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Chapitre 2 Les inégalités sociales : enjeux méthodologiques et réalité empirique en France en 2014.

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1 Chapitre 2 Les inégalités sociales : enjeux méthodologiques et réalité empirique en France en 2014

2 Partie 2 Pauvreté, inégalités : état des lieux 2014

3 A. Les inégalités monétaires en France

4 Références Insee (2014) Portrait Social – Fiches thématiques : Salaires et niveaux de vie Houdré C., Missègue N., Seguin E. (2011) Inégalités de niveau de vie et pauvreté, Économie et Statistiques Lombardo P., Missègue N., Seguin E., Tomasini M. (2011) « Inégalités de niveau de vie et pauvreté de 1996 à 2008 », Économie et Statistiques Fack Gabrielle (2009) L’évolution des inégalités entre ménages face aux dépenses de logement ( ), CAF Informations sociales, 2009/5 - N° 155, pp.70-79

5 1. Évolution des inégalités sur la longue période

6 La très forte progression du niveau de vie au XXe siècle
Multiplication par 4,5 entre et 1998 Une progression contrastée Stagnation jusqu’au lendemain de la 2GM - effet Grande Guerre - effet crise de 29 Fort progrès depuis le début des 30 Glorieuses Légère inflexion de la croissance du revenu à partir du milieu des années 1980

7 Une progression partagée entre 1996 et 2004

8 La décrue des inégalités en France pendant le XXe siècle
Nette compression des inégalités : la part de P90-P100 passe de 45% à 33% entre 1900 et 1998 très forte décrue pendant la première moitié du XXe siècle augmentation de 1945 à 1968 diminution de 1968 à 1983 augmentation de 1983 à aujourd’hui Au total Aucune compression de l’écart entre 1945 et aujourd’hui L’essentiel de la compression centenaire se situe entre 1900 et 1945 Explications : Chapitre 3 Sources : déclarations fiscales

9 L’évolution des inégalités sur la longue période
Crise de 29 et Seconde Guerre Mondiale : forte diminution de la part du revenu national allant aux 10% les plus favorisés Trente Glorieuses : hausse des inégalités. La croissance est forte, le chômage faible, mais les catégories aisées profitent davantage de ce dynamisme économique que la moyenne de la population. Trente dernières années (rapport inter-décile) nette diminution des inégalités dans les années 1970 : hausse des bas salaires + essor de la protection sociale(allocations logement) Relative stabilité des inégalités pendant les années 1980 et 1990 Augmentation des inégalités depuis le début des années 2000

10 L’évolution des inégalités sur la longue période
Attention à l’échelle !

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12 2. L’inégalité des niveaux de vie aujourd’hui

13 Des inégalités de niveau de vie en augmentation constante depuis 15 ans

14 Des inégalités de niveau de vie en augmentation constante depuis 15 ans… de façon toute relative

15 Décrue des inégalités après l’augmentation due à la crise
Au regard des principaux indicateurs, la réduction des inégalités amorcée en 2012 s’accentue en 2013. L’indice de Gini diminue de 0,014 (de 0,305 en 2012 à 0,291 en 2013). Ce repli, d’une ampleur inobservée depuis 1996, efface l’augmentation de 0,013 enregistrée depuis le début de la crise, entre 2008 et 2011. Le ratio inter-quintiles des niveaux de vie diminue fortement, de 4,6 à 4,3. Le ratio inter-déciles recule de 3,6 à 3,5

16 2013 : la DIMINUTION des inégalités

17 Trois causes principales
1/ La part des revenus du patrimoine dans le revenu disponible des ménages a nettement diminué, passant de 11,9 % à 10,9 % les taux d’intérêt se sont nettement repliés la perspective d’une hausse de la fiscalité s’appliquant aux dividendes versés en 2013 a pu conduire certaines entreprises à abaisser ou décaler leurs versements de dividendes. 2/ Les ménages les plus aisés ont été les plus concernés par la hausse des impôts 3/ L’augmentation du premier décile est principalement due à la hausse des revenus d’activité des actifs occupés (augmentation des heures travaillées dans l’année)

18 2013 : la DIMINUTION des inégalités

19 3. Éléments de comparaison internationale
OCDE (2012) Tour d’horizon des inégalités croissantes de revenus dans les pays de l’OCDE : principaux constats

20 Avant la crise : la France bien placée parmi les pays de l’OCDE
OCDE (2012) Tour d’horizon des inégalités croissantes de revenus dans les pays de l’OCDE : principaux constats

21 Avant la crise, les inégalités progressent dans la plupart des pays de l’OCDE
Au cours des deux décennies qui ont précédé la crise économique mondiale actuelle, le revenu réel disponible des ménages a augmenté en moyenne de 1,7 % par an dans les pays de l’OCDE. Dans une grande majorité de ces derniers, toutefois, le revenu des 10 % de ménages les plus riches a progressé plus vite que celui des 10 % les plus pauvres, de sorte que les inégalités de revenus se sont amplifiées. Dans certains cas, le revenu du décile inférieur a diminué (Japon et Israël) entre 1985 et 2008. Le ratio inter-déciles moyen est égal à 9 dans la zone OCDE en 2008 (10 en Corée, en Italie, au Japon et au Royaume-Uni ; 14 aux États-Unis, en Israël et en Turquie ; 27 au Chili et au Mexique). Le coefficient de Gini a progressé de 10 % entre 2985 et 2008.

22 Les inégalités augmentent dans presque tous les pays de l’OCDE
Par contraste, la France A un niveau d’inégalités moyen par rapport aux autres pays de l’OCDE Mais a connu une faible variation (augmentation) des inégalités

23 Le décrochage en tête des revenus les plus élevés est moins marqué en France que dans les pays anglophones

24 Après la crise : la France en position médiane parmi les pays européens

25 Aujourd’hui, la plupart des indicateurs d’inégalité sont à la hausse
Même si la France reste au total dans une position médiane, l’augmentation des inégalités constatée en France entre 2008 et 2011 est un peu plus forte que dans l’ensemble de l’UE27. D’après l’enquête SILC, le coefficient de Gini a crû de 0,6 point de pourcentage entre et 2011 en France, alors qu’il n’a augmenté que de 0,2 point pour l’UE à 27.

26 Aujourd’hui, la plupart des indicateurs d’inégalité sont à la hausse
Le chiffre européen cache cependant de grandes disparités selon les pays. Les inégalités ont en particulier progressé fortement en Espagne, en Hongrie et en Grèce. Le Portugal est le seul pays du sud de l’Europe à connaître une baisse des inégalités sur la période Elles ont aussi diminué sensiblement en Lettonie, Lituanie, Roumanie ainsi que, dans une moindre mesure, en Allemagne. Par ailleurs, certains pays ont certes connu une baisse des inégalités, mais accompagnée d’une baisse substantielle du niveau de vie médian (Lettonie, Lituanie, Roumanie). Sur la période , la France a connu une évolution plus favorable de son niveau de vie (+ 0,7 % en euros constants), que la moyenne des pays de l’UE à 27 (– 1,4 %).

27 4. Les limites des données disponibles pour apprécier le niveau de vie des ménages

28 Les limites des données disponibles
Un manque criant de données sur des populations clef Personnes ne vivant pas dans des ménages « ordinaires » : maison de retraite, habitat mobile ou sans domicile (1,5 millions de personnes) Revenus des indépendants Très peu de données sur les hauts revenus (recensement, revenus fiscaux…) La question du logement Pour un même coût du logement, l’importance du statut Les locataires versent un loyer à fonds perdus Les accédants à la propriété se constituent un capital Les propriétaires de plein droit n’ont pas de dépenses de logement Loyer pour un studio de 20 m2 Reste à vivre pour 1 personne célibataire sans enfant au RSA (475 euros) Paris 20e 610 euros - 135 euros Lille 375 euros + 100 euros Rodez 232 euros + 243 euros

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30 Zoom : l’inégalité de l’effort pour se loger augmente (Fack, 2009)

31 La fièvre et le thermomètre (Piketty, 2001)
L’appareil statistique français actuel ne donne que peu de visibilité sur l’évolution des inégalités : « Il nous semble important de signaler (…) que, si un mouvement de retour aux inégalités du XIXème siècle devait se produire, la société française serait statistiquement extrêmement démunie pour en prendre la mesure. »  En particulier, il est très malaisé de connaitre les très hauts revenus : « Cette triste dégradation de la statistique publique concerne l’ensemble des statistiques que l’administration fiscale devrait normalement produire et diffuser à partir des sources dont elle dispose (…) » (Piketty, 2001, p. 47). Ces limites concernent les statistiques fiscales les statistiques sur les successions les statistiques sur les déclarations de salaires les statistiques sur la fiscalité patrimoniale

32 La fièvre et le thermomètre (Piketty, 2001)
La cause de cette évolution : l’appareil statistique sert à mesurer les réalités d’intérêt de chaque période Avant-guerre : fortes inégalités patrimoniales (figure du « capitaliste » et du rentier)  bonne connaissance des inégalités patrimoniales et des hauts revenus Après 1945 effondrement des grandes fortunes qui sortent du paysage la société se pense en classes socio-professionnelles : l’opposition travailleur/rentier est remplacée par l’opposition ouvrier/cadre Résultat : « les pratiques statistiques que ces nouvelles représentations ont contribué à forger impliquent qu’il est devenu extrêmement difficile de prendre la mesure d’un éventuel retour aux réalités du passé (…). »

33 5. La question des hauts revenus et des inégalités de patrimoine

34 Références Chaput H., Luu Kim K.-H., Salembier L., Solard J. (2011) « Les inégalités de patrimoine s’accroissent entre 2004 et 2010 », Insee Première (n° 1380), 4 p. Desbonnet A., Hairault, J.-O. (2010) « Inégalité de patrimoine et progressivité de l’impôt », Économie & prévision, 2 (193) : Houdré C., Missègue N., Seguin E. (2011) « Inégalités de niveau de vie et pauvreté », Économie et Statistiques Landais C. (2007) Les hauts revenus en France ( ) : une explosion des inégalités ?

35 Qui sont les « hauts revenus » ? Un groupe très hétérogène
La notion de hauts revenus ne permet pas de rendre compte de la très grande diversité observée au sein du dernier décile. Il n’existe en effet pas une, mais plusieurs populations de hauts revenus. 1) En termes du montant de leurs revenus On observe ainsi une progression des revenus à un rythme exponentiel à mesure que l’on s’élève dans la distribution. Écart de revenu séparant les 90e et 95e centiles +40% 95e et 98e centiles +70% 99e centile et 1er millième +600% 1er millième au 1er dix-millième +1600%

36 Les seuils des plus hauts pourcentiles

37 Qui sont les « hauts revenus » ? Un groupe très hétérogène
2) En termes de la composition de leurs revenus Diminution (voire disparition) des salaires et des retraites Augmentation des revenus du capital

38 Les indicateurs d’inégalité augmentent « par le haut »
En 2011, la situation continue de se dégrader pour la moitié inférieure de la distribution des niveaux de vie, tandis qu’elle s’améliore dans la moitié supérieure. Les quatre premiers déciles de niveau de vie diminuent en euros constants, entre – 0,2 % et – 0,8 % selon le décile, bien que la diminution soit moins forte qu’en 2010. À l’inverse, les quatre derniers déciles de niveau de vie augmentent, entre + 0,1 % et + 0,8 %, et même + 2,2 % pour le neuvième décile.

39 Les indicateurs d’inégalité augmentent « par le haut »
Le redressement des très hauts revenus enregistré en 2010 se poursuit en 2011. Le dernier centile de revenu déclaré par unité de consommation progresse de 1,9 % en euros constants après une progression de 1,5 % en 2010. Le dernier millile (le seuil où on devient très aisé) et le dernier dix-millile (le seuil où on entre dans la catégorie des plus aisés) progressent à des rythmes plus soutenus (+ 4,8 % et + 8,0 %, après + 5,6 % et + 11,2 % en 2010).

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41 La croissance des inégalités est d’autant plus élevées que l’on met d’accent sur les quantiles des plus favorisés

42 Les indicateurs d’inégalité augmentent « par le haut »
Ainsi, sur la période couverte par ces données, la crise qui débute en 2008 n’a interrompu que momentanément le dynamisme des très hauts revenus. Sur l’ensemble de cette période, le dernier centile progresse de 1,6 % en moyenne par an, le dernier millile de 3,0 %, contre + 1,1 % par an pour la médiane des revenus déclaré par UC. Causes de ces évolutions 1/ les salaires aux deux extrémités de l’échelle 2/ les revenus du patrimoine

43 1/ Le creusement des disparités salariales aux 2 extrémités de l’échelle
Sous le 1er décile : recul de la proportion de personnes ayant un emploi recule (de 23 % à 21 %) et diminution du Smic en euros constants (-0,5%) Au-dessus du 9ème décile : augmentation du salaire moyen des cadres augmente en euros constants (secteur financier notamment) Cette situation est nouvelle : elle contraste avec la grande stabilité de la hiérarchie salariale observée depuis 30 ans proche des évolutions constatées dans les pays anglo-saxons Source : Landais (2006)

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45 2/ Le rôle joué par le patrimoine
a) De quoi parle-t-on ? Définitions Insee Patrimoine brut global : montant total des actifs détenus / un ménage patrimoine financier, immobilier et professionnel biens durables (voiture, équipement de la maison ...) bijoux, les œuvres d’art et autres objets de valeurs … ne comptabilise pas les droits à la retraite et le capital humain Patrimoine net global : patrimoine brut - montant total du capital encore dû au titre des emprunts. Patrimoine professionnel : ensemble des actifs professionnels détenus par un ménage (entreprises, terres, machines, bâtiments, cheptel, stocks, etc.).

46 b) De très importantes inégalités de patrimoine
Patrimoine brut global médian : euros D9 : euros D1 : euros C99 : euros Rapport inter-décile des patrimoines : 205 Rapport D1/D5 : 35 Rappel : rapport inter-décile des revenus disponibles : 4,2 rapport inter-décile des niveaux de vie : 3,5

47 Sources : enquête Revenus fiscaux 2003, Insee-DGI pour le revenu disponible et enquête Patrimoine 2004, Insee, montants de patrimoine financier recalés sur les données de la Comptabilité nationale - Économie et statistique, n°414, 2008)

48 L’importance du statut de propriétaire
En 2010, le patrimoine brut des ménages est surtout constitué de biens immobiliers (62 %) Il existe de fortes disparités entre les ménages. 60% des ménages sont propriétaires (ou accédants à la propriété) de leur résidence principale, mais ce taux avoisine les 100% pour les 10% les mieux dotés en patrimoine il n’est que de 22% pour les 50% les moins bien dotés il est proche de 0% pour les 10% les moins bien dotés

49 L’importance du statut de propriétaire
L’achat de la résidence principale représente donc une étape importante dans la constitution d’un patrimoine ; c’est le marqueur principal des inégalités de patrimoine. Si l’on tient compte de l’endettement (accédants à la propriété), le tableau change surtout pour les plus jeunes (moins de 30 ans) : tenir compte des emprunts à rembourser ramène de 8,6 à 5,5 le rapport entre le patrimoine des propriétaires et celui des non propriétaires. Mais la prise en compte de l’endettement ne corrige pas tous les écarts : pour accéder à la propriété, il faut présenter une situation suffisamment solide en termes de revenus et d’emploi et souvent disposer d’un apport personnel.

