenne, qui ne reconnait comme objet d’étude que les signes intentionnels.

42 Sémiotique = Sémiologie
3. D’autres enfin disent que ce sont deux façons acceptables de désigner exactement la même chose. C’est cette troisième voie qui nous convient. Nous utiliserons donc le terme de sémiotique.

43 2. La science des signes: Résumons!
Toutes les approches sémiotiques ne se donnent pas les mêmes objets d’étude. Certains sémioticiens excluent les signes non intentionnels de leur champ d’investigation. Pour les linguistes, cependant, le problème ne se pose pas puisqu’ils n’ont à étudier que des signes intentionnels : les signes de la langue ne se manifestent pas naturellement, mais sont émis par un locuteur dans le but de communiquer.

44 3. Type de rapports contenu-forme dans les signes
II. Le signe linguistique A. Signe et sémiotique 3. Type de rapports contenu-forme dans les signes

45 3. Type de rapports contenu-forme dans les signes
Parlant de signes, nous avons donc la distinction entre signes intentionnels et signes non intentionnels. On peut aussi classer les signes en fonction du type de rapport existant entre leur contenu et leur forme. Cela nous donne trois grandes familles de signes : icône, indice et symbole.

46 3. Type de rapports contenu-forme dans les signes
Un icône (différent de une icône : image religieuse) est un signe à propos duquel on peut dire, de façon très générale, qu’il existe un « lien de ressemblance » entre l’idée qu’il véhicule et la forme qui lui est associée.

47 Ainsi, le dessin d’une femme, apposé à la porte des toilettes d’un restaurant, est iconique dans la mesure où le contenu qu’il véhicule alors (toilettes pour femmes) est évoqué dans sa forme (dessin d’une silhouette féminine). Mais si un signe donné ne possède rien dans sa forme qui puisse évoquer son contenu, il ne sera pas considéré comme un icône.

48 Un indice est un signe pour lequel on peut identifier un « lien de proximité » entre son contenu et sa forme. Il fonctionne en tant que signe parce que sa présence physique dans notre environnement pointe vers une idée qui est associée à cette présence physique, à cette forme. Ainsi, les signes suivants sont des indices typiques.

49 Un indice une marque de rouge à lèvres sur le rebord d’un verre, qui nous indique qu’une femme a vraisemblablement bu dans ce verre. Mais attention, un homme peut tout aussi bien mettre un rouge à lèvre et ainsi…brouiller les pistes !

50 Les poches sous les yeux d’un collègue nous indiquent qu’il a encore passé la nuit à travailler.

51 Les poches sous les yeux d’un autre collègue nous indiquent qu’il a passé la nuit en boite de nuit.

52 Un indice On remarque que, dans le cas d’un signe indiciel, il existe une sorte de lien de cause à effet entre la présence du signe et ce qu’il exprime : en buvant dans ce verre, une femme laisse une marque de rouge ; en travaillant toute la nuit, notre collègue aura des valises sous les yeux…

53 Un indice Mais ce qu’il faut surtout retenir à propos des indices, c’est que ce sont, par défaut, des signes non intentionnels. Attention aussi aux indices trompeurs !!!

54 Un symbole Un symbole est un signe pour lequel on n’identifie pas de lien logique évident entre contenu et forme. Ce lien possède, cependant une charge affective très forte. Voilà pourquoi un symbole (drapeau d’un pays, les Livres Saints…) peut-être profané et que ce geste peut générer des conflits.

55 Un symbole Notons qu’un mot de la langue, comme chat est aussi un symbole puisque n’existe aucun lien de ressemblance ou, plus généralement, aucun lien logique entre sa forme et son contenu. On pourrait tout aussi bien dire cat en anglais ou Katze en allemand, pour exprimer sensiblement la même chose.

56 Remarque Le signe linguistique est donc avant tout symbolique, et c’est là une de ses caractéristiques essentielles. Il faut interpréter la classification des signes ici donnée comme une façon d’identifier des tendances. Car un signe est rarement purement iconique, symbolique ou indiciel.

57 A présent, abordons le signe linguistique en lui-même.

58 B. Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure
II. Le signe linguistique A. Signe et sémiotique B. Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure

59 Mais qui est F. de Saussure?
B. Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure Mais qui est F. de Saussure?

60 F. de Saussure (1857-1913), linguiste suisse.
Auteur du Cours de linguistique générale (paru en 1916 grâce à une compilation de ses enseignements réalisée par ses étudiants les plus proches). Par la définition rigoureuse qu’il donne des concepts de la linguistique, Saussure peut être considéré comme le fondateur de la linguistique moderne. 

61 B. Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure
Association indissoluble signifié-signifiant Caractère arbitraire du signe linguistique Caractère figé du signe linguistique Caractère évolutif du signe linguistique Caractère linéaire du signe linguistique

62 1. Association indissoluble signifié-signifiant
Le signe linguistique est constitué de l’association nécessaire entre un contenu (appelé signifié ; référent, désigné) et une forme (signifiant, désignant…). Signe linguistique =Signifié + Signifiant

63 Le signe linguistique est une image acoustique.
1. Association indissoluble signifié-signifiant Le signe linguistique est une image acoustique. C'est-à-dire que le signifiant est un patron sonore abstrait, stocké dans la mémoire du locuteur, et que ce dernier pourra utiliser soit pour émettre (concrétiser) le signe en question, soit pour identifier un signe dont il est le récepteur.

