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Devenir incompétent Le Soi et la culture pop dans un monde éphémère

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Présentation au sujet: "Devenir incompétent Le Soi et la culture pop dans un monde éphémère"— Transcription de la présentation:

1 Devenir incompétent Le Soi et la culture pop dans un monde éphémère
Guy Lanoue, Université de Montréal,

2 Traditionnellement, l’incompétence est vue comme un échec de la socialisation. Mais avec la prolifération de sous-cultures et de mini-communautés (virtuelles ou non), les personnes peuvent choisir les communautés où elles s’investissent. L’incompétence peut donc représenter un choix autant qu’elle soit le résultat de la socialisation ratée: 1) les apprentissages traditionnels, dans la famille, à l’école, avec des amis sont désormais incapables de fournir le capital culturel nécessaire pour maitriser la multiplicité des domaines du social; 2) l’affaiblissement des cultures nationales signifie que les personnes peuvent volontairement ignorer certains champs culturels, sans pourtant nuire à leur cheminement social; 3) elles peuvent se concentrer sur des domaines simplifiés (la culture pop), qui semblent être capables d’encadrer le social néolibéral; l’incompétence n’est qu’un masque social. Bref, les personnes se concentrent sur des miniunivers où leurs compétences limitées sont toutefois efficaces.

3 Le sociologue polonais-anglais Zygmunt Bauman, dans un ensemble de publications récentes (dont Liquid Times: Living in an Age of Uncertainty, 2006), a suggéré que les personnes en Occident vivent une modernité «liquide» (à différence de la modernité «solide», «figée», des époques précédentes). Ceci signifie que les paramètres du social contemporain sont flous, et donc les individus doivent affronter des défis pour lesquels ils ne sont pas préparés: même s’ils ne sont pas aliénés dans le sens proposé par les théories freudiennes et marxistes, l’agir n’est plus encadré ni par une idéologie ni par un ensemble englobant de valeurs. Les formes sociales et les institutions leur semblent floues, et donc n’agissent pas de points de repères adéquats pour l’émergence du Soi. Les personnes doivent trouver de moyens alternatifs pour établir les paramètres du Soi. En fait, dit Bauman, elles doivent incessamment tisser un ensemble de petits projets et d’épisodes à court terme, qui ne peuvent substituer les notions traditionnelles de «progrès» ou de «carrière» qui traçaient les parcours normalisés de l’agir dans un contexte moderne. Le Soi est donc fragmenté, obligeant les personnes d’être souples, rusées, sans attachements forts au passé, ni aux autres. Grant McCracken les a baptisés «Swift Selves» (en Transformations: Identity Construction in Contemporary Culture, 2008), et, à différence de Bauman, a une vision plutôt positive de ce développement, car chaque transformation réussie, voulue ou non, renforce l’agir et le biopouvoir de ces caméléons. Grant McCrackern; consultez son blog à Zygmunt Bauman 2008/10/zygmunt-bauman_ jpg /%231Photos/grant.jpg

4 Le problème n’est pas uniquement d’encadrement idéologique
Le problème n’est pas uniquement d’encadrement idéologique. Nos émotions, selon Arlie Hochschild (The Managed Heart, 1983), doivent aujourd’hui être gérées selon des critères nouveaux. Les émotions du Soi étaient liées aux rapports sociaux, mais leur rôle a été menacé par l’industrialisation et par la dépersonnalisation due à l’aliénation capitaliste. Cependant, avec la croissance du secteur tertiaire (restauration, ventes, etc.), la dimension intime des rapports semble de nouveau dominer l’interaction, sauf que l’ »intime » a été redéfinie, car a) à la base de cet espace est un rapport commercial; b) le «distant» disparait grâce à la mondialisation, et donc l«intime» est brouillé par l’intrusion des autres (p.e., les Philippines qui travaillent au Canada et en Arabie saoudite, les Portugaises en France, les au-pairs suédoises en Grande-Bretagne, les nanny anglaises aux États-Unis, etc.); c) les individus sont psychiquement confus, car c’est uniquement (selon la Hochschild) dans l’environnement du travail où leurs compétences émotives sont renforcées. Les époux indifférents, la parenté lointaine, le manque de temps pour s’engager dans les tâches domestiques sur lesquelles reposait l’intimité d’antan (p.e., la cuisine) contribuent à distancer les personnes de l’intimité familiale. C’est l’inverse du social «industrialisé» typique de l’époque avant la 2e Guerre mondiale, où les problèmes psychiques émergeaient du contact avec le monde du travail. Les personnes ressentent le caractère éphémère et fugace de cette nouvelle intimité et affirment davantage que la famille est importante: ironiquement, elles créent un champ rhétorique dont les paramètres bien définis ne font que souligner la stérilité de l’intimité familiale: on «parle» famille, on «fait» travail. 1930: les tensions psychiques se situent à l’usine 2010: les tensions émergent autour de la famille roundtables/roundtable7/section2_files/1930sfactory.jpg

