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La réalité du marché Formation Attac Bruxelles 1 présentée par Henri Houben 24 avril 2007.

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1 La réalité du marché Formation Attac Bruxelles 1 présentée par Henri Houben 24 avril 2007

2 La réalité du marché Le marché se retrouve présenté à toutes les sauces dans les discours économiques dominants. Ainsi, léconomie de marché était introduite dans les objectifs de lUnion européenne. Comme elle est louée de lautre côté de lAtlantique.

3 La réalité du marché « 3. L'Union œuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique. » Traité constitutionnel européen, Article I-3 Les objectifs de l'Union

4 La réalité du marché « 1. La libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux, ainsi que la liberté d'établissement, sont garanties par l'Union et à l'intérieur de celle- ci, conformément à la Constitution. » Traité constitutionnel européen, Article I-4 Libertés fondamentales et non-discrimination

5 La réalité du marché Léconomie libre de marché (sociale est issue dun compromis) est un fondement de la construction européenne. Comme elle lest des Etats-Unis. Avec la chute de lURSS, on pense que seule léconomie de marché existe et même peut exister. Mais quest-ce quest en réalité cette économie de marché?

6 La réalité du marché La présentation se scinde en deux: -dabord, lanalyse de la théorie exposée par les économistes traditionnels et les sous- entendus non explicites de la théorie; - ensuite, la confrontation de léconomie de marché avec la réalité contemporaine.

7 La réalité du marché 1. La théorie de léconomie de marché 2. Le marché dans la réalité 3. Conclusions

8 La réalité du marché 1. La théorie de léconomie de marché 2. Le marché dans la réalité 3. Conclusions

9 La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

10 La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

11 La théorie du marché Quest-ce que le marché? Cest le lieu théorique où séchangent des biens et des services entre des agents, appelés les uns des offreurs et les autres des demandeurs. Cest le lieu où se rencontre une offre et demande. De là une théorie qui établit de façon absolue et a priori les principes dun marché en concurrence pure et parfaite.

12 La théorie du marché Dans la concurrence pure et parfaite, il y a quatre grandes hypothèses: 1. il y a atomicité des acheteurs et des vendeurs; aucun na la capacité de changer les prix; 2. les biens sont homogènes; pas de différenciation de produits; 3. linformation est parfaite; tous les acteurs connaissent les prix et leur évolution; 4. il y a mobilité des acheteurs et des vendeurs; ils peuvent changer de marché à tout moment.

13 La théorie du marché p q O D q* p* e* p qq Léquilibre de marché de la concurrence pure et parfaite

14 La théorie du marché Léquilibre de concurrence pure et parfaite est le point de satisfaction maximale possible. A ce niveau, il nest pas possible de changer de position sans rendre insatisfaits une partie des acheteurs ou des vendeurs. Les vendeurs sont satisfaits, car ils produisent exactement ce quils désirent pour ce prix. Et les acheteurs sont satisfaits, car ils acquièrent exactement ce quils désirent pour ce prix. Cest loptimum !

15 La théorie du marché Léquilibre de concurrence pure et parfaite est loptimum économique. Doù il faut supprimer tout ce qui peut le contrarier: création de monopoles (mais surtout public), intervention de lEtat... Cest la théorie de base de léconomie néoclassique, celle qui est enseignée. Ce qui établit un principe philosophique: le marché simpose comme naturel, comme loi fondamentale du « bon agir économique ».

16 La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

17 La théorie du marché Adam Smith (1776): « Cette division du travail, de laquelle découlent tant davantages, ne doit être regardée dans son origine comme leffet dune sagesse humaine qui ait prévu et qui ait eu pour but cette opulence générale qui en est le résultat: elle est la conséquence nécessaire, quoique lente et graduelle, dun certain penchant naturel à tous les hommes, qui ne se proposent pas des vues dutilité aussi étendues: cest le penchant qui les porte à trafiquer, à faire des trocs et des échanges dune chose pour une autre ». Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, éditions Gallimard, 1976, p.46-47.