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51 L’importance de la position dans le cycle de vie
Le patrimoine détenu par les ménages (brut & net) croît avec l’âge de la personne de référence jusqu’à 70 ans, puis décroît ensuite. Logique d’accumulation puis de désaccumulation : les capacités d’épargne, les besoins de consommation et les choix de transmission du patrimoine varient au cours du cycle de vie. Cependant, ces effets liés à l’âge sont difficiles à estimer précisément car les niveaux moyens de patrimoine résultent de contextes économiques qui ont différé d’une génération à l’autre. Les générations les plus anciennes ont pu profiter de la longue période de croissance de l’après-guerre pour étoffer leur patrimoine Celles qui avaient entre 50 et 55 ans en 2009 ont vécu depuis leur entrée dans l’âge adulte dans un contexte économique moins favorable, consécutif aux chocs pétroliers. Les plus jeunes générations subissent, depuis les années 1980, une croissance économique plus lente et incertaine, accompagnée d’une montée du chômage.

52 D’importantes disparités catégorielles
Le cas particulier des indépendants Les ménages d’indépendants en activité possèdent un patrimoine brut en moyenne beaucoup plus élevé que celui du reste de la population. effort d’épargne destinée à financer des investissements professionnels : 45 % du patrimoine brut global des indépendants est composé d’actifs professionnels, pour la plupart directement en lien avec leur activité, et dont ils se défont au moment du passage à la retraite - notamment par le biais de donations dans le cadre familial. Réserve d’argent en cas d’imprévu car exposition plus importances à des fluctuations de revenus Droits à la retraite plus restreints que les bénéficiaires du régime général D’importantes disparités entre ménages salariés Au sein des ménages de salariés en activité, les inégalités de patrimoine selon la catégorie socioprofessionnelle sont très marquées (comme les disparités salariales) : le patrimoine médian des cadres est ainsi 35 fois supérieur à celui des ouvriers non qualifiés.

53 c) La dynamique du patrimoine explique l’évolution récente des inégalités
Une forte augmentation des inégalités patrimoniales Rapport inter-décile : +30% Rapport D1/D5 : 35 en 2010 (contre 32 en 2004) Indice de Gini : +1,4 entre 2004 et 2010 Un effet de composition notable : les revenus du patrimoine croissent nettement tandis que les revenus d'activité stagnent  Les revenus fonciers augmentent fortement mais ils ne représentent pas une part importante des revenus du patrimoine La forte croissance des capitaux mobiliers (+31% entre 1998 et 2005) explique l’augmentation du patrimoine et la déconnexion entre l’évolution du PIB en volume et celle des revenus réels de capitaux Origines - développement et internationalisation des marchés financiers - politique active de distribution de dividendes « à l’anglo-saxonne » Source : Landais, 2006

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55 c) La dynamique du patrimoine explique l’évolution récente des inégalités
Au niveau macroéconomique, 2011 est une année de rebond des revenus financiers après deux années de recul (+ 18,4 % en 2011 )… or le patrimoine des ménages est très concentré au sein de la population (en 2009, près de 20 % du patrimoine net était détenu par le pourcent de ménages les plus fortunés). Les sources fiscales mettent également en évidence l’importance des revenus du patrimoine dans la composition du revenu déclaré des très hauts revenus. En 2011 la totalité des ménages déclarent des revenus d’activité ou de remplacement pour un montant annuel moyen d’environ euros par ménage. Ces revenus s’élèvent en moyenne à près de euros pour les aisés, euros pour les très aisés et à plus d’un million d’euros pour les plus aisés.

56 c) La dynamique du patrimoine explique l’évolution récente des inégalités
Toutefois, c’est l’accroissement des revenus d’activité indépendante (non salariée) et des revenus du patrimoine qui est le plus notable quand on progresse dans l’échelle des revenus. Au sein des neuf premiers déciles de niveau de vie (« la grande majorité »), seuls 9 % des personnes appartiennent à un ménage qui déclare des revenus d’indépendant en 2011 Contre 34 % parmi les plus aisés Et même 38 % parmi les très aisés En ce qui concerne les revenus du patrimoine, pratiquement tous les très hauts revenus bénéficient de revenus de valeurs mobilières (entre 95 % parmi les aisés et 99 % parmi les plus aisés) Environ 70 % d’entre eux déclarent également des revenus fonciers, contre moins de 15 % de la « grande majorité » des personnes.

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58 B. Au-delà des inégalités monétaires entre individus : les multiples dimensions des inégalités en France

59 Introduction : les « nouvelles inégalités »
multiformes, mouvantes, cumulatives Bensaid J., Cohen D., Maurin E. et Mongin O. (2011) « Les nouvelles inégalités », Esprit, février 2004 Rosanvallon P. (2011) La Société des Égaux, Paris, Seuil

60 Rosanvallon (2011) : l’identité des démocraties modernes est liée à leur capacité à réduire les inégalités Les trente glorieuses ont été l'aboutissement d'un mouvement initié au début du XXe siècle, mais qui était lui-même une réponse à des bouleversements antérieurs. Pour le comprendre, il est nécessaire de revenir à l'origine des démocraties modernes. Nées des révolutions américaine et française, celles-ci ont été mises à mal par l'émergence du capitalisme et par le creusement des inégalités qu'il a engendrées. Les sociétés démocratiques n'ont pu être refondées que grâce à des politiques de réduction des inégalités, de redistribution, d'assurances collectives. La démocratie se définit depuis comme un État providence démocratique. C'est précisément ce qui se déconstruit actuellement.

