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Les communautés ont deux dimensions: des frontières, et une « règle de combinaison » (comme un groupe mathématique) qui lie ses composants l’un à l’autre.

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1 Les communautés ont deux dimensions: des frontières, et une « règle de combinaison » (comme un groupe mathématique) qui lie ses composants l’un à l’autre (ce n’est pas suffisant qui des objets sont ensemble dans un lieu pour qu’ils acquièrent une identité – regardez un peu votre garde-robe!). La communauté est donc un réseau, mais lequel? Dans ce sens, les communautés « virtuelles » d’aujourd’hui ne sont pas différentes des autres communautés, dans le sens que toutes les communautés sont imaginées, dans le sens proposé par Benedict Anderson en Imagined Communities (1983); Anderson voulait distinguer les communautés étatiques de ces dernières parce que leurs membres n’ont très peu de contact. Bizarrement, ceci était la théorie de Lévy-Bruhl (La mentalité primitive, 1922) à propos de la pensée « magique », que l’influence d’une chose sur une autre était déterminée par la distance le séparant: plus étaient-ils proche, plus pouvaient- ils s’influencer. Le fait est que ces idées ont évoluées dans un moment de l’histoire où les personnes n’avaient aucune idée précise de comment vivaient les tribus et les bandes. En fait, leurs membres se voient rarement, et donc tout usage de « communauté » est purement métaphorique, quand, p.e., les personnes parlent de la « communauté grecque de New York ». Guy Lanoue Université de Montréal 2011-2014 La nouvelle socialité virtuelle « Good evening everyone and welcome to /b/! The place where the content is made up and the posts don't matter. That's right, the posts don't matter, just like how Kony 2012 didn't matter. We are gonna start with everyone's favourite game: Scenes From A Hat! I'm going to pull out a suggestion from the hat and your job is to post the funniest, wittiest and most original content. » http://boards.4chan.org/b/, 31-03-2013http://boards.4chan.org/b/

2 Social Networking: « I used to have a productive life, and then Facebook happened » - S.B., étudiant, 22 ans Facebook, Tagged, Windows Live Spaces (partout) MySpace, Twitter, LinkedIn, LiveJournal, AdultFriendFinder, BlackPlanet, Classmates.com (Amérique du Nord) Nexopia (Canada) Bebo, Hi5, StudiVZ (l’Allemagne) Decayenne, Tagged, XING, Badoo, Skyrock, Odnokklassniki (Europe) Orkut, Hi5 (Amérique Centrale et Amérique du Sud) Friendster, Multiply, Orkut, Wretch, Xiaonei, Cyworld, Multiply (Asie, le Pacifique) Il est impossible de quantifier le nombre de sites dédiés au social networking, car il y a innombrables sites spécialisés qui incorporent des blogues et des chats souvent utilisés par leurs membres pour établir des liens, concrets ou virtuels. http://ceoworld.biz/ceo/wp-content/uploads/2009/04/social_networking_sites1.jpg Ces services importants ont tous plus de 10m. d’utilisateurs enregistrés; certains, comme Facebook et MySpace, ont 300m en 2009, 500m en 2010, 800m en 2011.

3 http://i2.cdn.turner.com/cnn/2010/TECH/mobile/10/15/teen.texting.mashable/t1larg.textchart1.jpg Selon un sondage (octobre 2010) effectué par A.C. Neilsen aux États-Unis, les adolescents envoient une moyenne de 3,339 messages textes (SMS) par mois, et les filles dépassent les gars (4,050 messages), une augmentation de quasiment 9% par respect à 2009. La même enquête révèle que la quantité de matériel téléchargé a quadruplé, de 14Mb à 62Mb. (http://edition.cnn.com/2010/TECH/mobile/10/15/teen.texting.mashable/index.html?hpt=Sbin, 19-10-2010)http://edition.cnn.com/2010/TECH/mobile/10/15/teen.texting.mashable/index.html?hpt=Sbin Des statistiques de 05-2013: « According to Experian, U.S. smartphone owners aged 18 to 24 send 2,022 texts per month on average — 67 texts on a daily basis — and receive another 1,831.According to Experian That's nearly double their slightly older peers, smartphone users aged 25 to 34. » Si on ajout les deux cohortes, cela fait approximativement 3000+ par mois pour la tranche 18 – 34 ans. Et ceci pour des utilisateurs de Smartphone seulement. http://www.businessinsider.com/chart-of- the-day-number-of-texts-sent-2013-3 http://www.businessinsider.com/chart-of- the-day-number-of-texts-sent-2013-3