18 La théorie du marché Ainsi, pour Adam Smith, le marché est la résultante dun penchant « naturel » pour léchange qui se trouve en tout homme. De ce fait, le marché est considéré comme naturel. Avec la domination de la pensée ultra- libérale actuelle, ceci est repris à tous les niveaux: par les gouvernants, les médias, les universitaires…

19 La théorie du marché Ainsi, Jean-Marc Sylvestre, rédacteur en chef de TF1: « Le libéralisme nest pas une construction intellectuelle, comme le marxisme: le monde a été créé ainsi. (…) Cest le meilleur système. (…) Le libéralisme est inscrit dans la nature humaine, parfois violente et injuste » Cité dans Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, éditions Raisons dagir, 2005, p.83.

20 La théorie du marché Jean-Louis Gombeaud, économiste ex-communiste et éditorialiste à Europe 1 et au Figaro: « Javais compris entre-temps que le marché a ses propres lois contre lesquelles on ne peut rien. En revanche, on peut toujours protester contre les erreurs de gestion. Cest un peu comme la conquête spatiale: il y a la loi de la gravitation universelle, mais rien nempêche de rouspéter contre ceux qui fabriquent les fusées ». Cité dans Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, éditions Raisons dagir, 2005, p.89-90.

21 La théorie du marché Sans aller jusquà ces extrémités, la plupart des économistes affirment quil ny a pas de meilleur système que léconomie de marché. Même sil peut ne pas simposer naturellement. Néanmoins, les alternatives, comme le planisme, léconomie dirigée, sont contre- naturelles.

22 La théorie du marché Or, léconomie de marché na pas toujours existé. Et quand elle a existé, elle na pas toujours été dominante. Beaucoup de progrès ont été accomplis sans le marché: la vie en société, lapparition des premiers outils, la conquête du feu, la domestication des animaux, la naissance de lagriculture…

23 La théorie du marché Durant des siècles, les économies les plus performantes étaient fondées sur un Etat central fort. Ainsi, lEtat chinois est responsable des plus grandes inventions de la période entre le V ème et le XIV ème siècle: - le harnais; - la poudre à canon; - le papier et limprimerie; - la boussole.

24 La théorie du marché Léconomie de marché est apparue historiquement. Elle nest pas naturelle. Elle nest devenue dominante quavec le capitalisme. Le capitalisme est plus performant que les systèmes antérieurs, sur le plan économique et technique. Rien ne permet de dire que lhistoire sarrête avec le capitalisme. Car le capitalisme engendre nombre de problèmes.

25 La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

26 La théorie du marché La théorie de marché, qui justifie loptimum au point de rencontre de loffre et de la demande, suppose implicitement lexistence dune troisième catégorie: ceux qui ne sont pas satisfaits du prix et qui ne participent pas au marché. Selon la théorie, ils sont aussi satisfaits, car ils refusent le prix. Mais pourquoi ne sont-ils pas satisfaits en réalité?

27 La théorie du marché Parce quils ne veulent pas payer davantage. Ou ils nen ont pas les moyens. OK pour le marché des bijoux. Mais pour les besoins élémentaires: nourriture, vêtements, logement… Le marché ne satisfait donc que la demande solvable: ceux qui peuvent payer. Il crée donc des exclus. Parce que le marché du travail fonctionne de la même façon. Et celui qui nest pas engagé na pas de revenu (ou alors plus faible, de remplacement).

28 La théorie du marché 1. La théorie de la concurrence pure 2. Le marché, naturel? 3. Les exclus du marché 4. Qui satisfait le marché?

29 La théorie du marché Léconomie de marché satisfait au mieux les besoins des gens? En réalité, il y a une grosse différence de traitement: entre ceux qui peuvent payer et les autres; entre les « riches » et les autres.

30 La théorie du marché Les experts du Boston Consulting Group: « le fournisseur qui se concentre sur des clients sensibles à lattention quon leur porte peut aussi tirer profit de lélimination des clients marginaux. Il sagit de clients qui sont prêts à sacrifier leur choix et à attendre longtemps afin dobtenir le meilleur prix. Il est difficile de gagner de largent avec eux et ils sont rarement fidèles. En tant que tels, ce sont des « clients marginaux », des clients quon ne cherche à avoir que lorsque tous les autres sont déjà pris…

31 La théorie du marché … Il vaut mieux les laisser à la concurrence. La reconnaissance dune sensibilité différente des clients à lattention quon leur porte doit se refléter dans la façon ils sont servis. Les directions de nombreuses entreprises traitent leurs clients comme si cette sensibilité était la même pour tous. (…) Les clients sensibles à lattention quon porte à leurs besoins doivent être identifiés et servis différemment, si lon veut obtenir et conserver leur fidélité. » George Stalk et Thomas Hout, Vaincre le temps, éditions Dunod, 1992, p.109-110.