64 Cela revient à le définir comme symbole.
2. Le caractère arbitraire du signe linguistique Le signe linguistique est arbitraire, en ce sens que l’association entre son signifiant et son signifié n’est pas logiquement motivé. Cela revient à le définir comme symbole.

65 2. Le caractère arbitraire du signe linguistique
On peut noter cependant que certains mots de la langue sont en partie iconiques. Il s’agit des onomatopées, comme le nom français ronron.

66 2. Le caractère arbitraire du signe linguistique
Le fait qu’un mot, même onomatopéique, doive être traduit en passant d’une langue à l’autre est une preuve de son caractère partiellement arbitraire.

67 C’est ce que de Saussure appelle immutabilité du signe linguistique.
3. Le caractère figé du signe linguistique Le signe nous est imposé par le code social qu’est la langue. Il est donc figé. C’est ce que de Saussure appelle immutabilité du signe linguistique.

68 immutabilité du signe linguistique.
C’est grâce à cette stabilité du système linguistique que l’on peut apprendre les langues, les utiliser tout au cours de notre existence et transmettre des informations à travers le temps.

69 C’est ce que Saussure appelle la mutabilité du signe linguistique.
4. Le caractère évolutif du signe linguistique On pourrait penser, à première vue que cette caractéristique du SL entre en contradiction avec la précédente, le caractère figé du SL (immutabilité du signe linguistique). C’est ce que Saussure appelle la mutabilité du signe linguistique.

70 4. Le caractère évolutif du signe linguistique
Les signes d’une langue, comme les lois ou les règlements, sont sujets à deux types de variations :

71 4. Le caractère évolutif du signe linguistique
les variations individuelles : puisque chacun n’applique pas nécessairement ces lois de la même façon (certains parlent mieux que d’autres) ou pas nécessairement appris exactement le même système de lois. Une transformation dans le temps : dans la mesure où les lois et les systèmes de signes linguistiques subissent des modifications au cours des années.

72 5. Le caractère linéaire du signe linguistique
Le signifiant du signe linguistique est linéaire, du fait de la nature orale de la langue et de la physiologie humaine. Pourquoi?

73 5. Le caractère linéaire du signe linguistique
Nous ne sommes capables de produire aisément, avec notre système phonatoire, qu’un son à la fois : la réalisation du message linguistique est donc une suite linéaire de sons. Au niveau du signe, les signifiants sont des patrons linéaires.

74 5. Le caractère linéaire du signe linguistique
Notons que la contrainte de la linéarité ne s’appliquerait pas à un système sémiotique gestuel, puisque l’on peut tout à fait produire et identifier plusieurs gestes de façon simultanée.

75 II. Le signe linguistique
B. Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure Conclusion

76 Pour conclure, on peut signaler une propriété importante de la langue, en tant que système de signes : l’ensemble des signes de chaque langue et l’ensemble des règles de combinaison de ces signes sont synchroniquement finis. C’est ce qui rend possible une description relativement complète du lexique et de la grammaire des langues (dictionnaires et traités de grammaire)

77 II. Le signe linguistique
A. Signe et sémiotique B. Le signe linguistique selon Ferdinand de Saussure C. Types de signes linguistiques D. Propriété de combinatoire des signes linguistiques

78 II. Le signe linguistique
C. Types de signes linguistiques Signe lexical et signe grammatical Signe élémentaire et signe complexe.

79 Les signes linguistiques sont-ils uniquement des mots ?
Signe lexical vs signe grammatical Les signes linguistiques sont-ils uniquement des mots ? Des mots comme boire, dormir, chemin, maison, etc., sont des signes linguistiques Et le signe –s , marque du pluriel de la grande majorité des noms en français?

80 Signe lexical vs signe grammatical
si tous les mots sont des signes linguistiques, tous les signes linguistiques ne sont pas des mots. Il faut au moins distinguer les signes lexicaux, comme boire, dormir, chemin, maison, etc. et les signes grammaticaux

81 les signes grammaticaux
voici deux exemples : 1. le suffixe du pluriel des noms français –s : il a un signifiant – qui ne se manifeste cependant à l’oral que dans le phénomène de liaison ; ainsi des amis épatants se prononce /dεzamizepatã/ il a un signifié- le sens de la pluralité 2. le préfixe français re-, qui se combine aux verbes pour exprimer le sens de répétition : refaire, rediscuter, revisiter, etc.

82 C. Types de signes linguistiques
Signe lexical et signe grammatical Signe élémentaire et signe complexe.

83 Signe élémentaire vs signe complexe
La distinction entre signe lexical et signe grammatical permet de mettre en évidence une autre opposition: Signe élémentaire et signe complexe

84 Signe élémentaire vs signe complexe
Les signes élémentaires sont des signes qui ne peuvent être décomposés en signes plus simples dont ils seraient constitués. Par exemple, la conjonction mais est un signe linguistique élémentaire.

85 Signe élémentaire vs signe complexe
b. A l’opposé, les signes complexes sont décomposables en d’autres signes. Par exemple, refaire peut-être analysé comme la combinaison de deux signes re + faire.

86 Précisons qu’un signe linguistique complexe n’est pas nécessairement constitué d’un signe lexical et d’un ou plusieurs signes grammaticaux.

87 Fruit de mer est décomposable en trois signes lexicaux : fruit + de + mer.

88 Remarque fruit de mer est un signe linguistique complexe.
En fait, toute expression linguistique de ce type (pomme de discorde, conter fleurette, à propos de, etc.) est un signe linguistique

89 D. Les propriétés de combinatoire des signes linguistiques
Les propriétés de combinatoire d’un signe linguistique sont les contraintes propres à ce signe qui limitent sa capacité de se combiner avec d’autres signes linguistiques.