4 Selon certaines statistiques, 41% des familles américaines (131m., approximativement) ont un abonnement à Facebook ( 08/2010, http://socialmediatoday.com/index.php?q=roy wells1/158020/416-us-population-has- facebook-account, consulté 10-02-12) ; il y a 750m d’utilisateurs dans le monde. Incroyablement, Facebook a commencé comme un site d’entre aides, un moyen de partager les notes de cours à Harvard. Aujourd’hui, une moyenne de 200 photos par album est stockée sur ses serveurs. Les revenues ont dépassé 4mld par année, et récemment (02-2012) la compagnie a offert des actions sur la bourse pour la première fois. http://socialmediatoday.com/index.php?q=roy wells1/158020/416-us-population-has- facebook-account Windows Live330+ million [4] [4] June 2009 Bebo117 million [8] [8] July 2010 LinkedIn100+ million [9] [9] March 2011 Badoo121+ million [7] [7] July 2011 Habbo230 million [5] [5] September 2011 Facebook800+ million [1] [1] February 2013 Twitter380+ million [3] [3] November 2011 Tencent Weibo310 million [2] [2] December 2011 Qzone536 million [2] [2] December 2011 Skype200 millionJanuary 2012 Vkontakte145+ million [6] [6] February 2012 Google+100 million [10] [10] February 2012 À gauche, liste des communautés virtuelles et leurs inscrits en 2012. http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_virtual_comm unities_with_more_than_100_million_users

5 http://www.pewinternet.org/fact-sheets/social-networking-fact-sheet /http://www.pewinternet.org/fact-sheets/social-networking-fact-sheet /, Il est aujourd’hui quasi impossible de fournir de statistiques exactes. Plus indicatif de parler de proportion de la population qui utilise tels sites. À gauche, une recherche récente (2014) aux États- Unis.

6 Emo 1252438773740.jpg Scene 252433989080.jpg Pink/Manga/Hentai http://img.4chan.org/b/src/1253272860612.jpg Ici, nous voyons les effets de la création de frontières étanches autour d’une sous-culture, qui devient donc impénétrable pour les personnes qui n’ont pas la clef pour interpréter ses nuances: plus sont étanches les frontières d’une sous-culture, plus ses composants sont «pures» et donc plus facilement maitrisable. Ceci souligne et renforce la compétence et le sémiopouvoir individuel.

7 La technologie de la communication a donc permis aux personnes de créer un monde nouveau, avec de nouvelles formes de socialité qui sont en fait assez traditionnelles. Ces communautés sont virtuelles, oui, mais elles sont aussi homogènes dans un monde devenu extrêmement hétérogène. À droite, initiation de jeunes gars du peuple Yao en Malawi. La compression du temps typique de la condition postmoderne dérègle les mécanismes d’intégration. Les personnes doivent compenser par des tentatives quasiment désespérées pour s’approprier du présent. Parmi ces tentatives, la participation dans des communautés virtuelles, où au moins le monde présent est homogène et a de frontières, car il s’établit autour d’un intérêt. On signale la création de cette communauté un rituel arbitraire: on doit porter un uniforme, on doit apprendre un jargon semi-secret, etc., qui les transforme en espace rituel: diminution du nombre composants, augmentation de leur puissance sémiotique (voir PPT Rituel et Politique). http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/31/Initiation_ritual_of_boys_in_Malawi.jpg

