Le lexique mental Mme. MEDANE

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Transcription de la présentation:

Le lexique mental Mme. MEDANE Université Hassiba Benbouali-Chlef- (Algérie)

Reconnaitre, ou produire, un mot, cela suppose bien évidemment qu’il ait été enregistré en mémoire ; en d’autres termes, tout locuteur d’une langue possède un lexique interne, c’est-à-dire un ensemble de représentation correspondant aux unités signifiantes de sa langue. Nul ne s’étonne aujourd’hui que les psycholinguistes s’intéressent au « lexique » ( ou « lexique interne » ou « lexique subjectif » ou « lexique mental »), devenu l’un des thèmes essentiels de la psychologie cognitive.

Lexique mental dans le dictionnaire de psychologie: Ensemble des représentations conceptuelles auxquelles correspondent les entrées sensorielles d'une séquence de traits, lettres, phonèmes. Ces représentations associées sont d'ordre sémantique et phonologique. On parle de lexique mental pour désigner ce que contient la mémoire et qui correspond à chaque unité de lecture : ainsi, chaque lettre possède une entrée correspondante en mémoire, chaque mot ou expression également. -- definitions-de-psychologie.com : lexique mental

Qu’est-ce qu’on entend par lexique ? Selon le dictionnaire de linguistique de Jean Dubois et al., « comme terme de linguistique général, le mot lexique désigne l’ensemble des unités formant la langue d’une communauté, d’une activité humaine, d’un locuteur, etc. » (p.297). Les auteurs ajoutent: « A ce titre, lexique entre dans divers systèmes d’opposition selon la façon dont est envisagé le concept » Tout d’abord le « lexique » s’oppose à « vocabulaire » le terme de lexique est alors réservé à la langue, le terme de vocabulaire au discours. Lexique: concerne la langue (comme système) Éléments discrets (mots isolés) Éléments complexes (groupes de mots sémantiquement solidaires) Vocabulaire: concerne l’usage Lexique: inventaire quasi illimité d’éléments du langage que tentent de rendre compte les dictionnaires (imprimés ou électronique) Ne coïncide pas exactement avec Vocabulaire en usage dans une société (communauté linguistique) donnée. Dictionnaires ne rendent pas compte de tous les mots en usage, et inversement, contiennent beaucoup de mots qui ne sont plus en usage. (p.ex.: Larousse: roulement d’environ 25% tous les 10 ans)

Le problème est évidemment que « Si considérable soit-il, le corpus constitué ne peut fournir qu'un vocabulaire et ne saurait rendre compte du lexique (potentialités lexicales, ou compétence) du locuteur ». Cette difficulté est aggravée par le fait que «  tout locuteur possède en fait une double compétence lexicale » selon que l’on considère la compréhension ou la production : l’existence d’un « vocabulaire passif » (unités comprises mais non réalisées ) est là pour en témoigner.

Une deuxième distinction se superpose à la

Le lexique mental ( interne ou subjectif)

On peut à première approximation envisager ce lexique sur le model d’un dictionnaire, c’est-à-dire comme une liste ordonnée d’ « entrées lexicales » dont chacune comprendrait l’ensemble des informations nécessaires pour identifier, comprendre et utiliser l’unité considérée. Trois types d’informations, au moins, devraient caractériser chaque entrée lexicale : La forme phonologique ( acoustique, articulatoire et éventuellement graphique) du mot ; Ses propriétés syntaxiques et morphologiques : catégorie (nom, verbe, adj, etc.), genre, nombre, etc. définissant des possibilités d’utilisation d’une phrase ; Sa signification, et éventuellement ses conditions d’utilisation selon la situation ( mot familier, vulgaire, etc.)

Accès au lexique dans les différentes activités langagières

Les très nombreux travaux consacrés à l’étude du lexique interne l’on abordé de deux façons différentes. Les uns se sont intéressés essentiellement à l’accès lexical, c’est-à-dire aux mécanismes par lesquels les mots sont retrouvés en mémoire, pour être reconnus ou produit ; les autres ont porté sur la représentation mentale des significations (sémantique psychologique) et leur organisation en mémoire (mémoire sémantique). Bien que les deux types de problèmes soient évidemment liés, les travaux qui les concernent se sont développés de façon relativement indépendante. ACCÈS AU LEXIQUE : ensemble des mécanismes par lesquels les mots sont récupérés en mémoire pour être reconnus ou reproduit.