5 Évidemment, ces chercheurs ne sont pas les premiers à noter les complexités et les contradictions inhérentes à la construction du Soi social, mais avant les travaux de J-F. Lyotard (La condition postmoderne. Rapport sur le savoir, 1979) et de M. Foucault (Histoire de la sexualité, 3 tomes, ), les anthropologues portaient peu d’attention à la construction de l’individualité (mais voir E. Goffman, The Presentation of Self in Everyday Life, 1959). Dans les années 1970s, le psychologue Bruce Jackson avait publié (dans The Reversible World: Symbolic Inversion in Art and Society, Barbara Babcock [éd.], 1978) une analyse dont l’importance a été ignorée par les anthropologues. Jackson, psychologue affecté à une prison américaine, avait noté que les détenus qui se plaignaient bruyamment de l’homosexualité réputée dominer cet environnement étaient en fait des hommes qui ne pouvaient ni accepter ni admettre leur propre homosexualité. En lisant leurs dossiers, il a noté que la narration de leur arrestation était très différente de la version fournie par la police. Il a commencé à soupçonner que certains de ces individus, incapables d’assumer leur homosexualité, avaient inconsciemment arrangé les circonstances de leur vie pour aboutir en prison, où ils se transforment (ou, «sont transformés») involontairement en «victimes» de l’homosexualité qui sévit les prisons. Il conclut que certaines étiquettes généralement négatives (voleur, prostitué, toxicomane) peuvent toutefois faciliter une victoire pour un Soi autrement incapable d’affronter certaines conditions existentielles. L’incompétence sociale peut donc être un petit univers créé et géré par l’individu et non par la société; elle peut renforcer le Moi aux dépens du Soi.

6 http://www.noelkingsley.com/b log/archives/books%20on%20head1.jpg
Entendons-nous: chacun est compétent, à sa façon. La question devient: est-ce que les compétences acquises par l’entrainement à l’école, par l’éducation parentale, et par les expériences de vie sont-elles suffisantes pour affronter les situations imprévisibles du futur? (voir Pierre Bourdieu, surtout La reproduction, 1970 [avec J-C. Passeron], et Esquisse d’une théorie de la pratique, 1969). Chaque culture fournit à ses membres du capital culturel selon leurs besoins, selon leurs capacités d’apprendre, et surtout selon les limites propres à leur statut. Les Romains d’antiquité préparaient leurs jeunes patriciens (pas les femmes, bien sûr!) en les obligeant de faire des études de droit et d’apprendre la rhétorique pour acquérir le gravitas (la dignité, le sens de devoir, l’attitude sérieux). Les Cheyennes insistaient que les jeunes guerriers partent en raid pour voler les chevaux de leurs voisins. Les jeunes occidentaux, hommes et femmes, fréquentaient des «écoles de finition» pour acquérir de bonnes manières et surtout la nuance dans le social pour développer, comme Lord Chesterfield (c.1750) est réputé d’avoir dit à ses fils, le «volto stretto et il pensiero sciolto» (le visage composé et la pensée fluide). Bref, ils étaient censés d’être capable de naviguer dans le social s’ils voulaient prendre place en société. relationships/assets/finishing_school.jpg log/archives/books%20on%20head1.jpg images/gallery/awkward-dinner-party.jpg