61 Rosanvallon (2011) : L’essoufflement actuel d’une triple influence égalisatrice
Le réformisme « par la peur » (de la révolution sociale) : disparition avec la chute du Mur en 1989 La conscience d’une dette mutuelle et d’une solidarité nationale nécessaire héritée des deux Guerres Mondiales Les sociétés industrielles d’après-guerre se considéraient comme des sociétés organiques dans lesquelles l’organisation primait sur l’individu…. Or : retournement des modes de production : capitalisme de l’organisation (Galbraith) : capitalisme de la rentabilité et de l’innovation mutation de l’individualisme : individualisme universalisant (les mêmes droits pour tous) : individualisme de la singularité (mêmes droits et chances, mais reconnaissance des particularités)

62 La question des « nouvelles inégalités » : un double paradoxe(Bensaid, Cohen, Maurin et Mongin)
Un paradoxe structurel La « question des inégalités » se pose de nouveau avec vigueur alors que notre système social-démocrate (État-Providence + scolarisation de masse) est précisément structuré pour permettre leur réduction Le paradoxe de la mesure Selon les indicateurs d’inégalités standard la situation française n’est pas catastrophique… … mais ces outils statistiques masquent une réalité plus sourde : la désocialisation d’un nombre croissant de personnes qui ne pensent plus leurs difficultés en termes sociaux mais individuels Le brouillage de l’inégalité qu’il faut mesurer L’identité devient composite et définie par le résultat d’une compétition interindividuelle multiforme (territoire/éducation/emploi) au lieu d’être liée à l’appartenance à des groupes sociaux qui s’affrontent depuis leurs positions de classe dans l’appareil productif (ouvriers et employés vs patrons) Il faut appréhender les inégalités à l’aune de cette nouvelle problématique

63 Les conséquences de la tertiarisation de l’économie
Brouillage des identités professionnelles autrefois structurantes « Moyennisation » de la condition de cadre. Il gagnent en moyenne 2 plus que les ouvriers en 2009 (vs. 4 fois plus il y a 20 ans) : être cadre n’est plus un statut Disparition de la classe « prolétaire » (même si les travailleurs sont toujours là) La majorité des ouvriers ne travaillent plus en usine mais dans le secteur artisanal Les employés vivent la tertiarisation de l’économie et l’avènement de la « société de services » Bouleversement de la nature des relations professionnelles Le rapport avec la clientèle devient plus important que celles avec le patron Les salariés sont beaucoup plus impliqués de façon personnelle qu’avant Le salarié d’aujourd’hui est confronté de manière croissante à une obligation de résultat qui relève de sa seule responsabilité et non plus d’une obligation de moyens dont il pouvait contester l’organisation et la finalité

64 La relative stabilité de la structure de la population active par catégorie sociale

65 La montée de l’insécurité sociale
La précarisation croissante des trajectoires professionnelles Accentuation de la dualisation du marché du travail (CDI / CDD, intérim, stages) Diffusion du travail à temps partiel (souvent féminin et subi) Diffusion d’emplois « atypiques » pesant lourd sur l’organisation des ménages Renforcement des inégalités de rémunération mensuelles La « société du chômage de masse » engendre la « crise des ciseaux » de l’État-Providence Fragilisation d’un système de protection sociale articulé autour du statut salarial et majoritairement financé par des prélèvements portant sur le travail Besoins d’assistance croissants pour les exclus durables du marché du travail

66 Les causes de la montée des inégalités dans les pays développés selon l’OCDE (1) la mondialisation au sens large Concurrence des pays à bas salaires (cf. HOS en éco inter) PDEM :  du prix du travail et  du prix du capital PED :  du prix du capital et  du prix du travail Concurrence entre pays riches (cf. Krugman en éco inter) Progrès technique (TIC) = déqualification de la main d’œuvre Évolution de l’organisation des entreprises : externalisation des activités non stratégiques et regroupement des activités stratégiques en centres de profits mis en concurrence interne = unités de plus petites tailles et plus homogènes favorisant les divergences salariales entre elles

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68 Déréglementation du marché des produits et délocalisations possibles
Les causes de la montée des inégalités dans les pays développés selon l’OCDE (2) évolution des « conventions sociales » Déréglementation du marché du travail : fin du contrat à durée déterminée + à temps complet comme mode dominant d’insertion sur le marché du travail Déréglementation du marché des produits et délocalisations possibles Coin fiscal (ratio coût du travail employeur / employé) : évolution défavorable aux salariés Baisse du taux d’indemnisation du chômage Désyndicalisation (Bizarrement, rien sur le chômage de masse comme facteur d’affaiblissement de la position de négociation des travailleurs)

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70 Bilan Le progrès technologique et les évolutions politiques et institutionnelles jouent sur la dispersion des salaires Mais couplé aux effets positifs de ces facteurs sur le taux d’emploi, l’effet combiné sur les inégalités globales des revenus est ambigu selon l’OCDE Inégalités salariales Rôle fondamental de l’emploi

71 1. Inégalités hommes-femmes
Maruani M. (2009) « Hommes/femmes : des inégalités durables », in Inégalités Économiques, Inégalités sociales, Cahiers Français n°351, pp.49-54 Albouy V., Djider Z., Mainguené A. (2012) « Activité, emploi, salaires et retraites : la convergence des situations entre hommes et femmes s’opère, mais parfois bien lentement », INSEE Vue d’ensemble, Ponthieux S., Schreiber A/ (2006) « Dans les couples de salariés, la répartition du travail domestique reste inégale », Données sociales - La société française

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73 Une nuance de taille : des choix de spécialité très clivés / sexe
Si les garçons sortent moins diplômés du système éducatif, ils semblent se diriger, à niveau de diplôme donné, dans des filières plus porteuses sur le marché du travail que les filles.