90 D. Les propriétés de combinatoire des signes linguistiques
sommeil : est l’association d’un signifié et d’un signifiant, mais il se caractérise aussi par de multiples propriétés de combinatoire.

91 sommeil 1. c’est un nom commun et, en conséquence, il doit normalement s’employer avec un déterminant (article, pronom possessif, etc.) : un/le/ son…sommeil.

92 sommeil 2. Il est masculin et il conditionne donc la forme masculine de ses déterminants et des adjectifs qui seront amenés à le modifier : un sommeil profond et non pas *une sommeil profonde.

93 sommeil 3. Ce signe est la forme du singulier d’un nom français, le signe correspondant pluriel étant sommeils.

94 sommeil 4. On peut le combiner avec les adjectifs lourd et profond pour intensifier son sens et avec le verbe tomber (dans) pour exprimer le sens « commencer à être dans un état de sommeil ». On remarque que d’autres combinaisons « logiquement » possibles sont ici exclues : - Un lourd/pesant sommeil - *un pesant/grand sommeil - Leo tomba dans un profond sommeil. - *Leo dégringola dans un profond sommeil.

95 D. Les propriétés de combinatoire des signes linguistiques
Cette propriété est essentielle pour analyser le phénomène des collocations. La maîtrise de toutes ces notions que nous venons d’aborder dans ce chapitre est nécessaire pour appréhender le contenu des chapitres qui suivent. Car c’est équipé d’elles que nous pouvons aborder la caractérisation de l’objet d’étude de la lexicologie : la lexie.

96 III. L’unité lexicale ou lexie
Les unités lexicales de la langue sont appelées lexies. La lexicologie est la branche de la linguistique qui étudie les propriétés des lexies.

97 Mot, mot-forme et lexème
Problèmes posés par l’emploi du terme « mot »

98 Problèmes posés par l’emploi du terme « mot »
(1) Sa réponse tient en deux mots : «surement pas !». (1’) Parce que s’écrit en deux mots (2) « suis », « es », « est », « sommes », etc., sont des formes du même mot. (2’) Thomas a appris deux mots ce matin.

99 1. Problèmes posés par l’emploi du terme « mot »
Dans le premier exemple mot est employé pour désigner les formes linguistiques qui sont séparées à l’écrit par des espaces ou des marques de ponctuation. (1) Sa réponse tient en deux mots : «surement pas !». (1’) Parce que s’écrit en deux mots Dans les exemples (2 et 2’) en revanche, il est explicitement dit qu’un mot est quelque chose de plus « abstrait », de plus général qu’une forme linguistique (2) « suis », « es », « est », « sommes », etc., sont des formes du même mot. (2’) Thomas a appris deux mots ce matin.

100 1. Problèmes posés par l’emploi du terme « mot »
le terme mot est utilisé pour désigner deux notions distinctes liées à la langue. Pour éviter toute confusion, nous n’utiliserons jamais mot comme terme linguistique technique. Nous introduirons deux termes bien distincts pour chacune des deux notions dont il est question des les exemples (1) et (2) : mot-forme et lexème

101 2. Le mot-forme Un mot-forme est un signe linguistique ayant les deux propriétés suivantes : il possède une certaine autonomie de fonctionnement. Il possède une certaine cohésion interne.

102 cette phrase contient 4 mots-formes
2. Le mot-forme autonomie de fonctionnement (?) Le chemin est encombré. cette phrase contient 4 mots-formes

103 autonomie de fonctionnement
Ces quatre mots-formes fonctionnent chacun de façon autonome. Démonstration  nous allons tester l’autonomie de fonctionnement selon trois façons (il peut y en avoir plusieurs!!!) 

104 Premièrement, il est possible de remplacer chacun des 4 mots-formes de notre exemple par d’autres mots-formes pouvant avoir la même fonction grammaticale dans la phrase Position 1 Position 2 Position Position 4 Le chemin est encombré Ce passage sera libre Un couloir devenait bizarre

105 Ce chemin sera encombré. Un passage devenait libre.
Ce couloir sera bizarre.

106 Une 2ème façon de montrer l’autonomie de fonctionnement des mots-formes de
Le chemin est encombré consiste à employer chacun d’entre eux dans d’autres contextes que celui de la phrase initiale

107 Il regarde le chien C’est un chemin ombragé. Je pense qu’il est fragile. Je trouve ton bureau bien encombré de choses inutiles.

108 Le petit chemin ombragé est bien encombré aujourd’hui.
les mots-formes apparaissant dans la phrase sont séparables les uns des autres par insertion d’autres mots-formes. Ainsi, on peut insérer des mots-formes avant et après chaque mot-forme de Le chemin est encombré : Le petit chemin ombragé est bien encombré aujourd’hui.

109 Le mot-forme il possède une certaine autonomie de fonctionnement.
Il possède une certaine cohésion interne.

110 à l’intérieur des mots-formes eux-mêmes,
cohésion interne  La cohésion interne des mots-formes  se manifeste justement dans le fait qu’une insertion de nouveaux mots-formes, à l’intérieur des mots-formes eux-mêmes, est impossible.

111 Ex: Le chemin est bien encombré
On ne peut pas construire à partir des mots-formes de cet exemple une phrase comme  *Le cheombragémin est encombienbré.

112 3. Le lexème Le lexème est une entité générale qui se matérialise dans les phrases par des mots- formes spécifiques. Ainsi DOG est un lexème de l’anglais, qui est associé aux deux mots-formes dog (singulier) et dogs (pluriel).

