Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI Intelligence économique et veille industrielle Eléments de définition Ministère de l’industrie, du commerce et des télécommunications, Rabat, Maroc, mai 2004 Ministère de l’industrie, du commerce et des télécommunications, Rabat, Maroc, mai 2004
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI Plan I – Contexte: globalisation, concurrence et coopération II – Définition de l’intelligence économique III – Définition de la veille
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI I – Contexte: globalisation, concurrence et coopération 1- Globalisation 2- Nouveau regard sur la compétitivité - coûts et hors coûts (information, savoir, connaissance, réseau, sécurité, confiance…) - nouveau mode de production (étendu, agile, e-business et e-transformation, e-supply chain, innovation…)
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI - Nouvelles réalités concurrentielles: * interférence des gouvernements et des institutionnels dans les jeux concurrentiels * gestion de la concurrence par l’innovation et la vitesse (stratégie de vélocité) * organisation locales en réseaux d’excellence et de compétitivité * stratégies d’influence, ruses, guerrillas… D’où: l’information et la connaissance, ingrédients fondamentaux des stratégies de développement
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI D’où: besoin de piloter les stratégies de développement en connaissance de cause et besoin de maîtriser l’information à caractère stratégique. Plusieurs niveaux concernés: - l’entreprise et réseaux d’entreprises - associations professionnelles - institutions: * Etat * Collectivités locales * réseaux d’appui et d’expertise (RDT, CCI, Universités, Ecoles de commerce, Centres techniques, …)
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI II – Définition de l’intelligence économique 1 – Rapport Martre « Intelligence économique et stratégies d’entreprises »1994 «Ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution de l’information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation. Ces diverses actions sont menées légalement, avec toutes les protections nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délai et de coût. « L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre(…) la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise pour améliorer son positionnement concurrentiel.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI La notion d’intelligence économique implique le dépassement des actions partielles de documentation, de veille (scientifique, technologique, concurrentielle, financière, juridique…), de protection du patrimoine, d’influence (stratégies d’influence des Etats, ONG, cabinets de consultants étrangers, désinformation… »
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI 2 – Pour aller plus loin a) Démarche déployée par une entreprise ou une organisation et mobilisant leurs capacités à comprendre et décrypter les enjeux et les réalités des marchés et de leur contexte, pour mieux piloter leur stratégie de développement. Il s’agit d’une démarche de détection et d’interprétation des signaux de l’environnement économique, culturel, social et politique permettant de produire de la décision et de la stratégie « en connaissance de cause ». Il s’agit « d’un autre mode du connaître », un véritable apprentissage de la perception. Les signaux d’alerte précoces (« early warning signals ») se situent dans le périphérique et le secondaire par rapport au couple « marché-produit », dans le « hors-marché ». Comment voir sans être vu ?
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI La démarche nécessite dès lors des savoir-faire particulier: - Méthodologie de détection des signaux faibles et « avant coureurs » - Identification/diagnostics de la qualité « cognitive » d’un réseau ou d’experts - Analyse stratégique - Sécurité et contre-intelligence (utiliser les réseaux de l’entreprise pour capter l’information et les menaces - attaques concurrentielles) La démarche nécessite des organisations en réseau de surveillance, d’alerte et d’influence, dont l’objectif est de modifier les champs de force concurrentiels en faveur des buts de l’organisation. L’intelligence économique permet de manœuvrer sur un marché en dynamique d’ influence, en interaction concurrentielle avec les protagonistes du marché/hors marché.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI Les finalités de l’intelligence économique sont au nombre de quatre : - la maîtrise – promotion et protection – des savoir-faire technologiques, économiques, sociaux et culturels ; - l’identification des menaces et des ouvertures dans l’environnement ; - l’appui à la décision, à la tactique et la stratégie ; - la mise en œuvre d’actions d’influence, fondées en particulier, sur la promotion du modèle économique, politique et culturel national. Ainsi, l’intelligence économique est appréciée comme une démarche de gestion stratégique de l’information et devient un outil à part entière de compréhension permanente de la réalité des marchés, des techniques et des modes de pensée des concurrents et des partenaires, de leur culture, de leurs intentions et de leurs capacités à les mettre en œuvre.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI Il est important de noter ici que l’intelligence économique peut s’appliquer à tout type d’affrontements concurrentiels et coopératifs. L’enjeu de sa maîtrise est essentiel. Lors d’une négociation, d’un affrontement ou d’une coopération, l’entité qui contrôle les flux d’intelligence économique dans la dynamique de la relation, peut profiter de la dissymétrie qu’il aura su instaurer au sein du rapport de force – y compris à travers des stratagèmes de désinformation - pour remporter un avantage compétitif.