1.. La forme scolaire et ses fonctions didactiques ‘Ce qu’on apprend ne devrait pas valoir seulement pour l'école, mais pour son usage dans la vie.’ Coménius 1657 1.. La forme scolaire et ses fonctions didactiques ‘L’école est le modèle le plus élevé de la vie sociale.’ G. Bachelard, 1949 Ou : qu’est-ce qu’une école, et pourquoi se le demander ?

« Ça se dit pas dans la vie ! »

Structure du cours Deux semestres : de l’intention d’instruire à l’échec scolaire (et retour) 10 chapitres x 2/3 semaines 10 + 2 textes à lire, et quelques autres Forum lectures Récits, films, documents pédagogiques, témoignages, presse, recherches, concepts… Exercices formatifs Examen final : analyse de documents au moyen des concepts et pratiques étudiés + un séminaire d’introduction au travail scientifique

Ressources Le portail du cours, ses supports, ses FAQ , son glossaire http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/maulini Les textes, extraits de films, espaces interactifs https://moodle.unige.ch/enrol/index.php?id=794 [s’inscrire avec la clef eee2016] Les livres et films à disposition (listes de base) Bibliothèque et médiathèque, Uni Mail eee-fpse@unige.ch Assistants, M3362 Manuel.Perrenoud@unige.ch & Myriam.Radhouane@unige.ch

http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/maulini/cours-tc.htm

Une invention et ses fonctions La forme scolaire d’apprentissage Retour entre les murs

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Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3 Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs

Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3 Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs « Loisir de l’étude »

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Simulation Décomposition Secondarisation Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs Simulation Décomposition Secondarisation « Loisir de l’étude »

FONCTION DIDACTIQUE, n.f. Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs FONCTION DIDACTIQUE, n.f. Les écoles servent à systématiser les apprentissages, pour les rendre plus méthodiques et plus efficaces que dans la vie courante. Elles instituent les situations de formation : à l’écart des pratiques sociales (fct de simulation), dans un ordre qui évite les obstacles (fct de décomposition), en adoptant un rapport réflexif aux monde (fct de secondarisation). Ces trois fonctions didactiques impliquent une relation entre un enseignant et des élèves, à propos d’un savoir préétabli.

Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3 Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs L’école ou la vie ? « L’école est par excellence un atelier de stérilisation. On lui donne des enfants normaux, on s’efforce d’en faire des hommes retardés. Elle met tout son soin à émousser le dard de la vie. À la liqueur d’enfance, elle mêle le jus de la sénilité. Elle fait, des enfants, de petits vieux, faussant ainsi, d’un seul coup, la nature de l’enfance et la nature de la vieillesse, offensant également la naïveté de l’enfance et la dignité de la vieillesse. (…) L’enseignement dit classique est particulièrement expert en cette désastreuse besogne de dénaturalisation, de dévitalisation, de « mortification » de la jeunesse. Il est « de classe » dans le plus mauvais sens du mot : il n’y en a pas de plus partisan, de moins libéral. Il défend les intérêts d’une classe, celle qui a tout avantage à ce qu’on vive de mémoire et non d’évidence, à ce qu’on étouffe les raisons du présent sous les raisonnements du passé… Ce n’est pas du dehors que j’en parle. Je connais assez ma matière. Je sais quel parti mortel on peut tirer des langues mortes, et comment, d’elles aux langues vivantes, la contagion opère. (…) On apprend aux enfants à jouer avec les morts ; rien de plus propre à détourner leur curiosité des urgences de la vie. » (Gilliard, 1942. p. 81)

« C’est dans le Moyen Âge, ça ! » « Ça se dit pas dans la vie ! » Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs L’école ou la vie ? « L’école est par excellence un atelier de stérilisation. On lui donne des enfants normaux, on s’efforce d’en faire des hommes retardés. Elle met tout son soin à émousser le dard de la vie. À la liqueur d’enfance, elle mêle le jus de la sénilité. Elle fait, des enfants, de petits vieux, faussant ainsi, d’un seul coup, la nature de l’enfance et la nature de la vieillesse, offensant également la naïveté de l’enfance et la dignité de la vieillesse. (…) L’enseignement dit classique est particulièrement expert en cette désastreuse besogne de dénaturalisation, de dévitalisation, de « mortification » de la jeunesse. Il est « de classe » dans le plus mauvais sens du mot : il n’y en a pas de plus partisan, de moins libéral. Il défend les intérêts d’une classe, celle qui a tout avantage à ce qu’on vive de mémoire et non d’évidence, à ce qu’on étouffe les raisons du présent sous les raisonnements du passé… Ce n’est pas du dehors que j’en parle. Je connais assez ma matière. Je sais quel parti mortel on peut tirer des langues mortes, et comment, d’elles aux langues vivantes, la contagion opère. (…) On apprend aux enfants à jouer avec les morts ; rien de plus propre à détourner leur curiosité des urgences de la vie. » (Gilliard, 1942. p. 81) « C’est dans le Moyen Âge, ça ! » « C’est les bourgeois ! » « Ça se dit pas dans la vie ! »