7 Il n’est pas surprenant que le rejet du passé et de la tradition dite «restrictive» et «artificielle» au cours du dernier demi-siècle ait mené à un affaiblissement des moyens de transmission du capital culturel qui, naguère, définissait la compétence sociale de l’individu. Dans un monde apparemment privé de cadres et d’institutions définitoires de la dimension sociale, reste l’hyperindividualité typique du nouveau régime mondial. Est-ce donc surprenant que les personnes aient tenté de renforcer le Soi par des vecteurs plus technologiques que culturels? La technologie semble promettre de résultats plus immédiats. Dans le passé, la longue période d’apprentissage nécessaire pour maitriser le capital culturel avait involontairement poussé l’individu à s’identifier psychiquement avec la hiérarchie implicite derrière le capital culturel standardisé. La nouvelle emphase sur la technologie s’annonce donc comme libératoire, une émancipation du Soi des lignes de force oppressives de l’ancien régime. De plus, l’idéologie néolibérale qui insiste que chaque rapport est à devenir ne se conjugue pas avec l’idée d’un héritage traditionnel formalisé: mieux déconstruire le nouveau social comme un ensemble dont les composants se réduisent à de particules élémentaires facilement domptables. Nous sommes désormais tous compétents dans les techniques de l’individualité, mais socialement « analphabètes ». /guido_pics_by_page/Finding%20Guidos/THEBEST4guidos.jpg sc/giacomo-casanova.jpg Giacomo Casanova, maitre de la séduction Guido, maitre de la dépilation Winston Churchill, maitre de l’éloquence

8 1/Image/fun_cool_offbeat_weird_mo oqly_030_197_ jpg « The girl next door, if you live next door to a nuclear power plant ». Originalement, le trout pout (« moue de la truite » était utilisé pour décrire les lèvres féminines qui avaient reçu trop d’injections de collagène pour les gonfler (en haut, à droite, Lindsay Lohan). Aujourd’hui, l’expression (avec duck face, « visage de canard ») et d’autres sont consciemment utilisés par les femmes (surtout jeunes) pour des poses censées finir sur l’internet; souvent, la jeune est en petite tenue ou nue, donc un sabotage (ironique) de la beauté conventionnelle; la beauté « ruinée » du visage souligne le message de la séduction. C’est comme un masque qui cache l’identité, une réassurance qu’elles sont protégées des conséquences d’un Moi nuancé qui inviterait des interactions complexes.

9 Le Soi extrême Depuis au moins un siècle, le discours «instruit» est rassasié de prophéties qui prédisent l’anéantissement du Soi par des entreprises sans cœur ou par des gouvernements hégémoniques et déshumanisés (on peut citer Marx, Freud, Sartre, Marcuse). En fait, la crise mondiale récente appuie l’inverse: ce sont les frontières des grandes catégories qui sont devenues tellement transparentes et poreuses au mouvement de marchandises, idées, individus et surtout le capital qu’elles ne sont plus capables de définir n’importe qui ou n’importe quoi. La tâche de construire un Soi sans l’aide d’un cadre social rigide lui crée une pression énorme, le poussant à devenir un univers hermétique: social, morale, et psychique. Le résultat, dans le monde postmoderne, est un ensemble d’identités novatrices et expérimentales. Ceci autorise le déplacement – psychique, social, géographique, symbolique – comme processus primordial pour la définition du Soi social. Autrement dit, les personnes deviennent de plus en plus «lisses» et «étanches» dans certaines dimensions à fur et à mesure que le déracinement du Soi devient considéré comme normal, mais comme les nouvelles vedettes, néanmoins très sociables et prêtes à créer des réseaux. Peut-être l’incompétence sociale est signe du rejet de la communauté imposée ou héritée, et signe de choisir et de créer de nouvelles communautés. bodybuilders/extreme_bodybuilder_04.jpg alHI/AAAAAAAADRw/6E62epFCvzI/s400/Body+building..jpg

10 En fait, les personnes ne sont pas moins compétentes qu’auparavant. Ce sont les cadres sociaux qui sont devenus faibles et amorphes et donc incapables d’encadrer avec précision le rapport entre l’individualité et la communauté imaginée qui sont au cœur de la culture. Comme conséquence, les individus sont devenus hypercompétents dans la construction du Moi pour s’isoler de ces courants causés par la mondialisation. Malheureusement, plus sont-elles compétentes dans la micronégociation (Facebook, Twitter, etc.) pour établir des espaces sociaux intenses et intimes, moins sont-elles capables d’agir dans un monde institutionnel et ritualisé (on rejet le rituel comme «hypocrite») qui, jadis, était défini et appuyé par des catégories assez rigides (dont le contenu était précisé par les idéologies étatiques). Le résultat est une hyperindividualité (qui n’est pas nécessairement narcissique) qui subit de pressions énormes, car elle est l’outil avec lequel les personnes se sentent obligées de construire un monde social devenu fugace et éphémère. Les composants attribués à l’individualité, donc, sont simplifiés et peuvent donc participer dans le recyclage éternel de la culture pop, comme un élément quelconque.