113 (donc une unité lexicale de la langue)
3. Le lexème Un lexème est une lexie (donc une unité lexicale de la langue) regroupant des mots-formes qui ne se distinguent que par la flexion.

114 La flexion est ce qui oppose les mots- formes à l’intérieur de chacune des catégories suivantes :
route ~ routes canal ~ canaux lent ~ lente ~ lents ~ lentes avoir ~ ai ~as ~ a ~ avons…

115 Nous allons voir qu’il existe des lexies qui ne sont pas des lexèmes
Nous allons voir qu’il existe des lexies qui ne sont pas des lexèmes. Ce sont les locutions.

116 Définition de la notion de locution
III. L’unité lexicale ou lexie Définition de la notion de locution POTATO POMME DE TERRE

117 La locution Une locution est une lexie regroupant des expressions linguistiques complexes que seule distingue la flexion.

118 La locution Il est essentiel de bien garder présent à l’esprit le fait que la locution se conceptualise comme un regroupement d’expression. C’est ce qui la distingue du lexème.

119 La locution Il existe plusieurs types de locutions, notamment :
les locutions nominales: FRUIT DE MER ; NID DE POULE les locutions verbales: PASSER A TABAC, ROULER SA BOSSE les locutions adjectivales: D’ACCORD, EN PANNE Les locutions adverbiales: EN VITESSE, AU HASARD Les locutions prépositionnelles: A PROPOS DE; AU REGARD DE

120 La locution Parce que les locutions sont des lexies, des touts lexicaux, elles tendent à faire perdre aux éléments dont elles sont formellement constituées leur autonomie de fonctionnement dans la phrase. Il est ainsi souvent difficile, voire impossible, d’insérer des éléments dans une expression lorsqu’elle correspond à une locution

121 La locution Il a mangé un fruit pourri du jardin. *Il a mangé un fruit pourri de mer. Il a mangé un fruit de mer pourri.

122 La locution Toutes les locutions ne sont pas soumises à la même rigidité d’emploi que FRUIT DE MER

123 La locution Comparons à ce titre cette dernière avec la locution verbale CASSER LES PIEDS, dont les éléments constitutifs sont plus facilement séparables. Il nous casse souvent les pieds, ce type-là. Et si nous faisions le même test avec la locution se mettre martel en tête ?

124 La locution Malgré ces différences, on peut dire que toutes les locutions sont des expressions qui, un peu comme des mots-formes, manifestent une autonomie de fonctionnement et un certain degré de cohésion (variable selon les locutions)

125 Le principe de la non-compositionnalité sémantique
Prendre ses jambes à son coup

126 Le principe de la non compositionnalité sémantique
On dira que les locutions transgressent, au moins, en partie, le principe de compositionnalité sémantique. Ce principe veut qu’une expression linguistique soit directement calculable (dans sa composition lexicale et sa structure syntaxique) à partir de la combinaison du sens de chacun de ses constituants.

127 Le principe de la non-compositionnalité sémantique
Let’s go Dutch You jumped the gun, once again. He did it with flying colors. Les politiques doivent briser la glace. Dès 12h, les étudiants commencent à avoir l’estomac aux/dans les talons.

128 Le principe de la non compositionnalité sémantique
Il nous est parfois difficile de percevoir la non- compositionnalité sémantique des locutions appartenant à notre langue maternelle, locutions qui nous sont devenues tellement familières au fil des ans: Avoir l’estomac aux talons Tirer le diable par la queue Casser les pieds à qq Avoir une dent contre qq Porter sa croix

129 Définition de la notion de lexie
Récapitulons  : Certaines lexies ne sont pas des lexèmes. Elles sont formellement constituées d’expressions linguistiques complexes Nous avons désigné ces unités lexicales par le terme locution nous avons montré que la caractéristique centrale des locutions est de ne pas être sémantiquement compositionnelles.

130 Définition de la notion de lexie
Une lexie, aussi appelée unité lexicale, est un regroupement 1) de mots-formes ou 2) de constructions linguistiques que seule distingue la flexion. Dans le premier cas, il s’agit de lexèmes, dans le second cas, de locutions. Chaque lexie (lexème ou locution) est associée à un sens donné, que l’on retrouve dans le signifié de chacun des signes (mot-formes ou constructions linguistiques) auxquels elle correspond.

131 Définition de la notion de lexie
la lexie (le lexème) PROFESSEUR [Il est professeur de français] signifie « individu qui a pour fonction d’enseigner » et regroupe les mots-formes professeur et professeurs. La lexie (la locution nominale) COUP DE BARRE [Il a soudainement eu un coup de barre en revenant du boulot] signifie « sensation de grande fatigue » et regroupe les constructions coup de barre et coups de barre

132 Les collocations On appelle des collocations une combinatoire de lexies en fonction des affinités particulières que peuvent entretenir les lexies les unes avec les autres au sein de la nouvelle unité lexicale (lexie) ainsi formée.

133 Les trois escargots se ruèrent sur Gustave.
Les collocations Selon le principe de la compositionnalité sémantique, le sens d’un énoncé est la résultante de la composition du sens des éléments qui le constituent. Les trois escargots se ruèrent sur Gustave.

134 Les collocations Les énoncés sont cependant truffés de cas qui contredisent ce principe général. C’est le cas des locutions que nous venons de voir qui sont constitués formellement d’éléments dont le sens ne se retrouve pas dans le sens de la locution : PASSER A TABAC, CASSER LES PIEDS, TIRER LES VERS DU NEZ…

135 Les locutions sont ce qu’n appelle des expressions idiomatiques:
Les collocations Les locutions sont ce qu’n appelle des expressions idiomatiques: PASSER A TABAC, CASSER LES PIEDS, TIRER LES VERS DU NEZ

136 Les collocations Il existe un autre cas de transgression du principe de compositionnalité sémantique ; il s’agit des collocations, qui sont des expressions semi- idiomatiques.

137 La collocation: définition
L’expression AB (ou BA), formée des lexies A et B, est une collocation si, pour produire cette expression, le locuteur sélectionne A librement d’après son sens (A), alors qu’il sélectionne B pour exprimer un sens (C) en fonction de A.

138 Voici trois exemples de collocations en français:
La collocation: définition Voici trois exemples de collocations en français: grosse [= B] tempête [=A] dormir [=A] profondément [=B] pleuvoir [=A] des cordes [=B]

139 La collocation: définition
On appelle base de la collocation/collocateur l’élément qui, sélectionné librement par le locuteur, retient son sens dans la collocation et la contrôle.

140 La collocation: définition
Dans les exemples grosse [= B] tempête [=A] dormir [=A] profondément [=B] pleuvoir [=A] des cordes [=B] les bases des collocations sont les éléments étiquetés A. Les éléments étiquetés B sont appelés collocatifs/éléments colloqués.

141 La collocation: définition
On dit que la base contrôle la collocation car, du point de vue du locuteur, c’est le collocatif qui est choisi en fonction de la base, non l’inverse.

142 La collocation: définition
(a) Il fait noir ici (b) Il fait sombre ici. (c) Il fait même noir comme dans un four. (d) Il fait même très sombre. (e)*Il fait même sombre comme dans un four.

143 La collocation: définition
Les collocations en tant que phénomènes linguistiques possèdent les trois caractéristiques suivantes : elles sont universellement présentes dans toutes les langues Elles sont omniprésentes dans les textes, qu’ils soient oraux ou écrits. Elles semblent plus ou moins arbitraires, ne peuvent pas se traduire mot à mot d’une langue à l’autre et sont donc très difficiles à acquérir.

144 La collocation: définition
Toutes ces caractéristiques nous indiquent qu’il serait très utile de disposer d’un mécanisme qui permette non seulement de décrire les collocations de façon rigoureuse, mais aussi de faire des prédictions à leur propos

145 Qu’est-ce qu’un vocable?
Regroupement des lexies en vocables Qu’est-ce qu’un vocable?

146 Est-ce que tu aurais un verre en verre, pas en plastique?
Regroupement des lexies en vocables Est-ce que tu aurais un verre en verre, pas en plastique?

147 Verre 1, qui désigne un matériau transparent cassable ;
Regroupement des lexies en vocables Verre 1, qui désigne un matériau transparent cassable ; Verre 2, qui désigne un type de contenant servant à boire et généralement fait de verre, au sens de 1.

148 elles sont associées aux mêmes signifiants
Regroupement des lexies en vocables Un vocable est un regroupement de lexies ayant les deux propriétés suivantes: elles sont associées aux mêmes signifiants elles présentent un lien sémantique évident

149 Regroupement des lexies en vocables
PORC 1 ‘animal domestique’ PORC 2 ‘individu sale’ PORC 3 ‘viande de porc 1’ PORC 4 ‘cuir fait de porc 1’

150 Regroupement des lexies en vocables
Les lexies d’un vocable sont souvent appelées acceptions de ce vocable. La polysémie est la propriété d’un vocable donné de contenir plus d’une lexie.

151 Regroupement des lexies en vocables
ADRESSE 1 [Il fait preuve de beaucoup d’adresse] ~ ADRESSE 2 [As-tu son adresse?] PAVILLON1 [Il vit dans un pavillon de banlieue] ~ PAVILLON2 [le bateau affiche pavillon brésilien]

152 On parle d’homonymie lorsque
Regroupement des lexies en vocables On parle d’homonymie lorsque deux lexies distinctes sont associées aux mêmes signifiants alors qu’elles n’entretiennent aucune relation de sens .

153 Lexique et vocabulaire la variation linguistique
IV. La structure du lexique Lexique et vocabulaire la variation linguistique les différents types de liens

154 Lexique et vocabulaire
La notion de lexique Le lexique d’une langue est l’entité théorique qui correspond à l’ensemble des lexies de cette langue

155 Lexique et vocabulaire
2. la notion de vocabulaire Le vocabulaire d’un texte est l’ensemble des lexies utilisées dans ce texte. Il faut entendre ici le terme texte dans un sens très large. Ainsi, un texte peut être : un texte ou un ensemble de textes un texte oral ou écrit un texte impliquant un locuteur unique ou un ensemble de locuteurs.

156 2. la notion de vocabulaire
Le vocabulaire d’un individu est le sous-ensemble du lexique d’une langue donnée contenant les lexies de cette langue que maîtrise l’individu en question. Contrairement au vocabulaire d’un texte, le vocabulaire d’un individu est, en tant que sous- ensemble d’un lexique, une entité théorique.

157 2. la notion de vocabulaire
Le vocabulaire d’un individu est une composante de l’idiolecte de cet individu, c'est-à-dire de la langue qu’il maîtrise et parle.

158 3. la variation linguistique
1.variation liée à la situation géographique 2. variation liée à l’appartenance sociale 3. variation liée à la diachronie 4. variation liée au domaine d’utilisation de la langue 5. variation liée au mode de communication

159 1.variation liée à la situation géographique
C’est un ensemble des différences linguistiques associées à des régions ou à des pays particuliers.