8 Les personnes attribuent une signification à leurs activités quotidiennes qui les rassure qu’elles ont agit selon une logique « rationnelle ». Par exemple, les évènements sont jugées comme aléatoires quand ils ne semblent pas suivre un modèle, mais quand ils peuvent être encadrés par une narration, ils acquirent une signification globale (généralement, il s’agit de la rationalité attachée aux valeurs dominantes, qui sont attachées à l’idéologie étatique). Ainsi encadrés, les évènements semblent « normales ». En contraste, la technologie du blogosphère intensifie la communication au point de produire des structures éphémères, temporaires, autant par le sujet banal et quotidien de la communication que par la masse d’échanges qui rapidement épuise les possibilités logiques censées avoir animer l’évènement sous discussion: la conclusion « logique » de la narration est rapidement atteinte, et il faut passer à un nouveau sujet. Les réseaux alternent un bruit de court-durée avec des épisodes de silence. Ceci affaiblie le sens qu’une logique rationnelle lie les évènements l’un à l’autre. Bien que chaque chapitre de la narration (sujet + discussion) s’encadre logiquement, il devient plus difficile identifier la métalogique censée animer l’ensemble (poussant les personnes à invoquer des systèmes de logique censés être universaux: la moralité, la psychologie « humaine ». Sans métalogique, le sens du temps dégagé par cette culture de quotidien est sans cohérence. En effet, ce caractère épisodique et l’augmentation de l’amplitude de la communication du blogosphère se contraste avec le ronronnement constant de la causalité idéologique générée par l’omniprésence de l’État. Autrement dit, le rythme temporel intermittent du banal a tendance à assourdir la causalité unilinéaire « normale ». Dans ces épisodes de « silence » logico--temporel peuvent naître d’autres formes de rationalité attachées à d’autres formes de communauté (pour ne pas mentionner que la psychologie et la moralité deviennent des filtres normalisés qui réinterprètent les sous-textes du « bruit » étatique).

9 Par exemple, il y a autant de communautés virtuelles « fausses » ou « ironiques » que « vraies ». Ces dernières, bien connues, sont des associations basées sur des fantasmes partagés (Star Trek, etc.), mais les premières sont de communautés instantanées basées sur des scénarios ironiques. Comment définir la communauté: est-elle vue comme un ensemble par ses adeptes? Doit elle avoir des « règles » et normes? Par exemple, les communautés « ironiques » ne sont pas nécessairement auto-identifiées (c.-à-d., peuplées de personnes conscientes qu’elles vivent dans une seule communauté), ni de longue durée, ni même cohérente, mais elles peuvent avoir le même impacte fort et immédiate sur l’identité que les communautés classiques. Nous verrons, comme d’habitude, que ce sont les outils anthropologiques standards qui ne sont pas à la hauteur pour comprendre ce phénomène. http://www.sociosite.org/pictures/community.gif Faites une recherche Google avec les mots « virtual community »; cliquez « image »; le résultat est souvent des représentations qui montrent les individus hautement diversifiés mis en contact avec des réseaux (ici, 4 des premiers 6 trouvailles du 14-03-2013). Au mieux, ceci est le début de la formation de la communauté. Le but et ses résultats sont l’inverse: une quête d’homogénéité et de frontières.

10 http://images.4chan.org/b/src/1277040711480.jpg

11 Plusieurs ont noté (moi inclus) l’importance du trait le plus saillant de l’internet: l’anonymat de l’internet peut transformer le Geek en super héros du monde virtuel qu’il crée lui-même. Donc, un monde structuré par les fantasmes typiques d’un adolescent de 14 ans. Cependant, comme j’avais noté ailleurs (PPT Douchebag), ces personnes sont une petite minorité. Le geek est une façade qui cache une réalité plus complexe. Il y a un autre trait important; non seulement un monde inventé où se projettent les fantasmes du Moi incapable d’agir, c’est un monde hautement structuré par l’isolement. Le monde de la compétitivité Geek (une culture qui fusion l’impuissance et l’auto-ironie à l’agressivité hormonale) a ses règles. Elle est essentiellement composée de personnes qui semblent partager les mêmes traits, comme des clones en dépit de leurs prétentions à l’individualité désespérées et parfois pathétiques. L’internet est donc le berceau d’une nouvelle forme de communauté, un retour à la solidarité mécanique proposée par Durkheim (voir PPT Introduction), pour décrire les sociétés à petite échelle et relativement homogènes, car les différences citées pour lancer les « flame wars » électroniques sont minimes. En fait, les Geeks (et leurs cousins les « neckbeards ») non seulement se ressemblent dans un monde très diversifié, ils s’imposent des règles rigides d’adhérence à cette communauté virtuelle. Une combinaison paradoxale: d’une part, l’hyperindividualité signalée par une sexualité exagérée (et virtuelle); de l’autre, le conformisme à la structure de ce monde émergeant. http://www.noulakaz.net/weblog/images/20071128-geek.jpg http://troll.me/images/neckbeard- zombie-pro/neckbeard-zombie-pro.jpg Geek Neckbeard Geeks, Neckbeards et Durkheim: les communautés mécaniques Neckbearded geek http://news.3yen.com/wp-content/images/wil-wheaton-neckbeard350.jpg

12 Le passé et la tradition/1 Quand les chercheurs et les commentateurs disent que le néolibéralisme, qui domine le champ idéologique attaché aux entreprises, aux gouvernements, et aux institutions qui définissent le système mondial, déracine les individus de leurs communautés et de leurs traditions, ils se réfèrent à une renégociation avec le passé de la part d’un individu, non de la part d’une entreprise. La temporalité de la modernité ne se référait pas aux entreprises, qui étaient déjà à l’abri de l’hégémonie temporelle de l’État grâce à la fiction qu’elles sont des « personnes morales ». http://img264.imageshack.us/img264/403/normalsanstitre14hy3.jpg http://www.ouijelevoeux.com/FR/images/OuvertureTradition.jpg http://gettinghippier.com/wp-content/uploads/2009/05/old-hippies.jpg Bien sûr, plusieurs refusent ou ne peuvent pas négocier avec le passé; ils restent figés dans une sous-culture autonome, mais limitée.

13 Le passé et la tradition/2 À différence de l’histoire, dont les contours sont tracés par l’idéologie dominante,* le passé est un champ rhétorique très variable. Les individus sont donc libres de choisir la façon dont ils utilisent le passé comme capital symbolique. En filtrant l’histoire à travers le concept du passé, les personnes non seulement contournent l’idéologie implicite de l’histoire, elles personnalisent leur rapport au passé, car elles tombent automatiquement dans la nostalgie: l’étendu et l’ouverture du passé (comparé à l’histoire) oblige les personnes à présenter leur propre interprétation. Voilà pourquoi ces communautés virtuelles existent dans un présent éternel, mais ne dédaignent pas le passé: World of Warcraft, Dungeons and Dragons, etc., sont non seulement des jeux, mais des communautés de joueurs tout basés sur les mêmes dynamiques de la nostalgie: si ce dernier oblige le raconteur d’y ajouter de l’information personnalisée, ces mondes virtuels doivent être construits de la même façon, avec un « backstory » et un « mythe » qui devient la base obligatoire sur laquelle repose la communauté. http://www.nauconsultants.com/blog/images/newsletters/17-07-06%20(2).jpg * Selon l’écrivain Ernest Renan, l’histoire est l’oubli sélectif; voir “Qu’est ‑ ce qu’une nation? (conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882)”, pp.887-906, Œuvres complètes, t.1, Paris, 1947.

14 L’identité sexuelle traditionnelle et le nouveau Soi http://c2.api.ning.com/files/gn4Fnb4RPUdFJhe2 1tHPVjkIX6 http://c2.api.ning.com/files/gn4Fnb4RPUdFJhe2 1tHPVjkIX6 AaN5BrKbUXQkItu2I1xA*Ey9*YU*j4BSCcw CaJJ-sRpEa4* FKik*4hdTO996KQ1swwftPS/chucknorris.jpg http://cade14.files.wordpress. com/2009/05/rick_deckard.jpg http://artfiles.art.com/images/-/Bruce- Willis-Photograph-C11796804.jpeg Avant l’incompétence fut la compétence, incarnée par l’homme capable d’affronter n’importe quelle situation. Mais ces spécimens surhormonaux de la compétence (forcément) masculine partagent une chose qui établit leur individualité: ils agissent seuls, ils sont des iconoclastes; ils no peuvent pas participer dans les nouvelles communautés virtuelles homogènes qui parsèment l’internet. http://nastyish.com/images/Misc/the-finger.jpg Un iconoclaste en herbe http://www.theage.com.au /ffximage/2005/07/13/hous http://www.theage.com.au /ffximage/2005/07/13/hous e_funny1_wideweb__430x305.jpg «It’s not lupus, dammit!» «Men are like steel. When they lose their temper, they lose their worth.» «And after I pull off that miracle, maybe I'll go punch out God.» -- Sin City, 2005 «Sushi. That's what my ex-wife called me - cold fish» -- Rick Deckard, Blade Runner, 1982.