74 Écart du taux d’activité hommes/femmes
Prolongement tendance longue resserrement des taux d’activité H/F Écart du taux d’activité hommes/femmes 1960 40 points 1990 18 points 2010 9 points

75 Un taux d’activité féminine élevé en France

76 Problème persistant : une qualité inférieure de l’insertion professionnelle
Interruptions de l’activité plus fréquentes (enfants) 18% de femmes inactives entre 30 et 35 ans 10 % des femmes âgées de 30 à 35 ans et en activité en 2003 ont été inactives au moins une fois dans les cinq années précédant 2003 (contre 3% des hommes) Exposition au chômage supérieure Supérieure pour toutes les tranches d’âge Mais net resserrement en tendance (surtout chez les plus jeunes)

77 Problème persistant : une qualité inférieure de l’insertion professionnelle
Temps partiel plus important : 31% des femmes en emploi en 2010 (7% des hommes) contraintes liées à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. types d’emplois : métiers peu qualifiés du tertiaire Sous-emploi plus élevé Personnes qui travaillent à temps partiel mais souhaitent travailler davantage et sont disponibles + personnes qui ont travaillé moins que d’habitude (chômage partiel, ralentissement des affaires, réduction saisonnière d’activité ou mauvais temps). En 2010 - 9% des femmes sont en sous-emploi (3% des hommes) elles représentent 70% des personnes en sous-emploi

78 Problème persistant : une mixité contrastée par secteurs et par métiers
La mixité régresse par secteur d’activité l’emploi tertiaire est de plus en plus féminin (55% de femmes contre 51% il y a 20 ans) alors que l’emploi industriel est de plus en plus masculin (28% de femmes en 2010 contre 31% en 1990) La montée en puissance des femmes sur le marché du travail est plus marquée en haut et en bas de l’échelle des postes. les femmes représentent aujourd’hui 39% des cadres (30 % en 2010) modification de la structure de l’emploi non qualifié (un salarié sur cinq) : de plus en plus tertiaire, il est occupé à 62 % par des femmes aujourd’hui (56 % en 1990)

79 Problème persistant : une mixité contrastée par secteurs et par métiers

80 Des écarts de salaire persistants : 25% des revenus salariés
Durées de travail en moyenne inférieures (fréquence des postes à temps partiel) Salaires horaires plus faibles (< 20% à celui des hommes) Postes moins qualifiés (effet « plafond de verre » + générationnel) Postes situés dans des secteurs moins rémunérateurs Interruptions d’activité pénalisantes en termes d’expérience Un écart résiduel de salaire persiste : une réelle discrimination salariale (entre 5 et 15% des écarts constatés)

81 Faible amélioration du ratio sur la longe période

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83 L’inégalité face au travail domestique persiste

84 2. Les inégalités de santé… et face à la mort

85 Une amélioration globale de l’espérance de vie
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’espérance de vie a progressé sans interruption. La baisse de la mortalité a profité à peu près de la même façon à toutes les catégories sociales. Variation de l’espérance de vie à 35 ans entre et Femmes cadres : +4,2 ans Femmes ouvrières : +4,3 ans Hommes cadres : + 5,5 ans Hommes ouvriers : +5,2 ans

86 Le maintien des inégalités face à la mort
L’indice standardisé de mortalité (ISM) est le rapport, pour un groupe donné, entre le nombre de décès observés sur une période donnée et le nombre de décès qui seraient survenus au cours de cette période si ce groupe avait été soumis aux conditions de mortalité de l’ensemble de la population. Maintien également de l’inégalité en termes d’espérance de vie sans incapacité

87 Pourquoi ces inégalités ?
Pénibilité du travail pour certaines CSP (hommes ouvriers vs. hommes cadres) Normes sociales différentes selon les CSP, avec des conséquences en termes de santé Moindre recours aux soins ou aux pratiques sociales encourageant une bonne santé Comportements de santé à risque (cigarette) Habitudes alimentaires et obésité Rôle des inégalités de santé dans l’acquisition de capital humain et l’accès à certaines CSP

88 3. Les inégalités entre générations depuis le « baby boom »
Source : Marie-Émilie Clerc, Olivier Monso et Erwan Pouliquen (2011) Les inégalités entre générations depuis le « baby boom », Dossier INSEE

89 Les destins divergents des générations
Baby-boomers (nés jusqu’à la fin des années 1940) : net progrès générationnel Conditions macroéconomiques favorables (30 glorieuses) Conditions d’emploi favorables : accès au travail + aux positions de décision Participation des femmes au marché du travail Démocratisation de l’enseignement supérieur Accès fréquent à la propriété d’un logement Inflexion de la tendance pour les générations des années 1950 et 1960 : confrontation à la crise économique tôt dans leurs parcours de vie Jeunes générations : une situation très inégale au sein de la génération Conditions macroéconomiques favorables au tournant des années 2000 Malgré la hausse des prix de l’immobilier, faibles taux d’intérêt Accentuation des inégalités intra-générationnelles Rôle accru du diplôme dans l’accès à l’emploi Déclassement scolaire Forte dépendance des non diplômés à la conjoncture Forts écarts dans le taux de propriété entre CSP chez les jeunes

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92 4. La mobilité sociale d’une génération à l’autre : réelle mais asymétrique aux deux extrêmes

93 En 2003, la situation sur le marché du travail et la profession exercée dépendent encore beaucoup de l'origine sociale Catégorie socioprofessionnelle des enfants en fonction de celle du père pères enfants Lecture : 23 % des hommes dont le père était agriculteur à la fin de leurs études sont (ou ont été) agriculteurs ; 11 % des femmes dont le père était agriculteur à la fin de leurs études sont (ou ont été) agricultrices. Champ : personnes de 40 à 59 ans ayant déjà travaillé. Source : enquête Formation et qualification professionnelle de 2003, Insee.