11 Quelques dimensions de la question
Incompétence = un rapport de pouvoir qui surgit quand les personnes se sentent détachées, volontairement ou non, des institutions et savoirs qui normalement gèrent l’agir et le pouvoir. Il y a plusieurs manifestations: a) l’incapacité de gérer les technologies du social à travers des arrangements institutionnels; b) manque de savoir-faire; c) manque de savoir-vivre (rejet, ignorance ou indifférence envers les cadres qui jadis aidaient les personnes à construire le Soi social). Oblige une collaboration «humaine» pour contourner l'institution vue comme inutile, ou ignorée par les citoyens méprisants. L’incompétence peut être vue comme un manque de confiance envers son propre pouvoir d’agir. Donc, l’incompétence protège les individus, souvent des petits fonctionnaires, censés être dans une position d’autorité vis-à-vis une clientèle, car elle justifie le manque d’engagement et d’agir (quand la personne peut se justifier en invoquant la technologie, les horaires surchargés, la mauvaise gestion de la part des personnes au pouvoir, les politiques établies par des tiers; la stupidité des autres, etc.). L’incompétence a donc ses côtés positifs, dans un sens, mais elle est universellement liée à des déséquilibres de pouvoir.

12 Complicité et résistance
L’incompétence dans certains domaines comme stratégie individuelle censée augmenter le biopouvoir peut aussi reproduire les structures du pouvoir. Une personne qui crée sa propre zone de compétence et ignore les règles générales qui gouvernent la compétence dans le social ne fait que confirmer le statuquo où le pouvoir est occulté. La question: qui en tire le bénéfice quand les personnes ne veulent pas définir la compétence en se mesurant dans le social? (James Scott, Weapons of the Weak; Eric Wolf, Europe and the People Without History; Michael Herzfeld, Cultural Intimacy). En soulignant leur incompétence (en résistant, en personnalisant les rapports, en offrant des pots-de-vin, etc.), les personnes reproduisent les sous textes d’inégalités, car l’incompétence du Soi souligne la compétence du l’hégémonie. En tentant d’affirmer leur identité et leur indépendance sexuelle, les jeunes femmes peuvent tomber dans un piège qui reproduit les lignes de force dominantes (voir la présentation Le féminin). La «compétence» dans un domaine (le Soi sexualisé) mène à l’incompétence dans un autre. Le silence est peut-être une forme de complaisance, mais l’agir l’est également, car il définit l’engagement du Soi et donc renforce les lignes de force cachées. La compétence du Soi étanche cache l’incompétence.

13 Naguère, la technologie nous faisait peur, autant que la publicité et les idéologues des années 1950 et 1960 en faisaient l’éloge: la technologie était censée nous permettre de travailler moins (on pense à la publicité classique pour des électroménagers), mais les personnes de l’époque qui avaient à peine subi les horreurs de deux guerres industrielles avaient une autre opinion. La technologie était symbole d’un système économique, parfois dangereux et presque toujours oppressif. En fait, ce n’est pas l’amour de la technologie qui a alimenté l’adoption de l’innovation technique, mais le désir d’établir une nouvelle esthétique propre à la nouvelle classe moyenne des années 1950 (voir la présentation Le design moderne). La question devient, donc, pourquoi les personnes semblaient enthousiasmées par la technologie, quand celle-ci est censée, aujourd’hui et à l’époque, menacer la sécurité d’emploi et la socialité? Je crois que la réponse est liée à la question d’aliénation: on pouvait mesurer, symboliquement et parfois empiriquement, la distance qui séparait l’individu de ses icônes de référence: la communauté imaginée, le gouvernement, les entreprises qui semblaient dominer la scène sociale, les syndicats qui prétendaient avancer ses intérêts. Aujourd’hui, cette distance est soit trop grande, soit trop insignifiante pour qu’elle engage l’individu vis-à-vis le social. La grande crainte ne consiste pas de la peur de se réveiller aliéné un beau matin, mais de constater qu’on est incompétent face à la technologie qui véhicule la construction de l’individualité. Autrement dit, l’affaiblissement du Soi par les forces qui se manifestent surtout dans l’idéologie néolibérale pousse les personnes à bricoler (merci, Claude Lévi-Strauss) une nouvelle identité plus étanche et davantage autonome utilisant les nouvelles technologies. La compétence technologique devient, aujourd’hui, le simulacre de la technologie du Soi, l’apprentissage social.

14 L’incompétence informatique
DNS Error - Server cannot be found The page cannot be found 404 Error Try a new search :    Service pas disponible Oops! Le lien semble corrompu! Serveur introuvable Blue Screen of Death Commence suicide now But first, Kill Bill «Can you hear me now?» La compétence informatique semble être liée à une tendance de vivre dans le sous-sol de sa mère. &k=2&d=159F57002F D02146BD87024E30A760B0D811297

15 Avons-nous fait du progrès dans la technologie?
Les Américains sont allés à la lune en 1969 avec une navette spatiale équipée avec 2K de mémoire vive! Le TRS-80 (Tandy-Radio Shack), un ordi basé sur le système CPM (pré-DOS), en 1980 avait 48K de mémoire, avec l’option d’ajouter un module pour le transformer en super-ordi, avec 64K de mémoire vive. L’utilisateur attendait 8-10 secondes avant de se mettre au travail. TRS 80, Radio Shack, 1980. Atari home computer, 1983 /thumb/f/f1/Apollo_1024_bit_core_memory_module. jpg/800px-Apollo_1024_bit_core_memory_module.jpg Les deux modules de mémoire, 1k chaque, du système de navigation des navettes Apollo. Cette technologie a été projetée dans au début des années 1960. L’Atari et le TRS-80 étaient des ordis superperformants pour la gestion et la manipulation de données (pas d’internet; visuel primitif, mais les jeux se jouaient sur des ordis spécialisés, tels que l’Atari, et on communiquait par téléphone).

16 L’incompétence technologique
«The cone of silence», Get Smart, La blague consistait du fait que les deux protagonistes ne s’entendaient pas, mais les autres pouvaient tout entendre. %20the%20Week/Attachments/9/ConeOfSilence.jpg Trabant, années 1970, Allemagne de l’Est; la carrosserie était faite de résine et de coton. «Can you smell me now?» Parfois l’incompétence n’est pas due à la stupidité, mais à un excès d’intelligence fusionné à un manque de sens commun. Ici, la scène de la toilette «spatiale» sur la navette lunaire, rendue célèbre par le film 2001 de Stanley Kubrick (1968). M/SRWk-Dp--5I/AAAAAAAAC9o/Su WSTXGt_sI/s320/masi-oka-get-smarter big.jpg

17 L’incompétence cognitive
Parmi les manifestations de l’incompétence contemporaine, on peut noter l’incapacité croissante de planifier et de gérer la vie de façon rationnelle. /SSoy81KwanI/AAAAAAAAARM/s 8dTE-Ravlc/s400/thestupiditburns.jpg Radiographie de Homer Simpson Depuis les années 1970, les résultats des examens standardisés d’admission universitaire ont chuté de façon vertigineuse, sans explication; les résultats ont augmenté au début des années 2000, mais nous sommes de nouveau face à un déclin.

18 Guides à l’utilisateur
Une grande partie de ces livres et des émissions télévisées spécialisées s’adresse aux dimensions corporelles du quotidien: le sexe, la cuisine, l’habillement. Une recherche Google sur «How-to books» donne approx. 3 millions de réponses! ( ) Sommes-nous devenus incapables de réaliser ces aspects de la vie quotidienne? /esquire/images/KarmaSutra Book-ESQ-StockingStuffer-fb jpg images/P/ LZZZZZZZ.jpg «La vie est complexe» L’est-elle vraiment? Dans un sens, oui: les personnes cherchent du capital pour construire le Soi de plusieurs sources. Les systèmes traditionnels de l’encadrement du Soi social ne sont plus suffisants. /product/Look-Inside/covers/ jpg /GlobalPhoto/Articles/ / main_Full.jpg s/ProductCategories/09078 a%5B1%5D.jpg