160 1.variation liée à la situation géographique
Quelques exemples fondés sur le contraste entre le français de France et celui du Québec : MACHINE A LAVER (France) / LAVEUSE (Québec) (un) JOB / (une) JOB ASPIRATEUR / BALAYEUSE PETIT DEJEUNER / DEJEUNER BISOU / BEC

161 soutenu (style soutenu), off. (officiel)
2. Variation liée à l’appartenance sociale fam. (familier), vulg. (vulgaire), soutenu (style soutenu), off. (officiel)

162 2. Variation liée à l’appartenance sociale
CABINET~ fam. PETIT COIN~ CHIOTTES CRIER~ fam. (ou vulg.) GUEULER MOURIR~ fam. CASSER SA PIPE ~vulg. CREVER ~ soutenu PASSER DE VIE A TREPAS ~ soutenu TREPASSER KLAXON ~ officiel AVERTISSEUR SONORE

163 3. Variation liée à la diachronie
RADIO ~ vieilli TSF (pour transmission sans fil) PNEU ~ vieilli PNEUMATIQUE

164 On peut ainsi parler de l’existence de langues de spécialité.
4. Variation liée au domaine d’utilisation de la langue La langue utilisée dans un texte (ou une conversation) scientifique ou technique possède généralement des caractéristiques qui la distingue en partie de la langue dite « générale ». On peut ainsi parler de l’existence de langues de spécialité. Celles-ci se caractérisent avant tout u niveau lexical, par l’usage de terminologies spécifiques.

165 Il s’agit ici notamment de la distinction entre l’oral et l’écrit.
5. Variation liée au mode de communication Il s’agit ici notamment de la distinction entre l’oral et l’écrit. Il est aussi possible de se pencher sur les cas d’utilisation des modes de communication spécifiques : conversations téléphoniques, échanges de courriers électroniques, etc.

166 C. Liens entre lexies: le réseau lexical de la langue
Le lexique est un réseau extrêmement riche et complexe d’unités lexicales connectées les unes aux autres. Il existe deux types majeurs de liens entre lexies : Les liens paradigmatiques connectent les lexies à l’intérieur du lexique par des relations sémantiques, éventuellement accompagnées de relations morphologiques. Par exemple, la lexie BARBE est liée paradigmatiquement aux lexies BARBICHE, BOUC (comme type de barbe), BARBU, IMBERBE, GLABRE, BARBIER, POIL, etc. Les liens syntagmatiques connectent les lexies à l’intérieur de la phrase par des relations de combinatoire. Par exemple, la lexie BARBE s’emploiera dans les expressions suivantes: grande/longue/forte/épaisse/grosse/…barbe, se couper/se tailler/se raser/se faire/…la barbe, avoir/porter une barbe etc.

167 La lexie « lit » contient :
C. Liens entre lexies: le réseau lexical de la langue Un sens lexical peut ainsi se représenter comme un ensemble structuré d’autres sens lexicaux. La lexie « lit » contient : le sens de ‘meuble’ (un lit est un meuble) le sens de ‘s’allonger’ (le lit est conçu pour qu’on s’y allonge) le sens de ‘dormir’ ou ‘se reposer’ (on utilise le lit avant tout pour dormir ou se reposer)

168 ‘meuble’ est une composante de la définition de LIT.
C. Liens entre lexies: le réseau lexical de la langue Lorsqu’un sens est inclus dans un autre, il en est donc une composante. Il est aussi, de ce fait, une composante de la définition de la lexie correspondante, ‘meuble’ est une composante de la définition de LIT.

169 C. Liens entre lexies: le réseau lexical de la langue
quatre types de relations sémantiques lexicales possibles: L’identité de sens: par exemple, ‘vélo’=‘bicyclette’ L’intersection de sens: par exemple ‘chien’ ∩‘poisson’=’animal’ ‘animal’ se trouvant à l’intersection de ‘chien’ et ‘poisson’. Inclusion de sens: par exemple, ‘animal’ (est inclus dans) ‘chien’ La disjonction de sens: par exemple, ‘chien’ (n’a rien à voir avec) ‘rêver’

170 Voyons ici quelques exemples de ces relations:
C. Liens entre lexies: le réseau lexical de la langue Ces relations sémantiques ici présentées sont considérées comme les relations sémantiques fondamentales en ce qu’elles forment la charpente de la structuration sémantique du lexique de toute langue. Chaque lexie se positionne dans le réseau lexical de la langue en fonction, tout d’abord, de ces relations. Voyons ici quelques exemples de ces relations:

171 Hyperonymie et hyponymie
La lexie Lhyper est un hyperonyme de la lexie Lhypo lorsque la relation sémantique qui les unit possède les deux caractéristiques suivantes : le sens Lhyper est inclus dans le sens Lhypo Lhypo peut être considéré comme un cas particulier de Lhyper ANIMAL est un hyperonyme de CHIEN et CHIEN est un des nombreux hyponymes de ANIMAL. CHAT, DROMADAIRE, CHEVAL, POISSON qui sont donc des hyponymes de ANIMAL seront dits cohyponymes entre eux.

172 Hyperonymie et hyponymie
La relation d’hyperonymie-hyponymie est transitive et permet donc de construire une hiérarchie sémantique des lexies : Si ANIMAL est un hyperonyme de CHIEN et CHIEN un hyperonyme de DALMATIEN, alors ANIMAL est aussi un hyperonyme de DALMATIEN.

173 Synonymie et antonymie
La synonymie est la relation lexicale sémantique par excellence. On distingue deux types de synonymie. Soient deux lexies L1 et L2 appartenant à la même partie du discours : L1 et L2 sont des synonymes exacts (ou synonyme absolus) si elles ont le même sens (‘L1’=‘L2’) ; L1 et L2 sont des synonymes approximatifs si elles ont des sens très proches.

174 la synonymie lexicale exacte est rarissime:
Synonymie et antonymie la synonymie lexicale exacte est rarissime: VELO ~BICYCLETTE, AUTOMOBILE~VOITURE La synonymie lexicale est avant tout une synonymie approximative. On peut la mettre à l’épreuve en procédant à des substitutions en contexte. En d’autres termes : L1 et L2 synonymes si, en remplaçant L1 par L2 dans une phrase, on obtient une nouvelle phrase à peu près équivalente sémantiquement, c’est-à-dire une paraphrase approximative. Nestor éprouve de la haine pour Bianca ~ Nestor éprouve de l’aversion pour Bianca

175 Synonymie et antonymie
Les synonymes approximatifs se distinguent, en général, non seulement par leur sens (qui n’est pas exactement identique), mais aussi par leur combinatoire. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que le test consistant à substituer une lexie à son synonyme dans une phrase pour voir si l’on obtient une paraphrase s’applique dans n’importe quel contexte.

176 sont clairement des synonymes approximatifs :
Synonymie et antonymie TRAVAIL [Elle a un travail intéressant] et EMPLOI [Elle a un emploi intéressant] sont clairement des synonymes approximatifs : une offre d’emploi ~ *une offre de travail perdre son emploi ~ perdre son travail créer un emploi ~ *créer un travail un emploi/un travail de comptable les emplois de comptable ~ les travaux de comptable

177 Synonymie et antonymie
Les synonymes ne sont donc pas à coup sûr mutuellement substituables dans tous les contextes.

178 Antonymie Deux lexies L1 et L2 appartenant à la même partie du discours sont antonymes si les sens ‘L1’ et ‘L2’ se distinguent par la négation ou, plus généralement, la mise en opposition d’une de leurs composantes. on peut distinguer les antonymes exacts Cette rue est près/loin de chez nous. des antonymes approximatifs Elle aime/déteste le fromage.

179 CHAUD → ‘dont la température est plus élevée que la normale’
Antonymie Attention ! Il ne faut pas confondre *les antonymes véritables (CHAUD~FROID, GRAND~PETIT) CHAUD → ‘dont la température est plus élevée que la normale’ FROID→ ‘dont la température est moins élevée que la normale’ *et les lexies dites contrastives. (BLANC et NOIR ) Son manteau est noir son manteau est blanc

180 Homonymie, homographie, homophonie
L’homonymie est un cas particulier de disjonction de sens. Les deux lexies L1 et L2 sont des homonymes si elles sont associées aux mêmes signifiants, mais ne possèdent aucune intersection de sens notable. PAVILLON [Il habite un pavillon de banlieue] et PAVILLON [Les marins ont hissé un pavillon blanc] sont des homonymes.

181 Homonymie, homographie, homophonie
L’homonymie est une absence de relation sémantique perçue comme remarquable. deux cas d’homonymie, selon le type de signifiant que l’on prend en compte. Il y a homographie lorsque les deux lexies sont associées aux mêmes signifiants écrits : LIVRE 1 et LIVRE 2 Il a acheté trois livres. Ça pèse trois livres. Il y a homophonie lorsque deux lexies sont associées aux mêmes signifiants sonores : Qu’il est sot ! Va remplir ton seau ! Une homographie peut coïncider avec une homophonie comme c’est le cas avec LIVRE 1 et LIVRE 2 Mais il n’en va pas toujours ainsi : Elle mange du pain bis. [/ bi/] Le public a réclamé un bis. [/ bis/]

182 Homonymie l’homonymie n’est pas une relation véritablement sémantique entre lexies. C’est bien plutôt une relation de forme très forte, une identité de signifiants, qui est particulière en ce qu’elle s’accompagne justement d’une absence de lien sémantique.

183 polysémie Un vocable est polysémique s’il contient plus d’une lexie.
Le terme de polysémie ne désigne pas une relation de sens entre lexies mais une caractéristique d’un vocable. La polysémie est la propriété d’un vocable donné de contenir plus d’une lexie. La lexie PORC est un vocable polysémique car il contient plusieurs lexies La plupart des vocables courants de la langue sont polysémiques.

184 Le sens linguistique: Notions sémantiques élémentaires
Le sens d’une expression linguistique le référent le sens logique ou valeur de vérité Le sens et son rapport au monde

185 Le sens linguistique: Notions sémantiques élémentaires
La façon la plus naturelle d’appréhender le sens d’une expression linguistique consiste avant tout à la mettre en relation avec d’autres. - Qu’est-ce que ça veut dire «passer un savon à quelqu’un?» - Ça signifie «le réprimander», «le gronder». pour parler du sens d’une expression, on met normalement cette expression en relation d’équivalence ou de quasi-équivalence avec une autre expression: «passer un savon à quelqu’un» = réprimander quelqu’un.

186 Le sens linguistique Définition:
Deux expressions linguistiques ayant (approximativement) le même sens sont appelées des paraphrases. Il n’y a pratiquement pas d’autre façon naturelle de procéder pour décrire le sens que de faire appel à des paraphrases. Définition: Le sens d’une expression linguistique est la propriété qu’elle partage avec toutes ses paraphrases. Ou alors, la propriété qu’elle partage avec toutes les autres expressions ayant le même sens.