94 Une mobilité sociale toujours asymétrique…
Le cas des agriculteurs Le métier d'agriculteur fait partie de ceux qui se transmettent le plus d'une génération à l'autre : 23 % des fils d'agriculteur sont eux-mêmes agriculteurs Cadres/Ouvriers : l’asymétrie Plus de 50% des fils de cadres sont eux-mêmes cadres 1 /10ème des fils d’ouvriers sont cadres Presque 50% des fils d'ouvriers sont ouvriers Seulement 1/10ème des fils de cadres sont ouvriers

95 … dont les divergences se creusent entre les extrêmes de la hiérarchie socio-professionnelle
Le cas des agriculteurs Le métier d'agriculteur fait partie de ceux qui se transmettent le plus d'une génération à l'autre : 23 % des fils d'agriculteur sont eux-mêmes agriculteurs Cadres/Ouvriers : l’asymétrie Plus de 50% des fils de cadres sont eux-mêmes cadres 1 /10ème des fils d’ouvriers sont cadres Presque 50% des fils d'ouvriers sont ouvriers Seulement 1/10ème des fils de cadres sont ouvriers

96 5. La question de l’éducation comme instrument de reproduction des inégalités
Lemaire S. (2012) « Les parcours dans l’enseignement supérieur : devenir après le baccalauréat des élèves entrés en sixième en 1995 », Note d’information du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche n°12.05, 8 p.

97 L’échec de la démocratisation scolaire
La massification de l’enseignement supérieur depuis 1980… « L’école est apparue dans [les années 1980] comme le lieu de report de toutes les aspirations déçues des familles ouvrières » Stéphane Beaud 66% de bacheliers dans une tranche d’âge en 2010 (contre 27% en 1980) … n’aboutit pas à sa démocratisation Resserrement de la base sociale des filières les plus « nobles » Augmentation du rôle de l’origine sociale dans les inégalités devant le diplôme Relégation sociale de l’Université (vs. CPGE, BTS, IUT, Écoles…) au profit d’un élitisme « à la française » Privatisation des biographies (Jean-Pierre Terrail) « Le système scolaire dans son ensemble a continué de fonctionner comme un filtre social, structuré qu’il est par l’élitisme de ses filières supérieures s’est même plutôt resserrée au cours de cette période » (Bensaid, Cohen, Maurin et Mongin, Esprit, 2004)

98 La démocratisation scolaire : deux graphiques d’illustration

99 L’origine sociale détermine toujours le niveau de diplôme

100 Le rôle du diplôme dans l’accès à l’emploi est pourtant toujours aussi crucial, surtout au moment du premier accès à l’emploi

101 Et l’écart entre les taux de chômage des non diplômés et des > Bac + 2 s’accroît sur la longue période

102 Et l’écart entre les taux de chômage des non diplômés et des > Bac + 2 s’accroît sur la longue période

103 L’entre-soi verrouillé des voies ‘élitistes’
Représentation des catégories sociales dans les classes préparatoires aux grandes écoles 2001 2011 Agriculteurs 2 Artisans, commerçants, chefs d’entreprise 7 9 Cadres sup et professions libérales 51 50 Professions intermédiaires 14 12 Employés Ouvriers 5 6 Retraités et autres inactifs Sans réponse 4 Source : Ministère de l'enseignement supérieur. Note d'information , avril 2012.

104 Le point de vue de Louis Maurin (2011)
Vous critiquez en effet l'ambivalence de la «bourgeoisie intellectuelle». Qui visez-vous exactement ? « Je ne parle pas seulement des élites intellectuelles, mais de toute une couche de la population favorisée, les enseignants par exemple, qui tombe des nues quand on leur rappelle que seul 12% de la population a un niveau d'études égal ou supérieur à bac+2 ! Ce ne sont pas des «bourgeois» au sens marxiste du terme (…) mais ils appartiennent très clairement à des couches sociales qui se distinguent. Or cette bourgeoisie intellectuelle, qui a été historiquement à la pointe du changement social, a partiellement basculé dans un certain conservatisme. (…) elle fait tout pour préserver «son» école formatée pour ses enfants, au service de ses intérêts et de la reproduction sociale. Ce basculement explique en partie, à mon avis, le retournement de ces vingt dernières années en matière d'inégalités. Ceci dit, cette critique ne doit pas faire oublier que la bourgeoisie traditionnelle, elle, n'a pas besoin de tricher avec la carte scolaire : elle habite déjà au bon endroit.  (…) Quelles seraient les réformes à mener ? Vaste question ! À mon sens, la priorité est de réformer notre système scolaire. L'espérance de vie s'allongeant, il serait cohérent d'alléger et d'étendre les scolarités. Il faudrait rendre l'école moins académique, réduire la place de la notation, apprendre à lire plus tard, développer l'acquisition de savoirs fondés sur l'expérience, décupler les moyens de l'aide aux enfants en difficulté et unifier les filières au lieu de faire l'inverse. »