32 La théorie du marché Ces client sensibles sont ceux qui peuvent payer (cher). Les clients marginaux sont ceux qui regardent attentivement les prix et qui peuvent soit changer de fournisseurs – le moins cher – soit attendre que les prix baissent. Ce sont les clients les « plus pauvres ».

33 La théorie du marché Cest pourquoi: - Les banques ne sintéressent aux gens qui ont un patrimoine de plus de 25.000 euros. - Les autres clients doivent faire les opérations eux-mêmes. - Les services personnels sont réservés à ceux qui viennent placer de largent ou qui empruntent.

34 La théorie du marché Cest pourquoi: - Il y a des files à la poste. - Les petits services (timbres, enveloppes…) sont fournis par des « commerçants » et seront bientôt supprimés de la poste. - La poste se concentre sur le courrier express. Léconomie de marché est donc au service des plus fortunés et non de la population. En vanter les mérites est une orientation idéologique.

35 La réalité du marché 1. La théorie de léconomie de marché 2. Le marché dans la réalité 3. Conclusions

36 Le marché dans la réalité 1. Une domination de quelques groupes 2. La planification interne 3. Une concurrence totale

37 Le marché dans la réalité 1. Une domination de quelques groupes 2. La planification interne 3. Une concurrence totale

38 La théorie du marché Exemple Automobile 2005 Pays Véhicules produits% 1General MotorsEtats-Unis9.097.85513,7 2ToyotaJapon8.446.94412,7 3Ford-MazdaEtats-Unis7.785.30711,7 4Alliance Renault-NissanFrance6.111.0929,2 5VolkswagenAllemagne5.211.4137,8 6DaimlerChryslerAllemagne4.815.5937,2 7HondaJapon3.436.1645,2 8PeugeotFrance3.375.3665,1 9HyundaiCorée3.091.0604,7 10FiatItalie2.037.6953,1 11MitsubishiJapon1.331.0602,0 12BMWAllemagne1.323.1192,0 Autres10.402.74015,6 Total66.465.408100,0

39 Le marché dans la réalité 198119851990199520002005 Top 1068,671,770,373,378,475,4 Evolution de la part des 10 premiers groupes automobiles 1981-2005 (en %) Source : Calculs propose sur base dOICA et de WVMD (World Vehicle Motor Data). De 1981 à 2005, ce sont quasiment les mêmes groupes

40 Ind. pharmaceutique 2004PaysVentes% 1PfizerUSA52.9219,6 2Johnson & JohnsonUSA47.3488,6 3GlaxosmithklineG-B37.3046,8 4NovartisSuisse28.2475,1 5RocheSuisse25.1664,6 6MerckUSA22.9394,2 7Bristol MyersUSA21.8864,0 8AstraZenecaG-B21.4263,9 9Abott LaboratoriesUSA20.4733,7 10Sanofi-AventisFrance18.7103,4 11WyethUSA17.3583,2 12Eli LillyUSA13.8582,5 Autres 222.36440,4 Total 550.000100,0

41 Le marché dans la réalité Quelques multinationales dominent le monde. Deux constructeurs contrôlent la fabrication davions commerciaux (Boeing et Airbus). Douze firmes automobiles produisent 85% des véhicules. Douze compagnies pharmaceutiques assurent 60% des médicaments. Six compagnies dominent lapprovisionnement pétrolier. Quatre firmes réalisent les audits au niveau mondial.

42 Le marché dans la réalité 500 multinationales contrôlent 70% du commerce mondial. Elles assurent 90% des investissements à létranger. La valeur ajoutée des 200 plus grandes firmes industrielles équivaut à environ 25% du PIB industriel mondial.

43 Le marché dans la réalité Les groupes les plus puissants de la planète Parlons bénéfices:

44 Le marché dans la réalité 47 groupes non financiers réalisent depuis 12 ans des bénéfices annuels moyens de plus de 2 milliards de dollars: 27 sont américains 21 européens 2 japonais 1 coréen Le montant total équivaut au PIB de lAllemagne. Et les dividendes versés à celui de lEspagne.