187 le référent lorsqu’une expression linguistique est utilisée dans la parole par le locuteur, ou perçue par le destinataire, elle fonctionne généralement en pointant vers un élément de la «réalité». C’est cet «élément de la réalité» qu’on nomme référent de l’expression. Le référent d’une expression linguistique est un élément du «monde» que cette expression permet de désigner dans un contexte donné de parole (c’est-à-dire d’utilisation de la langue).

188 Sens vs. Référent d’une E.L.
Il ne faut pas confondre le sens d’une expression linguistique avec son référent! Le sens appartient à la langue alors que le référent relève de la parole: ce n’est que lorsqu’on considère une instance particulière d’utilisation ou de manifestation d’une expression linguistique qu’on peut identifier un référent donné.

189 le sens logique ou valeur de vérité
Il ne faut pas confondre le sens linguistique des expressions linguistiques avec leur sens logique sens logique = l’interprétation du sens qui se ramène à une interprétation fondée entièrement, et d’un point de vue strictement logique, sur les deux valeurs de vérité : vrai ou faux.

190 le sens logique ou valeur de vérité
Vous êtes en train de suivre un cours de lexicologie. Vous comprenez le français. Ces deux phrases sont vraies dans le contexte présent; elles ont donc le même sens logique. Mais peut-on dire qu’elles ont le même sens linguistique? deux phrases peuvent tout à fait être vraies sans pour autant être des paraphrases, c’est-à-dire sans avoir le même sens linguistique.

191 le sens logique ou valeur de vérité
Vous êtes en train de suivre un cours de lexicologie. Vous comprenez le français. Ces deux phrases ne sont pas substituables dans tous les contextes en gardant la même valeur de vérité.

192 Le sens et son rapport au monde
Les sens linguistiques dressent «une carte du monde» tel que nous le percevons. les lexies de la langue influencent la façon dont nous percevons le monde, non seulement à travers leur sens, mais aussi à travers leurs possibles connotations.

193 Le sens et son rapport au monde
Une connotation est un contenu informationnel associé à une lexie qui, contrairement au sens, n’est pas nécessairement exprimé quand cette lexie est utilisée. La connotation est en quelque sorte le « sens caché », implicite, « le non-dit » qui se trouve derrière une prédication.

194 Le sens et son rapport au monde
TIGRE connote la férocité, ce qui se manifeste dans des expressions comme: féroce comme un tigre se battre comme un tigre J’ai vu un tigre. on appellera évidences linguistiques les expressions du type féroce comme un tigre ou se battre comme un tigre car elles démontrent que la lexie française TIGRE connote la férocité.

195 L’analyse du sens - le prédicat
- les tropes et les figures de style (métaphore, synecdoque, métonymie, méronymie) - la définition lexicale - L’analyse sémique ou componentielle - l’analyse par le genre prochain

196 Les enfants jouent au ballon
Le prédicat Ensemble des relations qui existent entre les entités du monde. - jouer (enfants, ballon) F(x,y) La fonction/relation est appelée prédicat et les variables (x,y) sont des arguments. La phrase n’existe que grâce au prédicat. Il en est l’élément le plus important: Les enfants jouent au ballon

197 - Le prédicat n’est pas exclusivement porté que par le verbe:
Il y a eu un tremblement de terre. « Il y a eu »= actualisateurs - Il existe un emploi non prédicatif des verbes: Paul donne une gifle à luc. (verbe support) Il vient de partir. (semi-auxiliaire) Il a chanté.(auxiliaire)

198 *Paul mange des cailloux.
Tout prédicat présuppose une classe sémantique. On dit qu’il sélectionne ses arguments. Autrement, il ya incongruence: *Paul mange des cailloux. Pau mange une omelette. * Cailloux n’appartient pas au paradigme de mots sélectionnés d’avance, il ne fait pas partie de la classe sémantique présupposée par le prédicat manger

199 Parler une langue, c’est connaitre l’ensemble de ses prédicats et maitriser les arguments qui vont avec.

200 La métaphore (métaphore lexicalisée, sens contraint=catachrèse)
Paul est un âne. (métaphore lexicalisée, sens contraint=catachrèse) Ses cheveux sont une forêt infestée de poux. (métaphore vive= le parcours interprétatif reste ouvert, ce qui n’est pas le cas avec « âne ». Chaque lecteur investira le parcours interprétatif de sa propre interprétation, en fonction de ce qu’il est, de sa culture, de ses canons.

201 La métaphore peut être aussi adjectivale ou verbale:
Luc rugit. Il ya affectation du prédicat approprié du lion à Paul, créant ainsi une incongruité. Car normalement, Paul crie Le directeur aboie ses ordres.

202 Métaphore in praesentia Vs métaphore in absentia

203 La métonymie et la synecdocque
- la France dit non aux USA - Paris dort en ce moment. Jamais je n’accepterai qu’il me touche un cheveux. Il danse avec sa femme

204 la méronymie est la relation qui unit un tout nommé
holonyme, et ses parties appelées méronymes La méronymie n'est pas une relation purement lexicale, dans la mesure où elle fait appel à nos connaissances du monde, en particulier à la manière dont nous concevons les objets du monde auxquels les termes que nous utilisons référent. La méronymie peut concerner des objets concrets (i.e. matériels) ou abstraits. Un méronyme B d'un mot A est un terme dont le signifié désigne une sous-partie du signifié de B. ex. toit est un méronyme de maison (son signifié renvoie à  une sous-partie de...)


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