15 Mais la surindividualité n’est aucune garantie de la compétence, car, à sa façon, c’est autant une négation de la dimension humaine que la bureaucratie. Ce n’est pas surprenant que les deux – le solitaire et le fonctionnaire – soient représentés comme ennemis mortels, selon la mythologie cinématique d’Hollywood. Donc, un individu peut augmenter sa compétence en limitant l’étendue de la dimension sociale dans laquelle il agit (en fait, on a l’impression que les personnes sont souvent plus solitaires, incapables de s’engager dans un «vrai» rapport intime à long terme). L’individu qui vit dans son petit monde ne fait que créer un simulacre de la compétence, c.-à-d., un miniunivers où il peut croire dans le pouvoir de son propre agir. Ne l’oublions pas, les films hollywoodiens ne sont pas un miroir de la vie américaine, autant que le film Bollywood ne l’est de la vie en Inde. http://static.guim.co.uk/sys-images/Film/Pix/pictures http://static.guim.co.uk/sys-images/Film/Pix/pictures /2009/1/29/1233242852685/Scene-from-Magnum-Force-001.jpg http://www.ecole-anamorphose.ch/attachments/Image/bollywood3.jpg http://img2.allposters.com/images/PHO/AAHD076_8x10_b.jpg «Go ahead, make my day» http://www.olpcnews.com/images/qaddafi.jpg http://www.richard-seaman.com/Aircraft/AirShows http://www.richard-seaman.com/Aircraft/AirShows /Indianapolis2002/F18/F18Banking3oClock.jpg «Oops» http://www.geocities.com/~pr http://www.geocities.com/~pr opilot/pictures/F15p.JPG

16 Cette qualité de solitude émotive et de distance sociale pour définir l’hypermasculinité (mais qui n’a jamais défini les femmes « compétentes » selon les canons du discours populaire) n’est plus à la mode. « L’incompétence » sélective des jeunes est signe d’une réorientation psychique et du rejet des communautés de référence traditionnelles. Tobey McGuire, Shia Lebeouf, Taylor Lautner, Joseph Gordon-Leavitt et d’autres sont loin d’incarner la masculinité classique: ils interprètent des personnages bavards, émotifs, sociables, ironiques, moqueurs et même faibles: Labeouf dans son rôle de « délinquant » dans le dernier film de la série Indiana Jones est aussi menaçant de Short Round dans le 2 e film de la série; Tobey McGuire/Spiderman est un héros psychiquement fragile; Taylor Lautner est un loup-garou plus séduisant qu’assoiffé de sang. Ces nouvelles incarnations de la masculinité populaire sont prêtes à rire d’eux-mêmes et de leurs personnages filmiques. Ils sont extrêmement populaires au niveau mondial. http://www.moviespad.co m/photos/zach- galifianakis-hangover- 7fd15.jpg http://img2.timeinc.net/people/i/2006/spec ials/sma06/sma_gallery/george_clooney40 0.jpg http://www.outlawstudent.com/wp- content/uploads/2011/02/james- bond.jpg L’évolution du mâle : de Sean Connery (1960s), George Clooney (1990s), Zach Galifianakis (2010). Notez que le nouveau Bond, Daniel Craig (2012), est plus violent et beaucoup moins séducteur que ses prédécesseurs. Les rôles classiques sont devenus insuffisamment complexes pour encadrer la masculinité.

17 L’avantage des communautés virtuelles est qu‘elles peuvent accueillir tout le monde : l’anonymat protège l’individu. Mais notez: cet « avantage » déjà noté dans la communauté de cyberchercheurs (Barry Wellman, Cyber Society, 2006) se base sur l’idée que la diversité est problématique. Ce n’est pas une question de valeurs (nous sommes tous « cosmopolites ») mais que les idéologies du passé sont insuffisants à la tâche d’incorporer les immigrants, les jeunes, etc. Ces communautés sont des refuges, mais plusieurs problèmes sont cités dans le discours populaire: les personnes confondent les deux domaines, la « réalité » et l’imaginaire; les rapports virtuels sont déshumanisés et superficiels; les rapports sont vus comme facultatifs, dont une mauvaise préparation pour la « vraie » vie où certaines situations sont incontournables; le temps passé (gaspillé?) dans ces communautés serait mieux utilisé à étudier, travailler, etc. Le problème le plus souvent mentionné c’est le trolling, où les interventions des joueurs ou blogueurs sont fausses: cette réalité n’est pas « vraie », donc les autres deviennent la matrice qui définit le « vrai ». http://i674.photobucket.com/albums/vv101/Profoo/63358494510 9156823-trolling.jpg

18 Un paradoxe semble émerger dans la culture populaire: d’une part, l’anonymat ou le semi-anonymat (de l’internet, des communautés virtuelles, de non-lieux comme des galléries d’achat; voir Marc Augé, Non-lieux, Paris, 1992) permet et peut-être encourage l’agression: les insultes, les critiques, et des tentatives de manipuler et de décevoir les autres blogueurs sont devenus monnaie courante. S’ajoutant aux autres moyens d’indirection : le val-speak, le fag-speak, le trolling, et surtout l’hypersexualisation, le troll a comme but la création d’un petit monde artificiel et arbitraire qui est si évidemment faux qu’il oblige les blogueurs à le saboter, mais ironiquement, en confirmant la véracité et surtout l’existence du troll. Les communautés virtuelles existent depuis longtemps; les communautés troll sont un nouveau phénomène. http://1.bp.blogspot.com/- RRRpZE314eQ/TkycUFS24II/AAAAAAAAPr M/z1b0peDvG6Q/s1600/troll+face.jpg À gauche, le troll face meme de 4chan

19 À droite, un meme linguistique (l’adjectif est répété comme complément). Deux autres: « he was alcohol » (utilisation de l’interférence linguistique d’une langue étrangère, où la personne veut dire « he was an alcoholic ») et « I died a man in Reno just to see him shot » (jeu avec l’ordre des mots basé sur une phrase bien connue; dans ce cas, la chanson de Johnny Cash « Folsom Prison Blues »). Bref, seulement dans le domaine linguistique on joue avec 1) les règles de la grammaire; 2) les définitions élémentaires des mots; 3) l’ordre des mots. Donc, on sabot l’idée standard de la communication, avec un clin d’oeil ironique (les utilisateurs qui répondent à la provocation initiale connaissent parfaitement la source des ces memes linguistiques). http://media.gamerevolution.com/images/misc/obvious-troll.jpg Typiquement, les personnes lancent une provocation de ce genre, et les blogueurs répondent dans le même ton. Donc, la communauté n’a à sa base aucune référence à la « vraie » vie: World of Warcraft, Star Trek, Doom, Steam, etc. sont tous vaguement science-fiction, gothiques, médiévales, etc. Mais ces interventions « troll » ne semblent avoir aucune trace de référence au « vrai » monde. Et puis, elles jouent avec l’idée de la continuité (l’hégémonie temporelle de l’État-nation contemporain), car on se reprend à des intervalles imprévisibles. Les communautés sont non seulement temporaires, elles sont épisodiques: ni frontières géographiques, ni structure narrative, ni dimension temporelle.

20 Le troll “linguistique”: 1. Your Meal >painful 2. Do you shit your hands every time after you STD? >Yes. 3. Do you once your cold every time you take a morning? >Yes. 4.Do you used your hands every months before a public? >Yes. 5. When's the last sleep you got a flu? >About two years ago. 6. I don’t really wanna do this all the way Un exemple du troll linguistique no. 3. Voici l’original et des réponses « troll », la première « classique », la 2 e « nouvelle » (25-03-2013): 1. Your country 2. Do you wash your hands every time after you urinate? 3. Do you wash your hands every time you take a shit? 4.Do you wash your hands every time before a meal? 5. When's the last time you got a flu? 6. When's the last time you got a cold? 7.Would you rather wait till you get home to take a shit or rather do it in a public washroom/restroom? 8. How many times a day do you brush your teeth? 9. How many times a day do you take a shower? 10. Do you have an STD? Or have you used to or currently have a STD? Le troll classique: 1. Your country >America 2. Do you wash your hands every time after you urinate? >Never 3. Do you wash your hands every time you take a shit? >Never 4.Do you wash your hands every time before a meal? >Never 5. When's the last time you got a flu? >3 months ago 6. When's the last time you got a cold? >Last week 7.Would you rather wait till you get home to take a shit or rather do it in a public washroom/restroom? >I shit in the subway 8. How many times a day do you brush your teeth? >Never 9. How many times a day do you take a shower? >Never 10. Do you have an STD? Or have you used to or currently have a STI? >I have gotten tons of stds and I have about 3 on me now


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