45 Le marché dans la réalité Parmi eux, il y a cinq firmes qui dominent lagro- alimentaire: Altria, Nestlé, Unilever, Coca et Pepsi. Les cinq plus grands groupes automobiles (sauf Volkswagen). Les six plus grandes firmes pétrolières: ExxonMobil, Shell, BP, Total, Chevron, ConocoPhillips. Dix des douze compagnies pharmaceutiques qui assurent 60% des médicaments. Et les géants IBM, General Electric, Microsoft, Intel, Procter & Gamble et Wal-Mart.

46 Le marché dans la réalité Bénéfices 1994-2005 des plus grandes banques (en millions de dollars)

47 Le marché dans la réalité 28 « banques » réalisent un bénéfice de plus de 2 milliards de dollars par an en moyenne de 1994 à 2005. 15 viennent des Etats-Unis, 12 dEurope (dont Fortis), 1 du Japon. Leurs bénéfices cumulés sélèvent à 1.133 milliards de dollars, cest quasiment le double du PIB de toute lAfrique.

48 Le marché dans la réalité Avec les firmes non financières, 75 grandes firmes réalisent depuis 12 ans un profit de plus de 2 milliards de dollars par an. Ensemble en douze ans, elles ont accaparé quelque 3.500 milliards de dollars de bénéfices. Soit léquivalent du PIB de lAsie de lEst. En 2005 seulement, leurs profits cumulés sélèvent à 540 milliards de dollars. Léquivalent des PIB des Pays-Bas, de lAustralie ou de lAfrique.

49 Le marché dans la réalité 1. Une domination de quelques groupes 2. La planification interne 3. Une concurrence totale

50 Le marché dans la réalité Léconomie de marché suppose une multitude déchanges entre firmes et entre producteurs et consommateurs. En réalité, la domination des groupes entraîne une production et un approvisionnement en « interne »: les usines dun groupe fournissent dautres usines du même groupe dun pays à lautre Ou alors sous forme de sous-traitance.

51 Répartition des exportations américaines en 2003 (en %) Répartition des importations américaines en 2003 (en %) Intra-firme Multinationales Autres Exemple: le commerce international intra-firme

52 Le marché dans la réalité Ainsi, le commerce américain est réalisé: - un bon tiers en intra-firme (au sein dun même groupe); - un bon tiers par les multinationales américaines ou étrangères; - un petit tiers par les autres acteurs. On ne dispose pas de chiffres aussi précis pour les autres pays. Mais, quand on en a (Suède, Japon), cela donne un résultat similaire.

53 Le marché dans la réalité Cela montre quil y a des systèmes de production de marchandises liés à des groupes multinationaux. Dans ces groupes, les usines approvisionnent dautres usines. Les prix peuvent être trafiqués comme on veut, de sorte à faire sortir le profit où lon veut. Sajoute à cela aujourdhui la sous-traitance. Deux exemples: lautomobile et la distribution.

54 Le marché dans la réalité Lautomobile, cest lassemblage de plus de 10.000 pièces différentes. Au départ, fin XIXème siècle, les constructeurs se limitent au montage final. Ils sapprovisionnent auprès de firmes indépendantes. Pas efficace. 1908: Ford standardise les composants. Il rachète les sociétés en amont. Cest lintégration verticale. Tous les autres constructeurs limitent. Puis vient Toyota qui change le système, après 1945.

55 Le marché dans la réalité Toyota introduit le just-in-time et la sous- traitance. Le just-in-time, cest le marché sur la chaîne de production. On produit ce qui est nécessaire quand cest nécessaire. Doù une flexibilité à outrance. La sous-traitance, cest remplacer les relations intra-firme en rapports avec des firmes séparées, mais dans les faits dépendantes. Doù le schéma de production suivant:

56 Le marché dans la réalité Emboutissage Tôlerie Peinture Montage final Ventes Usine dassemblage Sidérurgie Fer Charbon Moteurs Pneus Modules Composants Caoutchouc Matières premières Matières premières FournisseursConstructeurs

57 Le marché dans la réalité Au début, les constructeurs se limitent au montage final, tout le reste est indépendant. Avec Ford, tout le processus appartient au constructeur. Le schéma précédent représente la situation actuelle: - le constructeur se concentre sur lassemblage et la production de composants clés comme les moteurs; - les fournisseurs sont des sous-traitants; - les producteurs de matières premières demeurent indépendants.

