Prévenir la violence, gérer les conflits les 3 questions à garder à l’esprit… 1 - Comment devenir crédible aux yeux de l’élève, des élèves, de l’enfant/adolescent? 2 - Comment développer chez l’enfant / l’adolescent le désir de devenir élève durant le temps scolaire? 3 - Comment construire la classe?
Principes préliminaires Chacun fait ce qu’il peut là où il est. Chacun peut avoir l’impression qu’il peut peu… Apprendre à visualiser, à reconnaître, à valoriser les micro changements… Le métier d’enseignant n’est plus un métier solitaire, mais un métier solidaire… Apprendre à travailler avec les autres dans la complémentarité et l’échange et non sans les autres, contre les autres ou dans le rapport de pouvoir. Chercher à réduire les écarts entre attentes / idéal et réalité du terrain… S’adapter aux enfants/adolescents tels qu’ils sont pour les amener progressivement vers la posture d’élève. Il n’y a pas de solutions toute prêtes, de recettes prêtes à l’emploi pour résoudre les problèmes relationnels qui se posent. Il y a des pistes à emprunter, des outils à ajuster, des projets à monter … : apprendre la méthodologie de projet.
1ère question ? Devenir crédible… Objectifs et réponses Objectifs : développer chez l’enfant/élève la confiance à l’égard de l’enseignant. Amener l’enfant/élève à reconnaître l’autorité de l’enseignant. Représentations de l’autorité et de la crédibilité ? Autorité se distingue d’autoritarisme. Comme faire autorité sur quelqu’un ? Devenir crédible, c’est d’abord l’être à ses propres yeux : ne pas exiger des autres ce que l’on n’exige pas de soi. Faire ce que l’on dit et dire ce que l’on fait. Compétences : Construire de la relation avec l’enfant/ l’élève, les élèves. La relation ne se réduit pas aux émotions et sentiments ressentis (affectivité). Percevoir l’enfant/ l’élève tel qu’il est. L’aider à avoir confiance en lui, à développer l’estime de soi. Apprendre et développer des compétences relationnelles : écoute, empathie, ambivalence, respect, juste distance relationnelle…
2ème question ? Développer le désir d’apprendre… Représentations et compétences Représentations de l’élève et du désir d’apprendre ? Représentations de l’enseignant et du désir de transmettre ? L’élève idéal n’existe pas. Le désir d’apprendre se construit sur le manque et la frustration. Apprendre est une sublimation des pulsions. L’identité d’élève et d’élève d’une classe se transmet de manière explicite. Il ne suffit pas d’être dans un établissement scolaire pour occuper la posture d’élève (comme il ne suffit pas de connaître les règles et les lois pour les mettre en pratique). Le passage de l’enfant/adolescent vers l’élève se construit tout au long de l’année scolaire et tous les ans. Compétences : apprendre la posture d’élève (chapitre 7 - Développer les compétences sociales des adolescents par des ateliers de parole). Apprendre à utiliser son énergie « agressivité naturelle » au service de l’adaptation scolaire. Mettre en place des projets spécifiques et valorisant pour les élèves en difficultés scolaires.
3ème question ? Construire la classe… Objectifs, représentations, compétences Objectifs : faire de la classe un lieu de vie. Développer les relations entre les personnes présentes dans la classe. Créer en chacun, un sentiment d’appartenance à cette classe. Représentations : La classe, comme groupe social est à construire afin que chacun apprenne à se positionner souplement dans un groupe (passer du JE au NOUS). Chacun, dans le groupe, est responsable de ce qui se passe. L’enseignant est « maître du cadre ». Il régule les dérégulations. Compétences : Rechercher les consensus concernant les objectifs, les règles, les rôles de chacun. Travailler ses propres représentations du groupe et ses manières d’être dans un groupe formatif.
Travailler nos représentations mentales pour les aménager, les adapter aux nouvelles réalités… Les représentations mentales s’expriment sous la forme d’images (visuelles, sonores, etc…), d’habitudes, de concepts. Les représentations se construisent sous influence… Les représentations déterminent nos attitudes et nos conduites. Changer, c’est accepter de se remettre en question, c’est modifier ses représentations mentales, c’est chercher de nouveaux positionnements. Quelles sont nos représentations personnelles et collectives : de l’adulte ? du métier d’enseignant ? De nos rôles dans l’établissement ? De nos rapports avec les collègues des différentes équipes ? De l’élève, du groupe-classe ? Des enfants/adolescents en difficultés scolaires ou difficiles ? Des relations entre parents, enseignants, élèves ? Des actions se prévention ? Du cadre à faire vivre dans l’établissement : ce qui est permis et interdit ? Des difficultés relationnelles ? Des conflits ? De la violence ? Des manières d’y faire face ? Des sanctions ?
Les représentations à promouvoir Distinguer les espaces privé et public (social). Distinguer se remettre en question et douter de soi. Chercher à construire une posture professionnelle qui tienne compte des évolutions culturelles actuelles. Développer son sens de la responsabilité : répondre des situations, élargir son champ d’intervention, s’intéresser aux relations avec les autres. S’intéresser à l’enfant / l’adolescent qui se présente « devant ou derrière » l’élève. Eduquer, c’est transmettre des savoirs (contenus), des savoirs-être et des savoirs-faire (contenants) : Seuls les contenants permettent de contenir les contenus. Promouvoir les différentes formes d’intelligence : verbale, logico-mathématique, spatiale, musicale, corporelle, intrapersonnelle, interpersonnelle. S’intéresser aux besoins des élèves : dont les besoins de sécurité, identité, estime de soi, réalisation de soi. Construire et développer des principes : l’humain ne se réduit pas à ce qu’il fait. Le respect de la personne est inconditionnel, ce sont ses actes que l’on peut juger.
Les représentations à promouvoir Porter un regard « ambivalent » sur l’autre (élève, collègue…) : le voir dans sa globalité avec ses réussites et ses erreurs, ses qualités et ses défauts. Porter un regard ambivalent sur soi-même : je ne suis ni totalement parfait, ni totalement imparfait. Valoriser avant de faire des remarques… Ne pas répondre en miroir : repérer les effets de similitude et d’écho entre les problématiques de l’élève et celles de l’enseignant. Refuser « les étiquettes » qui figent et enferment la personne dans l’image que les autres se font d’elle. Refuser de travailler dans la toute puissance : l’école ne doit pas tout faire. Chacun doit rester à sa place professionnelle tout en abordant des thématiques qui intéressent les enfants / adolescents ou qui peuvent les aider à grandir (santé physique et psychique, résister aux influences, construire une image satisfaisante de soi, etc…)
Mettre en échec les violences symboliques Les V.S. ont pour but de détruire les liens d’humanité. Les V.S. représentent le terreau sur lequel va pousser la violence destructrice. Lutter contre les V.S. c’est : - Rompre avec l’indifférence, - respecter les autres et se respecter, - refuser la chosification ou l’instrumentalisation, - faciliter l’adaptation de chacun dans l’espace scolaire, - valoriser plutôt que dévaloriser, - Refuser l’arbitraire.
Distinguer La violence se prévient et se traite. Elle représente le déchaînement d’une force qui détruit tout sur son passage. L’agressivité se gère. Elle s’exprime dans le conflit, l’opposition, le désaccord, etc…
Réguler les dysfonctionnements Transmettre un cadre cohérent et visible. Apaiser et contenir. Refuser le rapport de force, l’escalade : ne pas répondre à la violence par la violence. Produire un effet de surprise. Responsabiliser avant de sanctionner. Transmettre des compétences relationnelles : vocabulaire émotionnel, estime de soi, tolérer la frustration, élaborer ses pulsions, vivre en groupe, etc… Composer avec certaines formes d’opposition et certains opposants.