19 Les émissions Reality Certainement, la Reality TV peut nous enseigner comment vivre: cuisiner, « mieux » s’habiller, manger de façon saine, comment élever nos enfants, etc. Mais une partie de ces émissions – Kate & Plus Eight, 19 Kids and Counting, The Nanny, American Chopper – ne visent pas à nous montrer comment vivre, car leurs sujets sont trop insolites ou trop éloignés de la réalité des spectateurs. Mais, comme les mises en scène allégoriques de l’époque victorienne, elles mettent en évidence les dangers de la vie contemporaine, les zones où nos compétences ne sont plus efficaces ou valides. Elles agissent comme des panneaux de signalisation routière qui signalent le danger potentiel sur nos parcours de vie. Cependant, ces guides se réfèrent à quelques aspects de l’imaginaire et non à la réalité vécue, et, comme les stéréotypes, imposent des limites au social: telle ou telle zone est signalée comme dangereuse, et elle est évitée.

20 L’incompétence vestimentaire
images/juicy_sweatpants.jpg tritrainingtimes/2005-June/jpgXMUi2B2mNG.jpg -content/uploads/2008/09/hillary_chelsea.jpg Perez Hilton; à gauche, l’incomparable Mme Paris Hilton .wordpress.com/2009/04/perez-hilton.jpg «It’s not like anybody else will»

21 Le civisme (et non): quand le social n’encadre plus
Le road rage est davantage un problème Les sacs à dos sont un problème dans l’espace public, car les jeunes (surtout) se comportent comme n’existent plus les autres (autobus, métro). /media/00/01/ jpg /2008/08/roadrage_wideweb__470x3050.jpg La politesse est une forme de ritualisation, car les personnes sont censées adhérer à un modèle assez rigide et formel, une forme réduite du quotidien. La colère émerge quand cet espace rituel ne fonctionne plus. Cependant, la politesse reconnait l’existence d’un cadre social doué de frontières. Par contre, le rejet de telles frontières non seulement augmente l’impolitesse, mais augmente l’incompétence sociale. Certains aspects du civisme sont également une tentative de la part des usagers des espaces publics de diminuer le pouvoir de l’administration municipale. Le message: «On n’a pas besoin de lois pour gérer l’espace. On peut s’autorégler». La compétence en souffre. / _backpacks_11.jpg

22 L’incompétence bureaucratique
Les bureaucraties sont symboles du pouvoir de l’État, et, pour la majorité des personnes sauf peut-être au Canada et en Grande-Bretagne, représentent «l’ennemie» de l’espace public Les bureaucraties dérivent leur force de leur qualité impersonnelle et surtout de leur qualité organique, de morceler leurs tâches en petites parties et de les partager parmi de simples fonctionnaires qui n’ont aucun contrôle ni de vision de l’ensemble. Les bureaucraties sont les chaines de montage du pouvoir étatique. Elles transforment la société en fourmilière. WI/223/1555/PreviewComp/SuperStock_1555R-2044.jpg Cette qualité impersonnelle est à la base de leur puissance, mais peut également augmenter l’incompétence des individus qui la composent. Déresponsabilisés, les fonctionnaires restent impuissants face à cette structure basée sur la surspécialisation technique. Paradoxalement, donc, l’augmentation de la puissance du «bureau» affaiblit le fonctionnaire. a

23 Les bureaucraties comme symbole de pouvoir
Les bureaucraties, par leur nature, sont dépersonnalisées, avec un champ d’agir fortement limité pour chaque individu, qu’il soit fonctionnaire ou client. Leur force dérive de cette mécanisation, qui crée une forme de chaine de montage pour définir l’espace public. C’est une forme de ritualisation du social, qui cache les lignes de force sous le masque de la politesse formelle et ritualisé. C’est cette précision dans la définition de la tâche de chaque fonctionnaire qui le rend incompétent vis-à-vis sa « clientèle ». Autrement dit, ni le public les fonctionnaires ne s’encadrent par les formalités qui traditionnellement définissent les liens entre client-citoyen et l’État. Voir Michael Herzfeld, The Social Production of Indifference, Le résultat: moins le social est-il navigable, plus on le « bureaucratise », mais plus on l’éloigne de l’individu, qui est davantage incapable de se trouver dans ce champ désormais lointain. Affiche du futurisme russe des années 1930 qui dénonce les fonctionnaires en invoquant Le penseur de Rodin couvert de poésies de V. Mayakovsky.


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