Coupure scolastique… « J’ai étudié en un temps où les élites se reproduisaient. Depuis, une rupture anthropologique est survenue. Nous ressemblions à nos pères, les jeunes aujourd’hui ressemblent à leur temps. (...) L’homme se mesurait au latin. La seule chose qui importait au monde, c’était la littérature. Nous étions résolument élitaires, avions un mépris lourd pour les scientifiques, l’idée de faire du sport nous paraissait d’une vulgarité insupportable. Parler à quelqu’un qui ne lisait pas L’Iliade dans le texte nous semblait ridicule. Les conversations qui nous animaient au matin portaient sur ce que nous avions lu la nuit précédente. Oui, on savait que d’autres collèges existaient, quelque part en Barbarie. (...) Nous étions hors du monde. De savoir que l’on souffrît aux antipodes nous indifférait. Nous n’étions portés ni par nature, ni par sentiment, vers des tragédies qui nous étaient épargnées. Sans doute n’est-ce pas souhaitable. Car cela dénote une avarice du cœur, quelque chose de l’ordre du solipsisme. » Marc Bonnant, 25.09.2015

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Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3 Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs FORME SCOLAIRE, n.f. « La forme scolaire est le mode de socialisation caractérisé par une relation inédite - pédagogique - entre un maître, ses élèves et des savoirs, au sein d’un espace et un temps spécifiques, codifiés par un système de règles impersonnelles. » (Vincent, Lahire & Thin, 1994, pp.11-48) [ ! ]

Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3 Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs FORME SCOLAIRE, n.f. « La forme scolaire est le mode de socialisation caractérisé par une relation inédite - pédagogique - entre un maître, ses élèves et des savoirs, au sein d’un espace et un temps spécifiques, codifiés par un système de règles impersonnelles. » (Vincent, Lahire & Thin, 1994, pp.11-48) Secondarisation Décomposition Simulation [ ! ]

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Une pratique ordinaire… (2) Une invention et ses fonctions > 2. La forme scolaire > 3. Retour entre les murs Une pratique ordinaire… (2) Postez au moins un message dans la salle EEE n°92033 de la page web http://seance.epfl.ch récapitulant : Une réplique qui vous fait particulièrement réagir. La raison de votre réaction. Cas échéant, la question que vous vous posez à ce propos. 2008

1. La forme scolaire et ses fonctions > 2 1. La forme scolaire et ses fonctions > 2. Retour entre les murs > 3. Des fonctions aux tensions La vie, l’école, le temps

La clôture : institutions scolaires 1. La forme scolaire et ses fonctions > 2. Retour entre les murs > 3. Des fonctions aux tensions La clôture : institutions scolaires 19e siècle 20e siècle

La clôture : pratiques pédagogiques 1. La forme scolaire et ses fonctions > 2. Retour entre les murs > 3. Des fonctions aux tensions La clôture : pratiques pédagogiques 19e siècle 20e siècle

1. La forme scolaire et ses fonctions > 2 1. La forme scolaire et ses fonctions > 2. Retour entre les murs > 3. Des fonctions aux tensions Trois tensions Simulation, droit à l’erreur et sanctions artificielles : comment établit-on ce qui est juste ou faux, qui en décide ? Décomposition, progression sans obstacle et questions auxiliaires : comment motive-t-on les apprentissages, qui en dit l’intérêt ? Secondarisation, étude réflexive et productions scolaires : comment pense-t-on le rapport entre les savoirs et les pratiques sociales, qui le fait ? Dépendance < > Alliance Exposé < > Recherche Théorie < > Pratique

Références Bachelard, G. (1940/1966). La philosophie du non. Essai d’une philosophie du nouvel esprit scientifique. Paris : PUF. Bourdieu, P. & Passeron, J.-C. (1964). Les héritiers. Les étudiants et la culture. Paris : Minuit. Bégaudeau, F. (2006). Entre les murs (Récit). Paris : Gallimard. Cantet, L. (2009). Entre les murs (Film DVD). Zurich : Film Coopi. Coménius, J. A. (1657/1992). La grande didactique, ou l’art universel de tout enseigner à tous. Paris : Klincksieck. Gilliard, E. (1942). L’école contre la vie. In D. De Rougemont, E. Gilliard & H. Roorda, Trois pamphlets pédagogiques. Lausanne : L'Âge d'Homme. Maulini, O. (2011). Les formes du travail scolaire entre conflits de méthodes et développement des pratiques. In O. Maulini (Ed.) Les formes de travail scolaire : entre conflits de méthodes et développement des pratiques, Recherches en éducation, 10. Maulini, O. & Perrenoud, Ph. (2005). La forme scolaire de l'éducation de base : tensions internes et évolutions. In O. Maulini & C. Montandon (Ed.). Les formes de l'éducation : variété et variations (pp. 147-168). Bruxelles : De Boeck (Raisons éducatives). Perrenoud, Ph. (2011). Quand l’école prétend préparer à la vie… Développer des compétences ou enseigner d’autres savoirs ? Paris : ESF. Vincent G., Lahire, B. & Thin, D. (1994). L'éducation prisonnière de la forme scolaire. Scolarisation et socialisation dans les sociétés industrielles. Lyon : Presses universitaires de Lyon. Maulini, O., Meyer, A. & Mugnier, C. (2014). Forme scolaire d’apprentissage et pratiques pédagogiques (Carnets des sciences de l’éducation). Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation.