Didactique du français L1 Cours de Didactique du français L1 Semestre 1 Cours 3 : jeudi 6 octobre 2016 Docteure Martine Girerd martine.girerd@unifr.ch Martine Girerd – 6 octobre 2016
Cours 3 Les 4 pôles d’apprentissage de la lecture Pôle 1 : L’acculturation Pôle 2 : l’identification des mots : lire et écrire des mots Le modèle à deux voies Pôle 3 : comprendre des textes Qu’est-ce que lire? Les processus du lecteur Martine Girerd – 6 octobre 2016
LES 4 PÔLES D’APPRENTISSAGE DE LA LECTURE Martine Girerd – 6 octobre 2016
Les 4 pôles de l’apprentissage de la lecture La production de textes L’identification des mots La compréhension de textes L’acculturation Cadre de référence commun, composantes inspirées de Goigoux Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 1 : l’acculturation ACCULTURATION, subst. fém. 2. SOCIOL. “Processus par lequel un individu apprend les modes de comportements, les modèles et les normes d'un groupe de façon à être accepté dans ce groupe et à y participer sans conflit”. (MUCCH. Sc. soc. 1969). >>> Celui ou celle qui ne maitrise pas la lecture-écriture est en marge de la société >>> L’acculturation commence très tôt, avant l’école (ou pas) Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 1 : l’acculturation = le travail d’appropriation et de familiarisation avec la culture écrite, ses œuvres, ses codes linguistiques et ses pratiques sociales Elle vise notamment à faire découvrir aux élèves le pouvoir d’action et de réflexion que confère la maitrise de la langue écrite. (Goigoux, 2003) (construction d’un « statut » ou d’une « posture » de lecteur) Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 1 : l’acculturation Acculturation au monde de l’écrit Acculturation… au monde ? >>> compréhension du monde Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 1 : l’acculturation Littérature de jeunesse Mais aussi > tous les textes issus des différentes disciplines > textes d’élèves Permettre aux élèves d’entrer dans une compréhension et une utilisation des différents écrits (vocabulaire, fonction, contraintes d’écriture,…) Lier à la production d’écrits et à la structure de la langue Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 2 : Identification des mots lire et écrire des mots Approche cognitive Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 2 : Identification des mots lire et écrire des mots Les mécanismes mis en œuvre pour reconnaitre et identifier les mots écrits. Des « modèles « ont été établis, le plus couramment employé : le modèle à deux voies Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 2 : Identification des mots lire et écrire des mots Les « modèles » supposent l’existence de « lexiques internes » où sont stockés les mots connus par le lecteur Le lexique orthographique : lieu de stockage orthographique du mot (avec toutes les lettres dans l’ordre) Le lexique phonologique : la forme phonétique des mots Le lexique mental : leur sens (stockage sémantique) Martine Girerd – 6 octobre 2016
LE MODELE A DEUX VOIES Après une analyse visuelle générale, survient une analyse visuelle spécifique des lettres. A ce niveau se séparent les deux voies de lecture, en fonction ou non de la présence du mot dans le lexique orthographique Martine Girerd – 6 octobre 2016
LES DEUX VOIES DE LECTURE : Il y aurait 2 façons de lire un mot écrit, deux voies de lecture : perspective neuropsychologique La voie phonologique, ou voie indirecte ou lecture par assemblage ou analytique La voie lexicale, ou voie directe, globale, orthographique ou lecture par adressage : existence de lexiques internes où sont stockés les mots connus par le lecteur, ou lexique mental (stockage sémantique) Martine Girerd – 6 octobre 2016
Voie directe Lecture par adressage : On s’adresse directement au mot stocké dans le lexique orthographique : surtout utilisée par les lecteurs experts car plus rapide. Exemple : « femme » « oignon » Voie directe ou voie d’adressage : consiste à identifier le mot comme une forme précise et stable sans passer par l’assemblage Martine Girerd – 6 octobre 2016
Voie indirecte Lecture par assemblage Consiste à identifier les correspondances entre les lettres et les sons : voie très sollicitée par les apprentis lecteurs (traitement lent et coûteux) (mots longs, les noms propres, mots inconnus) Le lecteur habile utilise la procédure d’assemblage de manière automatisée, activité différente des opérations lentes et laborieuses de déchiffrage du lecteur débutant ou du mauvais lecteur. Martine Girerd – 6 octobre 2016
Voies directe et indirecte Martine Girerd – 6 octobre 2016
LES DEUX VOIES DE LECTURE (Coltheart, 2001) Martine Girerd – 6 octobre 2016
Tableau des procédures employées en fonction du type de mots à lire Martine Girerd – 6 octobre 2016
LECTURE DE MOTS De quelle manière lisez-vous ces mots ? CYANOCUBULAMMINE CHAOS FIFISTRELLE CHOCOLAT ZINGIBERACEES MONSIEUR GRENAUPHICATEAU Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pôle 3 : comprendre des textes Quelle différence entre lire un texte et comprendre un texte ? Martine Girerd – 6 octobre 2016
Qu’est-ce que lire ? Lire = déchiffrer l’écrit + comprendre On parle de lecture-compréhension de lecteur-compreneur Martine Girerd – 6 octobre 2016
Qu’est-ce que lire ? Qu’est-ce qui est mis en jeu chez le lecteur-compreneur ? Comment définiriez-vous l’acte de lire ? Martine Girerd – 6 octobre 2016
Qu’est-ce qui est mis en jeu chez le lecteur-compreneur ? (Goigoux, 2004) Martine Girerd – 6 octobre 2016
On peut savoir déchiffrer sans pour autant comprendre… Martine Girerd – 6 octobre 2016
On peut savoir déchiffrer sans pour autant comprendre… Martine Girerd – 6 octobre 2016
On peut ne pas pouvoir déchiffrer Martine Girerd – 6 octobre 2016
On a parfois besoin de plus que le texte pour comprendre… Demi-Lune prépara ses affaires : un sac de provisions, une couverture et une lance. Aujourd'hui était un grand jour. Il devait tuer un aigle et ramener une plume pour faire preuve de son courage. Il monta sur son cheval et se mit en route. Martine Girerd – 6 octobre 2016
Pour aller plus loin… Trois composantes principales (et relativement indépendantes) impliquées dans l'apprentissage et la maîtrise de la lecture : 1) traitements perceptif et linguistique du texte 2) processus généraux de compréhension 3) processus de contrôle et de gestion du déroulement de la lecture Martine Girerd – 6 octobre 2016
Première composante : traitements perceptifs du texte Avant de commencer à lire, on peut prendre des indices « en surface » : Mise en page Présence ou pas de photos, dessins, illustrations Présence ou pas de paragraphes Texte au présent, passé composé, passé simple Longueur du texte Martine Girerd – 6 octobre 2016
Martine Girerd – 6 octobre 2016
Première composante : traitements perceptifs du texte - reconnaissance des lettres, - mise en relation avec les phonèmes, - identification des mots, - traitement syntaxique, - prise en compte de l'organisation rhétorique des textes (genres textuels) Martine Girerd – 6 octobre 2016
Exemple de traitement syntaxique Ce matin, je me dirigeais vers la salle de bain pour faire ma toilette, elle était encore occupée. « Attends, je viens de prendre ma douche, je ne suis pas encore habillé ! » me cria-t-on de l’intérieur. Qui est dans la salle de bain ? Moi, mon fils, ma femme, mes filles ? Justifier en entourant dans le texte Martine Girerd – 6 octobre 2016
(comprendre une conversation, un film, une histoire...). compréhension Deuxième composante : processus généraux de compréhension Objectif de la lecture. La compréhension préexiste à l'apprentissage de la lecture car elle s'exerce dans les situations au quotidien (comprendre une conversation, un film, une histoire...). Les processus impliqués dans la compréhension sont donc des mécanismes généraux qui interviennent dans l'élaboration de représentations cohérentes. Martine Girerd – 6 octobre 2016
Martine Girerd – 6 octobre 2016
Martine Girerd – 6 octobre 2016
troisième composante : processus de contrôle et de gestion du déroulement de la lecture Martine Girerd – 6 octobre 2016
De quelle manière lisez-vous ce texte ? Martine Girerd – 6 octobre 2016
Traduction d’un texte de Brandsford et Johnson, 1972 Martine Girerd – 6 octobre 2016
troisième composante : processus de contrôle et de gestion du déroulement de la lecture Pour parvenir à une compréhension du texte, le lecteur (ou l'auditeur) doit être en mesure de déterminer s'il a, ou non, compris la partie du discours ou du texte qu'il a déjà traitée. Ce contrôle permet seul d'(auto)réguler la compréhension afin de la rendre plus efficace, cela en mettant en œuvre des procédures de traitement adaptées. Martine Girerd – 6 octobre 2016