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI 3 – Types d’intelligence économique a) Intelligence compétitive, intelligence concurrentielle (competitive intelligence) L’intelligence concurrentielle couvre la pratique qui comprend non seulement l’analyse des concurrents, mais aussi les conditions de concurrence dans les secteurs industriels ou sur le plan des régions. Pour Douglas Bernhardt, l’intelligence concurrentielle est « comme un processus analytique qui transforme des données désagrégées sur le concurrent, le secteur industriel et le marché, en connaissance stratégique utile au décideur et donnant des précisions sur les capacités, les intentions, la performance et le positionnement du/des concurrent(s) ». [1][1] R. Salmon, Y. de Linares, L’intelligence compétitive, Dunod,1997. [2][2] D. Bernhardt, Perfectly legal competitor intelligence, 1994.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI b) Renseignement d’affaire, intelligence économique (business intelligence) En 1988, Ben Gilad a défini l’intelligence économique comme « l’activité de surveillance de l’environnement externe de l’entreprise, à la recherche d’informations utiles au processus de prise de décision au sein de la firme ». Par le champ qu’elle couvre, c’est la définition qui se rapproche le plus de la française. Orientée sur la surveillance des concurrents actuels, comme dans la démarche d’intelligence concurrentielle, la « business intelligence » inclut par ailleurs des actions ciblées, comme l’analyse du potentiel de fusion-acquisition de tel secteur, de telle entreprise ou encore l’évaluation du risque, notamment du risque pays. B. & T. Gilad, The business intelligence system, 1988.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI c) Intelligence sociale (social intelligence) Il s’agit de la démarche la plus large, puisqu’elle concerne la capacité d’une société et des institutions qui la composent, à identifier les problèmes, à collecter l’information pertinente relative à ces derniers, à la transmettre, la traiter, l’évaluer et la rendre utile au décideur[1].[1] Cette notion a servi à décrire les capacités d’un pays à utiliser et gérer l’information nécessaire, dans le cadre de stratégies nationales. Pour Slavo Radosevic[2] il s’agit de la capacité d’analyse informationnelle d’un pays, qui repose sur le noyau dur de l’intelligence sociale de ce pays, constitué par ses industries de la connaissance et ses réseaux d’information.[2] [1][1] S. Dedijer, Social & Economic Intelligence Review.1991 [2][2] S. Radosevic. idem, 1991.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI 4 – Les niveaux de l’intelligence économique a) Entreprise et réseau d’entreprise b) Marché privé et consultants/experts c) Niveau institutionnel * Associations professionnelles * Etat * Collectivités locales * Réseaux d’appui et d’expertise 5- L’intelligence économique en France * Une démarche à visée stratégique * Une politique publique de gestion des intérêts de puissance
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI III – Définition de la veille 1 - Préalable « Si la veille et plus particulièrement, la veille technologique, ne représente qu’un maillon dans l’organisation de la gestion collective de l’information stratégique au sein de l’entreprise, elle n’en constitue pas moins l’outil privilégié qui permet de poser les questions pertinentes et d’apporter au décideur les orientations nécessaires à sa décision. Il ne peut y avoir de démarche d’intelligence économique sans une activité organisée de veille. » « Veille stratégique. Organiser la veille sur les technologies de l’information. » 1998.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI 2 - Définition de la veille a) « La veille est une activité continue, en grande partie itérative, visant à une surveillance active de l’environnement technologique, commercial etc…pour anticiper les évolutions » Afnor, avril 1998, « Norme prestation de veille » b) « La veille est un processus informationnel et documentaire »
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI 3 - Les types de veille a)La veille technologique Elle fait référence aux acquis scientifiques et techniques (brevets, publications, savoir-faire), aux activités de recherche, aux produits et services, aux procédés de fabrication, à l’innovation, aux systèmes d’information: « qui fait quoi, où, et avec quelle norme ? »
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI b) Renseignement sur les concurrents, veille concurrentielle (competitor intelligence) Ciblée sur les concurrents, cette pratique de veille a pour objectif « de développer un profil relatif à la nature et aux succès des changements de stratégie, que chacun des concurrents de l’entreprise est susceptible de faire, relatif également à la réponse probable de chaque concurrent, face au déploiement des changements au sein de l’industrie concernée et face aux importantes transformations que cela pourrait déclencher dans l’environnement[1] ».[1] Hautement spécifique, cette démarche se concentre sur les actions, les comportements et les options stratégiques d’un ou de plusieurs concurrents, existants ou potentiels. [1][1] M. E. Porter, L’avantage concurrentiel, 1980.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI b) La veille commerciale Regroupe les aspects commerciaux centrés sur les marchés, les clients, les méthodes commerciales, les fournisseurs, le marché du travail. c) La veille sociétale Regroupe l’étude des facteurs culturels, politiques, sociaux, historiques, des acteurs institutionnels, de l’opinion publique, des salariés. Ex. Observation de l’histoire des crises dans une région et savoir faire, réactivité des population. Utile de connaître pour mettre en place dans un bassin d’emploi une veille.
Définitions Philippe CLERC - Direction de l'Intelligence Economique, de l'innovation et des TIC - ACFCI 3 – Les niveaux de veille a) Entreprise b) Associations professionnelle c) Marché privés – Cabinets et experts d) Institutionnel * Etat *Collectivités locales * Réseaux d’appui et d’expertise Ex. Centre de veille concurrentielle au Québec Regroupement de partenaires reconnus dans un secteur d’activité économique (centres techniques, de recherche, associations…Fournir une information stratégique nouvelle.