58 Le marché dans la réalité Lorigine du système de sous-traitance date de la guerre lorsque la direction de Toyota a eu peur que la firme soit démantelée par les Américains (occupant larchipel). Elle a créé des filiales qui fournissaient les unités centrales. Ces filiales ont fonctionné comme sous- traitants. Par exemple Denso ou Aisin Seiki, aujourdhui très gros fournisseurs mondiaux de composants automobiles.

59 Le marché dans la réalité 41.703 Sous-traitants de niveau 3 et 4 5.437 Sous-traitants de niveau 2 168 Firmes de niveau 1 Toyota La pyramide de sous-traitance de Toyota en 1977

60 Le marché dans la réalité Toyota contrôle lensemble de la production. Elle a des relations de long terme avec ses fournisseurs. Elle impose un prix. Le sous-traitant sy conforme durant un an. La hausse de la productivité est pour lui. Lannée suivante, Toyota ajuste le prix. Il y a transfert de profit vers Toyota.

61 Le marché dans la réalité Wal-Mart domine le secteur aux Etats-Unis. Cest la plus grosse entreprise du monde. Elle assure 16% de la vente de détail. Elle paie ses salariés en dessous des normes du secteur. Beaucoup travaillent à mi-temps ou temporaires. Cest le lieu des « working poor ». Elle structure toute la chaîne en fonction de ses besoins. Elle impose continuellement des baisses de prix grâce à son pouvoir de marché. Exemple de la distribution

62 Le marché dans la réalité Si le fournisseur ne peut atteindre le prix exigé, il ne peut vendre chez Wal-Mart. Le distributeur pousse ses fournisseurs à délocaliser pour avoir des prix encore plus bas. Il achète pour 18 milliards de dollars à des firmes installées en Chine, soit 10% des exportations chinoises. Il achète des saumons au Chili (dans des parcs réservés) et cela représenterait une part importantes des exportations chiliennes.

63 Le marché dans la réalité Procter & Gamble et Gillette, deux multinationales, sont obligés de fusionner pour résister à Wal-Mart. Il y a un transfert de profit réalisé sur toute la chaîne au bénéfice de Wal-Mart. Wal-Mart est une des firmes les plus lucratives. La famille Walton, propriétaire de lentreprise, est sans doute la plus riche du monde. Estimation: plus de 60 milliards de dollars.

64 Le marché dans la réalité Ainsi, le système de production des multinationales sapparente au schéma de la page suivante. Au départ, production de pièces par des sous- traitants petits et aux conditions sociales limitées (souvent dans le tiers-monde). Puis, assemblage de modules par des sous- traitants plus puissants. Enfin, assemblage et ventes. Et un centre de profit – la multinationale – qui accapare les profits réalisés sur toute la chaîne.

65 Le marché dans la réalité Ventes finales Assemblage final Module 1 Module 2 Module 3 Pièces Centre de profit Système productif R&D

66 Le marché dans la réalité Un exemple chiffré: Dans une économie de marché « libre », la production de pièces vaut 100, Les sous-traitants des modules la prennent à 70, ajoutent une valeur de 60. La multinationale achète les modules à 120, ajoute une valeur de 50. Elle vend alors la marchandise finale à 210. Supposons que chaque fois le coût salarial sélève à la moitié de la valeur créée. On obtient le tableau suivant:

67 Le marché dans la réalité Coût salarial Valeur créée Prix pratiqué Profit Pièces501007020 Modules306012020 Multinationale255021065 Note: le profit est le prix pratiqué moins le coût salarial et le prix pratiqué de la ligne précédente.

68 Le marché dans la réalité Normalement, dans une économie de marché « libre », chaque firme devrait gagner un profit moyen: soit la valeur ajoutée moins le coût salarial. Autrement dit: firmes de pièces 50, fournisseurs de modules 30 et multinationale 25. Au total 105. En réalité, la multinationale saccapare une partie de profit par des prix imposés. Le total du profit fait toujours 105, mais la multinationale en prend 65.