105 6. La question du verrouillage des destins par le territoire
Sources Auzet L., Février M., Lapinte A. (2007) « Niveaux de vie et pauvreté en France : les départements du Nord et du Sud sont les plus touchés par la pauvreté et les inégalités », Insee Première n°1162 Préteceille E. (2006) Tovar E. et Bourdeau-Lepage L. (2013)

106 Les disparités spatiales du niveau de vie
Niveau de vie médian Pauvreté Inégalités locales De fortes disparités locales des niveaux de vie Position singulière de l’Île-de-France : très riche et très inégalitaire Départements proches de l’Allemagne ou de la Suisse : riches Pauvreté du Nord et de Midi-Pyrénées Fortes inégalités au Sud-Est Centre et Ouest : faible pauvreté et faible inégalité 106 106

107 La notion de ségrégation urbaine
La ségrégation urbaine résulte d'un processus de différenciation socio-spatiale de l'espace urbain. Elle combine une fracture spatiale avec une fracture sociale. Elle se traduit par l'inscription durable (voire auto-entretenue) de disparités socio-économiques (origine, CSP, revenu, opportunités...) dans l'espace de la ville, qui devient socialement stratifié. Une réalité millénaire.... Alger, époque ottomane Chicago, début du XXème siècle … un enjeu social majeur : Paris aujourd'hui ? 107 107 107

108 Un phénomène désirable, et pourquoi pas ?
Selon le point de vue des aménageurs et des utopistes, organiser la répartition des groupes sociaux dans l'espace, c'est organiser au mieux la société. Quelques exemples La figure d'Hippodamos de Milet (Grèce, Ve siècle av JC) Xi'an (Chine, dynastie Han, av JC) Utopia (Thomas More, 1516) 108 108 108

109 Classification selon l'intentionnalité
v 109

110 Mécanismes de marché et ségrégation
Il y a ségrégation si cette différenciation spatiale est auto-entretenue et persiste même si le revenu des agents s'égalise. Elle survient en particulier si on modélise les effets croisés du marché foncier et du marché du travail. Frictions induites par la distance dans le mécanisme d'appariement entre offre et demande de travail : spatial mismatch Discrimination sur le marché du travail : redlining 110

111 2. Comment mesurer la fracture spatiale ?
Avec des indicateurs On raisonne en termes de contrastes entre groupes sociaux (CSP, ethnies, classes de revenu...) On utilise une batterie d’indicateurs permettant d’apprécier les différentes dimensions de la ségrégation (Apparicio, 2000) Critique : la notion de mixité est contestée 111

112 3. En France : le cas de l'Île-de-France
b) Quelle ségrégation sociale ? ii) Une affaire de pauvres mais surtout de riches : revenu 112

113 Zoom. Le territoire verrouille les destins individuels : résultats d’un testing
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114 Objectifs et méthodologie
Objectif : utiliser une méthode expérimentale afin de déterminer si l'origine ethnique et/ou la localisation affectent les probabilités de décrocher un entretien d'embauche Terrain d'enquête : Île-de-France Un métier en tension (serveurs) Deux niveaux de qualification (commis de salle / chef de rang) Méthode utilisée : le testing. Tous les CV ont des caractéristiques identiques... sauf le nom, le prénom, la nationalité et le lieu de résidence. On construit des « paires » candidats jumeaux à 1 caractéristique près et on compare leurs scores. On peut ainsi dégager l'effet « pur » de chaque caractéristique sur la probabilité d'obtenir un entretien d'embauche 114 114 114

115 Objectifs et méthodologie
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116 Objectifs et méthodologie
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117 Résultats De fortes inégalités d'accès à l'emploi
Emplois qualifiés : 2 fois plus de chances Commune favorisée : 1,6 fois plus de chances Nom F +prénom F+ nationalité F : 1,6 fois plus de chances que Nom M + prénom F + nationalité F 2,8 fois plus de chances que Nom M + prénom M + nationalité F 3,5 fois plus de chances que Nom M + prénom F + nationalité M Remarque : la consonance du nom et du prénom joue plus que la nationalité Conclusion : Illustration du verrouillage des destins individuels : effets croisés des discriminations ethnique et territoriale Effet durable de la discrimination « ethnique » : effet du nom de famille 117 117 117

118 7. Quid du bonheur ? La satisfaction dans la vie en France : l’apport d’un point de vue qualitatif et subjectif

119 Mesurer la « satisfaction » dans la vie
Source des données : enquête donc déclarative et subjective Source : Insee, Portrait Social 2012

120 Les facteurs de satisfaction dans la vie
Les facteurs affectant le plus la satisfaction dans la vie Difficultés de conditions de vie matérielle Difficultés de santé Chômage ; difficultés au travail Décès dans la famille Corrélation positive entre la satisfaction et Le degré de stabilité de l’emploi Le fait de vivre en couple (mais quelle causalité ?) Pas de corrélation significative entre la satisfaction et une naissance dans le ménage Corrélation négative entre la satisfaction et un divorce dans le ménage Source : Godefroy P. (2012) « Satisfaction dans la vie » Insee, Portrait Social 2012

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122 Les difficultés matérielles pèsent fortement sur la satisfaction
Source : Insee, Portrait Social 2012

123 Le diplôme joue moins que la situation sur le marché du travail sur la satisfaction
Source : Insee, Portrait Social 2012


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