Organisation et accès au lexique mental L’étude de l’accès lexical doit répondre à deux types de questions : Le premier concerne la nature du lexique interne : quelles sont les unités qui y figurent ? comment sont-elles classées et quelles relations entretiennent-elles entre elles ? Le second porte sur les processus d’accès au lexique : Comment accède-t-on aux mots ?

Mécanismes de l’accès lexical :   On peut concevoir ces processus de deux façons. La première consiste à envisager l’accès au lexique sur le modèle de la consultation d’un dictionnaire : pour chercher un mot, nous feuilletons le volume, localisons la page où le mot doit vraisemblablement se trouver, puis parcourons la liste des termes qui y figurent jusqu’à ce que nous ayons trouvé le mot cherché. Ce processus de recherche séquentielle, active, correspond en gros au modèle de Forster.

Une autre hypothèse serait qu’il n’y a pas recherche mais simplement une activation automatique des mots par les informations recueillies par le système : dès qu’un certain seuil d’activation est atteint, le dispositif producteur de mots (logogène) entre en action et le mot est produit ou identifié. Ce processus d’activation passive est celui du modèle de Morton. On le retrouve (sous des fiormes un peu différentes) chez Marslen-Wilson, et dans le modèle connexionniste d’Elman et McClelland.

Un dernier point dans notre considération de l’accès au lexique mental : les expériences en psycholinguistique nous ont révélé des temps de traitement différents pour différents types de mots (résumés de la recherche dans Ellis & Beaton 1993, Ellis 1997, de Groot 1995, Lotto & de Groot 1998) : • les mots grammaticaux (« function words ») sont récupérés plus rapidement que les mots lexicaux ; • les mots de haute fréquence sont récupérés plus rapidement que les mots de basse fréquence ; • les noms sont récupérés plus rapidement que les verbes ; • les mots concrets plus rapidement que les mots abstraits.

Modèles d’accès au lexique Modèle LAFS de Klatt (1988) lexical access from spectra Modèle de cohorte Marslen-Wilson Modèle de Trace de McClelland et Elman

LAFS Klatt Le lexique mental serait constitué des traces des spectres de fréquence des mots prononcés La procédure de reconnaissance consisterait en un appariement du spectre actuel du mot entendu avec la trace mnésique du spectre Il y aurait accès direct au lexique sans segmentation ni catégorisation « four scores and seven years ago »

Modèle de Cohorte Marslen-Wilson Lexique Mental L'information acoustique et phonétique arrive séquentiellement. Un mot isolé ne peut être identifié qu'à partir du moment où il est seul compatible avec l'information déjà disponible. Les premières syllabes activent la cohorte des mots candidats les comprenant. Plus il y a de syllabes prononcées, plus la cohorte se rétrécit. Le mot peut être reconnu avant qu’il ait fini d’être prononcé. Le point d’identification est la fin de la syllabe qui ne laisse plus qu’un seul candidat. Exemple : le mot « vocabulaire » table chaise chien moineau éléphant vocable vote vocal vocalise volage vocation volant vocabulaire table chaise chien moineau éléphant vocable vote vocal vocalise volage vocation volant vocabulaire table chaise chien moineau éléphant vocable vote vocal vocalise volage vocation volant vocabulaire table chaise chien moineau éléphant vocable vote vocal vocalise volage vocation volant vocabulaire « vo- « vo-ca-bu-laire « vo-ca-bu « vo-ca Point d’identification

Modèle Trace McClelland et Elman (1986) C’est un modèle de type connexionniste qui distingue trois grandes étapes de traitement : les traits (graphiques ou acoustiques), les lettres ou les phonèmes et enfin les mots. Il s’agit d’un modèle interactif, à la fois ascendant et descendant. Exemple avec mot : « MOVE » Etape 1: activation des traits graphiques ou acoustiques contenus dans le stimulus et inhibition des autres Etape 2 : activation des lettres ou des phonèmes contenus dans le mot et inhibition des autres Etape 3 : activation des mots contenant les mêmes lettres ou les mêmes phonèmes et inhibition des autres