69 Le marché dans la réalité David Korten: « Les libéraux promultinationales insistent régulièrement sur le fait quune planification économique centralisée est totalement inefficace et incapable de répondre aux préférences des consommateurs. Pourtant les multinationales prospères exercent davantage de contrôle sur les économies telles que déterminées par leurs réseaux de produits, que nen ont jamais eu à Moscou les planificateurs centraux sur léconomie soviétique…

70 Le marché dans la réalité … La direction centrale achète, vend, démantèle, ferme des unités de production selon son bon vouloir, recrute et licencie des individus dun coup de stylo, déplace des usines où elle veut dans le monde, décide des pourcentages de recettes à remettre par les filiales à lentreprise mère, nomme et révoque les directeurs de ses filiales, fixe les montants des transferts et autres conditions gouvernant les transactions opérées entre les diverses sociétés faisant partie du groupe, et…

71 Le marché dans la réalité … décide si les filiales indépendantes peuvent effectuer leurs achats et ventes sur le marché libre ou sont tenues de ne faire des affaires quavec les autres filiales appartenant au groupe ». David Korten, Quand les multinationales gouvernent le monde, éditions Yves Michel, 2006, p.321-322.

72 Le marché dans la réalité Système de production Centre de profit de multinationale Compagnies financières Grands actionnaires Transfert de profit Transfert de profit Transfert de profit enrichissement Travail

73 Le marché dans la réalité 1. Une domination de quelques groupes 2. La planification interne 3. Une concurrence totale

74 Le marché dans la réalité Léconomie de marché suppose une concurrence libre entre consommateurs, dune part, et producteurs, dautre part. Une concurrence libre et non faussée telle quelle était rappelée plus de 50 fois dans le traité constitutionnel européen. Donc une concurrence dans le domaine strictement économique.

75 Le marché dans la réalité En réalité, la concurrence est totale: économique, politique, militaire, idéologique. Un facteur déterminant est lappui de lEtat, cest-à-dire les gouvernants et les fonctionnaires les plus importants.

76 Le marché dans la réalité Grâce à lappui de lEtat, les multinationales reçoivent: - des avantages fiscaux ou aides en tout genre; - des commandes publiques; - un soutien à lexportation; - une définition des normes avantageuses; - une justice favorable à ses plaintes… Doù limportance des lobbies et des think tanks.

77 Le marché dans la réalité Les multinationales engagent: - des campagnes publicitaires, éventuellement contre des concurrents; - des lobbyistes; - des milices privées, dans certains pays; - des accords privilégiés avec certains Etats ou certains fonctionnaires; - des actions de corruption… Tout cela na rien à voir avec la « concurrence libre et non faussée ».

78 La réalité du marché 1. La théorie de léconomie de marché 2. Le marché dans la réalité 3. Conclusions

79 Conclusions Léconomie de marché nest pas une réalité. Cest une idéologie. Elle cherche à masquer la réalité. La réalité, cest le capitalisme. Cest-à-dire des gens qui senrichissent non par le travail, mais par la possession du capital et pour qui les autres travaillent.

80

81 Conclusions Le pour-cent le plus riche avait 30% des avoirs totaux dans les années 60. Avec la crise de 1973, cette part chute à 22%. La politique libérale de Reagan relance cette part qui grimpe à 37%. Cest linondation des théories sur les bienfaits du marché. Bush père et Clinton poursuivent. Mais le krach de 2001 donne un nouveau coup au pour-cent le plus riche. Bush fils revient à la politique que Reagan.

82 Conclusions

83 Cest le capital qui est surtout accumulé par le pour-cent le plus riche. Il en a plus de 40%. Contre 20% pour 90% de la population américaine. Ce capital, ce sont des titres, des immeubles loués, des liquidités… Au niveau mondial, deux banques (Merrill Lynch et Capgemini) établissent lestimation, dans le monde, des gens qui possèdent plus dun million de dollars de fortune financière, depuis dix ans. Cest le World Wealth Report:

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86 Conclusions Cest cette réalité quon veut cacher avec le terme « économie de marché ».. Léconomie appelée de marché ne fonctionne pas au bénéfice de tout le monde. Elle profite à ceux qui détiennent le capital, principalement sous forme financière. Et les autres: ou ils travaillent pour ceux-ci, ou ils sont exclus.

87 Fin Prochaine formation Banques et monnaies Jeudi 24 mai 2007 A bientôt


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